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EAN : 9782380354096
224 pages
Massot Édition (04/01/2024)
4.45/5   80 notes
Résumé :
Daphné veut mourir mais est incapable de mettre elle-même fin à ses jours. Elle fait la rencontre de Martin, apprenti tueur en série qui ne tue que des gens dont c'est la volonté. Très vite les deux parviennent à un accord. Le hic ? Le jour J, Martin se trompe de cible et c'est une autre femme qui décède à la place de Daphné. Bouleversée, celle-ci n'est plus très sûre de vouloir se suicider. Mais un contrat est un contrat. Et si dans dix jours elle n'est pas morte, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (48) Voir plus Ajouter une critique
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Après quinze vaines minutes d'attente sur le quai du métro, je tressaille en entendant cette douce voix qui me signale dans les haut-parleurs que le trafic est interrompu suite à un accident grave de voyageur et m'enjoint de prendre une correspondance ou mes pieds pour rentrer chez moi.
Accident de parcours donc sur mon trajet comme avec cette lecture.
Pourtant j'avais tout bien planifié, pour une journée qui me promettait 2h30 dans le métro et de l'attente, ce roman, qui raconte une tentative de suicide ratée sous ce moyen de transport me paraissait tout indiqué.
Dès les premières lignes (pas celles du métro cette fois), je regrette mon choix, mais c'est trop tard, je suis déjà assise dans la rame, il n'est plus possible de faire machine arrière…
Le style trash et assez vulgaire me rebute d'entrée. Je finis par m'y faire, mais je n'ai pas ressenti d'attachement pour les personnages. le livre étant écrit par une autrice de one-man show, j'espérais au moins que ce livre me ferait rire, mais non, j'ai à peine esquissé quelques sourires…
Il y a des scènes volontairement choquantes que j'ai trouvées gratuites (comme si l'autrice s'était dit ah ouais, c'est bien dégueu ça, je vais le mettre. Et puis, qu'est-ce que je pourrai bien rajouter pour pousser le curseur encore un peu plus loin ?), …
J'ai regretté cette volonté de provoquer à tout crin, je n'ai pas compris le but, ce n'est pas au service de l'histoire. L'effet a été de m'agacer et de me donner envie de partir en courant pour sauter à pieds joints dans le dernier métro. Résultat, je me suis hâtée d'oublier ces scènes, avec une efficacité redoutable puisque j'ai déjà tout oublié après 15 jours.
C'est dommage, le scénario était original, il y avait une bonne idée de départ avec des personnages hauts en couleur : Daphné qui se cherche un tueur pour la suicider après plusieurs tentatives ratées (d'autant que le tueur à gages s'avère débutant et gaffeur hors-norme -dans un genre Gaston puissance 1000), une ancienne psychiatre reconvertie en psychothérapeute après ses ennuis avec la justice, et des flics, un peu … particuliers.
Des sujets intéressants sont abordés (homosexualité, l'influence du porno trash sur la sexualité des jeunes, féminisme, dark web, violences intra-familiales) mais la forme qui ne m'a pas convaincue est venue gâcher les messages. Les ingrédients étaient là mais la mayonnaise n'a pas pris en ce qui me concerne (dommage j'adore la mayonnaise).
Le genre est assez inclassable et la fin toute rose assez déroutante : rose pour un coeur mi-guimauve, mi-entrailles à l'air tout sanguinolent !
Il est tard, le métro me ramène chez moi, timing parfait, j'en suis aux dernières pages, ouf !.
Bonne nouvelle ! j'en ai fini moi aussi de cette histoire et de ce billet et ce n'est pas Daphné qui viendra me contredire puisque Bonne nouvelle est le nom de la station qu'elle a choisi pour mettre fin à ses jours !
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Pour certains le nom de Florence Mendez ne sera pas inconnu, pour moi c'est une très belle découverte par le prisme de ce premier roman « Accident de personne ».

