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J'ai déjà lu plusieurs ouvrages de Doris Lessing dont "Le Carnet d'Or" que j'ai déjà trouvé sublime.
"Filles impertinentes" (que je mettrai plutôt au singulier car c'est d'elle-même qu'il s'agit) m'a plu pour son côté résolument autobiographique. Elle a aussi fort bien dépeint une époque, celle de la grandeur et décadence de l'Empire britannique nous emmenant d'abord en Perse où son père devait diriger une banque à Kermanshah puis à Téhéran et enfin en Rhodésie du Sud. Et là, c'est complètement différent : ils changent de statut social en achetant une ferme de 750 hectares à Lomagundi, à environ 100 km de Salisbury. le père n'est absolument pas fermier et finalement préfère se livrer à la recherche de l'or puis se découvre un talent de sourcier ! Tout cela pour dire qu'ils rejoignent le statut des pauvres blancs, guère enviable. La mère en fait une dépression nerveuse... mais tout cela Doris en avait déjà parlé dans le Carnet d'Or si je me souviens bien.
Le côté original de ce petit livre, c'est la relation mère-fille !
Un petit bijou de vérités que beaucoup de filles devraient lire pour mieux comprendre la rivalité qui les sépare de leur mère.
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Filles impertinentes, par Doris Lessing. Un petit joyau qui relate la vie et les rêves effondrés des parents de l'auteure et la jeunesse rebelle de celle-ci.
La famille de Doris Lessing est anglaise et son père a fait la Grande Guerre, celle de 14-18. Il en est revenu blessé, amputé d'une jambe. Il fait carrière dans la banque mais rêve de grands espaces, de solitude et s'expatrie avec son épouse en Perse où naît l'auteur puis en Rhodésie du Sud où s'installe la famille agrandie. le père, doux rêveur, s'improvise fermier puis chercheur d'or, mais ne fera jamais fortune.
Mais c'est surtout la mère à laquelle s'intéresse l'auteure. Celle-ci pense qu'elle n'a jamais été désirée par cette femme qui adulait et mettait tous ses espoirs dans son fils. Cela étant, cette mère est avant tout mondaine, sociable, à la hauteur de sa classe sociale, méprisant la plèbe et les indigènes. Doris Lessing fut une enfant et une adolescente rebelle, à sa famille, à l'école, aux valeurs véhiculées par l'époque, le puritanisme, les conventions, le colonialisme. Elle s'émancipa vite et s'exila en ville, à Salisbury, où elle s'exerça à la liberté et à l'autonomie, se mariant, divorçant, se remariant, faisant des enfants, surtout s'initiant à la lutte politique, voire révolutionnaire. On est dans les années 40 et le communisme fait naître de belles espérances.
Mais Doris, installée en ville, n'en finit pas avec sa mère qui, sous prétexte d'expérience et de savoir-faire, reste présente dans sa vie, s'installant en ville, et s'éclatant dans le ”sacrifice” pour sa fille et son mari malade, et dans des mondanités dont elle raffole. Néanmoins le fossé s'accentue entre parents et enfant, sous prétexte d'incompatibilité personnelle ou d'idéologie. Quand Doris Lessing écrit ce texte, elle a pris du recul et regarde avec quelque condescendance ses opinions et ses sentiments de l'époque. Elle devait pourtant s'affranchir de la trop forte et envahissante personnalité de sa mère, ainsi que de ses conceptions de la vie marquées par un excessif esprit de classe et la nécessaire pérennité des valeurs occidentales, et britanniques en particulier.
Un livre sincère, lucide, passionné.
Lien : http://www.lireecrireediter...
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Ce court roman dépeint avec une grande franchise - de l'aveu même de l'autrice - sa relation complexe à ses parents, et principalement à sa mère. Fille mal-aimée, son petit frère étant le préféré, Doris combat par ses attitudes les idées empesées de sa mère.
Tout cela se passant au Moyen-Orient puis en Afrique sub-saharienne entre les deux guerres, l'atmosphère coloniale et l'ennui des femmes de colons y tranparaissent. Un affrontement de générations, finalement intemporel !
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Dans son roman Filles impertinentes, Doris Lessing nous invite à découvrir une partie de sa vie. Sa mère issue de la bourgeoisie britannique quitte sa famille alors qu'elle n'est encore qu'une jeune fille pour devenir infirmière dans un grand hôpital public anglais. C'est là qu'elle va faire la connaissance de celui qui deviendra son époux : Alfred un jeune soldat qui a perdu une jambe pendant les combats de la Grande Guerre. de cette union naitra deux enfants : Doris (dont les parents n'avait pas choisi de prénom féminin le jour de l'accouchement) et Harry.

L'enfance de Doris est partagée entre une mère, dont l'éducation est très stricte qui n'accorde pas de place à l'affectif, où seule compte la réussite et un père blessé, malade et surtout effacé. Lorsqu'elle était à l'école, l'auteur se rendait fréquemment à l'infirmerie scolaire pour s'y faire dorloter. Les deux femmes se détestent. A l'adolescence, l'auteur se rebelle et fait tout ce que sa mère rejette : elle devient fille au père puis téléphoniste.

Cette autobiographie dépeint le portrait de deux femmes qui ont passé leur vie à vivre l'une à côté de l'autre sans éprouver de sentiments chaleureux l'une vis à vis de l'autre.

