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3,89

sur 319 notes
Savoureuse et passionnante politique-fiction où l'on s'amuse à démêler les ressemblances et les parallèles avec la réalité. Et où, surtout, on se laisse embarquer dans un récit très riche en rebondissements, construit autour de plusieurs personnages principaux. Jérôme Leroy tend un miroir à notre époque... et c'est plus qu'inquiétant.
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Ce roman noir à connotation politique dresse un bilan sans concession de premier quinquennat d'Emmanuel Macron. Fin lettré, l'auteur s'est diverti en donnant à ses personnages des patronymes balzaciens: Séchard,Bausséant, Manerville, Vandenesse... car la politique est en effet une vaste comédie humaine. Jérôme Leroy a trouvé le ton juste et son ironie mordante est un régal à lire. J'avais été assez déçu par la trilogie de Thomas Bronnec qui, lui aussi, s'est essayé à la fiction politique. Les derniers jours des fauves est en revanche une éclatante réussite.
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J'ai acheté ce livre, un peu au hasard comme souvent, au rayon polar. C'est plutôt un livre de politique fiction, avec un aspect polar.

C'est très bien fait, un exercice de style, avec de nombreux clins d'oeil explicites au lecteur.

Dans un monde où une Nathalie aurait coupé l'herbe sous le pied à un Emmanuel, tout irait pour le mieux, ou presque, mais le virus est toujours virulent, les gilets toujours jaunes et Nathalie décide d'arrêter les frais, et de profiter de la vie avec son jeune mari.

La guerre de succession qui s'engage va nous montrer qu'elle mérite son nom.

Bien écrit, original, audacieux, ça se lit bien, très bien même. Beaucoup plus de méchants que de gentils. Mais bon, n'est-ce pas comme ça dans la vie ?
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Si vous voulez décrocher un temps de la réalité, ce n'est pas le livre qu'il vous faut!
Dans Les derniers jours des fauves, l'auteur nous plonge dans les arcanes du pouvoir.
Une pandémie touche la France: le variant Gamma, quasi indécelable avec des tests fait un grand nombre de morts. La canicule s'en mêle aussi. La présidente Sechard à décidé un confinement strict. Dans un an, c'est la présidentielle. Quand elle annonce qu'elle ne se représentera pas, ça s'agite dans la classe politique.
Des complots, des manigances, des menaces, ce livre fait froid dans le dos!
J'avoue avoir eu un peu de mal à avec le style mais j'ai passé tout de même un bon moment de lecture.
Merci à Babelio et à La manufacture des livres pour l'envoi de cet ouvrage.

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C'est une fiction, qui pourtant me paraît terriblement probable.

Une chronique sans concession du pouvoir, et de ce qu'on est prêt à faire pour le garder.

C'est l'histoire d'une succession à la présidence. Celle de la République bien sûr. Je ne te ferai pas l'offense de croire que tu as la naïveté de penser que chaque candidat part à armes égales et est choisi sur son programme. Ça ne se passe évidemment pas comme ça.

L'auteur nous emporte dans les petites et grandes compromissions, les tractations secrètes, le sort réservé à ceux qui gênent.
On tourne les pages sans y penser, déboussolé par la brillance implacable de nos élites. Mention spéciale à la description de la propriété de confinement de la future ex-presidente. Je m'y voyais.

