AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,18

sur 65 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Présenté comme « thriller historique », ce roman présente les découvertes scientifiques du XVII siècle et les premières tentatives de transfusion sanguine. C'est passionnant, instructif car solidement documenté mais c'est sanglant et les lecteurs sensibles trouveront indigestes les descriptions d'autopsies et d'expériences préludant aux « recherches » des médecins nazis.

L'intrigue débute le jour de l'an 1678 à Londres, dans un siècle qui a vu le dernier Tudor, trois Stuart et Cromwell. C'est la restauration Stuart, Charles II (souvent évoqué lors de l'avénement de l'actuel Charles III), après avoir été défait par Cromwell à Worcester en 1651 et avoir fui en France, est roi d'Angleterre, Ecosse et Irlande depuis 1660. Il est, par sa mère, le petit fils de Henri IV, roi de France et de Navarre, et donc cousin germain de Louis XIV… c'est un souverain francophile.

C'est l'époque des guerres de religions en Europe et de rumeurs de complots papistes ou jésuites, une période où le pouvoir absolu commence à être contesté par les philosophes, un âge ou les savants peuvent encore connaitre de multiples arts et sciences et être des polymathes. L'époque dont Iain Pears a fait son miel dans « Le Cercle de la Croix »…

La capitale anglaise se remet de la grande peste de 1665 (100 000 morts environ ; 20% des londoniens), du grand incendie de septembre 1666 (13 000 maisons détruites) et du raid de la flotte néerlandaise de juin 1667. La ville est un chantier, un terrain de jeu pour les architectes dont Robert Hooke, membre de la Société Royale de Londres, mais de vastes espaces sont encore des ruines ou des champs d'orties.

Le décor est planté, il est glauque et la météo britannique hivernale étant ce qu'elle est les chapitres naviguent entre brouillards, fumées et pluies…. sortez couverts !

Le corps d'un enfant est découvert sur la rive enneigée de Fleet River ; il est vidé de son sang et sa peau est tatouée de dates.
Le juge Edmund Bury Godfrey confie l'enquête, et la conservation du cadavre, à Robert Hooke en lui révélant que d'autres cas identiques ont été découverts récemment. Robert Hooke, rompu aux pièges politiques et rendu avisé par l'âge délègue les investigations à son jeune et imprudent protégé Harry Hunt.
Le même jour, le secrétaire de la Royal Society, Henry Oldenburg, surnommé Grubendol, se tire une balle dans la tête. Sa veuve implore Robert Hooke de sauver la réputation familiale et lui confie les dossiers et correspondances du défunt.
Et Anthony Ashley, premier comte de Shaftesbury, sort de prison, déterminé à se venger du roi, convoque son secrétaire, John Locke et mobilise Titus Oates et Israel Tonge, deux radicaux anti papistes.

Autant dire que l'intrigue démarre au galop et suscite de multiples questions :
- la mort des enfants est elle liée à un complot jésuite menaçant le roi comme le croit le juge paranoïaque ?
- qui ou quoi a poussé Grubendol au suicide ?
- que révèlent ses archives en parties codées ?
- que trame le compte de Shaftesbury et son entourage ?
- quelles pistes va explorer Harry Hunt ?

L'enquête plonge le lecteur dans les arcanes de la Société Royale de Londres et dévoile les inventions très variées de Robert Boyle, Thomas Henshaw, John Locke, Isaac Newton, William Petty, etc. et les recherches médicales entreprises au XVII siècle en expliquant la théorie des humeurs qui prévalait avant la découverte des groupes sanguins et en révélant les tentatives de transfusions sanguines, de greffe du coeur et du foie.

Robert Lloyd excelle dans la présentation des idées politiques (William Walwyn par exemple) qui circulaient dans le royaume à l'aube du Siècle des Lumières et peint avec objectivité les liens tissés entre le secrétaire du duc d'York, futur Jacques II, et la cour de France et donne du roi Charles II le portrait d'un roi débonnaire, insouciant de sa sécurité, et consacrant beaucoup de temps à ses loisirs et multiples maitresses dont la sulfureuse Hortense Mancini, duchesse de Mazarin

L'ouvrage débute par un précieux who's who listant la quarantaine de personnages croisés au fil des 450 pages et se conclut par une note de l'auteur où sont confessées les libertés prises avec la réalité historique. Une bibliographie de dix pages achève le livre qui est un régal pour qui s'intéresse à l'histoire, aux mouvements des idées et aux progrès de la science. A noter que ce titre fut publié à compte d'auteur en 2013 avant d'être repéré et édité par Melville House en 2021 et qu'une suite des aventures de Harry Hunt « The poison machine » est parue en 2022.

