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sur 260 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La première fois que Simon vit Eva, elle le traita de "connard". C'était en 1979, il avait 19 ans, et elle 14. Depuis, ils se sont croisés et recroisés, jusqu'à ne plus se séparer à compter de 2013.
C'est cette rencontre, et cet amour monstre, que Simon Liberati relate ici. Mais ce qui fait la particularité de cet ouvrage tient au personnage (réel) d'Eva Ionesco, dont la jeunesse défie l'entendement : sujet des photographies pédopornographiques réalisées par sa mère (sous couvert d'art, évidemment ; c'était "une autre époque"), elle est confiée à la DDASS dont elle s'échappe pour s'éclater au Palace dès ses 13 ans. S'ensuivra une vie cabossée, mais qui n'est pas vraiment l'objet de ce livre.
Liberati raconte d'abord un amour évident et éternel. Pour ce faire, il n'hésite pas à les présenter, Eva et lui, sous des angles peu avantageux, en exposant ce qui (à mon sens) relève de l'ordre privé ; je suis restée un peu perplexe devant la nécessité d'un tel exhibitionnisme. Mais paradoxalement, cette mise à nu ne met pas le lecteur en position de voyeur, car la puissance de l'amour qui transcende ce témoignage confère au texte une certaine pudeur (l'essentiel est tu). L'auteur raconte aussi les années Palace (Paris, 1978-1983), et c'est ce qui m'a le plus intéressée : la description, de l'intérieur, de cette faune nocturne, branchée, blasée, fauchée -et finalement peu attirante.
Par contre, le style m'a rebutée ; je n'ai pas apprécié les longue phrases compliquées, ni les multiples références culturelles qui soulignaient mes lacunes -j'y ai perçu une forme de prétention très "jeunes gens modernes" ; pas mon monde.
Mais je ne regrette pas le voyage. Et je ne regrette pas non plus de ne pas avoir connu ces fameuses nuits parisiennes, au réveil douloureux.
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Je ressors plutôt perplexe de ce roman porté au nues lors de sa sortie il y a quelques années. Une chose est toutefois certaine : les qualités d'écriture de Simon Liberati sont frappantes et remarquables. Et en cela je ne regrette pas du tout le temps passé à le lire.
Mais, il y a un "mais", je n'ai pas du tout réussi à rentrer véritablement dans ce livre, ni à m'intéresser à ce qu'il raconte et qui est pourtant tout à fait terrible. Je m'interroge donc sur les raisons de cette distance par rapport à ce qui est raconté. Il est tout à fait possible que cela soit de mon fait. Mais est-ce lié à une forme de narcissisme de l'auteur ? A sa volonté, même sur un sujet difficile comme celui-ci, de faire de la littérature, et de le montrer ?
Un mystère que j'ai pas réussi à percer !
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Fascinant, dérangeant, énervant. La fascination d'un écrivain pour une très jeune fille qu'il a connu et qui deviendra sa femme 30 ans plus tard. Dérangeant parce que la mère d'Eva a profité du corps de son enfant pour en faire des photos érotiques et lui, Simon Liberati ne profite-t-il pas d'Eva pour en faire un roman ? Mais comment un écrivain peut-il résister à autant de matières à portée de main ? Enervant parce qu'une bonne moitié m'a happée avec un style fluide, puis qui part dans différents méandres en s'éparpillant. Dans tous les cas, une belle histoire d'amour et d'admiration pour sa muse. Biographie de sa femme EvaIonesco, actrice et réalisatrice du film My Little Princess avec Isabelle Huppert que j'ai regardé à la suite du livre. le tout ne laisse pas indifférent.
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Dans ce récit Simon Libérati dresse un portrait de sa compagne EvaIonesco. Elle est la fille de la photographe Irina Ionesco, la "My Little Princess" du film qu'elle a elle-même réalisé. Simon et Eva se sont rencontré une première fois en 1979 : elle, adolescente, en plein conflit avec son jeune passé et ses démons, lui jeune homme de dix huit ans aimant les fêtes et les excès. Il s'était inspirée d'elle pour l'écriture d'un de ses premiers romans, puis naturellement, l'avait oubliée. Depuis, ils se sont croisés à plusieurs reprises jusqu'à cette soirée chez des amis communs après laquelle ils ne se sont plus jamais quittés. Deux âmes soeurs qui se retrouvent ; il est célibataire, un peu aigri, écrivain qui se croit sur le retour, cultivant la solitude qui- il le croit- lui permettra de retrouver l'inspiration, n'attendant plus grand chose de la vie ; elle est toujours en proie aux démons de son passé, n'en finit plus de soigner les blessures de son enfance. Leur amour est la bouée qui leur permet de se sauver mutuellement.

