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3,91

sur 716 notes
Racontée sous forme de documentaire, cette histoire de science-fiction m a particulièrement interpellée. J ai toujours été intéressée par la guerre de 39-45 mais j ignorais les expériences menées sur les Chinois par les japonais ...
Des scientifiques ont créé une machine à remonter le temps . Mais cette machine permet de remonter le temps qu une seule fois au même moment du passé. Un scientifique va décider de raconter l histoire peu connu de l unité expérimentale...
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Publié chez le Bélial, et basé sur une invention de l'ordre, effectivement, de la science fiction - possibilité de revisiter des scènes du passé -, ce titre est plus de l'ordre de la réflexion sur l'histoire et la mémoire que de la SF.
C'est surtout un témoignage abominable sur des camps d'expérimentation sur des êtres humains, mis en place par les japonais durant la guerre qui les opposa à la Chine. Âmes sensibles, s'abstenir !
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Se présentant comme un « roman-documentaire », L'homme qui mit fin à l'histoire est un ouvrage court et pourtant si ambitieux dans sa démarche.

Par documentaire il ne faut évidemment pas comprendre non-fiction mais bien un roman qui va se présenter comme une sorte de script d'un documentaire qui se déroulerait sous les yeux du lecteur. Usant de didascalies comme au théâtre, Ken Liu nous présente des personnages face caméra. Que ce soit des scientifiques, des historiens, des citoyens interrogés lors de micro-trottoir, leur prise de parole sont semblables à celles dont nous pourrions être témoins en regardant un reportage télévisé. L'homme qui mit fin à l'histoire c'est donc un peu du found footage mais en littérature. Alléchant non ?

La forme et le fond semblent pris dans un lien inextricable qui donne toute sa profondeur et son réalisme à ce roman d'anticipation. Ce n'est pas pour rien que Ken Liu a choisi pour son histoire de partir sur un format quasi journalistique, c'est parce que son roman d'anticipation a également pour ambition de viser un réalisme tel que les questions soulevées s'appliquent également à notre monde. Ken Liu nous invite à nous interroger sur notre présent, notre histoire, l'historiographie, le négationnisme, la mémoire, les relations diplomatiques, le roman national, etc. Bref, vous l'aurez compris, L'homme qui mit fin à l'histoire est également une mine de réflexions que l'ont peut apposer à notre réalité : l'histoire n'est-elle pas toujours la création d'une subjectivité, d'un point de vue sur les évènements ? Comment approcher la vérité dans ces cas là et est-ce seulement possible de la trouver un jour même avec un niveau élevé de technologies ? Et encore, on est très schématiques et ces deux pauvres questions ne rendent pas honneur au texte de Ken Liu.

L'homme qui mit fin à l'histoire est une oeuvre d'anticipation puissante qui mets la SF et la topoï du voyage dans le temps au service de questionnements éthiques complexes. Un savant mélange de science-fiction et de réflexions sur l'histoire. Un petit bijou, en somme !
Lien : https://albertebly.wordpress..
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Un mois de février très gris en lecture…

Ce livre, conseillé par mon libraire a été une déception…
Nous parlions de voyage dans le temps dans les romans et il m'a tout de suite parler de ce roman.

L'histoire décrite sur la quatrième de couverture m'a séduite :
"Deux scientifiques mettent au point un procédé révolutionnaire permettant de retourner dans le passé. Une seule et unique fois par période visitée, pour une seule et unique personne, et sans aucune possibilité pour l'observateur d'interférer avec l'objet de son observation."

Le côté "science-fiction" s'arrête là.

Les candidats au voyage dans le temps visitent l'Unité 731 : créée entre 1932 et 1933 par mandat impérial, c'était une unité militaire de recherche bactériologique de l'Armée impériale japonaise. Officiellement, cette unité se consacrait « à la prévention des épidémies et la purification de l'eau », mais, en réalité, elle effectuait des expérimentations sur des cobayes humains comme des vivisections sans anesthésie ou des recherches sur diverses maladies comme la peste, le typhus et le choléra en vue de les utiliser comme armes bactériologiques. Les expérimentations bactériologiques pratiquées au Mandchoukouo, notamment par largage aérien, ont fait entre 300 000 et 480 000 victimes.

