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sur 244 notes
Sur les rives de la baie d'Ungawa nu nord du Québec, la narratrice revient à Salluit un village du nord du Québec comme chaque été s'occuper des enfants. Mais cette année elle ne retrouve pas son amie Eva assassinée dont le fjord a englouti le corps.

En s'adressant à son amie, elle dit tout son amour pour cette région, son attachement à cette nature et à ses habitants. La narratrice ne peut que se demander en voyant les enfants dont elle s'occupe ce qu'ils deviendront dans quelques années. Parce qu'il y a les fléaux modernes, les violence faites aux femmes et la fin de l'innocence qui arrive souvent bien trop vite chez les enfants. Bien sur, elle n'est pas la seule blanche à venir mais son amour pour cette région est sincère.
Avec ce cri du coeur pour le Grand Nord, l'auteure évoque les décisions (économiques et politiques) et décrit l'importation d'une culture qui a modifié le mode de vie des Inuits. Son propre désarroi et ses questionnements se font sentir et c'est poignant. Un portrait réaliste où la beauté, la dureté et une sorte de résignation se mêlent sans rendre ce livre plombant.

De l'attachement viscéral de la narratrice aux constats âpres qui pointent du doigt les contradictions, j'ai frôlé de peu le coup de coeur ( oui!) tant j'ai été remuée par cette écriture et par le contenu ( j'ai juste trouvé que la deuxième partie consacrée au fils d'Eva était moins puissante). Sans fard ni pathos mais avec une justesse qui touche le coeur et l'âme, il s'agit d'une lecture très forte qui laisse des traces durables.

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Nirliit, ce sont les oies sauvages qui reviennent du sud, ou bien ce sont les travailleurs saisonniers qui débarquent dans le Nord avec régularité chaque été, sur les chantiers de construction ou, comme la narratrice, en tant que travailleuse sociale, pour s'occuper des enfants laissés désoeuvrés par les grandes vacances. Elle s'apprête à retrouver son amie Eva, jeune grand-mère de quarante ans, mais Eva a disparu, jetée dans les eaux du fjord par un meurtrier qui n'a pas été appréhendé.

La narratrice raconte le Groenland, Nunavik, c'est-à-dire « le grand territoire », et ses habitants, avec passion, rage et finalement peu d'espoir. Ses mots sont très beaux pour dire l'amour qu'elle porte notamment aux enfants, dont elle ne sait jamais si elle va les retrouver d'une année sur l'autre, si la fillette si mignonne ne va pas être devenue une adolescente bouffie et droguée, si le jeune garçon dynamique ne va pas s'être tué dans un accident de motoneige. Car quel que soient les messages de préventions dont les « blancs » les abreuvent, concernant l'alimentation, la sécurité, la prévention sexuelle, l'alcool et les drogues, rien n'y fait, le désoeuvrement et la solitude, la colère et la vie de famille déréglée poussent malheureusement jeunes et moins jeune vers les comportements à risque, peu aidés en cela par l'économie locale qui fait que, par exemple, les produits les moins onéreux sont : chips, coca, cigarettes !

L'écriture est fougueuse et séduisante à la fois, les thèmes abordés très forts, et j'aurais pu choisir une page au hasard pour y trouver une citation, tant la tentation est grande de noter une phrase sur deux ! Cette alliance d'une langue percutante et poétique à la fois, et d'un constat très rude des conditions de vie des Inuits fonctionne très bien, mais a aussi ses limites.
J'ai été séduite par l'écriture, par ce que j'ai appris sur le Nunavik, mais je n'ai pas toujours apprécié la narration fragmentaire, et je pense aussi que l'emploi de la deuxième personne du singulier, qui me demandait toujours un temps d'adaptation en reprenant ma lecture, m'a fait rester à côté du texte bien souvent, et pas vraiment dedans…
La deuxième partie relate les amours difficiles d'Elijah, le fils d'Eva, elle est plus fluide, mais m'a un peu moins touchée, c'est juste un sentiment personnel. Au final, j'ai admiré l'écriture, mais c'est aussi elle qui m'a maintenue un peu à l'écart du texte. Sinon, une mention spéciale pour le très beau travail d'édition, beau papier, couverture à rabat, format agréable…
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Chaque année, la même situation se répète. Les travailleurs blancs envahissent, le temps de la belle saison, Salluit, une ville située dans le Grand Nord du Québec. Parmi eux, il y a la narratrice, une femme de Montréal qui revient s'occuper des enfants autochtones.

