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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le récit étant très court, je vais essayer d'être brève aussi ^^

On est dans un mélange de plusieurs genres: historique, western, mythologie chinoise et cuisine. Ce n'était pas forcément une recette facile à réussir, mais l'auteur y parvient sans problème et nous offre une intrigue intéressante et fouillée, le tout en 125 pages et sans que ça paraisse un tour de force.

C'est fluide, c'est passionnant et on est accroché-e dès la première page, que ce soit par l'aspect historique ou par le récit mythologique. A la fin, Ken Liu ne manque pas de souligner la façon indigne dont les ressortissants d'origine asiatique ont été (sont) traités par les Etats-Unis.

Excellente lecture, je recommande très vivement!
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Guan Yu, dieu chinois de la guerre, arrive dans l'Amérique du 19e. Bon, peut-être n'est-ce qu'un immense immigrant chinois comme un autre venu trouver du travail sur les chemins de fer qui s'adonne à porter le nom divin.

Lui et ses compagnons tentent de s'installer et de lutter contre les injustices qui les poursuivent. Dans ce livre, il raconte son histoire à une fillette du village, à mesure qu'ils s'intègrent à la communauté.

C'est court et plutôt joli comme lecture. C'était mon premier Ken Liu et ça ne sera pas mon dernier.
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Les nouvelles de Ken Liu sont toujours une valeur sûre, et celle-ci ne déroge pas à la règle.
Ancrée à l'époque de la ruée vers l'or aux États-Unis, on suit la relation entre une petite fille blanche et un immigré chinois. L'auteur mêle conte et réalité avec brio, et l'histoire permet d'en apprendre plus sur la culture chinoise, ce que j'ai trouvé particulièrement intéressant.
J'ai aimé avoir le point de vue des "Blancs" et celui des immigrés chinois, leur curiosité envers "l'autre", les voir découvrir leurs différences, mais aussi les voir se rapprocher. J'ai trouvé que cette histoire porte un beau message de tolérance et d'ouverture sur l'autre. le côté SFFF n'est que très peu présent, mais ça ne lui porte en aucun cas préjudice.
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1865 : l'arrivée des immigrants chinois dans l'Idaho comme un conte moderne de la Chine ancienne. Et la cuisine en mode royal d'épreuve de l'altérité.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/01/17/note-de-lecture-toutes-les-saveurs-ken-liu/

1865 : alors que la petite ville d'Idaho City vient d'être ravagée par un terrible incendie causé par des bandits du coin, une petite troupe d'immigrants chinois débarque, attirés par les perspectives des mines d'or que l'on pourrait trouver dans la région. Surmontant le racisme automatique, la méfiance xénophobe et les préjugés déjà bien enracinés, un père et sa fille, puis, quelque peu à contrecoeur, sa mère, découvrent ces êtres humains étrangers et leur culture, leur musique, leur cuisine, leur jeu du wei qi (que les Japonais appellent le go) et leurs contes et légendes – d'autant plus que l'un d'eux, Lao Guan – américanisé en Logan (pas de rapport a priori avec Wolverine) – présente plusieurs particularités qui le font bizarrement ressembler à Guan Yu, le mythique dieu chinois de la guerre. Alors même que la bande qui rançonne la région au gré de ses envies, de ses beuveries et de ses folies n'a peut-être pas dit son dernier mot, et le système d'exploitation capitaliste en cours d'implantation, encore moins…

Discrètement sous-titrée « Un conte de Guan Yu, le dieu chinois de la guerre, en Amérique », pour nous mettre en éveil au cas où, cette novella de 2012, traduite en 2021 par Pierre-Paul Durastanti dans la belle collection Une heure-lumière du Bélial', nous prouve une fois de plus le talent de conteur redoutable et toujours inventif dont semble disposer, comme en se jouant, Ken Liu. – dont on avait tant apprécié ici, notamment, le recueil « La ménagerie de papier » et la novella « L'homme qui mit fin à l'histoire ». Pratiquant ici son art à mi-chemin entre le western revisité avec ressort intérieur à découvrir (on songera sans doute de ce fait au magnifique « Faillir être flingué » de Céline Minard) et la possibilité du fantastique (le superbe « L'impératrice du sel et de la fortune » de Nghi Vo n'est pas toujours si loin), c'est pourtant aux récits historiques enjolivés, aux jeux de stratégie et, surtout, à la cuisine, qu'il donne la jolie mission de surmonter la méfiance et de célébrer la curiosité de l'altérité, en beauté éventuellement rugueuse. Pour s'affranchir de l'éternelle puissance péjorative du bruit et de l'odeur pour les mal-lunés permanents, ce sont les goûts spécifiques de certaines cuisines (comme l'évoquent si magiquement la Ryoko Sekiguchi de « L'astringent » et si stratégiquement le François Jullien de « Éloge de la fadeur », par exemple – et comme le récit de la découverte par Lily du mapo doufu – 麻婆豆腐 – ci-dessous en témoigne) qui affirmeront leur puissance résolue et inattendue.

