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3,88

sur 205 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
caroline Lennox Taft Sinclair dite Carrie raconte au fantôme de son fils Johnny mort dans l'incendie de la maison familiale dans le roman Nous les menteurs, l'année de ses dix-sept ans et son été si particulier dans le domaine familial sur l'île de Beechwood. L'année précédente, sa petite soeur Rosemary s'est noyée, elle avait dix ans mais dans la famille Sinclair, personne ne doit se plaindre ni s'apitoyer. Les trois soeurs, Carrie, Penny et Bess suivent leurs études sur le campus de North Forest Academy et rentrent parfois chez leurs parents à Boston dans leur maison cossue. Leur père, Harris, a fait fortune dans l'édition et il s'est surtout marié avec Tipper issue d'une riche famille du Sud ayant exploité des esclaves. Cet été-là, le petit frère du patriarche, Dean Sinclair vient passer l'été à Beechwood avec ses enfants Yardley et Thomas. Yardley est accompagnée de son amoureux, George et deux de ses amis, Major et Lawrence Pfefferman dit Pfeff. Carrie est émoustillée par cette irruption de jeunes hommes et entame une relation avec Pfeff.


Nous retrouvons dans ce thriller haletant tout le talent de E. Lockhart. Il y a tout d'abord le jeu machiavélique de la narration, l'histoire est racontée a posteriori par l'une des quatre soeurs, Carrie devenue adulte, nous savons qu'elle a grandi dans une famille dans laquelle les apparences sont essentielles et le mensonge une seconde nature ; néanmoins, nous nous laissons prendre par son récit et nous oublions trop vite qu'elle se souvient, que sa mémoire est partielle, partiale, qu'elle ment et qu'elle nous manipule. Ce jeu vertigineux rend les frontières du roman particulièrement floues.

E. Lockhart reprend par ailleurs tous les motifs du teen novel, l'adolescence, l'illusion de l'infaillibilité des parents, la découverte de l'amour et l'irruption des pulsions sexuelles. Ici, les scènes du désir amoureux sont admirablement décrites avec le vertige de la découverte du corps des garçons, le frisson des peaux qui se frôlent, se touchent et se caressent.

Au-delà, E. Lockhart nous plonge à nouveau dans les tourments des histoires familiales, de l'hypocrisie du monde adulte et des mensonges. le drame apparaît inévitable, la figure du jeune homme solaire cache nécessairement une part sombre ; il est égoïste, jouisseur, amoral et c'est cette tension qui crée tout le suspense du roman, l'héroïne est irrésistiblement attirée quand bien même elle se perd.
La publication de ce prequel intervient juste après le phénomène TikTok autour de Nous les menteurs et l'explosion des ventes huit ans après sa sortie en librairie. Un phénomène passionnant à observer.