Le livre est un prétexte pour décrire les horreurs et dénoncer un crime contre l'humanité.

Ces faits furent une découverte pour moi : c'est atroce, visuel.

Le roman est rédigé comme un documentaire : chaque visiteur raconte son expérience lors d'interviews.

Ce livre ne m'a pas particulièrement emportée, touchée (bien sûr c'est horrible), mais le style narratif m'a profondément ennuyée.

Résilience, crimes, mutilations, génocide, passé, falsification de l'histoire, travail des Etats et des historiens, déni sont les thèmes abordés.

Mais par le style journalistique, ce livre ne fait pas honneur aux hommes et et aux femmes assassinés.

Surtout qu'après la guerre, les membres de l'Unité 731 ont négocié avec le général Douglas MacArthur et les autorités américaines un pacte les soustrayant aux poursuites intentées par le Tribunal de Tokyo. En échange, les États-Unis ont reçu du directeur l'ensemble des résultats des tests menés à l'unité 731, résultats qu'il avait conservés dans sa fuite ; il a ainsi bénéficié d'une totale impunité.

Dans l'atroce, le sordide l'humain est le plus vil des animaux.
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Un format intéressant pour ce court roman de SF écrit à la façon d'un documentaire. C'est une lecture prenante et percutante qui fait par moments froid dans le dos car elle aborde un événement terrible et peu connu de notre Histoire. Une lecture importante qui amène à réfléchir sur les questions de vérité, du statut victimes et de crimes de guerre.
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La science-fiction nous a toujours offert de multiples solutions très imaginatives les unes que les autres pour voyager dans le temps. Dans ce court roman, on découvre une nouvelle façon, c'est toujours en utilisant une machine à remonter le temps bien sûr sauf que ce procédé révolutionnaire n'offre la chance de visiter le passé qu'une seule fois et pour une seule personne sans que cette dernière peut interférer dans les évènements visités. Les deux chercheurs qui ont mis au point ce procédé, qui sont mari et femme, vont explorer une période historique qui les touche particulièrement. La relation sino japonaise lors de la seconde guerre et tout particulièrement ce qu'il se passait dans l'unité 731, dans laquelle les Japonais ont utilisé des prisonniers chinois pour leur faire subir toutes sortes d'expériences. C'est justement ce fait qui rend ce roman bouleversant et assez émouvant en plus le fait qu'il soit court, alors toutes les émotions sont condensées en si peu de pages. Franchement, un magnifique roman à lire à tout prix
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Je comprends le projet et je reconnais une grande originalité mais j'ai quand même eu du mal avec ce style très novateur. L'histoire est intéressante et de nombreuses idées sont communiqués. Ça pousse à réfléchir à de grandes questions philosophiques indispensables. Intéressant donc mais il faut passer le cap du style.
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Ici, nous plongeons en plein documentaire morcelée d'interviews, de reportages et de micro-trottoirs autour d'un même sujet : le voyage dans le temps. Cette manière originale de traiter le voyage temporel est une des grandes forces de ce court récit. On navigue entre les témoignages de scientifiques, de politiques, de soldats et de civils. Les pour et les contre se renvoient la balle et on peut comprendre les bienfaits comme les dangers de ce fameux voyage temporel.

L'Homme qui mit fin à l'histoire tente alors de replacer les faits historiques et de questionner sur le devoir de mémoire. Mais aussi, il nous interroge sur ce que ce devoir de mémoire devrait être : entièrement factuel, reposant sur des preuves irréfutables, ou laissant une part à l'émotion, à l'humain.

C'est une manière très intéressante de traiter du voyage temporel qui montre que les tensions géopolitiques du passé peuvent avoir des conséquences sur les nations concernées dans le présent.
Lien : https://entournantlespages.w..
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Il manque une information au titre du livre sur la couverture, la mention que l'on trouve dans les premières pages où le titre est repris " : un documentaire". Ce détail est fondamental puisqu'il permet d'entrer dans l'oeuvre et de comprendre le partitionnement des récits, tous introduits en précisant le nom de l'interlocuteur et son lien avec le sujet du documentaire (fictif filmé), à savoir des voyages dans le temps proposés à des familles de victimes de l'Unité 731 mandatée par l'Empire du Japon en Chine dans les années 1930 pour effectuer des expérimentations médicales sur cobayes humains en vue d'améliorer la prise en charge de certaines pathologies (qu'il a donc fallu inoculer aux cobayes...) et de tester des armes bactériologiques...

