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3,89

sur 319 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
A la manière de la trilogie de l'emprise de Marc Dugain (un gros ❤️), les derniers jours des fauves narrent les petits arrangements entre amis, les manigances et la manifeste collusion entre services secrets et politique. Sur fond de crise des gilets jaunes, de Covid 19, d'urgence climatique et de menace terroriste, Jérôme Leroy relate la lutte sans merci entre les différents candidats putatifs à l'élection présidentielle de 2022. Une lutte sans merci mais pas sans morts. Les fauves sont lâchés…
Un roman captivant et un vrai condensé de cynisme.
Les personnages ont du corps (j'imagine que toute ressemblance avec des personnes existantes ne peut être que purement fortuite 😉), l'intrigue est brillante, la plume bien noire…Bref. J'ai adoré ! Un texte absolument jubilatoire.
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Thriller politique, uchronie, roman noir, comme souvent avec Jérôme Leroy, ce nouveau roman est inclassable. Dans la lignée de le Bloc, Les derniers jours des fauves, nous racontent la vie politique française d'une « dimension parallèle »… ou pas… Toutes ressemblances avec des personnes ou situations existantes ne seront que des vues de vos esprits.

2017, à la surprise générale et à l'issue d'un second tour aux résultats très serrés, Nathalie Séchard, du mouvement politique Nouvelle Société, créé spécialement pour elle, est élue présidente de la République et a évité de peu de voir le pays sombré aux mains du Bloc Patriotique.

Seulement, cinq années ont passé. Usée par ce mandat, la sexagénaire, mariée à un homme plus jeune qu'elle d'un quart de siècle, décide de se retirer de la vie politique et d'enfin profiter des quelques années d'un bonheur égoïste qu'elle est en droit de réclamer.

Au sein du gouvernement où se sont retrouvés élus de gauche et de droite, jeunes loups et vieux lions, une guerre de succession gronde. Dans un contexte de pouvoir affaibli par les crises successives, Gilets Jaunes, sanitaire, climatique, Manerville, le ministre écologiste et Beauséant, le très à droite ministre de l'Intérieur, vont s'affronter dans un combat qui dépassera l'arène politique.

Jérôme Leroy use ici de tous ses talents pour nous offrir un roman qui, en plus de nous donner un intense plaisir de lecture, nous donne matière à réfléchir sur le fonctionnement de notre société, celle que l'on conforte à chaque élection, tant ne nous reste que, depuis trop longtemps, le choix entre le moins pire des deux.

Derrière sa plume qui fait mouche, aiguisée par son regard sur la société, derrière ses bons mots et le déguisement de ses personnages, sa mise en scène et les nombreux clins d'oeil aux lecteurs, Leroy, génie poétique et littéraire, nous livre un roman bourré d'humanité. Ici, même les personnages les plus sombres, ont une part de bon en eux. Ils ne sont que des hommes et des femmes qui savent aussi à côté des rivalités, trahisons, mensonges, des renoncements, faire preuve d'amour, d'amitié, de fidélité. La politique n'est que le reflet de ceux que sont les Sapiens.