L'auteur fait alterner des moments de leur vie présente et leurs souvenirs. Eva n'est pas très loquace sur sa vie d'avant, alors Simon tente de le reconstituer à l'aide des photos et des lettres qu'elle lui a confiées. Par petites touches, avec beaucoup de délicatesse l'auteur revient sur le passé d'Eva, sur son enfance brisée. Il évoque aussi leurs instants de bonheur partagé, leurs querelles, ses propres angoisses et travers, la personnalité de sa compagne, ses défauts, son narcissisme, ses accès de colère et ses petites manies. Il l'aime pour tout ce qu'elle est et il l'exprime avec beaucoup de sensibilité et parfois de poésie. Ce livre est une belle preuve d'amour.
Lien : http://lecturesdebrigt.canal..
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Entre le roman d'amour et de dévotion, Eva, délicate jeune fille arrachée très tôt à l'enfance s'incarne ici sous l'oeil admiratif de son époux, en femme libre et sexuée.
Une oeuvre vibrante de l'hommage rendu à sa déesse, chaussée de Louboutin et à la présence envoûtante qui fascine autant qu'elle attriste. Une figure d'ange déchu sur fond de scandale pédopornographique et de procès attentés contre sa mère qu'elle n'aura de cesse de rejeter.
Si la figure d'Eva reste fascinante dans l'approche qu'en fait l'auteur, également époux, on pourra regretter une oeuvre souvent bavarde, inutilement longue et dont les paragraphes sont souvent prétexte pour l'auteur à parler de lui.
Une oeuvre plutôt dérangeante sur l'intime – comme une nouvelle façon d'exposer Eva – entre idolâtrie et dénonciation. Une figure souvent mise en avant mais pas toujours à bon escient qui aurait gagné à davantage de simplicité.
Lien : https://leblogdeyuko.wordpre..
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Eva, c'est un roman sans en être réellement un. Disons que l'auteur a écrit un livre sur sa femme. Bon, faut dire que sa femme n'est pas n'importe qui puisqu'il s'agit d'EvaIonesco, que je connaissais essentiellement pour avoir entendu parler de son film My little princess (2011) . Il est vrai que j'avais rapidement lu quelque chose par rapport à sa relation avec sa mère, une photographe qui n'a pas hésité à faire poser sa fille nue lorsqu'elle était une enfant - My little princess traite de sa relation plus que tumultueuse avec sa mère.

Ce livre est une ode, une sorte d'hommage sans en être un non plus. Avec du recul, je n'arrive toujours pas à me positionner avec ce livre. J'ai beaucoup aimé certains aspects et d'autres beaucoup moins. Il y a des moments où je me sentais clairement mal à l'aise - je pense par exemple aux moments où Liberati fait allusion à la pédophilie de manière presque indécente je trouve. On peut vouloir écrire un livre subversif si l'on veut, mais là, j'ai trouvé que c'était dans l'excès, une espèce de déballage de clinquant, mais du clinquant cheap.

Sans remettre en cause le talent de l'auteur - certains passages sont merveilleusement bien écrits - j'ai eu le sentiment qu'il tournait un peu en rond. Il nous raconte des évènements sans qu'ils aient une véritable importance, j'entends par là que certains passages de leur relation sont clairement inutiles pour le lecteur ! Sans s'inventer une vie, il s'agit là de savoir raconter quelque chose qui serve, il ne s'agit pas seulement d'écrire sinon tout le monde publierait ses journaux intimes !