Née en 1987, elle a fait ses débuts comme humoriste dans un one-woman-show « Délicate », elle y aborde ses difficultés en tant qu'autiste et son combat pour sa santé mentale, elle est également chroniqueuse sur France Inter.

C'est un roman qui sort des sentiers battus, presque inclassable, un peu de thriller, un peu de romance et surtout une grosse dose d'humour ce qui nous donne un cocktail détonnant, très frais qui contraste avec un sujet noir : le suicide. D'une lecture facile de par ses paragraphes courts, l'autrice y donne la parole alternativement à tous les personnages. Il faut, toutefois, éloigner les oreilles trop chastes car le langage est un peu trash voire parfois cru.

Daphné vient de se faire virer de son travail, sa vie de couple ne fonctionne pas. Elle n'envisage pas de futur et songe à mettre fin à ses jours, mais se sent trop lâche au moment du geste fatal. Elle essaye de trouver une solution sur la toile, suite aux conseils d'un informaticien elle s'aventure sur le dark web et tombe sur un forum de cinglés : « sur lequel des tueurs de tous bords s'échangent les récits glaçants de leurs exploits. Moi j'ai eu accès qu'à la section « contrats » où les utilisateurs extérieurs peuvent laisser « des demandes ». J'ai été surprise du succès rencontré. Il y a bien sûr des gens qui cherchent à se débarrasser d'autres gens, mais aussi beaucoup de personnes désespérées qui, comme moi, cherchent quelqu'un pour les exécuter. Des gens très malades en grande souffrance à qui l'euthanasie a été refusé à l'étranger ; ou d'autres qui ont également perdu le goût de vivre, mais qui tout de même pensent à leurs proches et pour des questions d'assurance-vie ne peuvent pas mourir suicidés ». Elle poste, donc, une annonce : « Femme, 25 ans, suicidaire ratée. Cherche professeur pour cours particulier ». Elle reçoit un tas de réponses saugrenues, mais celle de Martin attire son attention : « Ton annonce m'a bien fait marrer. Si tu veux, on peut en discuter ». Après un mois de dialogues, ils tombent d'accord, Martin sera « son tueur » et devra pousser Daphné sous une rame de métro.

Sans vouloir dévoiler complétement l'intrigue, je peux vous dire que ce plan rencontrera des difficultés. Et on verra intervenir une psychiatre déclassée en psychothérapeute, des policiers frustres et pourris. On sourit, on rit et on se pose des questions, bien sûr, sur la santé mentale, mais bien d'autres thèmes sont abordés, l'homosexualité, le machisme, le féminisme, l'empreinte laissée par l'éducation des parents. On se laisse embarqué par cette histoire au scénario solide et on retiendra surtout le sage avertissement en début de roman : « Mourez le mieux et le plus tard possible. Parce que la vie malgré les sales tours qu'elle nous joue parfois, est incroyablement belle ».

Merci à l'agence Merci Madame et à Massot Editions pour cette agréable lecture.
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Accident de Personne, c'est le genre de roman qu'on lit en une ou deux fois! ça se dévore! Peut-être pas parce que c'est l'histoire la plus originale du coin, ou parce que c'est la plus belle plume (ceci dit, l'une comme l'autre me convenaient très bien!), mais certainement parce que c'est fait pour "nous" parler.

On connait tous quelqu'un comme un ou plusieurs personnage(s) de cette affaire. Peut-être même que ce quelqu'un, c'est nous. Je n'ai jamais lu quelque chose d'aussi parlant pour ma génération, quelque chose de si ancré dans ma réalité.

Faire une remarque comme celle-ci doit sembler très égocentrique, mais ça n'est pas mon but. Ce que j'essaye de dire par là, c'est que la lecture va toucher. Il y a un avertissement au départ, sur la question du suicide -donc les personnes concernées par cette question sont prévenues. Néanmoins, l'intrigue ne tourne pas autour de ce sujet, et bien d'autres maux ou douleurs de la vie sont présentés (la violence sous toutes ses formes).

