Désillusion
Bêtement, à l'image des trois mousquetaires qui étaient quatre, j'ai cru que c'était la suite de sa trilogie tellement appréciée, un p'ti ravisé en mode « ce que j'ai oublié de vous dire ». J'ai même cru que c'était la même traductrice. Hélas…
Hélas la magie n'a pas fonctionné avec La position de la cuillère de
Deborah Levy, traduit par
Nathalie Azoulai, que j'ai traversé sans grand intérêt ni enthousiasme.
Des textes, portraits, notices, souvenirs déposés pêle-mêle comme autant d'hommages aux auteures et figures qui l'ont influencée, dans une sorte de fouillis intimiste où il est difficile de s'immiscer.
On y croise
Nietzsche,
Duras, Woodman ou Cronenberg, mais aussi Alice, le lapin et l'Ailleurs, mais il m'aura notamment manqué le recul apprécié dans sa biographie, qui faisait le lien entre ces grandes figures et leur influence sur la vie de l'auteure
Heureusement quelques éclairs ont réveillé mon intérêt au détour d'une page, comme cet iconoclaste Abécédaire de la pulsion de la mort où Jane Mansfield côtoie Albert Camus Jackson Pollock ou Sébastien Tellier. Ou ces passages sur l'écriture
« Pour écrire, mieux vaut que la peur vous quitte car c'est le seul moyen de s'ouvrir assez pour accueillir du nouveau (…) Tant qu'on ne s'arrache pas le coeur du mystère (pour ne pas citer
Shakespeare), il restera toujours quelque chose d'intéressant à faire avec le langage. »
RDV manqué donc mais pas grave, car l'auteure reste appréciée.