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2,74

sur 260 notes
Comme chaque année, la rentrée littéraire me laisse perplexe! A côté de belles découvertes, il est des choix d'édition qui me sont incompréhensibles.

Ce livre est mis en avant dans tous les papiers presse et présenté comme une petite pépite à ne pas rater. C'est à n'y rien comprendre...
Je l'ai reçu en avant-première par un partenariat d'éditeur, c'est dire que j'étais très flattée de cette confiance et motivée pour cette lecture avec l'esprit ouvert. Je connaissais un peu le sujet, et j'avais vu le film concernant cette mère photographe d'une Lolita des années 70.

J'ai essayé, je me suis accrochée, j'ai fait preuve de persévérance... Jusqu'à cette bouffée d'énervement qui m'a fait refermer ma liseuse d'un "clac" rageur!

Illisible, inintéressant, pontifiant, égocentrique ! Pour moi, rien à sauver. Ce n'est pas de la littérature et je ne sais pas d'ailleurs ce que c'est...
Un livre de cercles parisiens qui écrivent pour eux même, et qui voudraient nous faire croire que si nous n'aimons pas, c'est vraiment que notre neurone de lecteur est à l'arrêt ( à se demander si certains critiques lisent les livres...)

Bref! Vous aurez compris que je ne n'ai pas du tout aimé. Ca n'engage que moi. À vous de voir...

(C'était mon petit énervement du mois! :-)) et que j'ai eu la surprise de voir confirmé, après écriture de ce post, par l'émission du Coups de coeur des Libraires)
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Un chroniqueur spécialisé dans la presse people et les horoscopes bidons, copain comme cochon avec Louboutin et Beigbeider, grand ordonnateur des nuits parisiennes poudrées et arrosées, ex-pilier des Bains-Douches et qui raconte ses amours torrides avec Eva Ionesco, une ancienne Lolita sulfureuse des années 70, aujourd’hui quinquagénaire un peu enrobée, qui défraya la chronique avec les photos pornographiques prises d’elle par sa propre mère, Irina Ionesco, et en tira un film récent - plutôt réussi d’ailleurs : vous, je ne sais pas, mais moi, ça me ferait plutôt fuir…

Un romancier qui se lance sans vergogne, après un an de mariage avec la nouvelle Shirley Temple de la photo kitch et pédophilique, dans une hagiographie amoureuse – parce que c’était elle, parce que c’était moi- en affirmant haut et fort faire de la littérature, surtout après la parution des beaux éloges conjugaux, à la fois fervents et pudiques d’un Jean-Jacques Schuhl –INGRID CAVEN - ou d’un Jérôme Garcin –THEATRE INTIME - : vous, je ne sais pas, mais moi cela me donne a priori envie de rigoler…

Pourtant, sur la foi d’une critique emballée, j’ai lu d’une traite le livre de Simon Libérati et j’avoue être tombée sous le charme…

Pas grand’ chose à se mettre sous la dent côté mère abusive et potins nauséabonds : amateurs de romans à scandales, passez votre chemin !
Quelques parisianismes récidivants et une tendance de l’auteur à ne pas se prendre pour un quartier de mandarine, mais là non plus rien de vraiment exaspérant, c’est une petite faiblesse attendrissante qu’on lui pardonne tant le livre est, à lui seul, une sorte d’OVNI…

Objet Violemment Néo Irréaliste.

Je me suis pincée pour y croire : Libérati et Ionesco me sont apparus comme la réincarnation de Nadja et Breton, ou je ne m’y connais pas : rêves, prémisses, prénoms, rencontres, lieux, tiers médiateurs, prophéties, coïncidences et géographie parisienne aux allures de Labyrinthe borgésien - tout destinait magiquement les deux amants à s’appartenir pour la vie …même si la rencontre a mis 35 ans à s’opérer. Cet ascendant surréaliste, cet abandon délibéré à la tyrannie du hasard et de l’irrationnel, l’auteur les reconnaît plus d’une fois : « Je retrouvais sans m’y être attendu l’atmosphère de mon enfance, influencée par le surréalisme et cette force particulière qu’ont certains hommes de dégager les croyances anciennes de la décadence universitaire pour leur rendre leur valeur de pari. »