Les derniers jours des fauves sera parmi les plus grands romans de l'année à n'en pas douter. La période préélectorale est le décor parfait pour se plonger dans cette fiction. Un seul conseil, foncez chez votre libraire, achetez ce roman et même les autres de Leroy (y compris les romans jeunesse), on ne peut que ressortir plus intelligent de ces lectures.
Lien : https://imaginoire.fr/2022/0..
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L'auteur nous a habitué à imaginer (quoique...) des séquences politiques en milieu extrême, de droite ou de gauche dans ses romans noirs de science fiction politique.
Cette fois son roman se passe aujourd'hui, hier, demain:pandémie, gilets jaunes, élection à venir si proche.Bref, en 2022, un pays qui ne demande qu'à exploser.
Comme la cinquantenaire présidente mariée à un très jeune homme... ne se sent plus en mesure de briguer un second quinquennat, qui pour lui succéder ? D'abord dans son parti, ou dans le Bloc, ou dans ce qui reste du gaullisme.
Se mêle également à la politique des histoires intimes, telle celle de Clio, fille de ministre et victime d'un complot qui la dépasse.
C'est dans cet « Etat profond » que les fauves politiques se déchirent, souvent détestables et parfois attachants.
J'ai failli perdre du temps à vouloir mettre un visage sur ces personnages mais c'est inutile, les images se forment petit à petit. Roman difficile à lâcher avant la fin de cette lecture addictive.
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On se souvient encore de ces deux romans noirs nous entrainant dans les méandres de la politique française avec ce regard à la fois lucide et mordant de Frédéric Dard qui déclinait les turpitudes de toute une galerie de personnages peu recommandables que l'on croisait dans Y a-t-il Un Français Dans La Salle ? et que l'on retrouvait dans Les Clés du Pouvoir Sont Dans La Boîte A Gants, deux ouvrages cinglants qui ne sont malheureusement plus disponibles, hormis chez les bouquinistes et autres libraires de seconde main. Une vision décapante d'un univers féroce tournant autour du député Horace Tumelat et qui fit l'objet d'une adaptation au cinéma réalisée par Jean-Pierre Mocky. Beaucoup plus sombre et beaucoup plus récent, on découvrait les arcanes du monde politique français avec Tuer Jupiter (La Manufacture de livres 2018) de François Médéline qui se focalisait autour de l'assassinat du président Macron pour nous offrir un regard tout aussi mordant d'un univers impitoyable. Mais dans le registre politique de la littérature noire, c'est sans aucun doute Jérôme Leroy qui marquait les esprits avec le Bloc (Série noire 2011) un roman noir corrosif et sulfureux passant en revue, sur l'espace d'une nuit, l'ascension durant 25 ans du Bloc Patriotique, un mouvement d'extrême droite dirigé par Agnès Dorgelles reprenant les rênes du parti créé par son père avec à l'esprit cette quête de respectabilité pour intégrer les rouages du gouvernement. Une dystopie provocante conjuguée à l'examen impitoyable de ce marigot de l'extrême droite qui fit également l'objet d'une adaptation de Lucas Belvaux intitulée Chez Nous mettant en exergue le processus social de ces citoyens déçus rejetant les partis traditionnels pour se tourner vers les promesses de l'extrémisme. Dans ce même registre de la dystopie, on retrouve Agnès Dorgelles qui endosse désormais un second rôle dans Les Derniers Jours Des Fauves se concentrant sur les ambitions meurtrières de politiciens dévoyés en quête du graal des élections présidentielles sur fond de pandémie et de révolte des Gilets Jaunes.

La Présidente Nathalie Séchard ne briguera pas un second mandat. En effet, celle qui a incarné le renouveau à la tête de l'Etat français a décidé de se consacrer désormais à son jeune mari de 26 ans son cadet. Dans un climat délétère de pandémie où l'appareil policier fait appliquer un confinement drastique, les émeutes se multiplient sur fond de réchauffement climatique extrême tandis que les leaders politiques fourbissent leurs armes pour succéder à cette présidente sur le déclin. Parmi les favoris figure le ministre de l'intérieur Patrick Beauséant qui est prêt à tout pour accéder à l'Elysée quitte à employer les grands moyens pour éliminer son principal rival, le ministre de l'écologie Guillaume Manerville. Pressentant le danger, ce dernier a décidé d'éloigner sa fille Clio, une normalienne d'ultra-gauche, qui devient une cible qu'il faut protéger à tout prix. Attentats, exécutions, tous les moyens sont bons pour atteindre la jeune fille qui se retrouve sous la protection d'un homme mystérieux que l'on surnomme Capitaine et qui sait comment s'y prendre pour déjouer tous les pièges d'une traque impitoyable.