Ce n'est pas un thriller du style 10-18 « Grands détectives » car l'enquête « policière » laisse plutôt place à un roman de cape et d'épée, style Alexandre Dumas, où le comte de Shaftesbury marche sur les traces de George Villiers, duc de Buckingham.

Je me suis délecté et cultivé en lisant ce roman mais ma critique n'est pas dithyrambique car la traduction m'a semblé bâclée (pourquoi écrire « peaux mortes » et non « pellicules » en évoquant des cheveux négligés) et peu fluide ce qui ralentit la lecture voire contraint à retourner en arrière. le décès de Fabrice Pointeau en est probablement la cause.

Merci à Babelio et aux éditions Sonatines pour leur confiance réitérée à l'occasion de cette masse critique.
Commenter  J’apprécie          799
Londres. 1678
C'est l'hiver. La ville est en pleine reconstruction. Les traces du grand incendie de 1666 sont encore bien présentes, mais partout on s'active à rebâtir toutes les infrastructures. Les Londoniens ont manqué de chance : après les flammes, des inondations sont venues causer d'importants ravages emportant les quais et les berges, détruisant les écluses. Heureusement, des grands travaux changent complètement la donne tout en demandant un effort budgétaire colossal.
Alors, forcément, quand le corps nu d'un garçon de deux ou trois ans, bien mort, est trouvé sur une berge, cela fait désordre ! Un enfant mort, à l'époque, n'est pas chose rare, certes… Mais quand nos deux scientifiques, Harry Hunt et Robert Hooke, constatent qu'il y a eu perforation à l'intérieur du haut des jambes et que l'enfant a été vidé de son sang, sans parler d'inscriptions proches des perforations, l'affaire prend une tout autre tournure. Comme l'exprime très bien Hooke : « Pourquoi ce garçon a-t-il été assassiné ? Pourquoi son sang a-t-il été prélevé ? A quoi a-t-il servi ? Si c'était pour une perfusion, qui a été perfusé ? »


Critique :

Si vous n'êtes pas un tant soit peu familiarisé avec l'histoire anglaise du XVIIe siècle, il se pourrait que vous ne profitiez pas pleinement de ce récit, malgré les commentaires de bas de page du traducteur, Fabrice Pointeau.

Robert J Lloyd recrée la vie à Londres quelques années après le grand incendie du dimanche 2 septembre 1666 au mercredi 5 septembre 1666. (Incendie, qui, prétendent certains, aurait mis fin à la grande épidémie de peste de 1665.) D'une ville vieille, avec des constructions essentiellement en bois, dotée de rues très étroites, va naitre une ville moderne, l'époque coïncidant avec de nombreuses découvertes scientifiques. Nos deux principaux personnages, Harry Hunt et Robert Hooke, tous deux membres de la Société royale de Londres, vont enquêter sur une affaire de cadavre pour le moins surprenante. L'occasion pour l'auteur d'entraîner le lecteur dans les découvertes et autres tentatives scientifiques de ce temps-là.
Ajoutons que l'époque de Charles II est fortement perturbée par l'animosité, pour rester gentil, entre catholiques et protestants. Des complots sont ourdis ici et là, et le roman y entraîne un lecteur qui se demande parfois quel est le lien entre tout cela et le cadavre du bébé. Papistes et jésuites sont-ils réellement derrière ce meurtre ?
De longues descriptions sur le mode de vie à l'époque, les objets, le mode de pensée, prouvent l'investissement de l'auteur dans une recherche méticuleuse pour que son histoire colle parfaitement au lieu et au temps… Mais cela paraîtra forcément très lourd, voire pénible à lire pour le lecteur lambda qui n'en demande pas tant. Cette histoire ne fera donc pas l'unanimité parmi les lecteurs et il faut s'attendre à des appréciations partant en sens opposés.