Mais, cet été-là, son amie Eva n'est pas là pour l'accueillir et le poids de son absence l'accable. Les circonstances de sa mort restent floues. Accident? Violence conjugale? Une disparition parmi d'autres car celles-ci sont monnaie courante au sein de la population inuite.

Si la seconde partie du récit possède un fil conducteur avec l'histoire d'Elijah le fils d'Eva, la première partie est décousue. Ainsi, par le biais de courts textes fragmentés, Juliana Léveillé-Trudel évoque ce peuple et cette région pour lesquels elle ressent une affection profonde. Mais son regard érige également un constat bien sombre. Car, la vie est rude au Nunavik et la communauté inuite subit les répercussions de la colonisation.

On découvre un peuple qui noie ses souffrances dans l'alcool et qui est touché par un fort taux de suicides. La jeunesse est désoeuvrée et les corps sont usés prématurément. Mais c'est surtout le destin dramatique des femmes inuites qui m'a bouleversée entre viols et grossesses à répétition.

À aucun moment, la voix de la narratrice ne prend pas position. Une voix marquée par la colère, l'impuissance et la résignation. Un récit pour mettre en avant toute la complexité des rapports qui unissent la population autochtone aux blancs venus du Sud.

Avec lucidité, Juliana Léveillé-Trudel dresse, dans son premier roman, le portrait d'un peuple en pleine décrépitude et s'attarde avec un réalisme poignant sur le sort réservé aux femmes inuites dans le Grand Nord Canadien. Les mots poétiques de l'auteure forment également une vibrante déclaration d'amour à un territoire aux paysages majestueux. Un roman saisissant et envoûtant, qui laisse des traces.
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Direction le Grand Nord du Québec, dans la province du Nunavik, là où les neiges et la glace recouvrent le pays une bonne moitié de l'année. Une province qui réunit 13 000 habitants, sur une surface grande comme l'Espagne et à peine plus petite que la France métropolitaine. L'histoire se déroule à Salluit, un village de 1 483 habitants, situé tout au nord de la province du Nunavik. Y vivent des Inuits, isolés dans un environnement à couper le souffle. Isolés… pas tant que ça, et c'est bien le problème au coeur de ce récit. Car chaque été, y débarquent de nombreux travailleurs venus notamment du Québec et du Canada, pour construire des maisons, instruire les enfants, et profiter du temps un peu plus clément pour faire les travaux qui ne peuvent être réalisés sous la neige.

Dans ce village du bout du monde où personne ne parle français (mais quel québécois installé chaque été à Salluit parle l'inuktikut ?), des hommes arrivent chaque été pour travailler. Ils viennent seuls, laissant leur famille au pays, et séduisent les (très) jeunes filles du village, prêtent à tout pour s'envoler elles aussi. Pas encore adultes, elles donnent naissance à des enfants qui erreront bientôt dans les rues du village, à la charge de qui voudra bien s'en occuper. Très vite abandonnées, voyant s'effondrer leurs rêves d'une vie meilleure, d'un vrai lit où abriter leurs amours, ces jeunes femmes perdent vite leur innocence et sombrent dans les affres de l'alcool et de la drogue. Les pères, ces hommes blancs arrivant et repartant avec les oiseaux migrateurs (les oies sauvages, Nirliit), n'auront pas connaissance de leur progéniture (et éviteront soigneusement de se renseigner).

Malgré un contexte tragique et révoltant, Juliana Léveillé-Trudel parvient à diffuser une certaine poésie, de la douceur, dans ce récit. Comme partout à travers le monde, les habitants de Salluit rêvent d'amour et de paix. Ils espèrent en un avenir lumineux.