Emily Jenkins est née le 13 septembre 1967 à New York. Elle a grandi à Cambridge dans le Massachusetts et Seattle dans l'état de Washington ; elle est allée à l'université de Vassar et à l'école doctorale de Columbia : elle a en effet un doctorat de littérature anglaise et s'est particulièrement intéressée au roman britannique du dix-neuvième siècle. Elle utilise comme nom de plume, E. Lockhart, E. signifiant Emily mais son père l'appelait E.. Elle vit actuellement dans la région de New York. À huit ans, elle a écrit deux ou trois romans mais elle s'est ensuite passionnée pour le théâtre et voulait être actrice puis elle a voulu devenir professeur de littérature. Elle a réellement commencé à écrire de manière créative à l'âge de 22 ans mais n'a été publiée que plusieurs années plus tard.
Aux Etats-Unis d'Amérique, elle a publié The Boyfriend List en 2005, Fly on the Wall en 2006, The Boy Book en 2006, Dramarama en 2007, The Disreputable History of Frankie Landau-Banks en 2008, How To Be Bad en 2008, The Treasure Map of Boys en 2009, Real Live Boyfriends en 2010, We Were Liars en 2014, Genuine Fraud en 2017, Again Again en 2020 et Whistle en 2021.
Avec Whistle, E. Lockhart a été associée à DC Comics pour créer un super-héros de Gotham City. Avec Genuine Fraud, E. Lockhart avait depuis longtemps l'idée de raconter une histoire à l'envers, elle a choisi l'histoire des origines d'un personnage anti-héros et ainsi remonter dans le temps pour comprendre comment une personne pourrait devenir un monstre. Genuine Fraud est un hommage au talentueux M. Ripley de Patricia Highsmith et la scène dans le bateau est une sorte de citation faisant délibérément écho à la scène du roman de Patricia Highsmith mais le roman est aussi un hommage aux comics de super-héros et notamment à L'Incroyable Hulk car Hulk est un personnage dont le pouvoir est inextricablement lié à sa rage, ce qui en fait un pouvoir honteux). Et évidemment aussi aux histoires d'orphelins victoriens, et notamment à Charles Dickens et à son roman Les grandes espérances.
Avec The Boyfriend List, E. Lockhart en a eu l'idée quand elle triait une boîte de vieux annuaires de lycée pour lesquels elle était chargée de la colonne d'humour et administrait les sondages et elle a alors pensé : “Où est ce petit carnet où j'ai noté tous les garçons que j'ai embrassés ?”.
E. Lockhart pense que la littérature populaire et la littérature de divertissement deviennent souvent canonisées au fil du temps. Les films d'Hitchcock sont désormais diffusés en classe d'histoire du cinéma. Les pièces de Shakespeare sont enseignées à l'école. Les romans de Dickens, de même. Tous ces divertissements étaient légers à leur époque. Elle a la chance de s'être inscrite dans l'essor de la littérature pour jeunes adultes. Cette catégorie de fiction - YA - n'existait même pas avant les années 1950 et le récent boom des livres n'a commencé qu'au début des années 2000. Les adolescents ont plus à lire maintenant qu'ils n'en ont jamais eu auparavant - plus de livres écrits sur l'expérience des adolescents et avec un public adolescent à l'esprit. Maintenant, les adultes lisent aussi ces livres. le roman YA change et se développe sous nos yeux.

En France, Casterman publie successivement Journal d'une allumeuse puis La fabuleuse histoire de la mouche dans le vestiaire des garçons en 2006, le grand livre des garçons en 2008. le Journal d'une allumeuse est réédité en 2010 en deux tomes sous les titres, Journal d'une allumeuse et le retour de l'allumeuse puis en 2012, la série démarre avec un premier tome, le journal de Ruby Oliver : pas très rond dans ma tête mais il faut attendre 2013 pour une réédition de trois tomes, le journal de Ruby Oliver, volume 1 L'amour avec un grand Z, volume 2 L'art de perdre les pédales, volume 3 Un grand moment de solitude. Casterman tente une réédition également en 2017 avec Un truc truc comme un biscuit craquant, volume 1 sans publier les tomes suivants. Gallimard jeunesse publie en 2015, Nous, les menteurs, en 2018, Alabaster & moi, et Trouble vérité.






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Un autre été au sein de la famille Sinclair, plein de secrets, d'excès et aussi du suspens avec beaucoup d'inattendus. Si l'autrice ne pouvait pas nous remettre dans la situation de Nous les menteurs, l'histoire est à nouveau riche, prenante et haletante.
Cet été c'est la tante Carrie qui nous le raconte. Son monde a été bouleversé après un deuil et le choix d'une opération qu'on finit pas lui imposer. Cet été sera l'été de son premier amour. On suit les soeurs Sainclair, la cousine aussi et une bande de garçons qui s'invite chez les Sinclair.
C'est original à nouveau avec beaucoup de non dits et beaucoup d'émotions. Il y a des connexions qui renvoient au livre précédent qu'il faut absolument lire avant celui-ci. J'ai adoré rencontrer Carrie avec qui on aborde le premier amour, la jalousie entre soeurs, l'amour familiale mais aussi l'addiction aux médicaments et le deuil. Carrie m'a bouleversée.
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Famille de menteursE. Lockhart
Gallimard jeunesse


Et si finalement le mal avait pris racines quelques décennies plus tôt.
Annoncé comme le préquel du précédent, cet opus peut néanmoins se lire indépendamment sauf qu'il vous révélera l'intrigue principale du premier !
Caroline Sinclair dite Carrie revient sur son été 17. Cette année-là, l'été à Beechwood est pesant car entaché par la perte de Rosemary, la plus jeune des soeurs Sinclair s'est noyée accidentellement l'année précédente. Si la douleur reste vive, personne n'aborde le sujet, chez les Sinclair les apparences priment sur tout le reste. Mais ce n'est pas le seul secret que cache l'honorable famille.
Chez les Sinclair, on s'épie, on fouille, on sait tout, toujours mais on ne parle que si la réputation de la famille est menacée.
Carrie, Penny et Bess les jolies filles blondes, sportives à la mâchoire carrée vont être mises à l'épreuve : premier amour, trahison, argent sale, manipulation et dissimulation.
Comme dans le roman précédent, l'intérêt réside dans le fil de la narration et l'angle adopté par la narratrice, le personnage de Carrie apparait bien plus complexe qu'il n'est.
L'été sera brulant à Beechwood et les graines du mensonge bien semées !