Je remercie Babelio et Sonatine pour ce thriller hors du commun.
Commenter  J’apprécie          402
Un grand merci aux éditions Sonatine et à Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une Masse critique privilégiée.
Thriller historique scientifique. Je pense qu'avec ces 3 mots vous comprendrez le style de ce livre.
Thriller : tout débute avec un cadavre, celui d'un garçonnet exsangue, abandonné le long de la Tamise.
Historique : nous voici dans l'Angleterre de l'après guerre civile (Cromwell, la décapitation du roi) soit à Londres en 1678.
Scientifique : l'enquête est menée par deux "philosophes naturels" intéressés par les sciences actuelles (enfin, de l'époque). Ils vont se retrouver embarqués dans la quête du qui ? et du pourquoi ? a tué cet enfant.
.
J'ai aimé ce bouquin, j'ai été embarquée. Alors pourquoi 3,5 étoiles et pas plus ?
Deux bémols :
- j'ai trouvé le livre par moment un peu fouillis que ce soit avec certains personnages dont je n'arrivais pas à faire les liens ou dans les récits historiques (j'avoue mon manque de connaissance de la guerre civile anglaise...)
- mais surtout il se trouve que j'avais vivement apprécié "le cercle de la croix" de Iain Pears, thriller historique scientifique, qui traite de la même époque, des mêmes recherches scientifiques.... mais avec un tel brio ! La comparaison ne plaide malheureusement pas en faveur de la "société royale" de confection plus classique.
.
Donc un bouquin sympa, parfois un peu glauque, que j'aurais sans doute mieux noté si je n'avais pas tant aimé le "cercle de la croix" (d'ailleurs ce roman a eu pour effet de me donner envie de relire ce fameux "cercle").
Commenter  J’apprécie          283
L'amateur de roman historique que je suis a été appâté par ce qu'on nous présente comme la premier roman Robert J. Lloyd. Il s'appuie sur l'oeuvre de Robert Hooke, un scientifique anglais du XVIIème siècle qui dans cet ouvrage se trouve être le recours du roi Charles II (dynastie Stuart) afin de tenter d'élucider le mystère suscité par la mort de plusieurs jeunes enfants. Ils ont été retrouvés vidés de leur sang dans divers lieux isolés de Londres. C'est donc une forme de polar historique auquel nous convie cet auteur. Robert Hooke de la Société Royale y tient son rôle, quelque part extrapolé pour y devenir à la fois détective et médecin légiste. Il se laisse toutefois voler la vedette par son jeune assistant Henry Hunt lequel s'approprie la conduite de l'enquête. C'est en fait ce dernier qui la sort de l'enlisement.

L'écueil à éviter avec ce genre d'exercice serait celui de sombrer dans l'anachronisme scientifique en déflorant des techniques d'analyse d'un temps qui n'était pas le leur. L'impressionnante bibliographie qui a servi de base à la construction de cet ouvrage nous prouve que Robert J. Llyod, si on ne l'avait compris à la lecture de l'ouvrage, a étudié son sujet avec une précision stupéfiante. La documentation est on ne peut plus fouillée.

Reste que la connaissance ne fait pas l'ouvrage, l'écriture doit être à la hauteur. le style mis en oeuvre par l'auteur est descriptif et pédagogique. L'ouvrage souffre à mon sens pour le coup de quelques longueurs. Elles pourront blaser les amateurs de rythme plus enlevé, habitués qu'ils sont désormais par les productions modernes à la surenchère d'artifices, lesquels pallient souvent un manque de créativité. La contrepartie étant la prise de distance avec la vraisemblance des faits. Mais y attachons-nous beaucoup de crédit de nos jours alors que le fantastique et le surréaliste accaparent les suffrages.

On se rend compte à l'avancée dans la lecture que l'atonie de style relève justement a contrario de la tendance actuelle d'un souci de crédibilité. Elle se veut le reflet des tâtonnements et atermoiements d'un personnage lui-même dépassé par l'originalité de la mission qu'il s'est vu confier au seul motif qu'il était un scientifique reconnu en son époque.

D'aucuns plus ouverts à la fresque historique salueront le souci de la précision qui anime l'auteur dans la description tant des décors de l'intrigue que de la psychologie des protagonistes foisonnant dans cet ouvrage. Autant de personnages historiques qui rattachent l'intrigue à son contexte du moment. Une intrigue qui est par elle-même bien imaginée et conduite avec justesse vers le dénouement, lequel s'ébauche par petites touches.