Avec Les Derniers Jours D'un Fauve, il faut tout d'abord saluer l'acuité du regard de Jérôme Leroy pour restituer ce climat de prédation régnant au plus haut sommet de l'Etat, tandis que le pays sombre dans le chaos au cours d'une déclinaison de catastrophes sociales et climatiques qui ne sont pas du tout éloignées de la réalité, bien au contraire. Dans cette atmosphère de violence sociale, les stratagèmes de ces politiciens apparaissent d'autant plus réalistes qu'ils s'inscrivent au coeur de ces mouvements de révolte à l'image de cet attentat antivax survenant durant cette période explosive de confinement liée à la pandémie qui sévit depuis plus de deux ans. On le voit ainsi, Jérôme Leroy exploite avec une belle intelligence les clivages de ces hommes et femmes politiques qui s'écharpent sur fond de dérèglements sociaux touchant l'ensemble d'une population dont un certain nombre se révolte en ralliant la cause incertaine des Gilets Jaunes. L'intrigue s'inscrit sur deux registres en observant tout d'abord la dimension politique s'articulant autour de Guillaume Banerville, représentant de l'aile gauche de l'échiquier politique gouvermental, favori de la présidente sortante, qui s'aventure dans cette élection a son corps presque défendant, tandis que son adversaire, Patrick Bauséant, se situant sur l'aile droite du même échiquier, affiche résolument ses ambitions en complotant pour parvenir à ses fins. A partir de là, on observe la seconde dimension de cet affrontement qui se déroule autour de Clio, la fille de Manerville et des barbouzes chargés de l'éliminer tandis qu'apparaît le Capitaine, personnage énigmatique qui va s'employer à protéger la jeune fille. Apparaissent ainsi les liens qui l'unissaient avec Guillaume Manerville durant sa jeunesse en conférant à l'ensemble du récit cet aspect d'humanité et de fraternité qui émaille l'intrigue tandis que les confrontations s'enchainent dans un déferlement de violence qui s'équilibre parfaitement dans le cours d'un roman intelligemment construit nous rappelant les meilleurs récits d'un certain Jean-Patrick Manchette avec cette érudition et cette ironie mordante qui émergent constamment d'un texte à la fois savoureux et brillant.

Examen caustique d'un monde politique qui s'étiole, récit d'actions de barbouzes sans foi ni loi, Les Derniers Jours Des Fauves est un roman noir nous entraînant dans le monde trouble d'un pouvoir que Jérôme Leroy dépeint avec la singulière force de la dystopie qui nous renvoie immanquablement dans le monde qui est le notre.


Jérôme Leroy : Les Derniers Jours Des Fauves. Editions la Manufacture de Livres 2022.

A lire en écoutant : Pavane, Op. 50 interprété par Michel Plasson & Orchestre du Capitol de Toulouse. Album : Faure : Requiem & Orchestral Music. 2000 Angel Records.
Lien : https://monromannoiretbiense..
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Thriller politique, policier, écologique, social, humaniste. La fin est époustouflante, ça fait du bien, trop d'auteurs me déçoivent en écrivant un roman intéressant qui se termine de façon bancale.
Je ne vous raconte pas l'histoire, vous trouverez aisément sur Babelio des intervenant qui l'ont déjà fait longuement. Comme d'autres, j'ai évidemment eu l'impression que les personnages et les faits décrits ne sont pas vraiment imaginaires. Constatation effrayante et terriblement réaliste.
Il est où le bonheur il est où? C'est con le bonheur, ouais, car c'est souvent après qu'on sait qu'il était là. (Christophe Maé).
Profitez en tant que c'est encore possible, ça risque de changer très vite.
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Les derniers jours des fauves seront caniculaires. C'est une chape de plomb qui recouvre le territoire. Un confinement qui n'en finit pas, une obligation vaccinale, sécheresse et coupures d'eau rythment lentement la chute inexorable de ces animaux politiques.
La présidente après un âpre combat électoral se lasse de l'être et aspire à une vie plus paisible loin des jeux de pouvoir. Qu'elle n'ait crainte, il y a dans son entourage des hommes prêts à tout pour prendre sa place. Par opportunisme, par conviction, par envie. Prêts à tout, vraiment. Les morts ne se comptent plus dans cette France qui subit de plein fouet une pandémie. Alors, quelques cadavres de plus ou de moins... Les hommes de main sont là pour ça. Ils sont nombreux et fidèles.

Si j'ai aimé ma lecture de L'ange gardienil y a quelques semaines, celle des Derniers jours des fauves me réjouit encore plus. Plus noir, plus cynique, plus politique, plus affûté, plus actuel, ce roman réunit tout ce que j'aime dans le roman noir à la française. Sans être tout à fait un roman à clef, on retrouve des figures bien connues (et notamment des personnages récurrent dans l'oeuvre de Jérôme Leroy), on y lit aussi des situations similaires à celles vécues ici ou là, ou parfaitement plausibles. Il faut une grande connaissance de l'actualité et un véritable intérêt pour la politique pour donner une vision si juste de la situation. On pense à une série comme Baron noir, bien sûr. Mais avec ce petit plus que donne la littérature, le cheminement que le lecteur doit faire lui-même.