A lire au lieu de regarder BFM.
Lien : https://www.instagram.com/tu..
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Voila un livre de politique fiction français ,ce qui n'est pas si fréquent, dont l 'histoire est peu crédible mais dont la lecture est agréable .
La Présidente de la République au parcours Macronien ayant décidé de ne pas se représenter ,deux candidats sont pressentis pour lui succéder .
Le premier est le Ministre de l'Intérieur très à droite ,donc très méchant, qui guidé par un groupe de puissants est prêt à tout pour arriver à ses fins.
Le second est un écologiste ,donc très gentil ,Ministre de l'environnement un peu naïf .
On suit donc avec intérêt le parcours de ses deux hommes et de leur entourage ,les personnages les plus intéressants se trouvant dans le camp des méchants ( Notamment un duo infernal composé d'un Commissaire et d'une Major ) alors que les gentils sont un peu nunuches (Hormis le Capitaine dont on devine très vite les liens qui l' unissent avec la fille du Ministre écolo )
Evidemment les personnages sont souvent caricaturaux et le message politique est un peu trop appuyé à mon gout mais on ne s'ennuie jamais.
Idéal pour une lecture estivale.
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Toujours dans la politique – à peine – fiction ce qui laisse un goût amer car on lit en partie ce que l'on vie, la droitisation sévère de notre société. L'auteur insiste sur l'aspect liberticide qui s'étend, profitant de la pandémie mais aussi d'une dégradation climatique (une canicule pesante qui fait quelques milliers de morts et provoque des émeites de l'eau), mais je ne suis pas entièrement sur cette pente. On frise le coup d'Etat mais c'est pour la bonne cause, et le livre est haletant, avec des portraits bien tournés et un humour d'une très grande finesse : c'est autre chose que la rigolade potache de certains. On retrouve en filigrane l'Etat profond du "Bloc" et ces influents anonymes qui font et défont les présidents.
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Arrivée à la fin du premier chapitre de ce polar, je me suis demandé si je n'allais pas le refermer. Définitivement. Parce que je veux bien qu'on écrive des romans à clé, mais quand on colle à ce point au réel, autant y aller franco et appeler un chat un chat. Certes, Emmanuel Macron est ici une femme, Nathalie Séchard, et c'est elle qui a vingt-cinq ans de plus que son mari, mais sinon tout y est : elle a été élue au soir du 6 mai 2017 en pulvérisant l'antagonisme droite-gauche, sa principale adversaire est la fille d'un ancien leader d'extrême-droite qui lui a légué son parti et le pays est confiné en raison d'une grave crise sanitaire. Sans oublier les Gilets Jaunes qui ont plombé le quinquennat. On ne peut pas dire qu'on soit dans une oeuvre de pure imagination !

Mais 40 pages sur 430 n'étant pas un échantillon suffisant, j'ai décidé de poursuivre. Je suis donc entrée dans ce nauséabond cloaque que sont la vie politique et la sphère du pouvoir dépeintes par Jérôme Leroy. Ça allait être saignant…

Nous sommes un an avant la fin de son mandat, et Séchard annonce qu'elle ne se représentera pas. Pour lui succéder, deux personnalités émergent : à ma droite, Patrick Bauséant, ministre de l'Intérieur, ancien para qui s'est naguère acoquiné avec l'OAS et qui a fort opportunément tourné le dos à ses petits amis nationalistes pour rejoindre les rangs de la Nouvelle Société ; à ma gauche, Guillaume Manerville, ministre de l'Ecologie, l'idéaliste faisant office de caution morale du gouvernement.

Cette nouvelle perspective émoustille vivement le premier qui va se montrer prêt à tout - mais vraiment à tout - pour évincer son rival. C'est là qu'on entre de plain-pied dans le polar et que je me suis mise à tourner les pages de manière de plus en plus frénétique jusqu'au dénouement. Ça trucide à tour de bras, à l'arme blanche comme au bazooka, en plein coeur de Paris comme dans des bleds paisibles de province. Un vrai festival !

Ça fait un moment que je ne me fais plus beaucoup d'illusions sur la probité de notre classe politique, mais j'avoue que je ne pensais pas que nous avions atteint le niveau dépeint ici. Franchement, à lire Leroy, on n'a pas grand chose à envier, en termes de méthode, à ce que décrit par exemple Benoît Vitkine dans Les loups, qui retrace une campagne présidentielle fictive en Ukraine. Non pas que nous soyons forcément plus scrupuleux, mais nous avons quand même des institutions qui limitent plus ou moins le franchissement de certaines lignes.

Peut-être suis-je encore trop naïve, mais faire de l'espace politique un western sans foi ni loi me semble pour tout dire un peu facile, un peu dangereux, et carrément populiste. Si nous étions dans la pure fiction, ce canardage débridé ne me gênerait pas plus que ça. Mais considérant ce que je soulignais au début de ma chronique, l'auteur multipliant les effets de réel, on ne peut s'empêcher de penser que celui-ci s'attache à nous renvoyer une image de la situation que nous vivons. D'où mon trouble.

C'est aussi sur le discours du « tous pourris » qu'on fait le lit des hommes providentiels dont on sait tout le danger qu'ils représentent. Celui qui surgit à la fin du roman réussit à faire passer la blonde du Bloc Patriotique pour une inoffensive agnelle… Comme quoi, même si le choix semble pour nombre d'entre nous de plus en plus épineux, voter reste un geste déterminant.


Lien : https://delphine-olympe.blog..
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Un roman foisonnant qui nous emmène dans les coulisses sales du pouvoir juste avant les élections présidentielles.