Pour ma part, j'ignorais complètement ce point de l'Histoire. Autant dire que l'auteur ne nous épargne pas les détails sordides mais c'est bien à la hauteur des atrocités commises. Et lire la note de l'auteur à la fin indiquant ses sources rend les choses encore plus réelles et fait vraiment froid dans le dos.

Ken Liu utilise la science fiction pour mettre en lumière cet évènement historique que les autorités japonaises mais également américaines préfèrent garder globalement sous le tapis et le procédé peut paraître artificiel et sans grand intérêt a priori. En effet, quel besoin d'imaginer un voyage dans le temps pour dénoncer cette barbarie ?
Mais le propos de Ken Liu est bien plus complexe qu'une oeuvre de mémoire, car avec l'hypothèse du voyage dans le temps - avec pour particularité de ne pas pouvoir interagir dans le passé et surtout que ce moment visité s'efface -, l'auteur ouvre une foule de questionnements sur L Histoire elle-même (le passé devenant matériel, qui en est propriétaire ? Est-il préférable d'envoyer des membres de familles concernées par l'événement ou plutôt des historiens aguerris ? Quel crédit donner à ces témoignages invérifiables ? Est-il raisonnable de détruire les preuves des évènements en effectuant ces voyages ? etc.)

Au fur et à mesure du récit, au fur et à mesure des intervenants présentés, l'auteur ajoute une pierre à son édifice de mémoire et à celui de questionnements sur L Histoire (sur le plan politique, scientifique, éthique, philosophique, judiciaire etc.). La problématique principale étant : dans quelle mesure ces voyages dans le temps servent ou desservent-ils le travail de mémoire individuel et collectif ? La variété des points de vue mis en avant permet de traiter la question dans toute sa complexité de manière progressive et accessible du fait d'interventions relativement courtes de chaque interlocuteur (j'avoue que celles très scientifiques sur le fonctionnement du voyage dans le temps m'ont donné un peu de fil à retordre, avec mon esprit littéraire presque pur jus... J'étais bien soulagée qu'elles soient courtes !).

Une oeuvre fort riche malgré son format court, d'une grande densité en émotions et en réflexion. Un coup de maître !
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Oh. P****n. La. Vache.
Voici ce que je me répète en boucle depuis la page 12 de la novella de Ken Liu.
Oh. La. Vache. Je ne m'y attendais pas à celle-là…
En à peine cent pages, le lecteur se trouve au centre d'un tourbillon moral, philosophique et éthique. Et se trouve confronté à LA question ultime : « est-ce parce que l'on a la possibilité de faire quelque chose, que l'on doit le faire ? »
Au centre du récit, une évènement historique peu connu en Occident (dont j'ai découvert l'existence à l'occasion de cette lecture) : les expériences médicales japonaises sur des Chinois (souvent vivants…) dans les années 1930, l'Unité 731. Une avancée scientifique majeure rend possible le voyage dans le temps pour « visiter » cette période historique, mais seulement une unique fois.
De là, le roman décline toutes les interrogations, réflexions, négationnismes des différents personnages : qui doit faire ce voyage ? Les descendants des victimes ou les historiens ? Quelle est la responsabilité des médecins ? Leur est-elle propre ou est-elle celle de leur pays ? Que répondre aux arguments selon lesquels les atrocités commises ont permis l'avancée des connaissances et des savoir-faire médicaux ? (Argument déjà entendu de la part des médecins nazis)…
Ken Liu démontre de façon remarquable tout ce que la littérature de science-fiction peut apporter en termes de prospection humaine et de questionnement éthique.
C'est proprement abyssal, angoissant et en même temps tout simplement nécessaire : l'Histoire humaine étant plus qu'à son tour emplie de massacres, génocides, cruautés et autres forfaitures.
Une bonne claque littéraire, tant sur le sujet (peu abordé) que sur la forme (documentaire avec extraits de vidéos et témoignages devant des commissions).
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