Lien : https://charybde2.wordpress...
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Quelle surprise inclassable : Voici un western…à la sauce pékinoise !

Parmi les nombreuses novellas de la collection « Une heure-lumière » des éditions du Bélial', j'ai choisi celle-ci tout particulièrement car j'apprécie les nouvelles de Ken Liu, auteur américain d'origine chinoise.
Et contrairement à ce que je croyais il ne s'agit pas du tout d'un récit de science-fiction, de fantasy ou un récit fantastique (SFFF) comme c'est le cas pour la plupart des tomes de cette collection, mais un livre étonnant mêlant western et légendes, entremêlant un moment de l'Histoire des Etats-Unis et la force des contes.
Un western à la sauce aigre-douce, touchant et poétique. Je ne cessais d'attendre le moment où l'auteur allait nous entrainer dans une autre dimension, de guetter le pas de côté faisant basculer l'histoire dans le fantastique, ce moment arrive parfois tardivement dans une novella, je pense notamment à « 24 vues du mont Fuji, par Hokusai » de Roger Zelazny où la facette SF ne se dévoile que vers la fin de livre. Mais pas du tout. Cela m'a perturbée je dois avouer. Puis j'ai compris que cette histoire est inspirée de l'Histoire des Etats-Unis et nous montre avec délicatesse comment des étrangers peuvent s'intégrer sur un territoire, comment ils peuvent devenir citoyens d'une nouvelle contrée…en en dégustant toutes les nouvelles saveurs tout en conservant précieusement leurs racines grâce aux chants et aux légendes de leurs origines.


L'épilogue nous explique que les Chinois représentaient un pourcentage conséquent de la population du Territoire d'Idaho à la fin du XIXe siècle. Ils formaient une communauté dynamique de mineurs, de cuisiniers, de blanchisseurs et de jardiniers qui s'intégrait aux populations blanches des villes minières. le livre souligne ses aspects et pose la question du travail parfois pris à la population locale. C'est intéressant et explique, entre autres, pourquoi un fort sentiment anti-chinois va se développer au point de proscrire les mariages mixtes et de promulguer des lois d'exclusion des Chinois.


Avec ce récit, nous sommes précisément dans l'Idaho, au XIXe siècle. Dès les premières pages, le registre du western est convoqué, depuis la structure de la petite ville, les façades des maisons, la présence de hors-la-loi que l'on expulse d'un saloon, les Smith & Wesson qui sifflent… En pleine effervescence, la ville accueille une forte minorité chinoise exploitée dans les mines d'or par des Blancs. Faisant fi des préjugés et du racisme, de certaines pratiques pour le moins surprenantes aussi (comme manger du chien sauvage), Lily Seaver, fille d'un notable de la ville, se lie d'amitié avec un Chinois prénommé Lao Guan et surnommé Logan. Ce dernier lui raconte alors des histoires sur Guan Yu, le dieu chinois de la guerre tout en lui faisant déguster des plats aux saveurs totalement inédites. Nous écoutons et savourons à ces côtés tout en découvrant comment, avec courage et une certaine philosophie, ses amis chinois sont arrivés en Amérique et comment ils ont appris à aimer ce nouveau lieu. C'est ainsi qu'alternent la légende racontée et le récit western, les deux se mariant étonnamment avec subtilité, s'imbriquant même.

Ce texte est savoureux tant par les histoires épiques racontées, par la confrontation de deux cultures, par la découverte du jeu du Wei Qi, « jeu d'encerclement » stratégique de conquête de territoires, très important dans la culture chinoise, que par les plats culinaires présentés dont on devine les odeurs et les gouts, mais aussi par la description de paysages bucoliques mettant à l'honneur la nature sauvage de l'Ouest américain.
Les plats qui ponctuent le récit m'ont souvent fait saliver en effet…Riz au tofu et au porc enrobés d'une sauce rouge mélangés à des cives et des tranches de margose, raviolis, une cuisine bruyante où « l'huile crachotait, grésillait, le tranchoir martelait la planche à découper, le tout formant un rythme syncopé. Et non content de résonner fort, elle sentait fort : la fumée issue de la porte ouverte du logis charriait une odeur piquante d'épices et de légumes qui traversait la rue, faisant gronder l'estomac de Lily ».
La cuisine élaborée et subtile chinoise met à l'honneur les cinq saveurs du monde, le sucré, le salé, l'aigre, l'amer et le piquant, que nous retrouvons dans la vie, toutes les joies et les peines venant de leurs mélanges. Une question d'équilibre à avoir en cuisine comme dans la vie.