Ce que le souci de vérité historique retire au captivant, les moeurs de l'époque à l'humanisme aride le lui rendent bien. L'épouvante n'est pas loin quand il s'agit d'évoquer la mort des enfants, surtout lorsqu'on en découvre le mode opératoire et la justification.

C'est autant un roman d'imprégnation qu'un thriller qui cherche sa voie. J'ai apprécié la justesse dans la restitution du contexte des péripéties : l'indigence de la connaissance scientifique des contemporains de l'époque choisie, l'influence prépondérante de la religion, les cloisons étanches entre les couches sociales, le caractère expéditif de la justice dans la main des puissants. Autant de données historiques fort bien rendues qui soulignent le souci de l'auteur de ne pas échouer dans son transport dans le temps. Tout cela fait que le résultat est une forme de polar historique supporté par une intrigue intéressante mais dont le style manque quelque peu de saveur.

Je remercie vivement Babelio et les éditions Sonatine de m'avoir gratifié de cette lecture.
Commenter  J’apprécie          220
Londres, 1678. Sur les rives de la Fleet River, le corps d'un jeune enfant nu, âgé de deux ou trois ans, est retrouvé dans une position anormale. Il a été totalement vidé de son sang. Une lettre en chiffrage codé se trouve près de lui. Elle est illisible en l'état.
Harry Hunt, observateur de la Société royale arrive sur place pour effectuer les premières constatations. Robert Hooke, son ancien maître et formateur, est appelé à venir le rejoindre. L'homme est un illustre professeur reconnu dans tout Londres pour ses travaux et expériences en matière de physique, de géométrie et de sciences naturelles.
Ce dernier se trouve chargé de l'enquête qui s'annonce complexe.

Je remercie Babelio et les éditions Sonatine pour cette lecture.

Ce roman est un thriller historique inspiré de personnages et de faits réels se déroulant en Grande-Bretagne lors de la Monarchie des Stuart.

La quatrième de couverture indique qu'il se situe entre "Le nom de la rose" et "Le parfum". Durant ma lecture, j'ai effectivement beaucoup pensé au "Parfum" de Patrick Süskind, même si le contexte et la tournure des événements diffèrent. J'ai trouvé la même ambiance et la situation malsaine que j'ai ressenti avec le livre de Süskind.

"La société royale" est le premier tome d'une série policière donc on y trouve beaucoup de personnages ce qui peut un peu perturber le lecteur dans les premiers chapitres. Mais, une fois que tout se met en place, on se retrouve entraîner dans l'histoire.

On y parle d'un crime, des circonstances du meurtre et de la recherche du ou des coupables. Des indices sont disséminés tout au long des pages. L'enquête est intéressante et nous conduit au coeur de la véritable société royale de Londres, une ancienne société scientifique composée de plusieurs membres dont le fameux Robert Hooke.

L'auteur parle du contexte historique de l'époque avec le retour à la Monarchie après le régime de Cromwell et la Révolution qui suit. Puis, il évoque des trahisons contre la Couronne, le rôle de l'Eglise catholique, les complots politiques et religieux, la folie des hommes.

On parle aussi de l'évolution des sciences et de la médecine, les débuts de l'autopsie. Nous sommes alors dans les prémices de la médecine moderne grâce aux notes et au journal tenus par le Professeur Hooke.

L'intrigue mêlée aux développements de la science sous la Monarchie de Charles II est vraiment prenante. Tout est parfaitement bien menée jusqu'à la fin.

Si vous aimez les polars historiques, il ne faut pas hésiter. Un livre à lire, un auteur à suivre.

Lien : http://labibliothequedemarjo..
Commenter  J’apprécie          190
1678, Londres. le corps sans vie d'un jeune garçon va être retrouvé aux bords la Fleet River. Il a été vidé de son sang et retrouvé avec d'étranges tatouages sur la peau. L'enquête est vite confiée à Robert Hooke, membre de la Société Royale, et ce dernier va faire appel à son protégé Harry Hunt, pour mener l'enquête.

Ce n'est qu'un résumé succinct que je vous livre ici, puisque ce roman aux multiples tenants et aboutissants est riche en éléments historiques et foisonnant d'éléments très intéressants. J'aime autant vous prévenir, ne lisez pas ce roman uniquement pour le côté enquête, sous peine de vous retrouver déçus, mais plutôt pour son aspect historique qui retrace une période de l'Histoire anglaise avec force details et beaucoup de minutie.

