AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9781021404442
Oskar Editions (18/02/2016)
3.06/5   24 notes
Résumé :
Kekili Zunu et sa famille ont fui le Togo. Son père, avocat opposant au régime, a été pourchassé par les autorités. Ils trouvent alors asile en France. La jeune fille intègre en cours d'année la classe de 1re L du lycée Olympe de Gouges. Son professeur de français, Caroline Menez, 40 ans, mariée, deux enfants, remarque tout de suite que cette élève est brillante. Afin de la préparer au mieux au Bac de français, elle lui propose de l'aider gratuitement en lui donnant... >Voir plus
Que lire après HoaxVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
3,06

sur 24 notes
5
1 avis
4
4 avis
3
5 avis
2
2 avis
1
4 avis
Je remercie les éditions Oskar et Babelio pour ce livre reçu dans le cadre d'une masse critique. C'est toujours un vrai bonheur de recevoir un livre, gratuitement, dans sa boîte aux lettres en échange d'une critique. Dire qu'il y a des gens dont c'est le métier...

Le roman Hoax décrit l'émergence et la propagation d'une rumeur en milieu scolaire. On va suivre toute la vie de cette rumeur et les conséquences de celle-ci sur la/les personnes impliquées, en l'occurrence ici une professeur de français et sa famille. Tout part d'une élève qui a été vexée par la punition infligée par sa prof et qui va insinuer une relation entre cette prof et une nouvelle élève arrivée en cours d'année. Les réseaux sociaux se chargeront du reste.

Le livre est une critique de ce phénomène vieux comme le monde mais devenu viral avec l'avènement des réseaux sociaux. L'auteur n'est pas du tout dans la moralisation ou dans la critique affichée. Il se contente de nous conter cette histoire, sans jugement et sans pathos. C'est assez froid, presque clinique. Tout se met en place comme un engrenage et l'auteur se charge seulement de nous rapporter le mécanisme terrifiant. En cela j'ai apprécié le livre car il ne tombe nullement dans la culpabilisation ou dans le sentimentalisme exacerbé.

L'écriture de Christophe Léon est très agréable, à la fois simple et enlevée. On y retrouve des expressions, un style plutôt "jeune" pour nous immerger dans le milieu lycéen mais aussi des tournures et du vocabulaire plus soutenus.

L'histoire est prenante, on sent les choses dégénérer, on voit cette mère de famille aimée et respectée perdre pied petit à petit, au fil des chapitres et l'ensemble est très bien mené. La fin est bien amenée aussi puisqu'on revit la scène du début du roman mais selon le point de vue de la prof de français. La boucle est bouclée et l'on comprend comment la rumeur va s'étouffer comme un feu qui manquerait de combustible.

La présentation des faits par des personnes extérieures à l'action est aussi un plus dans cette histoire. Par exemple, à la gare, l'auteur nous décrit brièvement la vie d'un personnage externe pour nous présenter l'action à travers ses yeux (la guichetière et le clochard). J'ai été un peu dérouté au début parce que je me demandais pourquoi on venait "casser" l'action avec l'arrivée impromptue d'un personnage dont on a rien à faire mais finalement j'ai trouvé ce procédé d'écriture intéressant.

J'ai beaucoup aimé la couverture. Elle représente très bien le concept de la rumeur, le couteau planté dans le dos, les gens qu'on croyait proches et qui nous tournent le dos. Je pense que c'est une belle réussite.

J'ai moins aimé dans cette histoire le personnage de Sandrine, la fille de la prof de français. Elle est absolument imbuvable, une vraie peste et la relation avec sa mère me semble parfois exagérée dans la méchanceté. J'espère que mes filles ne me parleront jamais comme ça quand elles seront ados ! Ce personnage est vraiment insupportable et on plaint d'autant plus cette pauvre Caroline, la maman, d'avoir à supporter en plus de la rumeur, cette fille qui n'a aucun respect pour elle.
J'ai aussi moins aimé le questionnement de la prof de français, Caroline. J'aurais préféré que la rumeur soit infondée, je pense que cela aurait eu plus d'impact et plus de force pour montrer combien une rumeur peut vraiment détruire une vie innocente. D'après moi, le fait que Caroline se demande si elle tombe amoureuse de Kekili est gênant car cela revient à dire que la rumeur est fondée, et donc, quelque part, ce n'est plus une rumeur. Et du coup j'ai trouvé dommage ce point car il nous éloigne de l'idée de base. A la fin du roman je me suis presque surpris à penser que Caroline l'avait presque mérité (attention je ne cautionne pas du tout la rumeur et tout ça mais ça m'a dérangé que cette prof ne soit pas plus claire avec l'élève en question). du coup j'ai manqué d'empathie sur la fin et j'ai même trouvé les réactions de la prof incohérentes et trop confuses. Ca a mis une grande distance entre ce personnage et moi alors que les faits auraient dû nous la rendre sympathique et attachante. Peut-être l'effet recherché était-il de nous montrer qu'une rumeur peut amener la confusion dans la tête des gens incriminés et les pousser à croire que ce qui est dit est vrai ? Mais pour moi les dernières pages, notamment à la gare, montrent que ce personnage n'est pas clair dans sa tête et du coup j'ai été moins touché par tout ce qui lui arrive.