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Aérien, intense, « Nirliit » de Juliana Léveillé-Trudel est un récit crépusculaire, dévoilant la fragilité du passage pour atteindre la rive du grand Nord. L'histoire est une aurore boréale. L'incipit : « La route est longue jusqu'à chez toi, Eva. » enclenche l'intime à perte de vue. Eva, la disparue, l'engloutie des eaux ténébreuses, emblème des gerçures et de ce froid qui étreint les Inuits, dans une déraisonnable fureur. La jeune narratrice, humanitaire dans l'âme, altruiste et engagée, chaque été, va à Salluit « 62 ème parallèle » en pavloviennes retrouvailles avec ce peuple dont elle ressent au fond d'elle-même la même douleur d'une survivance. « Nirliit » est un cri étouffé .L'habitus des Inuits, la force de vaincre les tempêtes, les affres venues d'un ailleurs aux griffes acérées et dévoreuses. L'Arctique Canadien dévoile sa ténébreuse toundra. le déroulé des phrases est semblable à la neige qui tombe subrepticement sur ce toit de l'indifférence et de l'abandon. Magnifique , sombre comme la nuit qui surgit à pas de loups dans la crainte des ours affamés, de la violence, de la drogue et de l'alcool dans ce Grand Nord où la jeunesse est prise au piège de l'inaction et de ce manque de culture. « Ils narguent la mort avec tellement d'irrévérence qu'ils sont intouchables. » « Votre maison ne vous appartient pas. Votre terrain non plus. Vous manquez d'espace dans votre immensité nordique. Comment ça se fait que toute cette richesse ressemble au tiers-monde ? » On boit la tasse dans cette lecture. On ressent une brûlure, toute de souffrances inavouées. Au coeur de cette communauté « Où les mères aiment leurs enfants, mais mal. » l'auteure écrit avec conviction, avec cet amour si digne pour ce peuple. L'horizon qui se dégage est de couleur sociologique. L'idiosyncrasie est un miracle à perte de vue. Eva la disparue, celle qui reçoit les confidences chuchotées par la narratrice qui l'aimait tant. Dont la culpabilité des éphémères rencontres avec Eva avant cette chute symbolique dans l'eau de fjord auront gagné en repentir sur une trame magnanime et sincère. Ici, se mêle le pur d'une résilience en devenir. La douleur pudique qui ne cherche qu'une preuve d'un réel irrévocable. Ce récit, bien plus qu'une cartographie, qu'un dire qui soulage est une oeuvre qui se façonne en humanité. « Eva veux-tu venir dans ma maison ? » « Nirliit » est un chant universel, un livre à étreindre. Bénéfique et poignant, il est un modèle de courage. C'est un premier roman né depuis des millénaires. Publié par Les Editions La Peuplade, « Nirliit » est en lice pour le Prix Hors Concours 2019 Gaëlle Bohé , c'est une grande chance.
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Chaque été, la narratrice migre du Sud au Nord, vers Salluit, ce petit village à l'odeur de chair pourrie, le plus violent du Nunavik. Cette année, elle ne retrouvera pas Eva, une reine de beauté nordique, victime de la jalousie de son « chum ».

« Il a jeté ton corps dans l'eau, ton corps fragile dans les eaux sombres et agitées du détroit d'Hudson. »

Dans un récit sombre, à l'allure désordonnée du flot de ses pensées, la jeune femme nous raconte la violence de ce village où les inuits dépossédés de leur territoire pour l'exploitation minière sombrent souvent dans l'alcool et la drogue fournis par les Blancs.

« La meilleure façon de tuer un homme, c'est de le payer à ne rien faire.»

Les femmes et les enfants souffrent particulièrement de cette situation. Violées, battues par les Blancs ou les inuits alcooliques, elles voient pourtant comme une opportunité le regard de ces hommes blancs aux yeux bleus.

Sexe, argent, impunité. le gouvernement laisse faire cette amélioration de la race par le sang.

Dans ce récit, les exemples ne manquent pas pour montrer la déchéance de ces enfants, abandonnés par leurs parents alcooliques, confiés à l'ensemble du village. Cette première partie, un peu plus générale plante le décor de la vie à Salluit. Juliana Léveillé-Trudel nous fait profiter de son expérience pour nous instruire sur cette population, elle leur rend ainsi un vibrant hommage. Contrairement à la majorité des gens du Sud, la narratrice ne vient pas pour faire de l'argent mais parce qu'elle aime profondément ces gens, ce paysage. Mais comment rattraper toute cette misère ?

La seconde partie est centrée sur quelques personnages. L'auteur prend un virage plus romanesque tout en restant avec la mémoire d'Eva puisque l'on suit principalement son fils, Elijah. le jeune garçon est amoureux de Maata. A seize ans, la belle est plutôt volage. Quand elle se retrouve enceinte, elle ne sait qui est le père mais elle reste avec Elijah. Jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse de Félix, un Blanc venu du Sud. Félix est divorcé mais toujours amoureux de sa femme. Maata n'est qu'une belle parenthèse. Les histoires d'amour des jeunes inuits sont troublées par une envie d'ailleurs, une tentation de partir vers Montréal comme le jeune Tayara qui ne supporte plus la violence d'Aleisha. Mais il ne suffit pas d'un vol pour sortir de cette misère. Avec ces cas concrets, l'émotion est encore plus palpable et l'on comprend vraiment l'état d'esprit des uns et des autres.

