Le Livre de Neige

« Nieves n'a pas envie de ressembler à ces femmes soumises qu'on lui donne en modèle. Dans ce contexte, elle éprouve un désir de liberté, et comprend que cette liberté passe par le savoir et les livres. »

Nieves a 9 ans lorsqu'elle quitte son Espagne natale pour rejoindre ses parents, déracinés et exilés en France pour fuir la dictature franquiste. Elle, dont le prénom signifie si joliment Neige en espagnol, se retrouve affublée du nom de « Conchita », par ses petites voisines.
Une arrivée et une intégration violente, mais pas aussi intense que son désir de s'émanciper, sa soif d'apprendre, son amour pour les livres et la nature, sans oublier sa passion pour les mathématiques qui fera d'elle une grande scientifique.
Une grande scientifique et une mère aussi qui transmettra à son fils sa passion des livres et de la nature. Une relation fusionnelle, qui connaitra des tourments et des tempêtes, pour enfin s'apaiser.

Je n'en dirai pas plus, et laisse ce fils, conteur de talent, vous emporter avec lui dans ce voyage au côté de Neige, en vous souhaitant d'être conquis dès la première ligne, comme je le fus, par cette touchante déclaration d'amour d'un fils à sa mère, mais pas seulement.

Ce livre, c'est également une belle déclaration d'amour aux livres, à la liberté qu'ils apportent, mais aussi une plongée dans la douleur de l'exil, qui résonne encore plus en ces temps tourmentés. le tout servi par une plume ciselée et tendre, le tout saupoudré d'humour et de légèreté, tels des flocons de Neige qui virevolteraient au dessus de la tête du lecteur.

Si Einstein, le Sexe et moi respirait la légèreté et la bonne humeur, le livre de Neige marque la solennité et la douleur. Olivier Liron ne « rigole » plus. Il écrit une déclaration d'amour en costard cravate avec le ton grave et sérieux de celui qui va prononcer le discours de sa vie. Et c'est à sa mère, Nieve, qu'il le dédie. C'est beau, tristement beau car le regard qu'il pose sur la première femme de sa vie est tendre, bienveillant, amoureux, chaleureux, lumineux. Son regard est celui d'un enfant, d'un fils, d'un homme qui aime profondément sa mère. Ce livre est un bijou, comme son précédent roman. Un bijou différent certes mais un bijou éblouissant. Et je retrouve, dans ce joyau, la tendresse que j'avais éprouvé pour l'auteur. Je retrouve cette pureté qui m'avait éblouie. Je retrouve Olivier Liron, cet auteur que je ne connais pas personnellement mais qui m'émeut incroyablement. Que dire cher Olivier Liron.. Merci pour ce livre que j'ai adoré. Merci de nous raconter un peu ces immigré(e)s espagnol(e)s inconnu(e)s et oublié(e)s. Merci car j'ai baigné, le temps d'une lecteur, dans une chaleur réconfortante et je ne voulais qu'une chose : repartir en Espagne pour respirer ce pays qui m'attire incroyablement. Merci!

Voici ma première lecture d'Olivier Liron et c'est un voyage au coeur de la vie de sa mère : Maria Nieves, surnommée Nieves, « neige » en espagnol. La première destination c'est l'Espagne, avec la petite Carmen, qui plus tard épousera Paco, et donnera naissance à Nieves. Très vite l'Histoire avec un grand H les rattrape, c'est l'avènement de Franco, sa vision misogyne et rétrograde des femmes et sa dictature très violente. Pour échapper à tout cela, Carmen et Paco partent en France. La petite pense que c'est temporaire, mais rapidement elle devra quitter le cocon familial et son pays pour cette nouvelle destination. Direction les quartiers pauvres de St Denis où s'entassent d'autres immigrés au coeur de cette « petite Espagne ».

En plus du mauvais temps, Neige, doit s'habituer à la pauvreté, à l'exil et au racisme. Petite fille brillante, elle ne parle pourtant pas un mot de Français. Néanmoins, à force de résilience et de travail, elle réussit à vaincre tous les obstacles dressés sur sa route. C'est sa curiosité sans fin et sa passion pour les livres et la science qui la portent. Un amour pour la littérature qu'elle va transmettre à son fils Olivier.

C'est un livre touchant, qui relate bien la réalité des immigrés du sud arrivés en France, fuyant des pays sous dictature, faisant le travail que ne souhaitaient pas faire les Français et malgré tout toujours déconsidérés. Une thématique que j'ai beaucoup lu et vu ces derniers temps, il va me falloir une petite pause, mais je vous ferais une sélection si vous le souhaitez. C'est un beau portrait de femme qui se bat pour s'émanciper de toutes les manières possibles. C'est aussi un très bel hommage aux pouvoirs des livres. Olivier écrit très bien, j'ai noté pas mal de citations et le livre se lit facilement.

