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sur 244 notes
Portrait sur le vif d'un Grand-Nord sauvage, une immersion vertigineuse dans le froid glacial du territoire de Nunavik, « la grande terre » du Nord-du Québec, territoire des "mangeux de caribous", du chaos ambiant, du blizzard qui achève des vies, des longs mois d'hiver sans lumière assassins, des étés sans nuit.

Le cri du coeur touchant face au drame, au désespoir, un cri aigu, rageur et déchirant qui retentit tout au long de ce voyage en terre hostile où la vie est belle et impitoyable à la fois. Une plongée en terres troublées et troublantes. Véritable plaidoyer pour la cause des Inuits.

L'envahisseur occidental a flairé l'argent sur ce territoire hostile, l'enjeu économique est de taille, les ressources minières abondent... alors tout comme on a parqué les Indiens, tout comme on les a privés de leur terre, obligés à se plier aux règles occidentales, on agit de même avec les Inuits. On leur apprend ce qui est bon pour eux, on leur enseigne l'anglais, le français, on les paie à ne rien faire, on les assiste, on menace leur mode de vie traditionnel.

« [...] la terre entière est remplie de connards qui ne pensent qu'à se remplir les poches, comment on fait pour rattraper toutes leurs conneries ? »

Et s'ils veulent continuer à manipuler le harpon et vivre dans des igloos, ils sont alors obligés de s'enfoncer encore plus loin sur le territoire, dans des contrées encore plus glaciales. Sous l'influence et la domination des occidentaux, la vie des Inuits sur le territoire du Nunavik s'est transformée et un décor âpre et féroce a pris place : drogue, suicides, viols, violences conjugales, argent flambé en alcool, les enfants abandonnés, livrés à eux-mêmes, la purge des chiens errants, purge que j'avais découverte lors de ma lecture de "Banquises" de Valentine Goby.

« Depuis les années 1950, le gouvernement fédéral a procédé à l'abattage massif des chiens de traîneau pour forcer les Inuits à se sédentariser. Cinquante ans plus tard, il leur a remis des millions pour s'excuser, c'est la façon de faire, on fout le bordel et on rachète tout avec l'argent, mais merci mon Dieu, ils ont appris la leçon, ces foutus nomades, ils les abattent massivement eux-mêmes leurs chiens maintenant. »

Le Sud versus le Nord, la civilisation versus la nature, les Blancs versus les Inuits, les conversations versus le silence.
Un monologue éloquent. La narratrice s'adresse d'abord à Eva, feue son amie, dont le corps repose au fond du fjord, un corps meurtri sous les coups d'un homme, et que la narratrice cherche encore.

« ...je l'aimais moi aussi, s'il-vous-plaît, expliquez-moi pourquoi je ne la verrai plus. »

Ensuite, c'est à Elijah, le fils d' Eva que la narratrice parle. Deux histoires, deux vies qui en croisent d'autres, et nous donnent une image de ce qu'est la crisse de vie dans l'arctique canadien, la vie et la folie des autres, dans cette contrée septentrionale douloureusement belle.

« .. ils marchent depuis tellement longtemps sur la ligne à ne jamais franchir, ils narguent la mort avec tellement d'irrévérences qu'ils sont intouchables. »

Il y a de la rage dans ces pages, mais il y a aussi beaucoup d'amour et de tendresse. Il y a du bonheur et de la joie dans ces mots empreints d'une si grande humanité.
Merci Juliana pour cette lecture devant laquelle je ne peux que m'incliner, genou à terre ou la démarche vacillante, quand les mots donnent le vertige, glacent et émerveillent à la fois, à vous briser le coeur, des mots qui saisissent et auxquels on se laisse prendre.

Sti que cette voix du Nord m'a marquée, émue ; et pourvu que celle-ci porte loin la cause des Nunavimmiut .
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Je l'ai vu passer beaucoup, ce bouquin, dans les différents magazines culturels, et j'avais très envie de le lire depuis un moment. Et c'est maintenant chose faite ! Et je ne suis pas du tout déçue du voyage !! Dépaysant à souhait !! Et ça fait du bien un peu de froid, en cette période de chaleur accablante !!! (oui, oui, il n'y a pas qu'en France où il y a eu la canicule).

