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"Tu es une rivière" est le roman de la vie d'une veuve chinoise avec huit enfants et le roman commence juste avant la Révolution Culturelle.
Le livre n'est pas épais, l'auteur Chi Li ne s'étend pas sur des longues descriptions, l'histoire progresse par des actes forts de la famille . La fierté de cette femme devant les difficultés qu'elle rencontre la rend sympathique car elle ne se résigne pas à défendre son point de vue .

Pour l'édition française , les traducteurs ont eu la bonne idée d'accompagner le texte de très nombreuses notes, qui mettent en parallèle la vie de cette femme et les décisions politiques de la Révolution Culturelle.
Ainsi au lecteur ignorant que je suis , il a été donné les clés du roman afin de montrer concrètement comment la Révolution Culturelle a été une idéologie néfaste .
Merci Littlecat pour ce roman émouvant

Juste pour ma relecture probable, la liste des personnages du roman :
L'héroïne : Lala Wang
Son Mari : Xianmu
Ses enfants: Dewu (G) , Yanchun (F), Dong' er(F) , Sheyuan ( G) , Yaojin( G), les jumeaux ( Fuzi(G), Guizi(F)) Siqing (G)
Xianlang : le beau-frère, Liu Zhifang son âme soeur.
Jiang Xiujin : la propriètaire du salon de thé où est mort Xianmu, et sa fille Qingqing

