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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un dernier repas partagé tous les deux avant qu'il ne parte pour quelques semaines. Elle, Suze, mange pour deux, le bébé est attendu pour dans un mois. Lui, Jack, s'impatiente presque de retourner sous l'eau. Il est soudeur sous-marin, comme son père. Sur une plate-forme pétrolière au large de Tigg's bay. Il aime son métier plus que tout, comme son père. Il aime la profondeur de l'océan, le calme apaisant et cette solitude rassurante. Et il aime Susie, bien sûr. Mais Halloween approche et avec lui son lot de souvenirs qu'il peine à garder enfouis. Comme une envie soudaine de replonger au fond des mers. Car c'est à cette époque que son papa a mystérieusement disparu alors que le jeune garçon n'avait que dix ans. Alors qu'il est est en train de souder, il entend des murmures. Alors qu'il s'en approche, il tombe sur une montre à gousset. Et, puis plus rien, Jack s'évanouit... le médecin de l'hôpital lui recommande de bien faire attention et de prendre au sérieux ce qui lui est arrivé en bas. Mais, même lui ne le comprend pas et n'ose pas raconter les voix. Des examens plus poussés vont être faits. En attendant, Jack doit se reposer et attendre patiemment le bébé. Mais, il tient absolument à savoir ce qui s'est passé...

Jack Joseph est un personnage attendrissant qui cherche à comprendre le passé, notamment les erreurs de son père et surtout la nuit du drame. Comme pour tenter de comprendre ses propres réactions, ses envies de plonger dans les profondeurs. Jeff Lemire nous plonge au plus profond de l'être humain et analyse minutieusement les failles, les blessures et les manquements de l'enfance qui ont des répercussions sur l'adulte que nous sommes. Tout un chemin à parcourir pour Jack, naviguant entre passé et présent. À l'aide de flashbacks, l'auteur distille habilement, ici et là, quelques éléments, dressant les portraits de Jack et son père. Ce roman initiatique, ode à la relation père-fils, est très fort et terriblement touchant. Ce huis-clos nous happe et cette mer profonde nous engloutit. le dessin d'une grande puissance, au trait nerveux et hachuré, dans les tons gris, finit de nous envelopper totalement. L'auteur nous livre un album tout en émotion.

Plongez avec Jack Joseph...
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"Je m'appelle Jack Joseph, et j'ai 33 ans.
Je suis soudeur sous-marin sur une plate-forme pétrolière, sur la côte de Tigg's Bau, en nouvelle-écosse.
Je suis né ici, et j'y mourrai sans doute.
J'ai l'âge qu'avait mon père quand je suis né.
Il a disparu en 1990.
Dans la nuit d'halloween. J'avais 10 ans
Je m'appelle Jack Joseph et j'ai 33 ans.
J'ai une femme, Susie... et un bébé en route."

"Je m'appelle Jack Joseph, et j'ai 33 ans.
L'âge qu'avait mon père quand je suis né.
J'étais marié… Ma femme s'appelait Susie Joseph.
Nous allions bientôt avoir un enfant. Un garçon.
Mais je me suis enfui. Et maintenant je suis seul.
Je m'appelle Jack Joseph et j'étais soudeur sous-marin. J'allais être père.
Mais aujourd'hui je ne suis plus rien.
Et je ne suis nulle part."

Jack à un problème avec son père. Ce père alcoolique dont sa mère s'est rapidement séparé. Ce père qui lui a donné le virus de la plongée et qui s'est noyé un soir d'Halloween. Son corps n'a jamais été retrouvé et depuis Jack semble vivre avec son fantôme. Il aimerait connaître la vérité, savoir comment les choses se sont déroulées ce soir là. Au cours d'une intervention au large d'une plate forme pétrolière, il tombe sur un objet qui ne lui est pas inconnu. Un objet qui va ouvrir les portes d'une dimension d'où le passé va resurgir, comme dans un rêve…

