Le roman
Dans la forêt fait partie de mes lectures les plus marquantes de ces dernières années, de là mon refus de lire l'adaptation graphique. La découverte récente d'
Au coeur des solitudes par Lomig m'a incité à franchir le cap et à oublier ma méfiance initiale.
Tout d'abord, j'ai été frappée par les dessins que j'ai beaucoup moins appréciés que dans son dernier ouvrage. La magie des paysages peinait à opérer et j'ai eu beaucoup de mal avec les visages de Nell et Eva (alors que ça ne m'avait pas du tout choqué avec
John Muir). J'aurais pu oublier cela et me laisser absorber, sauf que…
L'adaptation s'est révélée tout à fait correcte, mais, comme je le suspectais, elle est bien loin d'avoir la force du roman. L'immersion étant, logiquement, plus brève, cela nuit à la profondeur des personnages, au partage de leurs émotions, de leurs états d'esprit. Et surtout, il m'a manqué les mots de
Jean Hegland, ceux qui parlaient de la nature ou de la maison, ceux qui convoquaient tous mes sens. Les dessins de forêt n'ont pas suffi à la rendre vivante, à la rétablir personnage.
J'ai retrouvé les étapes du roman, les moments importants, les transitions, le cheminement des deux soeurs, mais ni la proximité avec Nell, ni la puissance sensorielle du récit.
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