Et comme toujours avec Jérôme Leroy, il y a de l'amour et de la poésie.
Amour impossibles, amours passionnées, amours mortes et amours filiales. Ça suinte d'amour par tous les pores. Et ça ruisselle de poésie, de Rimbaud et de ses Illuminations, des Calligrammes d'Apollinaire et de Bowie aussi (oui Ashes to ashes c'est de la poésie).
Beau et cynique. Voilà donc en deux mots le résumé de ce roman qui m'aura tenu en haleine pendant des jours.
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Nathalie Séchard, pendant féminin de notre président, préfère l'amour au pouvoir depuis qu'elle a épousé un homme beaucoup plus jeune... En raison de cette différence d'âge, elle a été affublée du surnom de « cougar blonde »... Quelle élégance !
Parce que sa vie personnelle l'emporte sur tout le reste, elle a décidé, onze mois avant l'élection, de ne pas rempiler. Dans les coulisses, les couteaux s'aiguisent pour remporter la magistrature suprême. Et tous les moyens sont bons, la palme des méthodes expresses revenant à un certain Patrick Bauséant, transfuge d'extrême-droite rallié par opportunisme à la présidente mais qui n'a pas abandonné la radicalité de sa jeunesse hantée par les fantômes de l'OAS. Les révélations sur les manipulations pratiquées par les extrémistes donneraient presque raison aux complotistes !
Avec son côté «Houellebecq de gauche », Jérôme Leroy a signé un magistral roman noir qui colle à l'actualité politique et sociale la plus récente avec ses gilets jaunes désespérés, son climat détraqué qui favorise les thèses collapsologiques prédisant la fin du monde et favorisant la propagation de mouvements survivalistes, un certain Covid 19 contre lequel la vaccination est devenue obligatoire ce qui bien évidemment déclenche des cris d'orfraie des opposants au nom de l'atteinte aux libertés.
En bref, le début du vingtième siècle présente le tableau d'une France éclatée où le vivre-ensemble et l'intérêt général sont passés à la trappe. Les peurs irrationnelles, les violences, l'hystérie et le sectarisme s'emparent de la société civile alors que les inégalités se creusent et que la ghettoïsation sociale progresse.
On espère juste que le portrait à charge à la fois lucide et terrifiant que l'auteur dresse des privilégiés qui détiennent le pouvoir ou qui aspirent à l'exercer soit un peu excessif... Finalement, peu importe la démesure, le résultat est que ce récit haletant, truffé d'humour et de personnages hauts en couleur dont le formidable et énigmatique Capitaine, sonne sacrément juste.

EXTRAITS
- Les riches ne sont pas riches parce qu'ils ont un génie particulier. Les riches sont riches parce qu'ils aiment l'argent. Ils n'aiment que ça, ça en devient abstrait.
- Un peuple, ça se sent, ça se renifle, ça se travaille au corps, ça s'aime, même si ça pue.
- A quoi bon écrire quand tant de choses aussi belles restent à lire et à étudier ?
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Savoureuse et passionnante politique-fiction où l'on s'amuse à démêler les ressemblances et les parallèles avec la réalité. Et où, surtout, on se laisse embarquer dans un récit très riche en rebondissements, construit autour de plusieurs personnages principaux. Jérôme Leroy tend un miroir à notre époque... et c'est plus qu'inquiétant.
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Ce roman noir à connotation politique dresse un bilan sans concession de premier quinquennat d'Emmanuel Macron. Fin lettré, l'auteur s'est diverti en donnant à ses personnages des patronymes balzaciens: Séchard,Bausséant, Manerville, Vandenesse... car la politique est en effet une vaste comédie humaine. Jérôme Leroy a trouvé le ton juste et son ironie mordante est un régal à lire. J'avais été assez déçu par la trilogie de Thomas Bronnec qui, lui aussi, s'est essayé à la fiction politique. Les derniers jours des fauves est en revanche une éclatante réussite.
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J'ai acheté ce livre, un peu au hasard comme souvent, au rayon polar. C'est plutôt un livre de politique fiction, avec un aspect polar.

C'est très bien fait, un exercice de style, avec de nombreux clins d'oeil explicites au lecteur.

Dans un monde où une Nathalie aurait coupé l'herbe sous le pied à un Emmanuel, tout irait pour le mieux, ou presque, mais le virus est toujours virulent, les gilets toujours jaunes et Nathalie décide d'arrêter les frais, et de profiter de la vie avec son jeune mari.

La guerre de succession qui s'engage va nous montrer qu'elle mérite son nom.

Bien écrit, original, audacieux, ça se lit bien, très bien même. Beaucoup plus de méchants que de gentils. Mais bon, n'est-ce pas comme ça dans la vie ?
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