Je ne connaissais pas Jeff Lemire, n'ayant pas lu Essex County, mais je dois avouer que notre première rencontre est une réussite. J'ai embarqué sans peine dans ce récit introspectif qui laisse la part belle à l'onirisme. La préface nous présente cet album comme "l'épisode le plus spectaculaire de la quatrième dimension jamais produit". Pas de bol, je ne connais pas du tout cette série télé qui doit commencer à dater donc je n'ai aucun point de comparaison. le fait est que Jack le soudeur bascule dans un autre monde au cours d'une plongée. Rêve ou réalité, on est bien en peine de démêler le vrai du faux. C'est un aspect qui ne m'a pas gêné le moins du monde. Derrière les éléments fantastiques affleurent des questions plus complexes. L'angoisse de la paternité à venir le renvoie sans cesse vers l'image de son propre père. Plus l'accouchement approche et plus les relations avec sa femme se tendent. Elle ressent son malaise, lui reproche de ne pas être plus présent. Lui semble toujours perdu dans ses pensées, comme s'il devait régler une fois pour toute le solde de cette tragique nuit d'Halloween. Finalement, le monde parallèle dans lequel il entre a presque une fonction cathartique, il va lui permettre de tirer un trait définitif sur ses maux d'enfance et le faire entrer avec apaisement dans le vie de parent qui l'attend.

Niveau dessin j'ai beaucoup aimé ce noir et blanc un peu cradingue et torturé, ces personnages aux visages taillés à la serpe et ce décor maritime extrêmement bien reconstitué.

Un album intimiste, tout en sensibilité, où la narration n'hésite pas à bousculer le lecteur. Les souvenirs et les remords sont au coeur de l'histoire. Ce n'est certes pas d'une folle originalité mais la construction imparable provoque un incontestable plaisir de lecture. Une vraie belle découverte en ce qui me concerne.


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Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Elle est parue d'un seul tenant, sans prépublication, publiée pour la première fois en 2012. Elle a été réalisée par Jeff Lemire qui a tout fait : scénario, dessins, encrage, nuances de gris. Il commence par une introduction de Damon Lindelof, comparant cette bande dessinée aux meilleurs épisodes de la série originelle Twilight Zone. le tome se termine avec 16 pages d'étude graphique, avec de brèves annotations de l'auteur.

Peter Joseph a garé son pick-up face à l'océan. Une légère bruine tombe et il s'allume une clope à l'abri dans son véhicule. Il allume la radio qui diffuse une chanson sur le thème d'Halloween. Il fume tranquillement sa cigarette, puis éteint la radio. Il sort à l'extérieur et prend sa tenue de plongeur sous-marin. Il descend une bière, et revêt sa combinaison, en finissant par les palmes, puis par le masque. Il avance d'un pas professionnel vers l'océan et s'y enfonce très calmement. Des années plus tard, Jack Joseph, son fils, est en train de se raser avec un rasoir mécanique, et il se coupe un tout petit peu : une goutte de sang tombe dans le lavabo. Il regarde l'heure : 06h25. Il s'essuie le visage et va regarder Susan sa femme enceinte, encore endormie. Elle se réveille, lui demande l'heure, et s'il va bien. Il répond qu'il a eu une bizarre sensation de déjà-vu. Un peu plus tard, ils prennent leur petit déjeuner dans un diner désert. Ils papotent tranquillement à propos d'Halloween qui approche et des souvenirs qui remontent chez Jack, du mois qu'il reste avant le terme de Susan, le fait qu'il repart pour une campagne de soudure sous-marine de quinze jours sur la plateforme offshore, le manque d'amie de Susan à part peut-être Marlene la sage-femme. Finalement l'heure est venue que Susan l'accompagne sur la jetée où l'attend le bateau qui va l'emmener en mer à une demi-heure de là. Il l'embrasse et touche son ventre car elle lui indique qu'il est en train de donner des coups de pied. Il sourit en constatant qu'elle est persuadée qu'il s'agit d'un garçon.

