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4,08

sur 244 notes
Elle s'appelait Eva et s'est donnée la mort en se jetant dans le fleuve.
Son amie, l'autrice, nous décrit ce qu'était sa vie et celle de son village inuit rythmé par les aller-retours entre le nord (le Nunavut) et le sud (le Québec).
Nirliit, les oies sauvages en inuktitut est le nom donné à ces travailleurs blancs venus du sud pour du travail estival souvent bien rémunéré. Ces ouvriers apportent avec eux dollars et désir. Dollars qu'ils boiront et désir qu'ils assouviront auprès des femmes jeunes voire très jeunes autochtones par goût de l'exotisme et pour tromper l'éloignement...
Premier roman uppercut d'une jeune autrice québécoise, Nirliit nous raconte les ravages qu'engendre la société occidentale sur les peuples premiers qu'elle pille et transforme irrémédiablement
Dans une langue à la fois poétique et crue, mêlant la langue inuktitut et le québécois, Juliana Leveillé-Trudel nous présente une galerie de personnages blessés quelquefois ravagés par l'alcool ou la drogue, fatalistes et résignés mais aussi aimants et lumineux...

J ai adoré !
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J'avais cette petite pépite dans ma bibliothèque depuis un long moment, je ne sais pas pourquoi je l'ai boudé aussi longtemps.
Nirliit, ce sont les oies sauvages dans la langue des Inuits au nord des provinces francophones du Canada, oies qui migrent vers le nord en été comme les travailleurs saisonniers blancs, dont la narratrice fait partie.
Le roman est divisé en deux parties, les deux personnes à qui la narratrice s'adresse : Eva sa collègue inuit décédée et Elijah, le fils de cette dernière.
Ce roman social et engagé m'a fait penser à Taqawan ou aux Moissons funèbres, même si les populations concernées ne sont évidemment pas les mêmes.
Le roman nous montre l'influence délétère de l'homme blanc sur les Inuits, dans le passé et encore aujourd'hui. Il foisonne de personnages, habitants du village de Salluit, nous montrant par là même que les dégâts sont très étendus.
J'ai beaucoup aimé.
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Un voyage dans le Grand Nord, avec des personnages atypiques.
J'ai passé un agréable moment avec ce roman dépaysant et émouvant !
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Nirliit est un roman qui s'apparente plus à un récit, qu'une oeuvre de fiction. Chaque chapitre, souvent très court, est un instantané de vie d'un village du grand nord québécois. le style donne un rythme au texte, mais aussi, parfois, hache le récit. J'avoue avoir eu du mal à bien suivre de qui l'on parlait. Peut–être n'ai–je pas réussi à rentrer suffisamment dans le texte. La première partie s'adresse à l'amie de l'autrice, Eva, morte. Mais, après la lecture du roman, je ne sais toujours pas si elle s'est noyée dans le fjord par accident ou s'il s'agit d'un homicide qu'on aurait voulu cacher dans les eaux glaciales. le récit est parfois nébuleux.
L'intérêt du roman réside, en revanche, dans le panorama, très sombre, mais réaliste, dressé par l'autrice, de ces régions arctiques, tiraillées entre la modernité et la tradition. On apprend aussi tous les ravages causés par des décennies de politique, qui ont méprisé les cultures locales, à coup de grandes rasades d'alcool. de plus, pour un lecteur francophone de France, on peut se délecter, au passage, d'expressions propres à nos cousins d'Amérique du Nord.

Lien : http://www.polardesglaces.com/
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La narratrice quitte Montréal pour le Grand Nord chaque été pour s'occuper des jeunes Inuit dans un village du Nunavut.
Dans un décor de rêve entre fjord et glacier, ce peuple porte une grande violence: des enfants tombés dans l'alcoolisme, des accidents mortels en motoneige. Et pourtant la vie continue et certains tentent de se sortir de cet impitoyable cercle vicieux.
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*Chronique de Scarlett*

le livre de Juliana Léveillé-Trudel « Nirlitt » nous amène à Salluit dans le grand nord canadien, au bout du monde dans un endroit de fjord, de froid, d'été arctique où les nuits ne sont jamais noires, dans un village d'une centaine de maisons à tout casser.

Dans ce village l'été on croise la narratrice qui revient chaque année à Salluit chez les Inuits pour s'occuper des enfants et qui cet été dans ce roman s'adresse à Eva son amie inuite disparue et à qui elle conte le manque qu'à laisser sa mort mais aussi sa vision du Nord, des locaux et des « envahisseurs » venus du sud Québec, ceux des grandes villes . Elle dit ses colères, ses émotions, les joies que lui procure cette région polaire à la fois fascinante, isolée et âpre.

Dans ce petit village on croise des visages très différents, d'Elijah le fils d'Eva amoureux de Maata si belle et si discrète Maata ,mère à 16 ans comme tant d'autres jeunes femmes inuites de son village et qui comme tant d'autres s'éprend d'un « blanc » du sud Félix venu pour une ou quelques saisons . Il y a aussi Lauren la Manitobaine qui gère le Northern store et s'agace parfois de la nonchalante indolence des natifs, Suzanne l'enseignante et tous ces êtres de passage comme Rémi le breton, Miguel le péruvien Victor du Cameroun qui passent comme des météorites.

