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Raphaël Decoster (Autre)
EAN : 9782930941325
44 pages
CotCotCot Editions (21/10/2021)
4.4/5   5 notes
Résumé :
Une découverte poétique des cailloux dénichés dans la rivière et de leurs particularités.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Certains sèment des cailloux pour retrouver leur chemin, d'autres égrainent des rimes dans leur course*, Françoise Lison-Leroy, elle, nous invite à faire rimer et ricocher ses cailloux. Raphaël Decoster, lui, s'amuse à leurs donner forme et à jouer avec leurs textures. Dès lors, en ouvrant ce carnet d'art, c'est à une aventure à la fois poétique, tactile**, visuelle et auditive que nous sommes conviés.
En effet, cet objet familier dans lequel on bute, pour beaucoup chaque jour, ou que l'on ramasse sur le sable, devient prétexte à poétiser et se transforme à la fois en « objeu » et en « objoie »***. Les cailloux deviennent musiciens, polissons ou encore mariniers. Ainsi, il s'agit à la fois de mettre l'objet en jeu, et donc de le faire « circuler », pensons à la rotondité du cailloux bien souvent, et de mettre, si j'ose dire, du jeu et du je, dans l'objet lui-même, puisque, de l'aveu même de l'autrice, nous savons qu'elle les collectionne. le tout nous procurant de la joie, et/ou des souvenirs, tout en nous invitant à nous interroger sur notre rapport à cet objet monde.
Un rapport sensible où l'autrice disloque le quatrain**** et embrasse les rimes comme pour mieux nous rappeler la singularité de tout objet qui jubile et communique avec son possesseur, s'inscrivant dès lors dans la veine du Parti pris des choses tout en s'en détachant par sa forme versifiée (heptasyllabes principalement), et où l'illustrateur qui, pour éprouver que la pierre est de pierre, fait de l'art en parvenant à donner une sensation de l'objet***** grâce à une technique singulière faite de traits au stylo bille tracés à la règle ou encore de gravures sur pierre.
Ainsi, sous la forme A4 d'un carnet d'art, les artistes nous offrent une oeuvre d'une très grande délicatesse, atypique, sensible et poétique, où ricochent mots et images à l'unisson, et où métrique et geste mécanique nous livrent les secrets de cet « objeu-objoie » que l'on fait rebondir sur l'eau ou qui emplit nos poches ou nos bocaux et conserve nos souvenirs ******
Chapeau les artistes !

* le Petit Poucet et « Ma bohème », Rimbaud.
** À noter, la 1ère de couverture où le caillou est en relief et les feuilles de papier calque insérées dans l'album qui ajoutent à la poésie de l'ouvrage.
***  mots valise, néologismes créés par Francis Ponge. Cf. « Le parti pris des choses ». On pourra également établir un parallèle avec les derniers mots du recueil avec la notion de jeu, donc objeu, puisque le lecteur est invité lui-même à
**** comme « ce grand niais d'alexandrin ». Cf Victor Hugo. L'autrice propose ici des quatrains sous une forme non conventionnelle : 1 vers isolé sur une page, 3 autres vers sur la page suivante. 1+3=4. Rimes embrassées.
***** pensons notamment au papier calque proposé dans le carnet qui ajoute à la poésie des mots et de l'objet lui-même en tant qu'« objoie ».
****** clin d'oeil au roman La variante chilienne de Pierre Raufast.

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Ce magnifique carnet, publié par les éditions Cotcotcot, qui font un travail vraiment original et soigné en littérature jeunesse, est donc une collaboration entre l'autrice Françoise Lison-Leroy et l'illustrateur Raphaël Decoster.

Les cailloux de la poétesse sont baladins, casse-cou ou polissons, musiciens, costauds ou mariniers.

Ces quatrains se déploient sur deux doubles pages, l'une avec le premier vers, l'autre avec les trois vers suivants et sont entrecoupés de doubles pages purement illustratives, sans compter les pages de calques au centre du livre, qui donnent de la légèreté à ces cailloux poétiques. La typographie est sobre, des capitales d'ancienne machine à écrire. Les cailloux sont dessinés au bic bleu ou rose, jeux de lignes, de rayures, de courbes graphiques qui jouent avec le blanc de la page.

Les mots épousent les dessins et vice-versa.

Un album à laisser ouvert sur une table, dans la bibliothèque, à lire et à relire pour y trouver une pétillance, un apaisement, une patience, une connexion à l'enfance.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
J’ai des cailloux mariniers
Que l’écume pousse en force
Vers la vague qui s’efforce
De les sculpter en secret
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J’ai des cailloux polissons
De vrais zèbres d’aventure
Leurs ombres et leurs rayures
Inventent des partitions
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J’ai des cailloux baladins
Dénichés dans la rivière
Ils jouent avec la lumière
Quand je les tiens dans la main
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