Jack Joseph confie son sac de marin à Trapper le pilote du bateau qui l'emmène. Puis il monte à bord. Ils ont vite fait de rejoindre la plateforme sur une mer étale. Il dépose ses affaires sur la plateforme et il se met direct à enfiler sa combinaison pour aller se mettre au travail. Son collègue trouve qu'il pourrait prendre un peu plus de temps. Il plonge et descend vers le pied de la plateforme. Il se met au travail pour refaire les soudures qui ont besoin d'être refaites. le travail avance bien, avec des soudures bien droites. Il a l'impression qu'un autre plongeur passe fugitivement derrière à dix ou vingt mètres derrière. Il le signale à son collègue sur la plateforme, mais la communication est très mauvaise. Il a l'impression d'entendre une voix qui lui dit qu'il est temps. Il décide de se mettre à la recherche de la voix, et il aperçoit une montre à gousset sur le fond marin. Sur le bateau, Trapper appelle la plateforme à l'aide, indiquant que le plongeur a un problème.

Si le lecteur est familier des oeuvres de Jeff Lemire, il n'est pas très surpris par la situation qu'il découvre : une région isolée du Canada, ici la Nouvelle Écosse, un trentenaire un peu désorienté, une relation au père non résolue, avec une narration visuelle aérée et des dessins parfois esquissés. S'il ne le connaît pas, il découvre vite la voix d'auteur de ce créateur. Il habille une partie de ses planches de lavis de gris, donnant la sensation de peintures, apportant ainsi une sensation de texture, de chatoiement lumineux, même quand il s'agit de quelques coups de pinceau grossiers. L'usage de ces nuances de gris marque les scènes du passé et les séquences oniriques, les habillant et transformant l'impression donnée par la planche, qui passe d'esquisses à une planche finie. Effectivement, les traits encrés donnent l'impression d'esquisses, à peine reprises, maladroites par endroit : un trait souvent mal assuré, un contour irrégulier, des visages très marqués par les rides et les plis, des vêtements toujours froissés, des décors pas bien solides, des anatomies malmenées, des visages déformés par des émotions soutenues ou au contraire ingénues. Pour un peu, le lecteur pourrait avoir l'impression d'un film fauché, avec des acteurs pas très sûrs d'eux.

Pourtant le charme opère vite. Les personnages semblent très ordinaires, simples, un peu usés par la vie, mais encore vaillants avec un réel entrain, parfois un peu désemparés, parfois un peu énervés, mais rien de vraiment grave. Ils sont en paix avec leur environnement, avec leur petite vie dans un bled paumé, sans beaucoup d'activité, voire aucune. le lecteur ne les prend pas en pitié, il ne les envie pas non plus, en revanche il éprouve une forte empathie pour eux. Il se sent proche d'eux, du fait de cette simplicité. Il n'y a pas d'inquiétude particulière sur l'état du monde, sur le sens de la vie. Dans le même temps, il est apparent que Jack Joseph subit un conflit intérieur qu'il ne sait pas nommer, dont la nature et la source lui échappent. L'artiste utilise une approche naturaliste, dépourvue d'apprêt. Il en va de même pour les principaux environnements. le lecteur a presque du mal à croire qu'un artiste qui semble aussi limité sur le plan technique parvienne à donner corps à ce village en bord de mer, à l'ambiance marine et isolée. C'est vrai que Lemire n'est pas à l'aise quand il représente une voiture ou un pickup : ils semblent être en carton. Pour le reste, c'est une autre histoire.

Les décors sont représentés avec la même sensibilité naturaliste que les personnages, avec des contours tout aussi irréguliers. Pourtant les trois pontons de bois semblent très réels, très authentiques. Les quelques maisons sont disséminées sur le talus qui fait face à l'océan, construites comme bon il semblait aux habitants, avec une voirie très basique, un village de fortune, mais aussi un village plausible et d'un réalisme criant. Il en va ainsi des autres endroits : l'intérieur du diner, la plateforme offshore dans une vue d'ensemble, le pavillon bon marché de Susan & Jack, les conduits et les poutrelles de la station offshore, l'échoppe rudimentaire de Peter Joseph, etc. Dans les pages en fin de tome, Lemire explique qu'il a passé beaucoup de temps pour concevoir ce village, et le lecteur en a droit à une vue du ciel dans un dessin en double page. En fait, l'artiste sait restituer la nature des choses et des êtres. S'il a encore un doute, il suffit au lecteur de regarder les objets récupérés par Peter Joseph au cours d'une de ses plongées pour prendre conscience qu'il les reconnaît tous sans aucune difficulté, que l'apparence mal assurée des traits contribuent à transcrire la corrosion et les saletés dues à un long séjour dans l'océan, et qu'il n'y a nul besoin d'un degré de précision visuelle supplémentaire.