Le roman se déroule dans le Grand Nord canadien, plus précisément à Salluit, un village d'à peine 1500 âmes... La narratrice y fait des allers-retours fréquents, à la rencontre de ce peuple qu'elle aime, des grands espaces qu'elle apprécie... C'est le prétexte pour Léveillée-Trudel pour parler aux lecteurs de ce peuple déchiré, laissé à lui-même, malmenés par les ''Blancs''... Un peuple où la misère humaine est bien trop présente : alcoolisme, accidents, viols, toxicomanie, maladie mortel, suicides... et j'en passe... Elle fait le constat d'un peuple à la dérive, où même les travailleurs sociaux envoyés là-bas n'arrivent pas à les aider... Avec une langue crue, dure, incisive et sans détour, c'est dur à lire, mais en même temps, nécessaire, je pense.. Un récit qui marque, qui martèle, qui fait mal... mais qui influe aux lectures l'envie d'aller à la rencontre de ce peuple... Une très bonne lecture.
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Juliana Léveillé-Trudel... Rien que son nom est poétique.
Un roman presque documentaire où l'histoire importe moins que son contexte politique et économique et ce qu'il a provoqué. Des hommes et des femmes décalés, perdus, sombrant dans la drogue et l'alcool.
Comme les indiens d'Amérique, comme les aborigènes, comme... tout ce que l'homme blanc a approché sans le comprendre, juste pour prendre.
L'heure n'est pas à culpabiliser, mais les faits sont là : des civilisations détruites et dérangeantes.
C'est donc dans ce contexte que Juliana Léveillé-Trudel met en scène son personnage qui vient tous les étés dans le village de Salluit, s'occuper des enfants très nombreux, errants parmi des adultes paumés.
Dit comme ça, cela semble glauque et sombre, mais cette écrivain(e) a une écriture tellement poétique et parfois si drôle que la douceur et la bienveillance prennent le pas sur la violence et la sinistrose.
Un très très beau roman.
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Je ne sais plus qui m'a donné envie de lire ce (premier) roman, en tout cas je peux le rapprocher de Kuessipan de Naomi Fontaine, de Rivière Mékiskan de Lucie Lachapelle ou encore du dernier lu en date, Matisiwin de Marie-Christine Bernard. Nous sommes dans le grand Nord canadien, chez les Inuits, dont les terres ont jadis été volées, les enfants acculturés de force dans les pensionnats, les habitants privés de leurs ressources traditionnelles, de leur lien à la mère nature et parqués dans des villages où l'alcool, le désoeuvrement, le suicide font des ravages. Vous me direz que j'ai compris le sujet mais non, chaque roman a sa manière d'aborder les choses et de vous cueillir par les émotions et je continuerai à en lire d'autres.

Ici, c'est par le regard d'une femme du Sud, qui monte, comme beaucoup d'autres « Blancs » – et comme les oies sauvages (c'est la signification de Nirliit en inuttitut) – , travailler pendant les mois d'été à Salluit et qui s'adresse d'abord à son amie Eva, victime de la violence d'un homme qui l'a jetée dans le fjord, ensuite au fils d'Eva, Elijah, amoureux de Maata, qui en aime aussi un autre… L'ennui, le sentiment de déchéance, et sans doute aussi la lumière permanente des mois d'été attisent les sentiments amoureux et les pulsions sexuelles. Bien difficile de démêler les deux, bien difficile aussi de rester fidèle ou au contraire de ne pas avoir le coeur déchiré quand l'été s'achève et que les avions ramènent les Blancs dans le Sud…

Il y a de la crudité, de l'urgence et de la colère dans l'écriture de Juliana Léveillé-Trudel. Il y a aussi une infinie tristesse et un certain fatalisme aussi. Sa langue est belle par son empathie. Tout cela rend son roman très touchant.

