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Citations sur Thérapie (82)

...on appelle l'usure de la compassion, l'idée que les médias nous jettent chaque à la figure une telle masse de souffrance humaine que notre sensibilité s'est émoussée, nous avons épuisé toutes nos réserves de pitié, de colère, d'indignation, et ne songeons plus qu'à la douleur qui nous travaille le genou.
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Je ne pouvais plus penser à quoi que ce fût d’autre que ma décision fatale. J’étais devenu incapable de travailler, de me détendre, de lire, de regarder la télé, de parler avec n’importe qui de n’importe quoi pendant plus de quelques minutes sans que mon processus mental, tel le bras hanté d’un pick-up, revienne inexorablement suivre le sillon d’une gamberge futile autour de ma décision.
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L'un des aspects déprimants de la dépression, c'est de savoir qu'il y a des tas de gens dans le monde qui ont de bien meilleurs raisons que soi de se sentir abattus, et de constater qu'au lieu de vous arracher à la morosité, cela vous amène simplement à vous mépriser encore davantage et donc à être encore plus déprimé. La forme la plus pure de dépression, c'est quand vous n'avez absolument aucune raison à invoquer pour la justifier. Comme dit B, dans Ou bien... Ou bien : "Celui qui a de la peine ou des soucis en sait la cause. SI on demande à un mélancolique la raison de sa mélancolie, ce qui l'oppresse, il répondra qu'il ne le sait pas, qu'il ne peut pas l'expliquer. C'est en cela que consiste l'infini de la mélancolie.
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La douce journée de février a tiré les écureuils de leur hibernation. Les arbres dénudés du jardin leur offrent une sorte de terrain d'aventure. J'en ai observé deux qui jouaient à se pourchasser dans les marronniers devant la fenêtre de mon bureau: ils montaient en spirale le long d'un tronc, multipliaient les esquives et les feintes dans la ramure, filaient jusqu'au bout d'une branche pour bondir sur l'arbre suivant, dévalaient la tête la première et se figeaient soudain à mi-hauteur, griffes accrochées à l'écorce comme du Velcro, puis détalaient dans l'herbe, le premier tâchant de semer le second à force de louvoiements et virages bord sur bord, pour atteindre enfin le tronc d'un peuplier du Canada, gagner à la vitesse de l'éclair son branchage frêle et élastique, et s'y balancer doucement en équilibre, en échangeant des clignements d'yeux satisfaits. Du jeu à l'état pur, sans l'ombre d'un doute. Ils se livraient à ces gambades, excerçaient leur agilité rien que pour le plaisir. Au cas où il existerait une forme de réincarnation, ça ne me déplairait pas de revenir sur terre dans la peau d'un écureuil. Ils doivent avoir des articulations en acier. (page 15)
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C’est étonnant ce qu’on peut apprendre de choses par hasard dans les dictionnaires. C’est l’une des raisons pour lesquelles je n’utilise jamais la vérification d’orthographe sur mon traitement de texte. L’autre raison, c’est son vocabulaire lamentablement restreint. S’il ne reconnaît pas un mot, il en suggère un autre qu’on aurait éventuellement eu l’intention d’écrire. Quelquefois, c’est plus drôle. Un jour, par exemple, j’avais tapé « Freud », et en échange l’ordinateur m’a proposé : « Fraude ? ». Je l’ai raconté à Amy, mais ça ne l’a pas amusée.
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Le problème de genou de Tubby n'a rien arrangé, évidemment. Cela s'est mis entre nous sur le terrain sportif - il ne pouvait plus se mesurer à moi - et ça a réfrigéré nos rapports sexuels. Pendant des semaines sinon des mois après l'opération, il n'osait pas s'y risquer, et même après, il avait toujours l'air plus soucieux de protéger son genou que de prendre son pied.
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En plus elle a un charmant visage, rond et semé de taches de rousseur, avec un soupçon de double menton qui sert en quelque sorte de bande-annonce à ses courbes opulentes sous l'étoffe tendue du chemisier.
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Qu'est-ce qu'aimer, sinon croire qu'on a trouvé l'amour ?
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Tôt ou tard, il faut bien qu'il y ait une dernière fois. L'ennui c'est vous ne le saurez qu'après avoir découvert que tout est fini pour vous.
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« O.K., Tubby, voyons voir si j’ai bien compris. Nous avons ce philosophe danois (Kierkegaard) au XIXe siècle, qui se fiance à une certaine Régine, puis rompt le fiançailles pour des raisons qui échappent à tout le monde, elle en épouse un autre, ils ne se reparlent plus jamais, il vit encore une vingtaine d’années en écrivant des livres auxquels personne ne pige rien, enfin il casse sa pipe et cent ans plus tard on célèbre en lui le père de l’existentialisme. Tu crois vraiment que ça peut faire un feuilleton télé ? » Après avoir un peu réfléchi, il m’a répondu : « Peut-être qu’il vaudrait mieux resserrer ça en une seule dramatique. »
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