La narration visuelle coule également de source, l'auteur tirant profit du fait qu'il réalise cette histoire de manière autonome, sans aide extérieure, pour une cohérence parfaite, et la mise en place d'un rythme posé, sans être contemplatif. Il choisit à sa guise la durée de chaque séquence, la répartition des informations entre dialogues et dessins, privilégiant systématiquement les seconds, y compris au cours de séquences muettes. le lecteur comprend ce qui a amené Lindelof à associer cette histoire à un épisode de la Quatrième Dimension : ce n'est pas que l'intrigue, c'est aussi ce ressenti unique de petite ville abandonnée quand Jack Joseph en parcourt les rues en voiture, sans rencontrer âme qui vive. le coeur du récit réside dans ce malaise diffus que ressent Jack Joseph, qui le pousse à travailler pour ne pas avoir à penser, qui l'empêche d'apprécier la compagnie de son épouse, qui ne lui permet pas d'envisager sereinement la naissance de son enfant, de se projeter dans cette situation d'avenir. L'auteur entremêle la vie au présent de Jack Joseph avec des souvenirs qui remontent par association d'idées, sans volonté consciente. le lecteur découvre donc petit à petit ce qui est arrivé au père de Jack, l'importance de la montre de gousset, ce qui génère ce malaise. Il n'y a pas de révélation fracassante, mais une prise de conscience graduelle. Lemire met en jeu avec sensibilité, le refoulement d'un souvenir traumatisant, et la culpabilité enfantine, en montrant, sans jamais recourir à un jargon psychologique, avec une délicatesse touchante.

Encore un récit de Jeff Lemire sur une thématique qui revient très souvent dans son oeuvre, et qu'il développera avec plus de sophistication dans ses bandes dessinées suivantes comme dans Royal City (2017/2018). Oui, c'est vrai, mais ça n'enlève rien à la poésie qui se dégage des dessins à la fois naïfs et très justes, ni à la sympathie que le lecteur éprouve pour Jack Joseph et ses valeurs. En outre, Jeff Lemire n'a rien d'un auteur naïf : il sait manier des éléments métaphoriques comme la montre symbolisant le temps passé, ou comme l'eau et la plongée, évoquant ce qui existe sous la surface, et la nécessité pour Jack de plonger en lui-même pour découvrir ce qui le meut et l'émeut.
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Lorsqu'on est plongeur soudeur pour une plate-forme pétrolière de la Nouvelle-Ecosse au Canada, c'est plutôt un métier dangereux car la mer ne pardonne pas la moindre erreur. On entre en effet dans le quotidien de ce futur père de famille qui semble la délaisser pour poursuivre une obsession.

Il semble difficile de construire une famille équilibrée quand on a soi-même des problèmes psychiques de construction d'identité. Il faut dire que le père de notre Jack Joseph s'est noyé lorsqu'il avait 10 ans et depuis, il vît avec ce souvenir traumatisant. C'est donc une exploration de son intérieur que l'on va vivre à cette lecture.

Quand on perd un être cher, cela laisse malheureusement des traces, des souvenirs, des cicatrices morales qui ne se referment jamais. Il faut affronter ses peurs pour parvenir à s'en sortir d'autant que les faits se sont produits durant la nuit d'Halloween. L'ombre du fantôme de son père plane. Et puis, il y a la culpabilité et l'affreuse vérité.