Nous sommes en France, pendant le premier confinement qui dure depuis plus de 15 mois sous une canicule étouffante.

La présidente a décidé de ne pas se représenter à la prochaine élection. Commence alors les jeux de pouvoir mortifères.

Je commence par le seul bémol : les personnages mettent du temps à se mettre en place, le temps du récit s'étire, puis subit une accélération soudaine : des semaines sont balayées en une phrase.

Mais j'ai aimé cette atmosphère poisseuse de canicule qui m'a rappelé des souvenirs.

J'ai aimé l'humour parfois avec le groupe militant des Bonobos Effondrés dont fait partie la fille du ministre de l'écologie.

J'ai souri quand son amoureux se retrouve enfermé dans un pigeonnier et se fait littéralement chier dessus par les volatiles.

J'ai aimé les noms des personnages : Lucien comme de Rubempré ; Jeanne comme la petite Jehanne de France ; Clio et son prénom de Muse ; Beauséant dans son fauteuil de ministre.

J'ai aimé le nom de la villa de plage du père de Clio et son double sens : le Devoir de vacances.

J'ai découvert les morts suspectes de Joseph Fontanet et Georges Boulin, deux hommes politiques français anciens ministres.

J'ai également appris l'existence aux Etats-Unis du Weather Underground à l'image des Black Panthers.

J'ai aimé le faucon crécelle qui apparait parfois aux personnages : certains connaissent son nom, d'autres s'en fichent.

Il est beaucoup question de lettres grecques avec les variants mortels qui sévissent, dont le gamma.

Un roman dans lequel il est beaucoup question de Guy Debord.

Un roman plein de références littéraires.

Si la moitié des actes de terrorisme commis pour prendre le pouvoir sont vrais, nous avons du soucis à nous faire….

L'image que je retiendrai :

Celle du bleu des piscines qui tournent vite quand l'eau est coupée sur le territoire.
Lien : https://alexmotamots.fr/les-..
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« Nathalie Séchard, cheffe des armées, grande maîtresse de l'ordre national de la Légion d'honneur, grande maîtresse de l'ordre national du Mérite, co-princesse d'Andorre, première et unique chanoinesse honoraire de la basilique Saint-Jean-de-Latran, protectrice de l'Académie française et du domaine national de Chambord, garante de la Constitution et, accessoirement, huitième présidente de la Ve République, en cet instant précis, elle baise. Et Nathalie Séchard baise avec ardeur et bonheur. Nathalie Séchard a toujours aimé ça, plus que le pouvoir. C'est pour cette raison qu'elle va le perdre. » Voici l'incipit du nouveau roman de Jérôme Leroy « Les derniers jours des fauves. »Nathalie Séchard, 58 ans, première femme élue à la tête de l'État français est arrivée là presque par hasard, déjouant tous les pronostics. Au second tour de l'élection présidentielle, elle se trouvait derrière Agnès Dorgelles, représentante du parti d'extrême droite. À la tête de son parti, Nouvelle Société, Séchard incarnait les espoirs d'une France déçue, en quête d'autre chose, d'un nouveau visage, de méthodes différentes.(ça vous rappelle quelqu'un ? Initiales du prénom et du nom donnés à son parti ?) Autant dire que cette femme arrivée là presque par hasard à la suite de deux petits événements qui ont fait basculer l'élection se retrouve entourée de vieux briscards de la politique qui ne lui veulent pas tous du bien. Son mandat a eu raison de toutes les espérances populaires, elle a déçu : crise des gilets jaunes, pandémie mondiale (variant gamma, un petit nouveau fraîchement débarqué pour les besoins du service), canicule… Rien ne lui a été épargné. Pas même les ragots concernant sa vie privée. En effet, elle est mariée à un homme plus jeune qu'elle…(ça ne vous dit toujours rien ?) Lorsqu'elle annonce ne pas se représenter pour un second mandat, quelques dents rayent le parquet. Qui sera son successeur désigné ? Les fauves sont lâchés et rien ne va les arrêter.