Sur une note plus personnelle, qu'il n'est pas forcément pertinent à lire et dévoile une partie de l'intrigue:

J'aimerais offrir Accident de Personne à des ami(e)s, mais j'ai peur que la lecture soit un peu difficile -sans parler des gens concernés par les violences et cruautés du livre (VSS, suicide, drogue, etc), il n'y pas vraiment de filtre. On embarque pour une aventure sinistre et intense, où toutes les émotions seront sollicités. Incroyable. Merci à l'autrice, Florence Mendez.
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Florence Mendez est une humoriste, chroniqueuse, féministe et maintenant écrivaine. Vous allez me dire, qu'est ce que je fou avec un livre de “littérature générale” dans les mains alors que ce n'est pas du tout mon style de lecture ? En fait, ce n'est pas mon style, oui et non ! le livre en lui-même au premier abord n'est pas mon genre, encore que… le thriller psychologique n'est pas bien loin par moment, mais quand j'ai vu les sujets évoqués et surtout ce quatrième de couverture très intrigant, je ne pouvais pas passer à côté.
Et clairement, pour un premier livre, c'est un carton plein !

Le style est percutant, très dynamique. Des phrases courtes, une lecture rapide, un langage très cru, très “parlé”, des changements de personnages à chaque chapitre. J'ai adoré le fait que ce soit une écriture à la première personne avec souvent les personnages qui s'adressent directement au lecteur. On est interpellé par les personnages, ça rend l'immersion vraiment totale dans l'histoire.
Ajoutez à ça une mise en page très bien faite, c'est aéré et fluide à lire, et vous avez un livre qui se lit d'une traite tout simplement.

L'histoire est très originale, c'est quelque chose que je n'avais jamais retrouvé ailleurs et ne cherchez pas, comme d'habitude, il n'y aura aucun spoil.
Les sujets abordés sont très durs, le suicide principalement, mais aussi la santé mentale entre autres. Pas de violence dans ce livre, pas vraiment en tout cas pour moi, mais la violence se trouve dans certains mots. Certains passages sont très durs, mais sont merveilleusement bien ponctués par des touches d'humour bien piquant (piquant…piquante… Vous l'avez ? Non ? Tant pis, bande d'incultes 😄 ).
C'est une des forces de ce livre, cet humour, parfaitement adapté, à chaque fois bien placé. C'est dangereux de mêler l'humour dans un livre avec des sujets durs comme ceux-là, mais pour le coup, c'est une réussite.

Une bonne histoire ne serait rien sans de bons personnages. Contrat rempli de ce côté-là également.
Ils sont introduits au fur et à mesure du livre, on ne se mange pas 15 personnages à retenir en 10 pages. C'est progressif et ils arrivent au fur et à mesure que l'histoire avance, c'est très bien pensé.
Il y a des personnages attachants et très touchants comme Daphné, d'autres plus terre-à-terre comme Mona, d'autres détestables comme Gérald (Bizarre qu'un personnage antipathique au possible se prénomme Gérald…. Coïncidence bien évidemment ! Vous ne l'avez pas non plus ? Je ne peux plus rien pour vous 😉 ), ou encore intriguant comme @kill-ou-face. Bref, il y en a pour tous les goûts et Florence Mendez joue avec une agilité déconcertante avec les différents traits de caractère pour les intégrer à merveille dans son histoire.

Et là où c'est très fort, c'est que cette diversité de personnages, tous avec leurs propres vices, est présentés d'une telle façon qu'on pourrait très bien s'identifier à certains d'entre eux ou encore imaginer que son facteur ou son collègue de bureau se cache derrière un des personnages de ce livre.