C'est un album typiquement introspectif mais qui fait du bien. On n'est pas dans l'action et les effets spéciaux mais dans une véritable dimension humaine. C'est le genre de lecture que j'affectionne d'autant que l'auteur a fait des efforts pour bâtir une véritable intrigue qui se tient. Bref, c'est profond et c'est le cas de le dire avec ce soudeur sous-marinier.
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séduit par Trillium, je me suis laissé tenté par ce titre antérieur. Encore beaucoup de qualité pour un récit fantastique qui évoque Ray Bradbury ou la Quatrième Dimension.
Jack Joseph est soudeur sous-marin. A 33 ans, il va devenir père, à l'âge qu'avait son père à sa naissance.
Son père, figure fantomatique, disparu la nuit d'halloween alors que Jack avait 10 and. Depuis, il ne peut se détacher de cette nuit, ne peut dépasser cette absence. Et sa femme ne supporte plus ses absences, ses revirements, son manque d'investissement dans leur vie.
Lors d'une plongée, il est témoin de quelque chose, qu'il n'arrive pas à définir, mais qui le touche profondément. Et il se met à perdre pied.
Comme dans la Quatrième dimension, un individu ordinaire voit sa réalité basculer dans l'étrange. Une fois de plus, Jeff Lemire donne corps à des personnages de chair te de sang, qui invite à l'empathie. Dès les premières pages, une intense sensation de tristesse et de mélancolie s'installe et ne quitte plus le lecteur. Si le récit ne brille jamais par son originalité, il est suffisamment humain et touchant pour séduire. Décidément, Jeff Lemire est une belle découverte pour moi
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Ayant beaucoup apprécié Essex County de Jeff Lemire, je n'ai pas longtemps hésité à lire ce nouveau one-shot de l'auteur canadien édité par Futuropolis.

Le récit invite à suivre les pas d'un soudeur sous-marin qui panique à l'idée de devenir papa. Cherchant la fuite et l'isolement dans les grands fonds, ce sont cependant des souffrances enfouies qui refont subitement surface. A l'approche de la paternité, les souvenirs de son propre père, jadis disparu en mer dans de tragiques circonstances, reviennent en effet le hanter.

Jeff Lemire propose donc un roman graphique particulièrement intimiste, centré sur un personnage qui n'a rien d'un héros. Partant de ce passage crucial dans l'existence où l'on donne soi-même la vie, l'auteur propose une plongée psychanalytique mêlant passages oniriques et flashbacks. Cette errance à la frontière du réel permet progressivement de comprendre les peurs de ce futur père de famille, suscitant énormément d'empathie envers ce personnage lambda au fil des pages. Tout le talent de Jeff Lemire consiste donc à transformer cette histoire simple en un voyage onirique émouvant et d'une grande justesse.

Visuellement, le dessin semi-réaliste de l'auteur s'installe immédiatement au diapason de cette histoire à l'atmosphère envoutante. Ce trait brut, rehaussé d'un lavis en noir et blanc, restitue à merveille tous les sentiments de cet homme dont l'angoisse de la paternité renvoie constamment à ses propres démons intérieurs.

Un coup de coeur que vous retrouverez inévitablement dans mon Top de l'année !
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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Une belle claque.
C'est l'histoire d'un homme désorienté du nom de Jack Joseph. Il va avoir un fils, mais n'arrive pas à assumer son rôle de futur père tant il est obsédé par la figure de son propre paternel. Il faut dire que celui ci est mort en mer quand il était jeune, et qu'il a développé depuis une obsession pour les profondeurs. Bloqué dans le passé, il n'arrive pas à reprendre pied dans le futur qui l'attend avec sa femme.

Jack Joseph est une belle histoire, touchante et réaliste, sans mélodrame exagéré. A travers la réalité crue comme à travers les rêves fantasmés de Jack, on suit sa lente guérison et sa renaissance. C'est profond et léger, un paradoxe bien menée par le talentueux Jeff Lemire. Et que dire du graphisme si particulier ? Je crois que mentionner que la bande dessiné est entièrement faite à l'aquarelle suffira. Bref, que du bonheur.
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Jack Joseph, soudeur sous-marin, 33 ans est marié avec un bébé en route.
Il a l'âge de son père quand il est né. A ses 10 ans, dans la nuit d'halloween, son père disparaît...
.
Une bd sur les conséquences des souvenirs enfouis qui peuvent resurgir à tout moment, être à la recherche ou voire être hanté par ce passé.
Un graphisme anguleux, un peu particulier avec des effets généralement liés à l'eau servant de lien de case à case ou pour certaines planches : c'est surprenant mais bien réalisé.
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