Doris Lessing est une écrivain engagée aux idées libérales. Elle prône le féminisme, la lutte contre les races (une fois de plus, elle s'oppose à sa mère qui considéré Le Blanc supérieur au Noir) et les conflits de culture.

Une courte biographie qui nous en apprend un peu plus sur la vie en Grande Bretagne à l'époque victorienne mais aussi sur la vie dans les colonies. Je vous invite à découvrir
Lien : https://audetourdunlivreblog..
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C'est mon tout premier Doris Lessing et j'avais hâte de découvrir la plume de cette prolifique auteure.
Dans « Filles impertinentes » – dont le titre est assez trompeur finalement, ne serait qu'à cause de l'usage du pluriel -, elle raconte ses parents, son enfance et ses débuts d'écrivain et de femme libre.
Née en Perse, dans une traditionnelle famille anglaise, elle a grandi auprès d'un père épris de grands espaces et de vie sauvage, irrémédiablement marqué par son expérience de soldat durant la 1ere guerre mondiale, et d'une mère attachée aux conventions et à la vie citadine. Elle et son frère se sont construis et épanouis lors du déménagement de la famille en Afrique, en Rhodésie du Sud ( actuel Zimbabwe ), où tous ont appris à vivre de peu, dans une ferme de fortune aux confins du territoire, loin de toute civilisation. Ce fut pour eux deux, et pour leur père, une expériences enrichissante, au contraire de leur mère pour qui ce séjour prolongé a constitué une véritable épreuve.
Doris a mûri, a observé ses parents, le fonctionnement de leur couple et de la famille, et, prenant son envol à la fin de ses études, s'est forgée une solide personnalité au contact de jeunes communistes engagés ( au grand dam de sa mère ). D'abord mariée à un fonctionnaire sans envergure, de qui elle a deux enfants, elle épouse finalement en secondes noces un allemand exilé qui partage ses idées, et assiste de loin au délitement du couple parental et de la santé, déjà fragile, de son père.

Au travers de ce court récit, très personnel, Doris Lessing analyse son enfance, la relation de ses parents, sa propre relation avec sa mère, la personnalité de celle-ci ( si différente de la sienne ), son besoin de liberté, de modernité, et sa volonté d'être et d'agir différemment, loin des vieilles traditions bourgeoises et des conventions anglaises ( si chères à sa mère ).
Au fil de ses souvenirs – qu'elle livre avec beaucoup de distance ( parlant même d'elle à la troisième personne )-, émergent les sentiments contradictoires, mais affirmés, qu'elle ressent pour celle qui lui a donné la vie et qui a, dés le départ, nourri de grandes espérances pour son avenir. Pur produit de la vieille école anglaise, sa mère a en effet toujours souhaité pour elle un beau mariage et une vie rangée, faite d'enfants et de réceptions mondaines. Tout ce qu'elle-même aimait tant dans son ancienne vie, celle d'avant l'Afrique, et dont la perte lui a été si douloureuse. Tout ce qui la séparait finalement de son mari pour qui l'essentiel tenait dans un quotidien loin de la civilisation, en prise directe avec la nature, déchargé de toutes les responsabilités et devoirs incombant à son origine sociale. Et tout ce que Doris a elle même rejeté pour s'ouvrir au monde moderne et aux idées nouvelles, également poussée en cela par son observation des inégalités flagrantes entre colons et natifs assujettis, résultat d'un système vieillissant se refusant à tout changement.
On comprend en effet que l'auteure s'est construite en opposition au modèle, bancal et rétrograde, du mariage de ses parents et, plus largement, de la société anglaise bourgeoise de l'époque. Elle a rejeté en bloc les idées de sa mère et a plongé tête baissée dans celles, d'abord marxistes, des intellectuels qu'elle s'est mise à fréquenter une fois le nid familial quitté. Elle est devenue mère, mais a farouchement refusé de se sacrifier pour ses enfants et de n'avoir pour seul intérêt que son foyer, n'hésitant pas à mettre rapidement fin à son premier mariage et à laisser derrière elle ses enfants pour s'engager auprès de celui dont elle a adopté le nom: Gottfried Lessing.

« Filles impertinentes », de par sa brièveté, n'est qu'une évocation de ce qu'a été la vie de Doris Lessing et on peut ressentir une certaine frustration à n'avoir fait que survoler un destin si riche.
Mais ce livre est un bon moyen de découvrir l'univers et la personnalité de l'auteure et permet sûrement de mieux appréhender le reste de son oeuvre. le style est simple et fluide, le ton personnel tout en n'étant pas trop intrusif, les thèmes amorcés intéressants… on aurait tort de s'en priver!
Lien : https://mllejuin.wordpress.c..
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Une biographie très intéressante et empreinte de nostalgie sur les relations familiales impossible à dénouer...
Lien : https://www.livre-mois.fr/li..
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Lessing est toujours un bonheur à retrouver. Dans "filles impertinentes" elle nous raconte les liens compliqués entre elle et sa mère jusqu'à sa mort. Les questionnements et les réponses apparues tardivement et les regrets aussi. Un joli récit sur les différences entre générations, et la compréhension -tardive mais réelle- d'une fille pour sa mère.
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