J'ai deux petits bémols : ça manque peut-être un peu de construction, on se demande où va la première partie et heureusement arrive la seconde, avec un fil narratif plus évident. Et il me faut avouer que j'ai trouvé la fin un peu plate, j'ai cru que cela allait très mal finir aussi pour Elijah et Maata (je sentais ma gorge se nouer au fil de la seconde partie) mais non, cela se termine sur une forme d'apaisement, qui se rattache certes au fatalisme dont je parlais plus haut, mais un poil décevant.

Cela n'enlève rien aux qualités documentaires et émotionnelles de ce premier roman et je relirai la plume de Juliana Léveillé-Trudel avec plaisir.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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« Nous vivons dispersés sur cet énorme continent, dans des villes et des villages qui portent de jolis noms à faire rêver les Européens, de jolis noms qu'on s'empresse de traduire parce que nous sommes si fiers de savoir que « Québec » veut dire là où le fleuve se rétrécit en algonquin, que « Canada » signifie village en iroquois ou que « Tadoussac » vient de l'innu et se traduit en français par mamelles. Nous avons de jolis mots comme toboggan, kayak et caribou (…) ».

Ces peuples dont j'ignorais l'existence il y a quelques mois lorsque je suis arrivée au Québec. C'est vrai qu'elles m'intriguent ces terres du grand Nord et ses habitants. 6 mois que je vis à Montréal, quelques récits de « Blancs » qui y ont vécu un temps et quelques lectures plus tard, me voilà à lire Nirliit.
Nirliit nous envoie au coeur des maisons surpeuplées du village de Salluit. Les Sallumiut, un peuple à qui on a arraché sa culture et ses traditions, à qui on donne des sommes d'argent colossales chaque mois de juillet pour compenser la destruction de leur habitat (la mine de Raglan et le « Raglan Money Day »), un peuple dont le sort est bien trop peu considéré, s'auto-détruit par l'alcool, la drogue et la violence venus du Sud. Nirliit est un roman, mais tout cela est bien réel !

« Il fut un temps où nous étions intimement liés, mais nous avons la mémoire courte, hélas. Nous ne nous souvenons plus de rien, et dans les villes où le béton cache le ciel, des gens occupés marchent sans se regarder sur les routes qui ont fendu la forêt, et parfois leurs yeux se posent sur eux. Eux, les épaves imbibées d'alcool qui ne sont plus l'ombre des fiers chasseurs qu'ils ont été, eux dont les formidables talents ne trouvent plus leur utilité dans notre assourdissante modernité, eux massacrés jusqu'à la moelle par l'une ou l'autre des merdes qui, paraît-il, viennent inévitablement avec la civilisation. »

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Ce livre est un cri : cri d'amour pour le peuple Inuit, mais aussi cri de colère pour ce que les "Blancs" soit-disant civilisés leur ont fait, et enfin cri d'alarme pour cette jeunesse amérindienne qui n'a pas toujours envie de vivre... en tout cas la vie qui leur est proposée.

Et c'est un cri magnifique ! La narratrice travaille à Montréal et "monte" passer dans le Grand Nord les mois de juillet et août ; de la vie d'Éva, son amie, à laquelle elle s'adresse pendant la première partie du livre, de la vie de la petite ville de Salluit, elle ne connaît que l'été, l'été Arctique, sans nuit et sans sommeil. Et quand elle arrive, elle ne sait pas qui elle va retrouver de l'année précedente, ils n'arrêtent pas de mourir les Inuits...

" Votre maison ne vous appartient pas. Votre terrain non plus. Tout ça vous est gracieusement prêté par le gouvernement. N'est-ce pas qu'on est fins ? (En québecois, fin veut dire gentil) On vous pique votre territoire, mais on vous le prête après..." (p 27)

Les difficultés à se comprendre - la langue d'Agaguk pleine de q, de k et de j - est si difficile ! Mais il y a aussi les vous autres les Inuit ou les vous autres les Blancs qui peuvent faire mal, une humanité différente parce que les conditions de vie sont différentes depuis si longtemps ! Et pourtant, elle vient chaque année celle qui raconte, elle vient parce qu'elle aime "les enfants, les gens, la langue, les chiens, le paysage, le soleil de minuit..."