En résumé ce livre est assez intéressant et j'ai passé un bon moment de lecture en découvrant cette histoire. Je pense qu'il est intéressant pour les ados afin de leur montrer les dégâts que peuvent causer les rumeurs sans les moraliser non plus. En cela le livre est très réussi. En revanche le fait que la rumeur ne soit pas si fausse me gêne beaucoup et nuit finalement au but recherché par l'auteur. C'est dommage car sinon il aurait mérité une bien meilleure note selon moi.
Commenter  J’apprécie          10
Deux personnages principaux, caroline Menez, prof de lettres en lycée et Kekili Zunu, une jeune Togolaise tout juste arrivée en France. L'arrivée de cette magnifique jeune fille va perturber le bel équilibre de la femme mûre, une professionnelle reconnue pour ses compétences, qui va peu à peu perdre pied dans sa vie. Caroline ne se reconnaît plus, en proposant à Kekili de venir gratuitement suivre des cours particuliers chez elle le mercredi, elle se surprend à désirer de plus en plus ces moments de complicité avec la jeune africaine jusqu'à provoquer des jalousies de sa fille qui se rend compte de l'attachement de sa mère pour cette étrangère. Mais il n'y a pas qu'à la maison que les choses se gâtent, au lycée aussi la rumeur enfle : l'irréprochable madame Menez aurait une "relation" avec une élève. En fait on comprend mal que les premiers bruissements puissent partir de si peu, c'est bien peu crédible et tout se serait évanoui en peu de temps dans un contexte normal sauf que.... madame Menez est véritablement troublée par Kekili. Cela n'enlève rien à la perfidie des remarques des uns ou des autres, à la volonté de nuire (parfois sans en mesurer toutes les conséquences ), mais alors que la rumeur profite d'ambiguïtés ou de fausses interprétations pour croître, là rien de tel puisque le comportement de cette professeur si "carrée" en temps normal, change en présence de la jeune fille, même au sein de la classe. Alors, que voulait faire l'auteur ? Mettre en place un schéma destiné à démonter le mécanisme de la rumeur en débutant par un préambule qui n'est autre que l'aboutissement de l'histoire et injecter au cours du récit des paragraphes qui font des flash-back pour zoomer sur les dégâts de la rumeur. Mais le problème, c'est que le fil est bien ténu et que l'on n'y croit pas trop que cela prenne aussi facilement lorsqu'au chapitre 4, une élève punie par la professeur, lance la rumeur de cette relation entre une élève et son professeur. Tout le monde se jette sur ce tout petit os - même ses collègues - sans aucune retenue et c'est quand même (j'ose croire) assez peu crédible que cela se fasse avec autant de facilité....sauf qu'il y a effectivement un changement d'attitude, de posture de l'enseignante vis à vis de cette élève alors la rumeur est fondée ? La structure du récit n'est pas si signifiante que cela pour permettre de visualiser le mécanisme de la rumeur, surtout que les ingrédients ne sont pas bons au départ. L'écriture est souvent décevante, il y a trop de clichés aussi, c'est pour moi un roman qui n'apporte rien sur ce thème de la rumeur et c'est bien décevant parce qu'il y aurait matière à écrire sur le sujet.
Commenter  J’apprécie          30
C'est un roman qui frappe et choque car - par soucis de réalisme sans doute - il y a peu de lumière au bout...
Cette histoire montre comment la rumeur peut détruire une vie, saper les convictions d'une personne forte et la faire douter de la réalité de la situation.
Le récit dresse le portrait de Mme Menez, professeur agrégée de Français dans un lycée, investie dans la vie associative et caritative, mère attentive de deux grands ados qu'elle élève avec son mari dentiste dans une belle maison.
Caroline n'a de problème ni dans sa vie professionnelle ni dans sa vie familiale et s'épanouit avec des activités en accord avec ses valeurs de solidarité, fraternité...
Jusqu'au jour où la rumeur (lancée par une élève rageuse) qu'elle entretient une liaison avec la jeune fille à qui elle donne des cours de soutien lui fait "péter les plombs" ! Poussée à s'interroger sur la nature des sentiments qu'elle porte à cette jeune fille qu'elle admire, ses réactions envers son entourage et ses élèves deviennent agressives et décalées.
J'ai réellement souffert en me mettant à la place de ce personnage. le thème se rapproche de "Bruits de couloir" de Roger Judenne mais le livre a un angle d'approche plus "adulte" alors je ne sais pas comment le réceptionner.
Commenter  J’apprécie          60
Le sujet de la rumeur et de sa propagation étaient intéressants, ainsi que celui des sentiments entre prof et élèves, mais ne sont pas traités jusqu'au bout. La vision qu'a l'auteur des réseaux sociaux et d'internet est assez réactionnaire, et c'est dommage. J'aime beaucoup les romans de Christophe Léon d'habitude, mais celui-ci m'a beaucoup déçu. Il y a beaucoup trop de stéréotypes de genre également.
Commenter  J’apprécie          90
Je suis partagée dans mon appréciation puisque ce livre est destiné à être lu par des jeunes adultes alors je ne sais pas très bien quel est l'âge classé dans cette catégorie mais il vaudrait mieux ne pas mettre ce livre dans des mains de trop jeunes adultes qui risqueraient de ne pas avoir la distance nécessaire pour le digérer.

