AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,81

sur 120 notes
5
12 avis
4
13 avis
3
8 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
1865 : l'arrivée des immigrants chinois dans l'Idaho comme un conte moderne de la Chine ancienne. Et la cuisine en mode royal d'épreuve de l'altérité.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/01/17/note-de-lecture-toutes-les-saveurs-ken-liu/

1865 : alors que la petite ville d'Idaho City vient d'être ravagée par un terrible incendie causé par des bandits du coin, une petite troupe d'immigrants chinois débarque, attirés par les perspectives des mines d'or que l'on pourrait trouver dans la région. Surmontant le racisme automatique, la méfiance xénophobe et les préjugés déjà bien enracinés, un père et sa fille, puis, quelque peu à contrecoeur, sa mère, découvrent ces êtres humains étrangers et leur culture, leur musique, leur cuisine, leur jeu du wei qi (que les Japonais appellent le go) et leurs contes et légendes – d'autant plus que l'un d'eux, Lao Guan – américanisé en Logan (pas de rapport a priori avec Wolverine) – présente plusieurs particularités qui le font bizarrement ressembler à Guan Yu, le mythique dieu chinois de la guerre. Alors même que la bande qui rançonne la région au gré de ses envies, de ses beuveries et de ses folies n'a peut-être pas dit son dernier mot, et le système d'exploitation capitaliste en cours d'implantation, encore moins…

Discrètement sous-titrée « Un conte de Guan Yu, le dieu chinois de la guerre, en Amérique », pour nous mettre en éveil au cas où, cette novella de 2012, traduite en 2021 par Pierre-Paul Durastanti dans la belle collection Une heure-lumière du Bélial', nous prouve une fois de plus le talent de conteur redoutable et toujours inventif dont semble disposer, comme en se jouant, Ken Liu. – dont on avait tant apprécié ici, notamment, le recueil « La ménagerie de papier » et la novella « L'homme qui mit fin à l'histoire ». Pratiquant ici son art à mi-chemin entre le western revisité avec ressort intérieur à découvrir (on songera sans doute de ce fait au magnifique « Faillir être flingué » de Céline Minard) et la possibilité du fantastique (le superbe « L'impératrice du sel et de la fortune » de Nghi Vo n'est pas toujours si loin), c'est pourtant aux récits historiques enjolivés, aux jeux de stratégie et, surtout, à la cuisine, qu'il donne la jolie mission de surmonter la méfiance et de célébrer la curiosité de l'altérité, en beauté éventuellement rugueuse. Pour s'affranchir de l'éternelle puissance péjorative du bruit et de l'odeur pour les mal-lunés permanents, ce sont les goûts spécifiques de certaines cuisines (comme l'évoquent si magiquement la Ryoko Sekiguchi de « L'astringent » et si stratégiquement le François Jullien de « Éloge de la fadeur », par exemple – et comme le récit de la découverte par Lily du mapo doufu – 麻婆豆腐 – ci-dessous en témoigne) qui affirmeront leur puissance résolue et inattendue.

Lien : https://charybde2.wordpress...
Commenter  J’apprécie          41
Ken Liu est un excellent novelliste et il le prouve encore avec ce texte de 2012. Comme d'habitude avec lui, c'est toujours très juste, nuancé et mesuré. Ici, il aborde de nombreux thèmes que l'on retrouve régulièrement dans son oeuvre : les mythes, la famille, le déracinement, les traditions, les origines...
Le thème, l'immigration chinoise durant la ruée vers l'or, n'est pas si souvent traité (à ma connaissance en tout cas) et cela donne une vraie originalité au texte. Malgré le racisme évoqué et les épreuves difficiles des immigrés, le ton reste léger voire même "feel good" grâce à la candeur de Lily, l'ouverture d'esprit de son père et la bonhomie de "Logan". Traiter ces horreurs avec tant d'optimisme, c'était une gageure que Ken Liu a relevé avec brio.
124 pages bien remplies et rondement menées. On y apprend même des trucs sur l'Idaho. Il faut lire Ken Liu quoiqu'il écrive de toutes façons.
Commenter  J’apprécie          10
Encore un conte merveilleux de Ken Liu qui mélange les légendes chinoises à celles du far-west. Pari réussi et très belle histoire sur l'arrivée des chinois et de leur intégration (ou pas) en Amérique. Ce n'est pas de la SF (objet de cette collection si on se réfère à sa présentation sur le site du Bélial) mais on se régale comme toujours avec cet auteur.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (237) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4885 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}