Si au début, j'ai été quelque peu déroutée, cela n'a pas duré longtemps. En effet, je dois bien avouer m'être parfois perdue et cette lecture n'est pas forcément aisée, mais elle en vaut indubitablement la peine.

Les personnages sont très nombreux, mais rassurez-vous, l'auteur a bien veillé à intégrer une liste nous les présentant tous au début du livre, ce qui est appréciable afin de ne pas se perdre au fil des pages.

Les complots politiques et la Société Royale sont davantage au centre de ce roman, richement documenté. Si par moments, on pourra y retrouver quelques petites longueurs, cela ne m'a pas dérangée pour ma part.

La plume de l'auteur est précise et soutenue. Ce n'est pas forcément le rythme propre aux thrillers que l'on retrouve dans ce roman, mais davantage propres aux romans historiques. On sent le travail de documentation effectué tout au fil des pages de la part de l'auteur.

Un roman historique davantage centré sur la politique et les complots de l'époque que sur le côté enquête de l'intrigue. C'est très intéressant à découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
Commenter  J’apprécie          150
Dans la famille polars, j'ai un faible pour ceux de la catégorie historique surtout quand ils mettent en scène des enquêteurs atypiques qui ne sont pas forcément des policiers. La Société Royale est un premier roman, peut-être le premier volume d'une série, qui s'appuie sur des archives historiques et un héros philosophe naturaliste, Robert Hooke qui a laissé un Journal sur ses travaux et ses réflexions dont l'auteur s'est inspiré. Il nous plonge ainsi dans le Londres de 1678, encore défiguré par le Grand Incendie et marqué par l'agitation politique qui a amené la révolution de Cromwell avant la restauration de la monarchie. Mais le trône de Charles II n'est pas consolidé pour autant, ni à l'abri des complots sur fond d'antagonismes religieux toujours très présents. C'est dans ce contexte que le cadavre d'un jeune garçon entièrement vidé de son sang est retrouvé sur une berge de la Fleet River ; le juge Bury Godfrey mandate Robert Hooke, responsable des expériences à la Société royale de Londres et son ancien apprenti Harry Hunt pour tenter d'éclaircir les circonstances de ce crime. Crime crapuleux ? Fétichisme ? Complot religieux ? Les rumeurs vont bon train au sein de communautés qui s'évitent et se haïssent. Bientôt d'autres cadavres sont découverts et les deux hommes comprennent que l'enquête risque de les emmener sur des terrains dangereux.

Plusieurs aspects de ce roman sont très intéressants, à commencer par l'époque et ses enjeux de modernité dans les projets de reconstruction de Londres et toutes les recherches scientifiques inhérentes. La Société royale "établie pour l'enrichissement de la science naturelle" réunit d'éminents scientifiques dans tous les domaines et l'occasion est belle d'assister à l'ébauche de techniques qui deviendront monnaie courante quelques siècles plus tard. Ses membres sont des philosophes guidés par une maxime qui les invite à "chercher la vérité dans ce qui est connu, et dans ce qui peut être prouvé" et entrainent ainsi le lecteur dans la résolution des dilemmes moraux qui peuvent accompagner des observations scientifiques. La reconstitution du Londres parfois sordide et marécageux contribue à instaurer une atmosphère très sombre où suinte le danger et la scène de poursuite finale est particulièrement bien réussie. Une bonne dose de complots adossés aux enjeux de pouvoir émerge d'un contexte politique complexe où certains n'ont pas renoncé à renverser la monarchie. Tout ceci donne un roman extrêmement documenté et travaillé, peut-être parfois un peu trop riche en informations, mais qui s'avère original et ingénieux dans sa façon d'initier le lecteur aux balbutiements de progrès scientifiques majeurs, sans négliger les ingrédients romanesques qui donnent envie de retrouver Harry Hunt sans doute promis à un bel avenir.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          144
Alors que Londres se remet douloureusement des terribles événements auxquels elle a dû faire face, elle se retrouve confrontée à de nouveaux traumatismes. Des découvertes macabres de jeunes enfants vidés de leur sang suscitent l'émoi et pour corser le tout, des rumeurs complotistes menacent le roi en place sous couvert de vengeance et de guerre de religion.

