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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le narrateur, fauché comme les blés dans une Amérique pas tendre avec les pauvres, est obligé d'exercer de nombreux petits boulots : camionneur, préparateur de poissons en Alaska, restaurateur, livreur de fuel...
Chaque chapitre est plus drôle que le précédent, avec tout l'esprit incisif qui caractérise Iain Levison.
Une lecture réjouissante, super drôle mais très intelligente dans son analyse de la société actuelle.
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Iain Levison est de ces auteurs dont je souhaite tout lire tant la langue est acide, corrosive et drôle. Né à Aberdeen en 1963, il part vivre avec ses parents aux Etats-Unis à l'âge de huit ans. Il obtient une licence de lettres pour ensuite enchainer les petits boulots. C'est de ça dont il est question dans son premier livre, « tribulations d'un précaire ».

Récit autobiographique donc et chronique sur le travail. le travail dans tout ce qu'il a de plus aliénant et absurde. Il épluche les petites annonces avec leurs slogans de marketing qui laissent songeur, ces boulots qui vous font miroiter le rêve. Il se retrouve à faire 42 petits boulots, voyageant à travers le pays car il n'y a pas le choix. Tour à tour il va travailler sur le tournage d'un mauvais film, livrer des cartons, livreur de fuel, préparateur de menu dans un restaurant, travailleur dans une usine de pèche en Alaska, employé pour un escroc coureur de jupons vendeur de tableaux…

Le job idéal n'existe pas. Il y a d'un côté les puissants et l'autre celles et ceux qui n'ont pas d'argent, qui survivent, les interchangeables. Iain Levison dit la grande monstruosité du travail dans ce qu'il a de plus avilissant pour l'Homme. Toutes les anecdotes racontées dans ce récit sont folles, il faudrait faire une compilation de citations tant elles pointent juste sur l'horreur du travail. Il en va de même des pseudos jobs développés avec internet, son chapitre le démontre à merveille. « Ce n'est plus nécessaire d'avoir des compétences ou des matériaux pour devenir millionnaire. Maintenant vous pouvez simplement taper des clichés sur votre ordinateur et faire payer ceux qui les lisent. » Plus loin il constate très justement, « c'est bien de trouver une pièce détachée pour une bagnole (…) Mais nous faire croire que notre vie en est transformée est un mensonge pur et simple. Regardez dehors. Les sans-abris sont toujours là. »

Texte fort et indispensable. Iain Levison entrait de manière implacable dans le monde du livre avec ce premier ouvrage saisissant de réalité.
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Inspiré de sa vie, le premier livre écrit par Iain Levison raconte son parcours sinueux qui le voit changer de job régulièrement. Loin de trouver des emplois de tout repos, l'auteur raconte avec beaucoup de justesse la rude condition d'intérimaire et la précarité qui va avec (sans oublier l'humour bien sûr, une constante chez l'auteur).

Que ce soit sur un bateau en Alaska, au volant d'un camion de déménagement ou en livraison pour des cuves de fuel dans une petite bourgade, Iain Levison est passé par de nombreux emplois précaires et pour la plupart rudes et physiques. Ce récit en est un aperçu.

On discerne déjà un ton singulier dans ce premier livre, un ton qui mélange critique acerbe de la société américaine et humour noir. Je vous conseille ce récit autobiographique qui porte un regarde juste sur la condition intérimaire et qui vient étayer les livres sur ce thème (j'ai pensé à A la ligne de Joseph Ponthus à certains moments).
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Quand la vraie vie est un roman noir… Iain Levison, dans son premier livre publié, parvient à créer une sorte de suspense en décrivant la succession de petits boulots qu'il enchaîna aux USA à sa sortie d'un diplôme de lettres. Ou quand le “page-turner” n'est pas celui que l'on attend. Magistral crescendo culminant en Alaska à bord d'un bateau de pêche. À lire pour comprendre que le rêve américain tourne (trop) souvent au cauchemar…
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C'est un grand livre, car bien écrit, bien vécu et éclairant. I Levison a beaucoup d'esprit, mais on ne devrait pas en rire...
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Un des meilleurs livres qu'il m'ait jamais été donné de lire.
Pour moi, de loin le meilleur de tous les Iain Levison. A vrai dire, je n'ai pas particulièrement aimé les autres, celui-ci est pour moi "juste énorme".
D'autres ici ont déjà exprimé ce que j'ai ressenti en lisant ce livre, je les ai "likés", rien à ajouter qui n'ait déjà été dit.
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Déménageur, vendeur, électricien, pêcheur en Alaska..., truculentes tribulations d'un licencié en lettres à la recherche d'un job.
A la fois drôle mais surtout poignant par le côté précaire, exploité, non respecté de ces petits boulots aux USA.
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Excellent ! Récit autour de la précarité et de la recherche d'un emploi quand on a un diplôme qui ne débouche pas sur un métier. Criant de vérité forcément. La 4ème de couverture précise "la précarité aux USA" mais par expérience personnelle, je peux vous dire qu'il n'y a pas grande différence avec la précarité en France. Nous avons notre lot d'annonces bidons, de promesses d'évolution mirobolante, et tout simplement de boulots de merde sous payés.
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Jack London est de retour : il s'appelle aujourd'hui Iain Levison. "Tribulations d'un précaire" est le "Martin Eden" des années 2000.