Mais les liens avec l’Amour Fou ne s’arrêtent pas à Breton : Libérati est un malade de Nerval, au point d’avoir quitté, six ans avant sa rencontre avec Eva, son Paris des Bains-Douches pour le poétique Valois, terre de SYLVIE - une autre histoire d’amour récurrent, fatal et féerique : « Ainsi puis-je refaire à intervalles réguliers le voyage nocturne aux fêtes d’archers de Loisy et à la maison de Mortefontaine dont la treille brille pour moi d’un fanal éternel. » et l’auteur précise :« Avant même que l’événement capital, rencontre ou accident, se produise, le décor doit être planté. »

Je n’étais pas au bout de mes surprises ! D’abord l’enchantement du style :une longue phrase, quasi proustienne, qui vous envoûte et vous entraîne dans ses méandres, une érudition raffinée – les romantiques « noirs », Nerval en tête mais aussi Barbey, Gautier, Villiers – il y a du Véra dans cette Eva- et insolemment éclectique – j’ai retrouvé avec délice quelques considérations sur les pages de garde des anciennes éditions Tintin où l’auteur, enfant, cherchait « dans la galerie des personnages qui s’y trouvent accrochés sur fond bleu » des têtes qu’il ne connaissait pas et qui lui indiquaient « des albums inconnus, peut-être introuvables, un monde de découvertes »- ou encore une analyse subtile et ironique du charme un peu pervers de la Comtesse de Ségur dans la vieille Bibliothèque Rose - Sophie et ses malheurs, en héroïne néo-sadienne…après Justine ou les malheurs de la vertu !!

Avec raffinement, finesse, subtilité, donc, Simon Libérati nous conte l’histoire un peu magique, éternelle et romantique d’une Rencontre fondamentale, transcendante, entre un noceur narcissique et une femme-enfant un peu schizo –les trois voix d’Eva ravissent la diva- non pas celle, à mon sens, d’une rédemption – la cocaïne et la bibine restent leurs meilleures copines- mais celle, très faustienne, d’un Pacte –Enfer ou Ciel, qu’importe !- et d’un Pacte éminemment amoureux et littéraire : lui l’aide à faire un deuxième film à partir des souvenirs de son enfance brisée, elle lui donne sa personne pour qu’il la transmue en personnage romanesque.. Un honnête marché, somme toute, avec le Désir et la Folie comme garants…

Il y a même du Méphisto chez Libérati : je te rendrai ta jeunesse –un lifting en l’occurrence- et ta silhouette – un coach et un régime- , et tu me laisseras te tromper avec mon autre maîtresse, la littérature…. que je tromperai à son tour en ne lui parlant que de toi !

Oui, vraiment, une heureuse surprise : j’ai balayé tous mes a priori et je me suis gentiment enivrée, en suivant les conseils d’un dandy merveilleux, grand frère tutélaire de Simon Libérati :

« Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. »

Et Baudelaire ajoutait :

« Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous! »

Rajoutons à cet étourdissant cocktail : de hasard, de magie, de mystère, de désir …

EVA est l’élixir qu’il vous faut !
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Je regrette d'avoir acheté cet ouvrage..
D'une nature indulgente, je ménage mes critiques et cherche toujours les bons côtés d'une oeuvre, cette fois non!
Cet auteur qui affirme page 37: " je n'ai jamais voulu séduire que l'élite", n'a pas la plume modeste.
Ce livre mi- confession mi-portrait même s'il apparaît comme un manifeste amoureux reconstitue par petites touches, entre passé et présent, l'Eva d'aujourd'hui et celle d'hier.
Cette manie de truffer l'ouvrage de références culturelles, citer Nerval et Sylvie, la maison Balzac, en surplomb de l'hôtel de Lamballe où Nerval fut interné, las!!
Bref, je ne veux pas m'étendre.......je n'aime pas l'écriture de cet auteur.
Une prose nombriliste, ennuyeuse, égocentrique......
Une oeuvre pourtant célébrée par toute la presse.
Je vais fâcher les inconditionnels , tant pis, j'assume !
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Liberati ne m'avait pas vraiment convaincu avec son « Jayne Mansfield, 1967 », et c'est pas avec celui-ci que mon avis va changer. On imagine très bien le pourquoi d'un tel livre,la rencontre entre l'auteur et EvaIonesco, deux personnes torturées, en rébellion, qui apaisaient leurs angoisses dans les nuits parisiennes, avec pour Eva une enfance traumatisante pour ne pas dire plus, qui en aurait détruite plus d'un(e). Mais voilà, l'écriture de Liberati m'ennuie, je ne met pas en doute sa sincérité mais ou cela devrait me toucher, me mettre en empathie, et bien tout cela me laisse de marbre. Il y a des auteurs comme çà, sûrement que nombreux lecteurs y trouveront un intérêt, ce n'est pas mon cas. Toujours frustrant.