Pourquoi tant de violence, d'alcool, de malbouffe, de bébés concus par des parents trop jeunes ? Ce sont les questions que ce livre nous pose et les réponses proposées ne font pas honneur aux occupants plus récents de ce très grand pays.
Et pourtant la beauté de cette immensité, des animaux, des êtres humains de ces régions, du ciel et du soleil, des aurores boréales : " Une beauté en forme de coup de poing dans le ventre, il y a juste la toundra qui fait ça, paysage complètement démesuré et bouleversant tout seul au bout du monde avec si peu de gens pour l'admirer." (p 43)

Un livre très fort, riche, remuant et émouvant qui nous fait comprendre la complexité de la vie actuelle des peuples autochtones du Grand Nord canadien.

Premières phrases : " La route est longue jusqu'à chez toi, Eva. Salluit, 62e parallèle, bien au-delà de la limite des arbres, Salluit roulé en boule au pied des montagnes, Salluit le fjord au creux des reins, et, seize kilomètres plus loin seulement, le grand détroit d'Hudson qui te conduira peut-être jusqu'à l'océan Arctique, qui sait. Il faut venir par les airs, comme les oies, nirliit, je refais inlassablement le chemin du sud au nord puis du nord au sud, chaque fois que l'été revient, chaque fois que l'été se termine."
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« J'ai souvent le goût de brailler, je ne suis pas nécessairement triste, c'est juste que c'est trop ici, trop beau ou trop dur. »
Ces mots de la narratrice pour évoquer son rapport au Nord, vous pouvez l'appliquer à ce livre - « brailler » signifiant « pleurer » en français québécois – c'est beau, c'est dur, c'est trop.
La narratrice raconte Salluit, village du Nunavik, et ses habitants. Elle, la Montréalaise, quitte une fois l'an la grande ville pour venir s'occuper des enfants de la communauté inuit. Cette année, Eva son amie n'est pas là pour l'attendre à l'aéroport. Eva a disparu dans un fjord. Disparue comme d'autres, un détail.  Alors elle parle à l'absente. Elle lui dit la beauté des paysages, de cette toundra, de ces grands espaces. Elle lui dit les incompréhensions entre ceux du Sud et ceux du Nord, les blessures du passé, la violence, l'alcool, la drogue, la misère.
Sans complaisance envers elle-même et les blancs en général, sans complaisance avec les autochtones, elle dit cet amour difficile.
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"Un premier roman bouleversant, beau et impitoyable comme ces terres polaires "
C'est ce qu'ils disent ...
"Nirliit (oies, en inuktitut) s'ouvre sur des chroniques nordiques écrites par ..."
C'est ce qu'on peut en lire sur le net ...
Mon simple avis ... après tout ça ... UNE PÉPITE ...
Je me croyais partie pour une croisière dans le grand nord, chez les Inuit, pour moi, au Groenland.... cette colonie danoise ... erreur... nous partons pour l'autre grand nord, celui du Canada.
Donc, bienvenue dans le Far North...
Deux chroniques de ce grand nord, l'une avec Eva, témoin absente de ce qu'est ce grand nord, de comment on y vit, de ce qu'on peut en espérer, de ce qui on ressent perdu au milieu de cette immensité glacée ....
et l'autre avec Elijah, témoin de ce que devient petit à petit cette plongée, qui survit dans l'attente des travailleurs saisonniers, venus là pas pour y vivre, mais pour faire du fric et profiter de cet isolement pour satisfaire leurs fantasmes ....
Un portrait au vitriol d'une région menacée de perdition, les autochtones et les touristes ne sachant pas vivre ensemble, perdus chacun dans leurs rêves et dans un temps qui n'est pas le même .... aujourd'hui et juste aujourd'hui pour les uns ... demain et juste demain pour les autres ....
Alors vivre ensemble ne semble guère possible.
L'écriture de Juliana nous permet d'être le témoin du choc de la confrontation de ces deux mondes que pas grand chose ne rattache, ni ne soude, hormis la présence simultanée dans un même lieu au même moment.
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Un livre en deux parties
Dans la première une femme, canadienne, raconte un été dans le grand nord. Tous les ans, elle vient passer deux mois, juillet et août, dans cette contrée où l'hier dure dix mois et l'été seulement deux. Elle est éducatrice et s'occupe d'adolescents inuits.
Elle s'est fait des amis dans ce petit village du bout du monde. En particulier Eva. On sait dès le début qu'Eva est morte, juste avant son arrivée (noyée, le corps n'a pas été retrouvé).
Dans cette partie on apprend ce qui est arrivé à Eva : le sujet est donc triste, et le regard extérieur de cette narratrice nous fait comprendre tout l'isolement de ce village : alcool, suicide, mal traitance, racisme des « blancs » envers les inuits…. Peu d'espoir donc dans cette partie (livre que je conseille cependant tant l'écriture sait amener à changer de point de vue sur le mode de vie des inuits)

