Comme beaucoup d'autres lecteurs, j'avais vraiment aimé le prix Goncourt 2013, qui était très original. Je viens de terminer "Couleurs de l'incendie" qui, se situant après "Au revoir là-haut", veut être le deuxième volume de la trilogie. Mais l'ambiance est fort différente, même si Madeleine Péricourt en est l'héroïne. L'histoire commence juste avant le krach boursier de 1929 et s'achève après la prise de pouvoir d'Hitler. On plonge dans le monde de la finance et des affaires, et aussi de la politique française. Au début du livre, Madeleine assiste aux funérailles de son père (le banquier) et hérite de sa fortune. Mais, le même jour, son fils Paul se défenestre et devient tétraplégique ! Madeleine, complètement centrée sur la personne de Paul, ne s'intéresse que de très loin aux affaires: elle laisse les mains libres au directeur général de la banque et finit par être ruinée. Fin de la première partie (un peu languissante). Dans la seconde partie Madeleine, devenant impitoyable et machiavélique, se venge cruellement de tous ceux qui lui ont fait du mal - et ils sont nombreux. Elle parviendra à son but par des entourloupettes compliquées et particulièrement vicieuses, que je ne veux pas détailler ici.
Pierre Lemaitre est un excellent conteur, campant des personnages très typés, inventant des péripéties et des rebondissements nombreux, et replaçant son intrigue dans un contexte historique très précis - mais les clins d'oeil à la présente actualité n'échapperont probablement pas au lecteur. Il y a certainement des invraisemblances, mais le romancier parvient souvent à nous mener par le bout du nez. Nous suivons (avec un plaisir un peu pervers) les machinations imaginées par Madeleine, qui fonctionnent à la perfection... et même trop facilement. A titre personnel, j'ai été intéressé par le profil de quelques personnages, notamment celui de Paul. "Couleurs de l'incendie" est loin d'être un chef d'oeuvre, mais il se laisse lire agréablement.
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Je suis mitigée quant à la lecture de ce roman. Très satisfaite jusqu'au trois quart du roman, après je trouve que le rythme devient lent et qu'on tombe dans l'ennui.
Deuxième point gênant du livre : le nombre de personnages, il y en a pléthore ( j'ai d'ailleurs noté sur un papier qui était qui, car je m'y perdais).
Sinon, c'est l'histoire d'une vengeance. Un amour trompé, trahi et qui va servir à orchestrer cette vengeance. Elle rappelle celle d'Edmond Dantès dans le conte de Monte Cristo d'Alexandre Dumas.
Madeleine, donc, est une héritière, une femme privilégiée qui ne connaît rien du monde, ni aux affaires. Elle est le reflet de l'ignorance, elle est dans un cocon argenté. Mais la tragédie(page 46) va rebattre les cartes et ouvrir une nouvelle période. Elle hérite du pouvoir, ce qui est insupportable pour les hommes qui ne sont pas prêts à partager le pouvoir ( un sujet de nôtre époque non ? )
Madeleine est l'héroïne de l'aventure où règne la corruption et le mensonge. Grâce à sa chute, elle va remonter sur son piédestal.
La question que l'on peut se poser à la fin est une question philosophique puisque : si on parvient à se venger comme le fait Madeleine, est-on pour autant heureux ? A vous de voir ou de lire ...
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