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« Eva » de Simon Liberati est une histoire passionnelle qui avait toutes les chances de ne jamais voir le jour. Dans un milieu où tout le monde boit avec tout le monde, tout le monde baise avec tout le monde et tout le monde se drogue avec tout le monde, un milieu où les gens se croisent et se décroisent, où l'éphémérité des relations a la spontanéité des flashs des appareils photographiques, ce monde de la nuit est la matrice qui engendrera l'attraction fascinée de Simon est d'Eva. Elle a treize ans, il en a dix-neuf. Première rencontre. Ils s'aperçoivent et leurs trajectoires stellaires les éloignent aussitôt. Deux comètes.
Des années plus tard, ils se retrouveront et vivront la passion qui les unira pour longtemps. Chacun sera la bouée de sauvetage de l'autre, alors ils se raccrocheront l'un à l'autre, chacun pansant les blessures existentielles de l'autre.
« Eva » est une histoire extraordinaire racontée avec tout l'onirisme, toute la poésie que le talent de Simon Liberati a su extraire de cet univers impitoyable qu'est le monde des nuits parisiennes, un univers qui broient les âmes trop faibles ou trop addictes à ce qui brille, un système qui avale les personnalités appâtées par la promesse d'un paradis artificiel qu'offre la chimie opioïde ou qui détruit les coeurs au prétexte de coupables déviances.
Le roman de Simon Liberati est le récit d'une résurrection, du retour d'Orphée et d'Eurydice des enfers sans que cette fois il ne se retourne.
Editions Stock, 278 pages.
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La première fois que Simon vit Eva, elle le traita de "connard". C'était en 1979, il avait 19 ans, et elle 14. Depuis, ils se sont croisés et recroisés, jusqu'à ne plus se séparer à compter de 2013.
C'est cette rencontre, et cet amour monstre, que Simon Liberati relate ici. Mais ce qui fait la particularité de cet ouvrage tient au personnage (réel) d'Eva Ionesco, dont la jeunesse défie l'entendement : sujet des photographies pédopornographiques réalisées par sa mère (sous couvert d'art, évidemment ; c'était "une autre époque"), elle est confiée à la DDASS dont elle s'échappe pour s'éclater au Palace dès ses 13 ans. S'ensuivra une vie cabossée, mais qui n'est pas vraiment l'objet de ce livre.
Liberati raconte d'abord un amour évident et éternel. Pour ce faire, il n'hésite pas à les présenter, Eva et lui, sous des angles peu avantageux, en exposant ce qui (à mon sens) relève de l'ordre privé ; je suis restée un peu perplexe devant la nécessité d'un tel exhibitionnisme. Mais paradoxalement, cette mise à nu ne met pas le lecteur en position de voyeur, car la puissance de l'amour qui transcende ce témoignage confère au texte une certaine pudeur (l'essentiel est tu). L'auteur raconte aussi les années Palace (Paris, 1978-1983), et c'est ce qui m'a le plus intéressée : la description, de l'intérieur, de cette faune nocturne, branchée, blasée, fauchée -et finalement peu attirante.
Par contre, le style m'a rebutée ; je n'ai pas apprécié les longue phrases compliquées, ni les multiples références culturelles qui soulignaient mes lacunes -j'y ai perçu une forme de prétention très "jeunes gens modernes" ; pas mon monde.
Mais je ne regrette pas le voyage. Et je ne regrette pas non plus de ne pas avoir connu ces fameuses nuits parisiennes, au réveil douloureux.
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Je ressors plutôt perplexe de ce roman porté au nues lors de sa sortie il y a quelques années. Une chose est toutefois certaine : les qualités d'écriture de Simon Liberati sont frappantes et remarquables. Et en cela je ne regrette pas du tout le temps passé à le lire.
