Hoax

C'est un roman qui frappe et choque car - par soucis de réalisme sans doute - il y a peu de lumière au bout...
Cette histoire montre comment la rumeur peut détruire une vie, saper les convictions d'une personne forte et la faire douter de la réalité de la situation.
Le récit dresse le portrait de Mme Menez, professeur agrégée de Français dans un lycée, investie dans la vie associative et caritative, mère attentive de deux grands ados qu'elle élève avec son mari dentiste dans une belle maison.
Caroline n'a de problème ni dans sa vie professionnelle ni dans sa vie familiale et s'épanouit avec des activités en accord avec ses valeurs de solidarité, fraternité...
Jusqu'au jour où la rumeur (lancée par une élève rageuse) qu'elle entretient une liaison avec la jeune fille à qui elle donne des cours de soutien lui fait "péter les plombs" ! Poussée à s'interroger sur la nature des sentiments qu'elle porte à cette jeune fille qu'elle admire, ses réactions envers son entourage et ses élèves deviennent agressives et décalées.
J'ai réellement souffert en me mettant à la place de ce personnage. le thème se rapproche de "Bruits de couloir" de Roger Judenne mais le livre a un angle d'approche plus "adulte" alors je ne sais pas comment le réceptionner.

C'est le thème de la rumeur qui m'a donné envie de lire ce livre, au sujet central dérangeant, celui d'une prof qui tomberait amoureuse de son élève. Je ne savais donc pas trop à quoi m'attendre mais j'ai été plutôt agréablement surprise car les mécanismes d'une rumeur sont très bien représentés et analysés : partie d'une simple vengeance d'une élève, la rumeur d'une relation entre Mme Menez et Kekili, à qui le professeur donne des cours particuliers dans sa propre maison, va se propager au sein du lycée. Pour mieux se rendre compte de la facilité et la rapidité à laquelle les choses se font, le récit alterne plusieurs points de vue, dont celui de l'enseignante en personnage central, mais aussi celui de sa fille, jalouse de l'attention donnée à celle qu'elle appellera "l'intruse", celui d'élèves qui ont entendu la rumeur et croient voir des choses qui pourraient l'attester, de professeurs qui ont eu vent de la rumeur, ou encore celui de Kekili, qui se laisse dépasser par la situation et prendre au piège du mensonge.

L'auteur ira encore plus loin en semant le doute et le trouble dans son personnage principal et auprès du lecteur : Mme Menez, professeur émérite et irréprochable, a-t-elle vraiment des sentiments naissants pour cette élève sublime et brillante ou n'est-ce que de l'admiration ? La rumeur est-elle fondée ou a-t-elle "juste" réussi à retourner le cerveau de l'enseignante qui ne sait plus quoi penser ?

Au final, ce roman m'a plu, y compris son mode de narration fait de flashbacks et d'une multiplication des points de vue, mais je ne me vois pas du tout le conseiller à des ados, qui ne sont pas, pour moi, le public d'une telle lecture (l'éditeur indique pour "jeunes adultes"). En ayant choisi l'enseignante comme personnage principal plutôt que Kekili, je pense qu'elle pourrait mettre mal à l'aise un lecteur ado, sans compterles premiers et derniers chapitres qui sont d'une grande violence.
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un récit bien écrit mais ce qui m'a manqué c'est de m'attacher aux différents personnages !!

Mon avis: Je remercie tout d'abord les éditions Oskar pour ce partenariat, Christophe Léon, je connaissais déjà son écriture grâce à plusieurs de ses romans que j'ai lu il y a déjà pas mal de temps et c'est avec plaisir que je l'ai redécouvert dans ce bon roman émouvant mais pas assez approfondi pour ma part.

Du coté de l'histoire:
Hoax nous raconte l'histoire de Caroline Menez, une professeur de lettres et de Kekili Zunu, une jeune Togolaise qui vient d'arriver en France avec toute sa famille. L'arrivée de Kekili va perturber le bel équilibre de Caroline. Elle va proposer à la jeune fille de venir prendre des cours particulier chez elle le mercredi pour rattraper son retard. Au début rien d'anormal mais voilà que Caroline commence à attendre ses moments avec une certaine envie, elle commence à vivre que pour ces moments de complicité qu'elle entretien avec la jeune africaine, allant jusqu'à provoquer les jalousies de sa fille qui se rend vite compte de l'attachement de sa mère pour cette jeune lycéenne. Mais il n'y a pas que chez elle que cela se gâte, au lycée également la rumeur est là et commence a grandir de plus en plus. Tout aurait pu se tasser aussi vite que cela avait commencer mais on comprend rapidement que la professeur est effectivement troublée par Kekili. Bien sur cela n'enlève pas la méchanceté des remarques et la volonté de nuire, mais alors que cette rumeur pourrait disparaitre, le comportement de Caroline change réellement en présence de son élève, même au sein de la classe et les élèves sont à l'affut d'un moindre geste ou parole de leur professeur . Alors Info ou Intox ? Comment cette histoire si banale au début va t-elle bien pouvoir se terminer ?

Du coté de l'écriture: J'ai vraiment trouvé la plume de l'auteur agréable, fluide et l'histoire bien menée. le prologue nous laisse évidemment un gout de curiosité et c'est avec appréhension et émotion que nous suivons le parcours de Caroline et sa jeune élève. le sujet n'est pas facile, la rumeur, cinq lettres qui peuvent en peu de temps détruire une vie. Christophe Léon, nous parle ici de cette rumeur et de ses conséquences mais il va également beaucoup plus loin avec l'ambiguïté qui découle de cette relation. J'ai simplement un petit regret j'ai l'impression que la fin est trop vite amenée et c'est bien dommage car j'aurais aimé un peu plus de profondeur à cette histoire et peut être un peu moins de clichés qui rend parfois le récit pas aussi crédible qu'il aurait pu l'être

En conclusion: J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman mais certains passages que j'ai trouvé peu crédibles et légèrement bâclés font qu'on arrive pas à s'imaginer réellement l'histoire et c'est vraiment dommage car l'idée de base est vraiment bien trouvé.


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