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Encore une série qui mène à une oeuvre, cette fois-ci c'est Coup pour coup (Los favoritos de Midas) qui me fait découvrir très tardivement une nouvelle de Jack London parue en 1901. Effet cathartique garanti à la lecture de ce récit (au moment où on rêverait de voir les milliardaires rester définitivement sur orbite) dans lequel l'Organisation Les Spadassins de Midas décide d'aller chercher l'argent où il se trouve, directement dans la poche des magnats, en utilisant le chantage au meurtre.
« En tant qu'esclaves salariés, peinant de l'aube à la nuit et vivant chichement, nous n'aurions pu, en soixante ans — ni même en vingt fois ce temps — réunir la somme nécessaire pour entrer en lutte avec chance de succès contre les masses de capitaux qui existent actuellement. Pourtant, nous entrons dans la lice et jetons le gant au capital mondial. »

Cette nouvelle féroce et amorale qui donne au darwinisme social une nouvelle direction, en suscitant la peur et l'élimination chez ceux qui avaient la certitude d'être les plus aptes et les plus légitimes à survivre, est une savoureuse mauvaise plaisanterie, qui m'a rappelé Tuez un salaud ! de Colonel Durruti.

« Il y eut jadis un roi frappé de la malédiction de l'or. Nous avons choisi son nom pour établir notre désignation officielle. »
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Comment, dans un récit de 32 pages , Jack London insère autant de données, c'est une prouesse : W A vient de se suicider, alors qu'il avait peu de temps auparavant hérité l'énorme fortune de son patron, E H ,magnat des tramways.
Au passage, les enfants bien aimés et la femme chérie de ce dernier sont, eux, déshérités.
Le premier coup, ce fut une lettre, et le récit de WA pour expliquer son suicide, consiste en la copie donnée à un de ses amis, d'une suite de menaces, déguisées derrière une formalité polie et même cordiale, adressées à EH.

De quoi est menacé le baron de la finance, qui en rit ?
S'il ne réalise pas 20 millions de dollars en vendant ses actions, et qu'il ne les verse pas à qui de droit, une personne inconnue mourra.

Et elle meurt.
Ces menaces suivies d'effet se suivent, révélant un incroyable cynisme d'un groupement de prolétaires qui refusent de continuer à être des « esclaves salariés ».
Ce sont les « Spadassins de Midas », organisés, déterminés, non pas à faire la révolution mais à s'enrichir, tout en justifiant leurs meurtres et leurs exigences par une critique du capitalisme.
Jack London, en si peu de pages, inverse les rôles (les prolétaires froids et prêts à tuer des innocents, tuant des innocents, et les financiers plutôt sympathiques, riant, ne pouvant s'alarmer d'un mal qu'ils ne peuvent imaginer, de plus méprisant l'argent qu'ils ont mais qui ne les rend pas forcément heureux).
Ou peut être l'auteur effectue-t-il un double renversement : une critique du capitalisme, justement, des injustices tellement frappantes, que les actes désespérés de cette « secte » seraient susceptibles d'éveiller les consciences des possédants, de leur faire peur à bon escient, et de susciter des formes d'actions violentes, prendre l'argent, racketer, s'enrichir « à la place de », non plus par le muscle mais par l'esprit supérieur. Et les meurtres à l'aveugle.
Car ces Spadassins de Midas appartiennent à l'élite intellectuelle, pauvre, mais brillante. Ni le gouvernement, ni les militaires, ni la police, ne peuvent mettre fin à leurs agissements. « Nous sommes issus d'une sélection sociale perverse, et à la force nous opposons la force. Seuls les forts survivront », écrivent-ils.
Pourquoi « Spadassins de Midas » ? Jack London invente avec humour ces hommes de main du roi Midas, si riche que tout ce qu'il touchait se changeait en or. Il ne pouvait donc plus se nourrir, donc l'argent ne sert à rien.

A lire, tellement les analyses peuvent être différentes, à lire.
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Ecrite à la va-vite et sur commande, cette nouvelle? Eh bien cela ne l'empêche pas, à défaut d'excellence, d'être bougrement efficace et son propos de faire mouche, sur un sujet pour lequel il est vrai que l'ami Jack ne mobilise rien moins dans ses mots que son sang, sa rage et la force de ses convictions : la revendication révolutionnaire contre les nantis.
Dans cette série de missives accompagnées de meurtres froidement exécutés, adressées à un magnat des affaires par un mystérieux et implacable groupe agissant au nom d'un prolétariat décidé à renverser la table, on sent déjà tout le London politique du Talon de fer ou de Martin Eden à venir, mais aussi cette énergie vitale hors du commun qui réfute l'inéluctable ou le compromis comme dans le Loup des mers ou Radieuse Aurore, et encore les mots utilisés comme autant d'uppercuts par Jack le boxer, le capital n'a qu'à bien se tenir!
Un petit condensé de Jack London en somme, à déguster en tremblant sur ses avoirs.
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C'est court mais net et précis.
Les "Spadassins de Midas" sont une organisation qui lutte contre le capitalisme en raquetteur les barons de l'industrie et de la finance.
On est loin du petit doigt du baron Empain, puisqu'ici l'organisation tue "au hasard" des innocents.
La fin justifie t'elle les moyens ? Difficile d'en savoir plus tant le texte est court.
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Les Spadassins de Midas, mystérieux prolétaires refusant de devenir des esclaves salariés, rançonnent les barons d'industrie, exécutant des innocents au hasard jusqu'au paiement. Dépourvus d'humanisme, nihilistes, ils s'attaquent à la classe dominante dans le seul but de la remplacer.
(...)
Au-delà de la farce, c'est la question des moyens, justifiés ou non par la finalité, qui est posée.

Article complet en suivant le lien.
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
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Nouvelle originale sur un thème politique et économique dans la pure veine de Jack London. L'engagement anticapitaliste de l'auteur est illustré avec brio et ironie. On reste un peu sur sa faim. Mention spéciale pour la couverture très jolie comme en a l'habitude Libertalia
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