Ce qui est certain, même pour un adulte, c'est que la fin me semble disproportionnée par rapport aux faits contenus dans les 220 pages du livre.

L'auteur voulait-il attirer l'attention sur les actes des jeunes qui utilisent les outils de communication rapide sans se douter ou soucier des répercussions de leurs écrits qui restent et ne sont effaçables que très difficilement?

De plus, l'auteur jette un certain trouble sur la réalité des émotions des personnages principaux qui, à mes yeux, sont vraiment étonnantes.

Par contre, ce que l'auteur exprime parfaitement bien, c'est la bêtise (pour ne pas utiliser un autre terme plus violent) et la méchanceté de certains adultes (le prof de gym) qui sont tellement limités dans leur acceptation de l'autre ou dans leur ouverture d'esprit qu'ils ne peuvent être que bêtes et méchants.

Ce qui est également bien décrit est la difficulté pour un adulte de comprendre ce qui se passe dans la tête de nos ados.
Mais l'inverse est pareil.
L'adolescence est une période tellement difficile à traverser (pour les uns plus que pour les autres) que certains prennent de mauvaises directions et ont de grandes difficultés à exprimer ce qu'ils ressentent puisqu'ils ont le sentiment que les adultes ne comprennent rien .... alors qu'on est tous passés par cette (terrible) épreuve.
Commenter  J’apprécie          21


critiques presse (1)
Ricochet
03 mai 2016
Un roman troublant parce que s’il est vrai comme le dit le sous-titre que « la rumeur est la parole des lâches », on lit aussi qu’il n’y a pas d’innocence, ni de culpabilité…
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
- Mais toi, avait-elle demandé quand sa mère s'était tue, toi, pourquoi tu as laissé traîner cette affaire ? Pourquoi tu l'as laissée venir chez nous alors que tu savais qu'on causait autour de toi ? Pourquoi elle a écrit ces choses dans son journal ? Pourquoi ?
- Parce que je pensais que ça finirait un jour et que si je me montrais sensible à ces ragots, on supposerait que j'avais quelque chose à me reprocher... (p.185)
Commenter  J’apprécie          30
Durant l'heure d'EPS, Mona en avait parlé à une fille.

- Hé ! Tu sais pas la meilleure ? Je la tiens de source sûre...

La fille s'était extasiée bruyamment, comme si elle découvrait des oeufs brouillés au sommet de l'Annapurna, si bien que Jean-Luc Esteban l'avait interrogée sur ce qui la rendait aussi expansive.

Le virus de la rumeur venait de trouver son véhicule. Les jours suivants, il passait de bouche à oreille, infectant les esprits, contaminant les cervelles.

Et si quelques-uns n'y firent pas attention, d'autres s'en régalèrent.
Commenter  J’apprécie          10
Il lui suffit d'être attentive, à l'écoute, car dans cette gare se nouent et se dénouent des vies, là, sous ses yeux, devant elle. Et puis, elle n'en causera pas qu'à son fils, de la professeur qui veut embrasser une jeune Noire. Son boucher, tiens par exemple, elle le dira à son boucher ! Sûr qu'il saura quoi en faire, y a pas plus langue de vipère que lui !

[p212]
Commenter  J’apprécie          00
Qu'est-ce que l'enseignement, si ce n'est un passage de témoin, un pont entre les générations ?

[p69]
Commenter  J’apprécie          20
Plus on la pousse vers le banc des accusés, plus elle se renferme, jusqu'à laisser croire que la rumeur est fondée. Pourquoi s'abaisserait-elle à ce niveau et prêterait-elle le flanc à l'abjection ? (p.172-173)
Commenter  J’apprécie          00

Video de Christophe Léon (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christophe Léon
Rencontre avec Christophe Léon autour de "Silence, on irradie !"
autres livres classés : rumeursVoir plus
Les plus populaires : Jeunesse Voir plus


Lecteurs (42) Voir plus



Quiz Voir plus

Delit De Fuite

Qui est l'auteur

Florance Cadier
Christophe Léon
Benoit severac

7 questions
6 lecteurs ont répondu
Thème : Délit de fuite de Christophe LéonCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..