Pour le bémol je dirais, que la seconde partie est un peu frustrante. L'auteur passe rapidement sur certains événements tels que le harcèlement scolaire ou la dépression. Je peux comprendre que cela provient du choix d'écrire à hauteur d'enfant ou encore parce qu'on ne sait jamais tout de ses parents, mais cela nous fait passer d'un point de vue presque omniscient à réellement partiel.

Au global, j'ai vraiment beaucoup aimé ma lecture et cela m'a donné envie d'en lire d'autres de l'auteur. J'ai déjà recommandé à plusieurs personnes cette lecture, c'est donc à votre tour : lisez-le.

LE LIVRE DE NEIGE de Olivier Liron

Feuilletant les albums photo de sa famille, le narrateur trouve la petite Nieves, en 1957 alors âgée de trois ans, vivant à Madrid avec ses parents Carmen et Paco, dans une grande pauvreté. Bientôt son père décide de partir travailler en France alors que le régime franquiste bride tous leurs espoirs d'une vie meilleure.
A l'âge de neuf ans, elle va partir rejoindre son père de l'autre coté des Pyrénées. Là l'attendent d'autres problèmes : une autre pauvreté, celles des bidonvilles de la région parisienne et les affres de tous les immigrés, qui doivent s'adapter à un nouveau mode de vie et se faire accepter par la population.
Son père est ouvrier, sa mère femme de ménage dans les beaux quartiers parisiens. Nieves se montre très déterminée et prête à braver tous les obstacles, qui sont nombreux, à commencer par la barrière de la langue. Elle montre de grandes aptitudes scolaires, la menant jusqu'au CAPES de mathématiques et fait tout son possible pour vivre dans la dignité et faire vivre ses rêves...

Ce roman biographique narre l'histoire de la mère de l'auteur, une héroïne de l'exil, discrète et déterminée, à travers des anecdotes truculentes faisant voyager le lecteur de Madrid à La Rochette en passant par St Denis et le faisant vibrer au rythme des émotions de Nieves.
Le style et la présentation du livre fait de très courts chapitres et parsemé de photos de l'héroïne, rend la lecture vivante et addictive.
Un très beau texte intimiste, sensible, d'une grande richesse humaine et historique.
La description simple et pudique d'une vie ordinaire au destin extraordinaire est jubilatoire.
Un roman qui, comme les précédents, est à lire sans hésiter.

Ce livre est un hommage émouvant de l'auteur à sa mère, il retrace le parcours de celle-ci qui a fui le franquisme avec sa famille et a dû s'adapter à sa nouvelle vie en France alors qu'à l'arrivée on ne lui a pas fait de cadeaux.
Olivier Liron évoque par fragments la vie de sa mère, mais l'ordre reste globalement chronologique, même s'il y a quelques incursions dans le présent, ce qui fait qu'on s'y retrouve facilement.
Ce roman est très riche, il permet en effet d'aborder plusieurs grands thèmes toujours actuels comme l'immigration, l'écologie, l'école, le savoir, le harcèlement et la condition de la femme.

Le choix littéraire faite par l'auteur pour nous narrer la vie de sa mère est magnifique. C'est l'occasion de nous rappeler la dure vie des exilés espagnols qui fuyaient un régime de dictature. Olivier LIRON a profité de sa merveilleuse plume pour rendre hommage à sa mère. Un régal pour nous lecteurs.

Dans ce très beau livre, Oliver Liron nous conte l'histoire de sa mère. Née en Espagne, Marie Nieves, « dite Nieves », ce qui signifie « Neige » en français, quitte son pays très jeune, avec ses parents qui fuient le franquisme. Pourtant, l'arrivée en France, tout comme les années qui vont suivre ne seront pas aisées à vivre. Entre pauvreté, difficultés d'intégration et manifestation du « racisme ordinaire », la petite fille va pourtant parvenir brillamment par le biais de ses études, à trouver sa place puis à forger son bonheur. Neige est intelligente, lumineuse et l'on ressent, au travers de l'écriture, tout l'amour et l'admiration que l'auteur porte à cette mère exceptionnelle que les épreuves et les fragilités contribueront à rendre plus humaine encore.
Olivier Liron trouve les mots qui touchent et l'on se surprend à penser que nous aussi, nous aimerions pouvoir croiser le chemin de Neige. Une très belle déclaration d'amour et de tendresse d'un fils à sa mère.

"J'ai voulu écrire ce livre comme un cadeau pour ma mère, Maria Nieves, dite Nieves, qui signifie neige en espagnol. Un livre pour elle, entre vérité et fiction. Un portrait romanesque par petites touches, comme des flocons. »
Voici un joyau qui décrit avec splendeur ce lien indéfectible entre une mère et son fils autour des splendeurs de ce monde.
Cette femme au prénom incertain, ce colibri qui fait sa part pour éteindre l'incendie transmet à son Michel-Ange le goût pour la littérature, les mots, la fiction.
« Je sais que c'est un rêve. Un rêve c'est une fiction qui dit la vérité. ».