Vous l'aurez compris, j'ai été conquis par son spectacle “Délicate” et je l'ai été tout autant par son livre. Si vous cherchez un livre qui sort des sentiers battus, avec des sujets durs, une bonne histoire et une bonne touche d'humour alors foncez, vous ne serez pas déçus.
Lien : https://thrilleraddict.com/2..
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Daphné est virée de son job, sent son couple au bord du gouffre et, de toute façon, elle ne sent pas à sa place depuis toujours. Rien ne va plus et donc elle décide de se suicider et fait appel à un professionnel pour y parvenir. Sauf que ce dernier se trompe de cible et tue une parfaite inconnue. Bouleversée, Daphnée ne sait plus si elle souhaite réellement mourir. Sauf qu'un contrat est un contrat.

J'ai choisi ce roman simplement à sa quatrième de couverture et j'ai pu le lire dans le cadre d'une masse critique Babelio. Dès les premières pages, je suis happée par le style percutant, ciselé avec des phrases courtes. Puis, je découvre qu'il s'agit d'un roman choral. Chaque chapitre nous décrit les actions, les pensées des protagonistes de cette histoire. La construction de ce roman est particulière et j'avoue que j'ai aimé lire cette histoire originale. C'est un roman qui traite du suicide, de la solitude, de l'amour (assez cru par moment), de la violence psychologique que physique mais c'est aussi un roman d'espoir car même si vous avez l'impression d'être seul.e ce n'est pas le cas.

Je conclurai avec les mots de l'autrice issus de son avertissement : « Mourez le mieux et le plus tard possible. Parce que la vie, malgré les sales tours qu'elle nous joue parfois, est incroyablement belle. C'est ce que raconte ce livre. Prenez soin de vous ».
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critiques presse (2)
LaLibreBelgique
02 février 2024
Un récit noir, mais infusé d'amour et d'espoir, sur une jeune femme suicidaire.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LaLibreBelgique
31 janvier 2024
L'humoriste et chroniqueuse belge happe le lecteur dans la tragi-comédie romantique de Daphné, une jeune femme suicidaire. Roman noir et féministe, Accident de personne est aussi une magnifique déclaration d'amour à la vie.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Comme ils en tuent, des femmes, ceux qui disent à leurs fils qu’ils ne peuvent pas pleurer.
(p.94)
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-J'ai fait trop de mal, je ne pourrai jamais espérer me racheter.
- Vous pourrez toujours essayer. Ce qui fait les gens bien, ce ne sont pas leur parcours sans faute, c'est leur capacité à reconnaître leurs torts, en assumer les conséquences et, si c'est possible, les réparer. Et bien sûr travailler sur soi-même pour que plus jamais cela ne puisse arriver. Avec parfois des réussites, et parfois des ratés. Le chemin est long vers qui vous êtes vraiment, mais c'est le seul qui, tout à la fin, vous permettra de n'avoir aucun regret. La bonne nouvelle et que vous avez officiellement mis un pied dessus. Vous connaissez la suite, maintenant il n'y a...
- Plus moyen de reculer.
Page 171
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P122
«On ne peut pas sauver les gens, on peut seulement les aimer. » C'est Anaïs Nin qui l'a écrit. Quelle conne, elle aussi. Mais si y a une chose vraie entre toutes, c'est que, si c'est pas toi le problème, c'est pas toi la solution. Je lui écrirai ça dans une lettre, et je deman- derai à Martin de la lui donner.
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- Vous partez du principe qu'aller mieux est linéaire. Vous vous trompez. Daphné a demandé de l'aide. C'est une route qui comporte son lot d'ornières, de descentes et de montées, mais une fois que l'on est dessus, on ne fait pas marche arrière. Peu importe l'étape par laquelle vous passez. Une fois sur le chemin de la guérison de l'âme, vous ne pouvez qu'avancer.
Page 169
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Dans la bibliothèque, il y a aussi de la philosophie. Je le dis sans fard : je n’y ai jamais rien compris. C’est l’algèbre du poète. Les images sont belles, mais le message délivré exige des capacités d’abstraction bien supérieures aux miennes. Seul Sartre a su vraiment parler ma langue, « l’enfer, c’est les autres », ça je l’avais bien appris.
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