Ce polar historique qui a pour cadre Londres au 17e siècle est une véritable immersion dans cette ville en pleine reconstruction. En prenant appui sur une base réelle, l'intrigue prend facilement et la fiction s'entremêle aisément à la réalité.
De par sa plume, Robert J. Lloyd réussi à nous transporter dans cette période trouble qu'il a su retranscrire à travers les paysages ou les ambiances.

Cependant, malgré une accroche alléchante, je ne suis pas totalement conquise.
Le rythme de la narration demeure assez lent et l'écheveau complexe à démêler. Cependant il faut reconnaître le travail de recherche de l'auteur. En effet, j'ai trouvé ce roman très instructif. Les sciences, les découvertes et les recherches de l'époque sont bien mises en avant et on apprend beaucoup de choses.

Je remercie Babelio et les Éditions Flammarion qui au travers de ce roman m'ont permis de traverser les époques et de m'engager, à travers le brouillard londonnien, dans les rues et au bord de la Tamise, dans les pas de grands hommes.
Commenter  J’apprécie          130
Alors que Robert Hooke, imminent scientifique de la Société royale se voit contraint d'aider à la résolution d'un crime effroyable, son assistant Henry Hunt va lui se lancer à corps perdu dans cette enquête et prendre tous les risques. D'autant qu'en parallèle un complot contre le roi Charles II agite les hautes sphères, les deux hommes vont se retrouver au coeur de nombreux drames. 

J'aime particulièrement les thrillers historique. L'auteur pour ce roman a fait un travail de recherche intense dont la bibliographie finale nous démontre l'ampleur. Il s'est basé sur de nombreux faits réels et nous fait découvrir des personnages clés du Londres du XVII tout en y associant des personnages créés de toutes pièces pour alimenter son intrigue et cela fonctionne.   Ainsi il  retranscrit avec perfection le contexte historique pour nous immerger dans l'époque,  il use de nombreuses descriptions qui entraînent cependant certaines longueurs qui cassent parfois le rythme et pourra déplaire à ceux qui aiment les thrillers haletants aux nombreux rebondissements. Ce roman est long et exigeant, le contexte à appréhender et les personnages nombreux aux liens ténus parfois, je me suis à certains moments sentie dans le flou un peu comme nos enquêteurs. Il y a un peu plus d'action sur la fin et ce fut malgré tout bien venu. 

Un retour mitigé car les longueurs dont souffre le roman casse un peu trop le rythme à mon goût cependant l'intrigue est parfaitement menée et le contexte très intéressant et retranscrit avec justesse. Complot, code secret, vengeance et avancées scientifiques et médicales sont les ingrédients principaux de ce roman! 
Lien : https://leslecturesdemamanna..
Commenter  J’apprécie          110
Hum, déjà 40 avis, pourquoi en rajouter un ? Parce que beaucoup sont plutôt négatifs, que le livre LUI MEME ne mérite pas. C'est vraiment pas malin de clamer un nouveau Parfum + Nom de la rose ! OK, ça agace.
Mais oublions ces pub ineptes et commençons à lire. le début est intriguant, les personnages arrivent tranquillement, le décor se construit, moi, je marche. Les aperçus historiques et scientifiques sont bien connectés à l'intrigue, on apprend bien des choses sur le siècle, c'est vraiment riche d'informations surprenantes, en lien avec les évènements.
Là où je rejoins les contempeurs, c'est sur les longueurs et les redites liés aux soliloques, aux introspections. Dans ces longs monologues intérieurs, clairement, l'auteur rabache et tire à la ligne.
Aaaaaah, comme on aimerait une écriture sèche, behaviouriste, à la JP Manchette. Mais on finit par l'avoir dans la dernière confrontation entre Harry Hunt et Moses Creed. Malheureusement, cette propension des auteurs anglais et américains à nous ex-pli-quer, nous mettre les points sur les i imprègne une bonne partie des oeuvres récentes. Heureusement, la société royale se rachète de ce péché usuel par la touffeur de son intrigue, de ses personnages, de son décor, et la densité de l'environnement mis en place. Je lirai avec plaisir un autre opus de Mr Lloyd. Pourquoi pas The poison machine, la suite des aventures de Harry Hunt. Ou si j'ai la flemme, j'attends la traduction.
Commenter  J’apprécie          90



Autres livres de Robert J. Lloyd (1) Voir plus

Lecteurs (248) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2880 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}