Dans la deuxième partie, la narratrice est repartie au Canada et le lecteur suit la vie d'Elijah, le fils d'Eva. Il a une vingtaine d'années et est déjà père d'une petite fille de deux ans, Cecilia. Mataa, la mère de l'enfant, l'a eu à 16 ans. Dans cette contrée, tout semble difficile tant le climat est oppressant et le village isolé : les habitants semblent être pris d'une frénésie en été et hiberner l'hiver.
Cette partie m'a beaucoup plus émue que la première : la petit fille de Mataa et d'Elijah y est pour beaucoup….

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Nirliit,de Juliana Léveillé-Trudel – La Peuplade
Une jeune femme de Montréal fait tous les étés le voyage jusqu'à Salluit, comme les oies ; elle s'occupe des enfants Inuit, désoeuvrés pendant les vacances scolaires. Elle parle à Eva, son amie du Nord, dont le corps est dans l'eau du fjord. Elle raconte à Eva, toujours présente dans son coeur, la vie dans le village : l'entraide, le désoeuvrement des jeunes qui se réfugient dans l'alcool et les drogues, la présence des ouvriers du sud en quête de chair féminine parfois très fraîche… Elle lui parle aussi d'Elijah, son fils, car après elle, la vie continue…
Juliana Léveillé-Trudel raconte dans un style à la fois cru et poétique la vie actuelle des Inuits, dépossédés de leurs terres et de leurs modes de vie ancestraux. Souvent la narratrice crie sa colère, notamment lorsqu'il s'agit des jeunes filles à qui l'on vole leur corps dès leur plus jeune âge. Beaucoup de jeunes filles qui tombent enceintes n'élèvent pas leurs enfants, préférant les confier à d'autres villageois : « C'est si simple, pour vous, l'adoption (…) et je vous aime tellement d'aimer les enfants des autres comme les vôtres, si simplement. de toute façon, ils appartiennent à tout le village, les enfants ». La jeune femme oscille entre colère et tendresse, et sait très bien décrire l'amour qu'elle a pour les habitants du village.
Car ce roman est un véritable cri d'amour pour les Inuits, et le cri désespéré d'une femme blanche hantée par la culpabilité des actes commis par les blancs envers ce peuple Premier. Eva l'amie disparue est le symbole d'un peuple qui se meurt, sans bruit.

« Je me sens coupable de mon pays riche, de ma famille unie, de mon éducation, j'ai besoin d'éteindre des feux et de sauver des enfants, j'ai besoin de courir d'une bande de laissés-pour-compte à une autre, j'ai besoin sinon je pourrais m'asseoir et pleurer ou lancer des bombes ».
« Et je meurs de ne pas suffire à la tâche, je ne pourrais jamais dormir, la terre entière est remplie de connards qui ne pensent qu'à se remplir les poches, comment on fait pour rattraper toutes leurs conneries ? »

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