Finalement, j'ai été déçu, en grande partie parce que certains passages m'ont ennuyé. le style de l'auteur qui est agréable ne se dévore pas non plus, en tout cas, personnellement, ce n'est pas le genre de livre que je lis d'une traite.
Et puis surtout, se pose la question : qu'apprend-on d'important sur EvaIonesco que l'on ne trouve pas par ses propres moyens ?

Mon avis est en intégralité sur le blog :
Lien : http://allaroundthecorner.bl..
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Ce livre est avant tout l'incroyable déclaration d'amour de Simon Liberati à EvaIonesco. Une déclaration d'amour fou, sans complaisance aucune. C'est aussi l'histoire d'Eva, enfant manipulée par sa mère qui fera d'elle le modèle favori de ses photos pornographiques.
Ce que j'ai aimé dans ce texte, c'est avant tout le style de l'auteur, qui m'avait déjà séduite dans Jayne Mansfield 1967. Une langue précieuse, proche de celle des poètes du 19e siècle, Nerval en tête. C'est aussi le personnage d'Eva, excentrique et flamboyant.
J'ai moins aimé le côté décousu de ce texte, où l'on passe sans forcément de transition de l'histoire de l'auteur à celle d'Eva, de celle d'Eva à celle des personnages d'un précédent roman de l'auteur.
Au final, une lecture plaisante et intéressante qui vient compléter le film d'Eva Ionesco My Little Princess.
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Je ne sais trop quoi penser de ce bouquin.... Si le style est là, il ne l'emporte pas sur le reste. le reste c'est quoi ? L'histoire d'amour entre l'auteur et EvaIonesco, fille abusée par sa mère en l'exposant dans son intimité au vrai sens du terme à une époque où c'était "tendance". Je n'en dirais pas plus, tant on en a déjà dit, et tant ça m'horrifie en tant que mère. Passons, mais les deux protagonistes existent, se sont trouvés, perdus et retrouvés, un peu plus tard, un peu plus apaisés, peut être pas encore totalement sortis de leurs démons, mais ça les regarde.
Ce qui m'a dérangée, mais la littérature est aussi là pour ça, c'est ce côté mi voyeur, mi nostalgique qu'il appelle chez le lecteur (moi y comprise). j'ai revisité, un peu mal à l'aise quand même les années 80 que j'ai bien connues puisque c'est ma génération en me disant : "la vache quand même, tu l'as échappé belle". J'y ai vu de la complaisance, de la nostalgie, oui, du regret aussi, et vu comme c'était glauque, ça m'a laissée interrogative. Nous sommes de la même génération, certes, mais pas du même univers, j'ai du mal avec le sex drogue, alcool mais pas avec le rock and roll
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On a beaucoup entendu parler de ce livre à sa sortie et depuis je le vois régulièrement chez Emmaus et au passage des livres...j'hesitais Intriguée tout de même mais avec un a priori négatif. Enfin voici ... ce n'est pas un livre nombriliste et autosuffisant où l'ego boursouflé de l'auteur suinte à chaque page d'une écriture prétentieuse. Non il nous parle de lui, de son univers, d'Eva Ionesco et de son monde... des noms connus, des lieux mythiques traversent cette épopée tragique et terrible à peine crédible. Mais bon.... je ne me sens pas concernée, simplement consternée par tout cela... l'écriture existe, parfois trop travaillée. Déjà Jana Mansfield 1967 m'avait laissée à la porte...et bien à nouveau, je suis ressortie.
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Liberati possède une écriture fine, parfois précieuse, avec des mots choisis, un plaisir à lire tant les mots sont justes et parfois rares. Là s'arrête le compliment. Sortant de la lecture d'Innocence d'Eva Ionesco, je me suis ennuyé ferme dans ce récit tant l'auteur semble en dehors de l'action ; c'est froid. Après l'avoir fini, j'ai attaqué le second livre d'Eva : Les Enfants de la nuit, dans lequel la plume d'Eva s'affirme.
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