Le roman est construit en deux parties, la première ou l'auteure laisse la narratrice nous parler de toutes et de tous à Salluit mais surtout d'Eva engloutie dans les profondeurs du fjord suite à un drame adultérin si commun dans ce lieu, Eva détentrice d'une identité culturelle en perdition. Dans la seconde phase du livre Eva laisse la place à son fils Elijah en quelques sortes ainsi qu'à son histoire, celle de son amour pour Maata qui aime Félix qui aime…

Ce roman nous parle de caribous, de toundra ,d'aurores boréales mais aussi des Inuits de leur identité qui se fracasse contre les codes des gens du sud, de leur beauté qui se fane vite avec les abus de froid , d'alcool de mépris, de l'assistanat financier de l'état qui les rend dépendants . On ressent tout le désespoir d'un destin écrit par avance, d'une fatalité sans issue « vous êtes là avec vos vies de tragédies grecques, vous feriez baver Shakespeare.. ».

Le livre de Juliana Léveillé-Trudel nous montre aussi un ballet incessant de ceux qui fuient le grand nord, de ceux qui y passent juste et laissent des souvenirs indélébiles, de ceux qui n'ont pas d'autre choix que d'y rester pour y vivre ou mourir. Ceux qui voudraient partir, ceux qui le font, ceux qui…et au milieu de tout cet enchevêtrement, des enfants, de beaux enfants comme Cecilia et tant d'autres.
Lien : https://leatouchbook.blogspo..
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Dommage pour moi, je suis peut-être passée à coté de ce livre, l'écriture ne m'entraîne pas malgré un sujet intéressant.
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Merci à Babelio et aux éditions La peuplade pour l'envoi de ce premier roman qui me tentait depuis un moment.

Chaque été, la narratrice vole du sud vers le nord, à Salluit plus exactement, pour s'occuper des enfants en tant que missionnaire. Mais cet été à une saveur bien différente : son amie Eva est decedee dans des circonstances mystérieuses. Son corps plongé dans les fjords n'a jamais été retrouvé. C'est assez fréquent d'ailleurs, les gens disparaissent, réapparaissent, ne reviennent plus... Elle partage donc à son amie, à travers des mots qui tranchent et une langue poignante, ce qu'elle vit durant ces quelques mois. Les enfants ne sont les enfants de personne, ou bien veux de tout un village, l'alcool les attrape très jeune, ces enfants font eux-mêmes des enfants, le taux de suicide est alarmant. La narratrice se prend beaucoup d'affection pour eux. L'occasion également de parler des différences entre les inuits et les blancs qui passent de temps en temps dans ces villages, pour parfois les bouleverser plus qu'ils ne l'imaginent.

Dans la seconde partie, elle présente la vie non moins compliquée d'Elijah le fils d'Eva.

Ce premier roman sonne comme un cri de dénonciation. Dénoncer des conditions de vie précaires et dangereuses, dénoncer grand nombre d'injustices, dénoncer ce manque d'espoir de pouvoir vivre des jours meilleurs pour ce peuple qui s'enlise dans les problèmes.

La langue de cette jeune autrice est singulière, marquante, parfois brutale. le sujet lui tient à coeur et ce roman porte son message haut et fort.

Il n'y a pas réellement de fil conducteur dans ce roman, le lecteur se laisse envahir par ce flot de sentiments très forts qui le submergent dès les premières lignes. C'est la découverte d'un peuple, de portraits, de destins.

Un texte fort qui se lit avec grande curiosité et d'amour pour la langue. Mais qui me laisse sur une note mitigée du à ce côté un peu décousu.

À découvrir sans aucun doute pour sa singularité.
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Si l'on s'éloigne de la vingtaine de titres encensés en boucle par les medias, on peut trouver des petites perles et ce roman en est une.

Salluit, village du Nunavik, Grand Nord canadien. La narratrice s'y rend tous les ans, en été, pour s'occuper des enfants. D'habitude, elle y retrouve son amie Eva, mais Eva a disparu, vraisemblablement assassinée et jetée au fond d'un fjord.

C'est assez difficile de faire passer toute la beauté d'un livre qui évoque surtout des situations désespérées et désespérantes, pourtant, la narratrice réussit à nous décrire pourquoi elle aime tant ce lieu et ses habitants. Elle sait qu'elle ne les comprendra jamais vraiment, elle reste une femme blanche qui repart à la fin de l'été vers sa vraie vie.

L'auteure nous décrit un peuple privé de sa culture, relégué à une position inférieure. Hommes et femmes se réfugient très tôt dans l'alcool. La violence fait partie du quotidien, surtout à l'égard des femmes. Et puis, il y a les chantiers de construction où les blancs viennent travailler une saison. Ils choisissent une femme inuite, qu'ils quittent sans état d'âme à la fin du chantier. Pour elles, c'est la fin d'un rêve d'une vie meilleure dans le sud, avec des hommes considérés comme moins rudes que les leurs.

La narratrice s'attache à des enfants qui, à l'adolescence, basculent très vite. D'une année sur l'autre, elle ne les reconnaît plus, l'alcool ou la drogue les a déjà abîmés, les très jeunes filles sont enceintes, l'étincelle a disparu dans leurs yeux.

C'est le mélange de passages crus et de descriptions merveilleuses qui rend la lecture aussi attachante. La narratrice décrit la réalité brute sans fard, mais sait dire en même temps la fascination que le lieu exerce sur elle et l'amour qu'elle a pour le peuple Inuit. Elle a tant de tendresse à leur égard qu'elle voudrait les secouer et les sortir de leur passivité malgré eux.

Dans un premier temps, nous écoutons la narratrice nous décrire la vie qu'elle mène là-bas, avec en leikmotiv son chagrin de ne pas retrouver Eva, puis nous suivons la vie de son fils, Elijah, amoureux d'une femme qui en aime un autre, toujours à Salluit.

Encore une belle découverte chez nos cousins québécois.
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Le plus beau et le plus laid du Nord. Magnifiquement écrit.
Lien : https://julielitaulit.com/20..
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