Toute ressemblance avec des personnalités connues ou des moments vécus serait purement fortuite… ou pas. « Les derniers jours des fauves », raconte la lutte de pouvoir intestine des mâles blancs pour accéder au précieux trône. En tête, Patrick Beauséant, l'actuel ministre de l'Intérieur. Il a été aux côtés de Séchard pour la faire gagner, il rêve maintenant de la clouer sur une croix. Ses fonctions, protéger les citoyens et leurs biens, ne sont que quelques mots jetés sur un « contrat moral ». Beauséant (on notera l'ironie de ce nom) a quelques casseroles aux fesses et comme tout bon candidat qui se respecte va s'en rajouter quelques-unes histoire de mettre toutes les cartes de son côté. Ce personnage est un condensé de plusieurs personnalités ayant siégé jadis en ce lieu. On pensera à un mix de Cazeneuve, Valls, Hortefeux, Sarkozy et surtout Pasqua. À ce poste clé, Beauséant a les coudées franches et tout pouvoir. Il ne va pas se gêner pour en user et en abuser, tout en ayant le projet d'écrire ses mémoires, ah cette mégalomanie, afin que son nom reste dans les annales. Pour ce faire, il embauche Lucien Valentin un « ghostwriter », sans avoir prévu que ce dernier était le petit ami de Clio, fille de Manerville, ministre d'État à l'Écologie sociale et solidaire. Or, Manerville est un fidèle de Séchard, apprécié de la présidente, mais surtout droit dans ses bottes. le loup entre dans la bergerie par l'intermédiaire de Valentin et c'est le début de l'escalade où tous les coups sont permis.

« Les derniers jours des fauves » a des inflexions de dystopie, mais n'en est pas une. On pourrait parler d'uchronie tant notre réel colle au récit. Les phrases de certains de nos politiques sont habilement placées dans la bouche de certains personnages et offrent cette délicieuse impression de déjà-vu. Nous les connaissons tous, sans vraiment les connaître. de petits mots aux discours (comme celui du renoncement de Séchard qui ressemble étrangement à celui de Hollande), ils nous sont tous familiers. Tout au long du roman, je me disais que lorsque nous sommes mis au courant de scandales politiques, quand ils sortent dans la presse, il est déjà trop tard… cela veut dire que les personnes concernées n'ont pas réussi à faire taire les délateurs, n'ont pas réussi à étouffer les scandales. Dans le roman, le lecteur est un témoin privilégié des manoeuvres, des coups bas, des petits arrangements entre amis, des dégommages en règle. le narrateur, facétieux, s'adresse directement au lecteur en lui faisant grâce de certains détails pour en accentuer d'autres. Autant vous dire que l'on rit jaune, que l'on secoue la tête affligés devant tant d'ambitions démesurées, en ayant bien conscience que derrière les lourdes portes dorées des bureaux privés sont donnés des ordres à faire pâlir. Les fauves ne reculent devant rien pour accéder au trône, les fauves ont faim de pouvoir, de privilèges, d'immunité, de domination.

Jérôme Leroy nous plonge dans un roman noir politique grâce à une plume piquante, cynique, impertinente. Une véritable pièce de théâtre, jouissive, où le système politique et toutes ses bassesses est décortiqué jusqu'à la lie. Il ne fait pas bon naviguer dans ces eaux remontées des égouts tellement elles sont nauséabondes, mais quel plaisir de lecture ! le roman noir est le genre parfait pour parler de notre société, partir d'un terreau de vérités pour aboutir à une oeuvre de fiction. Les luttes fratricides sont accentuées par le climat social « cocotte-minute » qui permet la montée des extrêmes et poussent les curseurs vers des actes sordides. Des phrases courtes, une vraie interaction avec le lecteur, des mots pesés, un réel souci du verbe, et ce cynisme percutant font le sel du récit. « Les derniers jours des fauves », ou l'histoire des petits arrangements entre amis, des coups de pied bien sentis pour changer les destins… Jérôme Leroy dépeint une société, la nôtre sans qu'elle le soit tout à fait, des hommes politiques, les nôtres sans qu'ils le soient tout à fait, des problématiques sociétales auxquelles nous faisons déjà face, sans qu'elles le soient parfois tout à fait. Difficile de ne pas faire de rapprochements avec ce que nous vivons et pourtant, j'ai été détachée de ces réalités pour plonger pleinement dans cette fiction qui décrypte les arcanes du monde politique et de ses luttes intestines, pas tout à fait les nôtres, et complètement les nôtres à la fois. Ce n'est pas sans rappeler certaines séries vues et adorées telles que « Baron noir », « Les hommes de l'ombre » pour les françaises, ou « House of cards ». Les personnages sont attachants même lorsque l'on aime les détester : mention spéciale pour le Capitaine, ancien tueur d'État.

C'est brillant, redoutable, parfaitement exécuté dans la narration et la construction. « Un fauve reste un fauve, surtout en politique. »

Magistral !

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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