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Un énième roman de Chi Li dans lequel elle raconte la misère de la Chine dans la deuxième moitié du XXe siècle. Une réalité dure et crue que l'auteure n'essaie pas d'atténuer, d'enjoliver ni de rendre plus attrayante à lire grâce à des artifices ou une certaine poésie propre à la littérature asiatique. Quoique, j'y pense, c'est peut-être plus spécifiquement japonais. Dans Tu es une rivière, l'auteure s'intéresse à Lala. le roman s'ouvre sur la mort de son mari, elle se retrouve veuve avec sept enfants sur les bras. Plutôt que se marier à nouveau (on se bouscule même au portillon) ou chercher un emploi à l'usine, elle fait travailler sa progéniture à la maison. La vingtaine d'années qui suivent racontent leur quotidien, comment l'un besogne sans relâche, comment l'autre tente de poursuivre ses études, comment tel autre doit recourir au larcin ou bien tombe gravement malade, etc. C'est un quotidien misérable. Et la mère qui se bat pour les garder tous auprès d'elle, même quand le gouvernement veut les lui enlever. Il faut reconnaître son ingéniosité. D'autant plus que sa relation avec certains de ses enfants n'est pas toujours la meilleure. Comme je l'écrivais plus haut, c'est dur et ça se ressent sur chaque ligne de chaque page. Heureusement que le roman n'en a qu'une centaine, je ne crois pas que j'aurais pu continuer s'il en comptait le double. Aussi, l'auteure évite les longues descriptions qui auraient alourdi le texte. le dénuement et la détresse, à petites doses s'il vous plaît. Pour finir, Tu es une rivière offre une perspective assez lucide sur les effets négatifs de la Révolution culturelle et des autres décisions politiques du régime chinois de l'époque. C'était instructif.
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Avec le roman de Chi Li : Tu es une rivière, c'est tout un pan de l'histoire de la Chine moderne que nous survolons. Chi Li, qui est une merveilleuse conteuse, nous invite à suivre les tribulations d'une famille, celle de Lala devenue veuve à 30 ans avec 7 enfants à nourrir et un huitième à naître. Et la grande qualité de ce roman est, à mes yeux, qu'elle parvient dans ce court récit à nous faire traverser avec fluidité mais rigueur dans les détails l'histoire de la Chine - celle du Grand Bond en avant et de la Révolution culturelle - en l'imbriquant étroitement à l'histoire de cette famille.
Au premier plan, Lala, un beau personnage de femme à la fois victime et coupable. Victime, elle l'est tout au long du récit dans son combat quotidien pour nourrir sa nombreuse famille en n'hésitant pas même à vendre son corps - dans les deux acceptions du terme - lorsqu'elle n'a plus d'autre solution !
Bien sûr l'auteure épingle au passage, à travers le comportement de Lala aux abois dans la recherche de nourriture, les graves erreurs du gouvernement chinois coupable d'avoir désorganisé les circuits de l'artisanat local sans se préoccuper des conséquences délétères que cela aurait sur "les masses laborieuses" et leur famille !
Victime elle l'est aussi par la pression sociale de la communauté et des responsables communistes locaux qui la poussent à se remarier ou à travailler à l'usine. Elle se défendra bec et ongles pour sortir de ce modèle imposé aux femmes vulnérables et peu instruites et elle obtiendra de belles victoires personnelles ! C'est le côté sympathique du personnage qui est d'ailleurs très finement évoquée par l'auteure qui nous la donne à voir dans un rapide portrait d'une étonnante présence ou à entendre dans les dialogues qu'elle entretient avec son entourage et qui sont d'une savoureuse verdeur.
Mais heureusement l'auteure nous livre aussi un personnage d'une complexité bien souvent déroutante. Mère aimante elle peut aussi se transformer en parfaite mégère et adopter un comportement glaçant comme lorsqu'elle inflige à son fils aîné, Dewu, une punition digne d'une scène de torture !
C'est d'ailleurs, au fur et à mesure que l'on avance dans le roman, une famille complètement dysfonctionnelle que Chi Li met en scène. Par petites touches réalistes, elle évoque le vécu de cette fratrie marquée à la fois par la rudesse des conditions de vie de cette époque - travail précoce des enfants, saleté, promiscuité, maltraitance due à l'absence de soins - et aussi aux errements maternels ! L'une des filles, Dong'er est à ce titre un personnages intéressant car ses réactions cristallisent tous les dérèglements familiaux et elle ne se sauvera elle-même qu'en coupant les liens avec sa mère et ses frères et soeurs.
C'est donc une histoire assez sombre que nous conte Chi Li, même si jamais elle ne sombre dans le pathos ou le misérabilisme, car elle a le sens du tragi-comique et elle sait aussi couper avec une phrase couperet tout dérapage mélodramatique.
Ce que j'ai également beaucoup apprécié c'est l'humour au second degré dont elle fait preuve tout au long du roman, notamment lorsqu'elle évoque en arrière plan tous les dérapages liberticides ou grand guignolesques des régimes communistes de l'époque !
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Trés beau titre et agréable première de couverture pour ce roman réaliste au style simple, fluide, clair!
L'auteur nous emmène au coeur de la Chine profonde des années 1964 à 1989, une histoire à la fois brutale, parfois sordide ou encore cocasse, marquée par de nombreux événements dont la Révolution Culturelle, au coeur de la vie même...
Nous partageons une réalité crue, où les temps sont difficiles, aprés le désastre économique, du grand bond, les chinois meurent de faim puis vient "la révolution culturelle"....
La mére de famille, Lala, refusant de travailler à l'usine, choisit de vivre en mettant ses enfants au travail à domicile, comme elle....
Elle fait face à la misère , aux mauvais coups du sort comme à ceux du régime, aux décisions parfois absurdes et imprévisibles mais a t- elle le choix?. Cette mére de famille ,veuve à trente ans, affligée de sept enfants ne s'en laisse jamais conter, elle n'a pas le temps, elle et ses enfants expriment la brutalité liée à cette époque mais aussi leur ingéniosité à réagir et à s'adapter....: les morts cruelles, les amours folles, les puces ou les poux, les menus soucis, la Vie et rien d'autre.Lala ne se laisse impressionner par personne, seul le bien être de ses enfants la préoccupe. L'auteur décrit bien cette réalité, les enfants sont au coeur du roman et les relations parents enfants sont décortiquées.
Ce n'est pas une mére câline mais le peut- elle?
Ses rapports avec eux sont parfois difficiles, elle s'accroche à certaines croyances ancestrales afin d'éviter le délitement de sa famille.
De nombreuses notes en annexe nous éclairent à propos de tous les aspects de la civilisation chinoise et des mésaventures et avatars du régime maoîste.
Une façon de relier petite et Grande histoire, les multiples manières aussi de s'accrocher à l'amour maternel, de le renier ou de le mendier!
C'est une trés belle histoire, émouvante, racontée avec humour, une vision ironique, cruelle, réaliste de l'histoire mouvementée de la Chine Contemporaine sur vingt cinq ans !