Ce livre mérite-t-il donc de faire partie de cette collection dédiée à la SFFF ? Nous pouvons nous le demander. Si la part de l'imaginaire est ténue, elle constitue cependant un aspect fondamental du récit : les légendes, racontées dans le détail, sont les textes fondateurs, les mythes, d'un peuple permettant de lui procurer force, consolation et repères lorsqu'il quitte sa terre natale.
Par ailleurs, la confrontation des légendes chinoises et du western américain est la rencontre de deux cultures, de deux légendes, de deux imaginaires totalement différents mais se mêlant avec subtilité, confrontation qui s'inscrit complètement dans une lecture de l'imaginaire.
Enfin, il s'agit de Ken Liu, auteur de science-fiction, à qui les éditions ont laissé carte blanche lui permettant, par le biais de ce beau récit, de faire honneur à ses ancêtres qui ont émigré aux États-Unis. Il a voulu montrer combien un tel voyage, une telle décision est éprouvante, combien il est délicat de faire fi des préjugés et de garder confiance en soi, et combien s'intégrer peut s'avérer difficile. Combiner les saveurs du pays d'origine et celles du pays d'accueil s'avère être une recette délicate mais ô combien savoureuse. Ken Liu en est ici l'excellent cuisinier.

Citons Alexis de Tocqueville pour conclure :
« Échanger les plaisirs purs et tranquilles que la patrie présente au pauvre lui-même contre les stériles jouissances que donne le bien-être sous un ciel étranger ; fuit le foyer paternel et les champs où reposent ses aïeux ; abandonner les vivants et les morts pour courir après la fortune ; il n'y a rien qui à leurs yeux méritent plus de louanges ».
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L'histoire, la grande, n'est jamais bien loin avec Ken Liu, et ce joli conte ne fait pas exception. Nous voici cette fois au fin fond de l'Illinois, au moment de la ruée vers l'or et de l'arrivée massive d'immigrants chinois. le récit emprunte donc aux codes du bon vieux western et à ceux des légendes chinoises, avec en fil rouge l'équilibre des saveurs, nécessaire à la réussite d'un plat comme à celle d'un récit. Ken Liu tire son épingle du jeu et nous livre une cuisine intéressante mais probablement pas inoubliable. On notera que, hormis le nom de l'auteur et le fait qu'il s'agisse d'une novella, on peut se demander ce que ce texte vient faire dans la collection UHL. À la réflexion, c'est sans doute une bonne nouvelle ("pun intended", comme ils disent) : un éditeur qui ose proposer des textes de qualité relevant simplement de l'imaginaire, dans un format réputé difficile et avec une réalisation soignée (des illustrations d'Aurélien Police au choix du papier), que demander de plus ?

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C'est la troisième histoire que je lis de Ken Liu et à chaque fois je suis captivée. Je me doutais que le titre de celui-ci me donnerait envie de manger chinois mais heureusement d'autres éléments m'ont tenu en haleine : comment les chinois sont arrivés dans ce nouveau monde que les européens s'étaient arbitrairement attribués... Très intéressant. Merci à Ken Liu une fois de plus
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Encore un conte merveilleux de Ken Liu qui mélange les légendes chinoises à celles du far-west. Pari réussi et très belle histoire sur l'arrivée des chinois et de leur intégration (ou pas) en Amérique. Ce n'est pas de la SF (objet de cette collection si on se réfère à sa présentation sur le site du Bélial) mais on se régale comme toujours avec cet auteur.
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En conclusion, Ken Liu réussit une nouvelle fois à emporter son lecteur grâce à ses talents de novelliste hors pair. Son univers est bien développé entre Conte folklorique chinois (les exploits du Guerrier Guan Yu divinisé par la suite) et récit historique (l'arrivée des immigrés chinois aux Etats-Unis au XIXème siècle). Il réussit à capter l'attention de son lecteur (même si les férus de SFFF risquent peut-être d'être un peu frustrés par l'aspect minimaliste de l'Imaginaire) tout en dénonçant les conditions de vie de ces immigrés et le racisme auxquels ils ont dû faire face. Toutefois, il finit sur une note positive sur la tolérance, l'ouverture et l'acceptation de l'Autre qui nous fait le plus grand bien en ce moment. Bref, une novella à découvrir!

Pour une chronique plus complète, rendez-vous sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Ken Liu est un excellent novelliste et il le prouve encore avec ce texte de 2012. Comme d'habitude avec lui, c'est toujours très juste, nuancé et mesuré. Ici, il aborde de nombreux thèmes que l'on retrouve régulièrement dans son oeuvre : les mythes, la famille, le déracinement, les traditions, les origines...
Le thème, l'immigration chinoise durant la ruée vers l'or, n'est pas si souvent traité (à ma connaissance en tout cas) et cela donne une vraie originalité au texte. Malgré le racisme évoqué et les épreuves difficiles des immigrés, le ton reste léger voire même "feel good" grâce à la candeur de Lily, l'ouverture d'esprit de son père et la bonhomie de "Logan". Traiter ces horreurs avec tant d'optimisme, c'était une gageure que Ken Liu a relevé avec brio.
124 pages bien remplies et rondement menées. On y apprend même des trucs sur l'Idaho. Il faut lire Ken Liu quoiqu'il écrive de toutes façons.
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