A qui le tour ?
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Famille de menteurs
Auteur : E Lockhart
Edition :

Résumé : Après le drame dans Nous les menteurs on retrouve de nouveau la famille Sinclair sur son ile privée. Et tandis que Carrie parle au fantôme de son fils on découvre la genèse d'une histoire familiale plus sombre qu'il n'y paraît…

:)

Six ans après avoir quitté les Sinclair nous voilà de retour sur l'île privée familiale. Carrie, un verre à la main, discute avec son fils décédé et revient sur l'été qui bouleversa sa vie des décennies plus tôt. Une plongée dans laquelle l'écriture incroyablement fluide de l'auteur nous embarque sans difficulté.

C'est une des qualités principales de ce roman : l'écriture est vraiment très belle, la plume se lit sans difficultés et on ne saurait s'arrêter avant la fin. Ce qui est suffisamment rare pour le notifier dans le cas d'une traduction.

On retrouve des principes qui ont fonctionné dans le tome original : les fantômes, les retournements de situation etc … Sans adopter le même secret que précédemment et c'est touchant et bien pensé.
Mais le véritable point fort ce sont les personnages. le cercle est bien plus réduit que dans l'histoire principal et cela rend l'identification beaucoup plus aisé. On rentre dans l'intimité et le ressenti de chacun des personnages par le biais de Carrie et de son interprétation tantôt touchante tantôt biaisée tantôt enfumée par les médicaments. Les sentiments et sensations sont très présents et plus intéressants parfois que l'histoire en elle-même. C'est le quotidien d'une famille déchirée et recousue à vif qui nous est dépeint au fil des pages. J'ai été touché par la violence des propos sur la nécessité quasiment génétique des enfants à s'intégrer autant physiquement que psychiquement dans le moule des parents et des conséquences que cela implique. On voit l'évolution des soeurs Sinclair mais aussi d'une certaine manière leur déchéance et c'est vraiment prenant tant cela paraît inéluctable. On retrouve la maitrise de Lockhart concernant le thriller, le suspens et les ambiances en demie teinte..

Le décor de rêve et l'atmosphère estival sont prenantes et nous dépayse totalement. Il est aussi question de sujets plus légers : comme la découverte de soi, les premiers amours, la sororité, la chasse aux citrons, la vie d'une famille aisée le temps d'un été.

En tant que lecteur on ne parvient pas à anticiper les évènements avant d'être mis devant le fait accompli et c'est très agréable. J'ai particulièrement été touchée par l'épisode de la planche et le personnage du père qui se révèle être l'un des piliers du roman.

:(

Je ne vais pas mentir c'est un excellent roman néanmoins je ne l'ai pas trouvé à la hauteur de Nous les menteurs. Dans l'histoire originale on était mené par le bout du nez jusqu'à la fin qui nous déchirait les tripes. Ici on s'attend à quelque chose qui finalement ne viendra jamais la tension étant plus dans les propos et la longueur que dans l'achèvement.
Il n'est jamais fait mention des évènements de l'histoire principale bien que la narration de ce préquel se déroule après ces derniers. J'ai trouvé cela assez dommage dans la mesure où c'est un roman sorti il y a plus de dix ans et que cela aurait pu être intéressant d'avoir une page de garde relatant sommairement les évènements antérieurs. Cela permettrait à un lecteur qui n'a jamais lu Nous les menteurs de lire ce roman indépendamment. Car les références sont si peu nombreuses que l'on peut sans soucis comprendre l'histoire telle quelle.

Je n'ai pas non plus particulièrement accroché avec le côté très romance adolescence et ses tourments de je t'aime moi - non plus - en plus tu préfères ma soeur qui est plus belle que moi- ce sont tous des c**. Que j'ai trouvé très puéril en comparaison du reste du roman.