Cette femme espagnole doit s'échapper de son pays, prendre sa place. Les manuels vont remplacer le guide de la bonne épouse. Elle va survivre.
« Dans ce cotexte pesant, elle éprouve un désir de liberté, et comprend que cette liberté passe par le savoir et les livres. Formule de son bonheur, la volupté d'apprendre, du soleil, et le chant des oiseaux »

Avec ses mots d'homme enfant, Olivier Liron raconte la chute de Neige, les flocons virevoltent à l'image de ces anecdotes truculentes, et parfois tombent sous la forme d'une tempête. On se retrouve ensuite devant ce paysage immaculé et cette atmosphère feutrée : on s'emmitoufle, on rentre dans l'intime. Et puis on assiste à sa fonte au printemps, possibilité d'une renaissance ?
« Il y a une chose que je peux dire avec certitude sur elle : ma mère à la beauté de la neige au soleil ».

Voici une plume qui magnifie les mots : la langue d'Olivier Liron est emprunte de poésie, il maîtrise, travaille chaque expression pour nous tirer un sourire, une larme.
Il est impossible de relever toutes ces expressions mais ce livre m'a totalement embarquée !
Merci Olivier !

« Dans le rapport empêché à la parole se joue l'enfermement insidieux de la honte »

« Que fait ta mère dans la vie ?
-elle est multi géniale. »

« La ZEP, c'est la cité où je travaille. Ca veut dire : « Zèbres Époustouflants et Prodigieux ! »

« Avec son idéalisme et sa poésie, Neige pourrait être un personnages de Luis Sepúlveda ».

« A la lettre E, j'ai découvert l'adjectif « extravagant ». J'aime beaucoup ce mot. Il y a même une citation pour l'illustrer …ma mère aussi est extravagante, elle est extra et vaguante à la fois. Elle a parfois une petite vague dans les yeux ; le Petit Robert dit : « un vague à l'âme. Je crois qu'il ses sont trompés, c'est une vague à l'âme. »

Lien : https://blogdelecturelepetit..

Le livre de Neige
La première fois que j'ai lu un livre d'Olivier, c'était après une croisade dans Paris désertée en août, avec Nicolas Houguet, pour trouver le livre. Cela a provoqué un sentiment d'urgence et j'ai dévoré le livre en une nuit. Son titre ? Danse d'atomes d'or. La poésie est présente de manière intrinsèque dans l'écriture d'Olivier, cachée dans chaque pli, depuis ses titres jusqu'au regard qu'il porte sur le monde

Le livre de Neige relate la jeunesse de sa maman, son départ de la Grande pour la Petite Espagne, son regard d'enfant sur la vie qui ne lui fait pas de cadeau. Puis, l'écriture d'Olivier nous mène vers l'héritage, l'empreinte de sa maman sur son enfance à lui
Le petit garçon et la petite fille réunis dans une même lignée, affrontant chacun ses peurs et ses désirs

Ce qui est frappant dans cette histoire, ce sont les silences, les choses tues, tout ce que l'on devine entre les lignes. L'écriture est feutrée, emplie de douceur, elle amortit certaines douleurs, comme un tapis de neige
L'amour de la littérature est un des plus beaux traits d'union entre ces deux êtres, la maman, la petite fille qu'elle demeure au fond d'elle et le futur écrivain

Chaque page tournée est un bruit aussi léger et doux que la caresse d'un flocon de neige, on les regarde en espérant que cela ne s'arrête jamais

#lelivredeneige #olivierliron #gallimard #dansedatomesdor #einsteinlesexeetmoi #bookstagram #bookaddict #bookaholic #instalivre #livrestagram
Lien : https://www.instagram.com/p/..

Olivier Liron est un auteur qui m'est cher pour sa gentillesse et sa sincérité, pour sa poésie et ses mots. Découvert grâce à instagram, j'ai lu son premier puis son deuxième roman. Je suis tombée sous le charme de sa plume. Ses romans restent tous les deux très présents dans mon esprit.

J'attendais avec impatience la sortie de son troisième roman. C'est très émue que j'ai tourné les premières pages. Je crois que j'avais peur peur d'être à nouveau chamboulée. Et cela n'a pas raté.

Le récit débute dans les années 30. C'est dans l'Espagne franquiste des années 50 que nait Maria Nieves, sa mère. La faim, les privations, la religions marquent son enfance, mais aussi la joie, les jeux dans la rue avec les cousins. Et puis vient le départ pour la France. L'immigration. le rejet, le racisme, l'humiliation sont son quotidien. Elle ne baisse pas les bras. L'école et les livres sont son salut.

Entre roman et biographie, entre fiction et faits historiques, c'est avec une grande douceur et pudeur qu'Olivier Liron rend hommage à sa maman.

Un très beau récit qui m'a tour à tour émue, fait rire, sourire, pleurer aussi de joie et de tristesse. Je referme la dernière page avec regret. Regret de quitter Olivier et Neige. Regret et bonheur. Les dernières pages sont une pure beauté.

Un roman marquant, un coup de coeur.