Mais, il y a un "mais", je n'ai pas du tout réussi à rentrer véritablement dans ce livre, ni à m'intéresser à ce qu'il raconte et qui est pourtant tout à fait terrible. Je m'interroge donc sur les raisons de cette distance par rapport à ce qui est raconté. Il est tout à fait possible que cela soit de mon fait. Mais est-ce lié à une forme de narcissisme de l'auteur ? A sa volonté, même sur un sujet difficile comme celui-ci, de faire de la littérature, et de le montrer ?
Un mystère que j'ai pas réussi à percer !
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Photographiée par sa mère dès quatre ans, à moitié dénudée, dans des poses érotiques, voire pornographiques, Eva va grandir dans ce monde d'adultes qui lui volent son enfance.
Un univers sulfureux : Drogue, alcool, première expérience sexuelle à 12 ans, clubbeuse à 15 ans. De la souffrance, de la solitude, des névroses.
Simon Liberati nous livre un portrait d'Eva enfant mais aussi celui de la femme dont il est tombé amoureux.
Un livre qui parcourt le passé et le présent, un peu voyeur, parfois dérangeant, qui ne m'a pas vraiment séduite. Je suis sans doute un peu dure mais je ne mets que deux étoiles.
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Fascinant, dérangeant, énervant. La fascination d'un écrivain pour une très jeune fille qu'il a connu et qui deviendra sa femme 30 ans plus tard. Dérangeant parce que la mère d'Eva a profité du corps de son enfant pour en faire des photos érotiques et lui, Simon Liberati ne profite-t-il pas d'Eva pour en faire un roman ? Mais comment un écrivain peut-il résister à autant de matières à portée de main ? Enervant parce qu'une bonne moitié m'a happée avec un style fluide, puis qui part dans différents méandres en s'éparpillant. Dans tous les cas, une belle histoire d'amour et d'admiration pour sa muse. Biographie de sa femme EvaIonesco, actrice et réalisatrice du film My Little Princess avec Isabelle Huppert que j'ai regardé à la suite du livre. le tout ne laisse pas indifférent.
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Eva est un livre singulier, le portrait amoureux de l'ex-fillette-objet photographiée dans les années 70 par sa mère, Irina Ionesco, dans des mises en scène érotiques ou pornographiques. Simon Liberati s'attache avec beaucoup de délicatesse à décrire leur première rencontre (il était alors âgé de 19 ans, elle de 13) et tout le parcours de la jeune icône qu'elle était alors, personnage imaginé, magnifié par sa mère photographe, jusque dans la démesure. Parcours d'une jeune fille défaite de son enfance, entrée en résistance et en révolte contre sa mère et contre toute forme d'autorité, comme un Narcisse cherchant son reflet dans des eaux sans fond.

Simon Liberati donne à voir mais aussi à comprendre, avec beaucoup d'acuité et de sensibilité, celle qui deviendra des années plus tard son épouse, mais il dénonce aussi ce que furent les excès d'un certain milieu parisien, celui des nuits des années 70 en pleine libération sexuelle, celui du microcosme fêtard du Palace, des Bains douches, celui enfin d'une certaine élite artistique et intellectuelle de gauche qui avançait vers un idéalisme cynique et sans scrupules (on ne parlait pas encore de pédophilie) .

Sous l'écriture de Liberati, le personnage et la personnalité d'Eva Ionesco oscille sans cesse entre fiction et réalité, apparaît dans toute sa lumière mais aussi dans sa complexité, dans un temps que l'on dirait éphémère, dépassé. Quelque chose insiste cependant dans l'écriture qui rend ce livre attachant. C'est un hommage rendu à l'enfant-victime mais aussi une déclaration d'amour à la femme résiliente d'aujourd'hui.
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