En somme c'est vraiment une pépite de la littérature jeunesse / jeune adulte / suspens mais ce n'est pas un exceptionnel préquel au roman initial.
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Nous les menteurs à été une de mes première "claque" littéraire. Ma professeur de français du lycée me l'avait conseillé. C'était grandiose, effarant, divertissant et terrible, j'ai un souvenir net du torrent de larmes que j'ai pleuré, dans mon lit, devant le roman quasiment terminé. Il m'avait semblé naturel d'enchaîner avec Trouble vérité, qui m'avait aussi plu mais n'avais pas été la même révélation.
Quand j'ai découvert que E.Lockhart sortait un préquel de "Nous les menteurs", je me suis évidemment précipitée.
Dans ce roman, on retrouve les parents de la famille Sinclair, mais sous un nouvel angle, loin des adultes étriqués et acide de Nous les menteurs. On retrouve les trois soeurs, adolescentes, déjà bien abîmé, par le silence de leurs parents sur toutes les choses qui comptent vraiment, par leur isolement, par les secret qui se tapissent au fond des tiroirs de leur demeure familiale. La narratrice, Caroline, se fait fragile et vulnérable, pour raconter au fantôme de Johnny, son fils, l'histoire de son première amour, qui s'avère aussi être celle de son premier cadavre. La plume de E. Lockhart nous porte à nouveau a travers la complexité psychologiques de personnages torturé par le manque cruel d'expression et de communication. le deuil, la culpabilité, l'addiction, le poids du prestige familiale et même l'homosexualité, cette pépite de paradoxe psychologique met en lumière tout ce que les faux semblants s'efforcent de cacher. Les masques des adultes s'écroulent, et l'on y trouve derrière, des enfants qui tremblent sous le poids de tout ce que l'on ne leur laisse pas exprimer. Et on trouve une certaine fatalité dans la façon dont ces adolescentes qui, subissent les retombés de leurs privilèges de famille fortunée, le silence et les secrets, finissent par devenir, inévitablement, comme leurs parents, incapable de se détacher de ce qui leurs est familier, jusqu'à faire subir cette même pression, à leurs propres enfants. le traumatisme est générationnel, il se propage et dure plus longtemps encore que les catastrophes, plus longtemps encore que la mort, plus longtemps encore que ce fameux incendie.
Si le plot twist de Famille de menteurs, ne m'a pas laissé aussi écroulée que lors du tome précédent, j'ai l'impression d'avoir encore plus apprécié le reste, peut être parce que je n'ai pas le même âge, et que donc je me rend plus compte de la complexité des situations et des réflexions que E.Lockhart dépeint avec une clarté impressionnante.
C'est une lecture qui m'a émue et touchée, parfois dans la violence, parfois dans une triste mélancolie, une lecture que je ne suis pas prête d'oublier.
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J'avais adoré « nous les menteurs » et je n'ai absolument pas été déçu par ce roman ! Court, rythmé et captivant, il se lis tout seul. On replonge aux côtés de certains personnages et ont en apprend davantage sur l'histoire de cette famille. Je vous recommande ce livre.
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Ce préquel, c'est l'histoire d'un été qui mal tourné.

Il a débuté avec un drame et se solde avec un drame. Tout ça parce que leur île voit un jour arriver des intrus, des garçons.

Dès le début, l'auteure nous prévient que le narrateur est un personnage non fiable. Dès le début, on sait qu'on n'aura pas le droit à toute la vérité, d'autant plus que Callie n'est pas forcément la plus objective pour raconter cet été. Et pourtant, je me suis fait avoir comme une bleue! Je n'ai pas vu venir le dernier twist, accaparée que je l'étais par l'action.

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Une excellente lecture de vacances et une histoire passionnante :
Je suis ravie de ce prequel, que j'ai préféré au premier tome "Nous les menteurs". Les personnages sont intéressants. L'autrice a une belle plume, et son écriture est magnifique ! Je ne peux que recommander 😊
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Préquel à « Nous les menteurs », nous suivons ici l'histoire de Carrie. Histoire qui revêt toutes les caractéristiques de la famille Sinclair : hypocrisie, sentiments cachés, mensonges, volonté de perfection et peur de ne pas paraître à la hauteur du nom des Sinclairs. le paraître cache l'être...
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ce livre ..que dire de ce livre ..je l'ai adoré ! du début jusqu'à la fin et puis ces plots twist de malade ! même si à la fin j'aurai aimé que ça soit un peu + détailler dans le sens où j'ai trouvé ça « bâclé » mais en tout cas j'ai adoré ma lecture!
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