Férocement drôle (le passage sur le travail de fournisseur de fuel est à mourir de rire), d'un réalisme implacable (la description des conserveries de pêche en Alaska), désenchanté (pour ne pas dire désespéré), ce récit-témoignage est une description sans concession de la société américaine (et donc, à quelques nuances près, de la nôtre), basée sur une précarité du travail qui est la forme actuelle de l'esclavage.
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Iain Levison, l'émule contemporain de Jean Meckert, s'est lancé dans le récit des nombreux postes occupés dans sa vie : doté d'une licence de lettres dont personne ne veut, il a exercé tous les métiers qui ne nécessitaient pas de diplôme, en particulier en Alaska où des hordes d'hommes désespérés travaillent de leurs mains trois mois, six mois, un an, en espérant gagner assez et retourner dans la vraie vie. Serveur, plongeur, cuisinier, poissonnier, pêcheur, déménageur, chauffeur…

Avec cette succession de travaux pénibles, Iain Levison montre comment l'homme devient une main d'oeuvre remplaçable dans un système où l'idéologie du marché supplante les valeurs du partage, de la confiance et de la cohésion.

De cette idéologie découlent une précarité sans demi-mesure : les salariés des États-Unis, embauchés et licenciés à la chaîne, sont les victimes d'un ensemble de lois en faveur de l'employeur. Sans assurance maladie dans la plupart des cas, ils subissent de fortes contraintes : la cadence et le stress sont élevés parce que le sous-effectif est endémique. À cela s'ajoute l'absence de formation et de sécurité, comme le mauvais équipement ou le contrôle de la qualité par l'ouvrier lui-même.

Au salarié interchangeable, l'entreprise exige le sourire, la mobilité, la rapidité, l'efficacité, l'endurance, l'expérience, et par-dessus tout, l'obéissance. Si vous croyez vraiment en ce que vous vendez, même si c'est de la merde en boîte, c'est encore mieux. Si l'on parle des États-Unis précisément, la situation des salariés s'est exportée dans le monde entier. À ce titre, le documentaire Attention danger travail de réalisateurs français est particulièrement frappant.

Alors, faut-il prôner l'indépendance ? Ne la plaçons pas trop vite sur un piédestal, car elle a aussi un prix : elle revient souvent à se rendre l'esclave, non du patronat, mais du marché tout entier.

Sous-payés, les salariés doivent pourtant porter l'uniforme qu'ils auront payé, se nourrir et voyager jusqu'en Alaska à leur frais. Au final, encagés par les impératifs, les ordres et contre-ordres, les salariés sont amenés à faire des actes qui ne sont pas des choix : pour payer mon loyer je dois travailler ; pour travailler je dois porter un costume cravate, pour acheter un costume cravate je dois travailler…

Par nécessité, les travailleurs américains exercent souvent deux métiers, voire trois. Pourquoi gagner de l'argent si l'on n'a plus le temps d'en profiter avec dix heures de travail par jour ?

Le travail, quel qu'il soit, est une forme de prostitution inévitable à celui qui n'est pas rentier.

L'intégralité de la critique sur mon blog :
http://www.bibliolingus.fr/tribulations-d-un-precaire-iain-levison-a80136626
Lien : http://www.bibliolingus.fr/t..
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