Juliana Léveillé-Trudel livre un roman très sombre sur le vie dans cette région du Grand Nord canadien. Elle porte un amour sincère à cette population qu'elle connaît bien, sacrifiée pour les rêves commerciaux des Blancs. Dépossédés de leur terre, de leur façon de vivre, rendus dépendants de l'alcool et de la drogue, ils perdent toute dignité et avenir. En deux parties, elle plante le décor puis zoome sur une histoire plus intime. Un voyage dans un pays glacial où la nuit ne vient pas sauf dans les yeux des inuits qui sont pourtant les ancêtres de la population canadienne.
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Infini Beauté et violente tristesse se mêlent pour nous offrir un livre inoubliable.

Le sujet est âpre. A travers l'hommage rendu à son amie inuit, morte victime d'un patriarcat par trop commun, la narratrice nous parle de la condition atroce des femmes dans le grand nord. Elle qui, comme les oies (Nirliit) revient chaque été dans ce décor de neige et de glace, nous raconte crûment le sort de ces femmes, jeunes filles, enfants qui subissent la loi des hommes.

Une écriture toute en nuance et en délicatesse pour parler du peuple Inuit gangrené par la misère, l'alcool et la drogue, armes de choix des gouvernements canadien successif.

Mais ce n'est pas un portrait monochrome que nous offre l'auteur. le beau et le laid se croisent à chaque page de ce livre intense où la douceur de l'amitié, de l'amour se mêlent à la dureté de la vie et à la violence.

C'est sombre, lumineux, poétique et terrible. Un roman brut servit par une écriture simple et délicate, direct et crue.

Juliana Léveillé-Trudel, qui s'inspire de son vécu, impose toute la tendresse qu'elle à pour les Inuits, sans en cacher la noirceur et les drames.

C'est un roman puissant qui remue les tripes et marque le coeur.

Sorti en 2015 au Canada, il arrive pour cette rentrée littéraire 2018 en France.

L'un de mes coup de coeur.
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Un premier roman écrit par une canadienne, québécoise et fort talentueuse.
La narratrice, jeune femme venue du sud (comprenez Montréal) se rend chaque été à Salluit, dans l'extrême nord du Canada, là où vivent (survivent) les Inuit.
Elle y prend soin des enfants, qui dans ce village appartiennent à tout le monde, faute d'appartenir à de jeunes filles devenues mères trop tôt, à de jeunes hommes sans travail, désoeuvrés, alcooliques ou drogués ou les trois à la fois, à des hommes du sud venus le temps d'une saison gagner un peu d'argent.
Ce récit en deux parties est vraiment très sombre. Il raconte le peu d'importance d'une vie humaine dans ces villages, l'extrême violence, l'échec des politiques nationales.
Quand il ne reste comme espoir que celui d'être aimé, même mal, même trop peu de temps, même avec violence.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman d'une immense désespérance et d'une grande beauté.
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La vie à Salluit, village inuit au nord du Québec est difficile, les populations qui l'habitent ont troqué leur vie ancestrale traditionnelle pour une vie plus moderne, mais grandement assistée. La transition leur a été souvent imposée, et le chômage, l'inactivité, le manque de repères entraînent de graves dysfonctionnement sociaux, comme la violence et l'alcoolisme. La narratrice, s'y rendant chaque année pendant quelques mois, a l'occasion de côtoyer les gens qui vivent là et de nouer des relations qui accroissent sa connaissance des problèmes locaux. le problème, c'est que les narrations s'enchaînent, avec des personnages différents et qu'il est difficile de trouver un fil conducteur permettant de s'attacher aux histoires. L'intérêt que l'on peut éprouver pour cet ouvrage s'en trouve considérablement amoindri et ne peut inciter à le promouvoir !
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J'aime beaucoup le ton de ce roman. La narratrice, chaque année, part s'occuper des enfants du Nord à Salluit et parle à son amie Eva, inuite, morte et vraisemblablement dans les eaux du fjord. La « blanche » qu'elle est nous fait découvrir ce peuple sous toutes ses facettes. On passe avec elle de l'attendrissement à la colère, à la révolte. Elle sait brasser nos préjugés, les comprendre, les retourner et nous les remettre en plein visage. Son approche est nuancée. le style est moyen, simple puisqu'il s'agit d'une conversation muette. J'ai un peu moins aimé la deuxième partie où elle nous présente ce qu'est devenu Elijah, le fils d'Eva. On a droit à des chassés-croisés amoureux de différents couples, mais on peut y voir aussi une certaine évolution dans le comportement masculin, ce qui est bienvenu. Une lecture dérangeante par moments mais intéressante.
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