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Chi Li dessine le portrait d'une famille chinoise des années 1960 jusqu'en 1990.
Lala devient veuve à 30 ans alors qu'elle a déjà sept enfants, et en attend un huitième.
C'est l'époque de la révolution culturelle, les temps sont difficiles mais femme de caractère, Lala aura deux buts, conserver sa liberté et faire vivre sa famille. Elle accumule les petits boulots, vend même son sang.
Dure avec elle-même, elle l'est également avec ses enfants et n'a guère le temps de les câliner. Les rapports au sein de la famille sont tendus et poignants.
J'ai beaucoup aimé ce livre.
Le suivi pendant plus de 25 ans de cette famille est très intéressant car les événements politiques et familiaux s'entremêlent.
Une histoire réaliste, émouvante et cruelle, écrite dans un style simple mais percutant.
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Cette nouvelle plongée dans l'univers de l'auteure de Wuhan est clairement une réussite.
On retrouve l'univers qui lui est si cher : Une femme qui se bat seule , après le décès de son époux et qui élève ses enfants, 8 quand même , du mieux qu'elle peut. le style chez Chi Li est immuable : des phrases courtes, une écriture nerveuse. On va droit au but, pas de place pour la broderie stylistique . Et donc, la lecture est rythmée, vivante et forcément agréable.
Alors du déjà lu ?
Oui et non.
Le cadre temporel du roman est une longue période allant du début des années soixante où le grand timonier avait décidé que la Chine allait être le grand rival économique des USA aux années 80 où Den Xiaoping ouvrira la porte à l'économie de marché.
Ce roman permet donc d'effleurer l'histoire contemporaine de l'empire du milieu en 185 pages . Ce que Mo Yan et son fabuleux Beaux seins , belles fesses nous a offert en 850.
J'aime beaucoup Chi Li ( se prononce Cheu Li) et sa capacité à magnifier les femmes de l'ordinaire , même si celle là a quelques casseroles, faisant des hommes leurs larbins.
Enfin , on retrouve la vie des Chinois sous Mao: Se battre pour manger, épouiller les enfants, être prêt à tout pour assure r le lendemain , le tout avec une forte résilience .
Un très bon Chi Li, les notes de fin d'ouvrage offrant qui plus est un éclairage historique abondant et fort enrichissant.
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Nous sommes en Chine dans la seconde moitié du vingtième siècle. La vie est rude. En voici l'exemple à travers l'histoire d'une femme qui perd son mari, ébouillanté en tombant dans une marmite d'eau chaude lors d'un tremblement de terre. Je ne dévoile rien, cela se passe dès la première page.
Déjà mère de sept enfants, elle en attend un huitième.
Nous suivons son quotidien, sa lutte pour nourrir ses enfants, mais aussi sa dureté envers eux.
S'y entremêlent les événements politiques de la Chine du milieu des années 60 à la fin des années 80. En particulier l'envoi des jeunes instruits à la campagne, mouvement auquel participe l'une de ses filles.
Un roman qui donne envie de lire les autres oeuvre de cette écrivaine.
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Lorsque Lala, à peine âgée de trente ans, perd son mari, elle doit se débrouiller pour nourrir ses huit enfants. Elle enchaine les petits boulots, mais les temps sont durs dans la Chine des années soixante. Après le désastre économique du Grand Bond en avant, les chinois meurent de faim, avant l'arrivée Révolution Culturelle. Dans sa campagne, Lala est bien loin de ces bouleversements politiques, elle avance selon les opportunités mais refuse absolument de se remarier.
L'histoire de Lala est dure, émouvante. Chi Li décrit une femme volontaire et courageuse que l'on peine cependant à aimer, tant elle semble dénuée de sentiments. On ne ressent pas un grand amour entre elle et sa progéniture. Les rapports sont souvent difficiles.
La Chine rurale parfaitement décrite est pour moi le principal atout de ce roman.

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Lala, veuve depuis la chute de son mari dans le chaudron bouillant quand la maison de thé s'est écroulée, veuve avec huit enfants en bas âge.

Peu instruite, elle s'en sort. Parfois violente et maladroite avec ses gosses, on sent qu'elle les aime à sa façon, ses gosses qui sont pas tous dégénérés et idiots.

Elle subit sans toujours comprendre 'le grand bond en avant' et autres révolutions culturelles, mais est très futée pour s'offrir l'aide d'un directeur adjoint par des cadeaux adéquats

Le style me faisait penser à un conte pour enfants, comme si c'était Lala qui le racontait.
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Moi qui apprécie le plus souvent les romans étrangers de la collection Babel, me voilà plutôt mitigée, la dernière page tournée. J'avais mis ce livre dans ma PAL suite à la lecture d'une critique élogieuse, mais je reste quelque peu sur ma faim, voire je suis carrément déçue...
Sur la forme, d'abord, je n'ai pas été happée par l'écriture de Chi Li ; oui, il y avait une certaine patte chinoise qui ressortait, mais pas un vrai "style" à proprement parler...
Le sujet, lui, m'intéressait beaucoup, la vie quotidienne d'une (grande) famille chinoise, avant, pendant et après la Révolution culturelle, famille constituée d'une maman, veuve, et de ses huit enfants. C'était là un vrai sujet passionnant, mais je n'en ai pas aimé le traitement. Les personnages ne m'ont pas paru attachants, avec une psychologie pas assez approfondie ; je suis restée à distance, découvrant leurs joies et peines au fur et à mesure, sans que mon petit coeur saigne ou batte à toutes volées avec eux... Bref, je n'abandonnerai pas la littérature chinoise, qui la plupart du temps me transporte, mais dis avec peu de regrets "au-revoir" à cette famille plus unie par le sang que par le coeur...
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