Les chimères étaient là. Elles y étaient comme leurs ancêtres y étaient déjà, des siècles, sans doute des millénaires auparavant. Le décor était aride. Le soleil dardait au cours des jours d'ailleurs très courts du planétoïde. La végétation était maigre et le gibier peu abondant, si l'hydrographie, en revanche, demeurait curieusement bénéfique. Les chimères vivaient sur ce massif désolé. Elles s'y plaisaient, leur race s'y était toujours complu, negligeant les vallees fertiles, tout ce monde restreint et cahotique étant hérissé de pics aigus, de monts déchiquetés, si bien qu'il y avait peu ou pas de plaines proprement dites, mais des creux verdoyants littéralement enchâssés entre ces massifs innombrables à la découpure de cauchemar, contrastant avec l'aimable aspect des vallons où la vie avait réussi à s'implanter grâce à l'atmosphère qui cernait ce petit monde.
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