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Commencer à courir. Pieds nus. Avoir du mal à respirer. Sentir une brûlure dans la gorge. S'arrêter. Souffler, essoufflé. Sentir ses cuisses brûler, cramer. Aussi dures que de la pierre. Ce n'est que l'apprentissage, petit, de la course à pied. Il ne mettra pas longtemps à rattraper son grand frère. Il faisait l'éloge de la lenteur et de la paresse, il découvrit que courir lui procurait de nouvelles sensations. A sentir le sol, cette terre, celle de ses ancêtres, de son peuple, de sa vie, foulée par ses pieds, il fuit, s'enfuit, pour échapper aux représailles de l'envahisseur nippon. le Japon a annexé la Corée. le Japon contrôle la Corée. le Japon maltraite la Corée. de son plus jeune âge, il voit ce virulent opposant qui règne en maître sur son territoire, sur celui de ses parents. Il est l'esclave des japonais.

Depuis, il ne cessera de courir. D'abord pour aller chercher chez le voisin chinois des melons pour les vendre ensuite aux japonais, avant de s'asseoir à la table de son école, les yeux fatigués par cette folle chevauchée matinale – il faut dire qu'étudier le japonais n'est pas dans ses priorités. Il s'entraînera, encore et encore. Jusqu'aux jeux olympiques de Berlin de 1936, organisés par l'ami Hitler. le Japon voudra faire de ses jeux une fierté nationale, quitte à enrôler des non-japonais dans l'équipe nationale.

Et Kee-chung remportera la première médaille d'or de la Corée au marathon... sous un nom d'emprunt japonais, sous la bannière japonaise... Sur le podium, le regard se mêle de honte et de haine.

Quel roman jeunesse ! de la fougue, de l'Histoire, de la tristesse et des émotions.

2 h 29 mn 19 s. Nouveau record olympique. Kee-chung devient héros national, héros de la résistance coréenne. Sa légende rentrera dans l'histoire. Il connut l'invasion japonaise, il connaîtra la séparation des deux Corées, et son exploit restera à tout jamais dans la légende du marathon et dans l'histoire des grands personnages de la Corée.
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Tout le monde connaît mon mauvais esprit. Je n'ai pas pu m'empêcher d'ironiser en évoquant le garçon qui courait, roman qui m'avait été vivement conseillé, et dont la plupart des critiques sont élogieuses.

« Il était une fois, loin d'ici, très loin du côté du soleil levant, un gentil peuple dont le pays avait été envahi puis annexé par un méchant peuple voisin. Les Gentils (aucune connotation religieuse dans le nom de « Gentil », que j'utilise juste par opposition à « Méchant ».), les Gentils, donc, vivaient dans la misère et dans la crainte, car les Méchants, non contents de les asservir économiquement, faisaient régner un climat de terreur, réprimant impitoyablement toute velléité de rébellion : emprisonnement, déportation, torture, exécution sommaire…

Dans ce contexte terrifiant, des circonstances amenèrent un jeune Gentil nommé Kee-chung à prendre conscience de ses qualités exceptionnelles de coureur à pied. Coaché dans un premier temps par un Gentil professeur de sport, il fut ensuite remarqué par les autorités sportives occupantes, qui encouragèrent son perfectionnement d'athlète de haut niveau, dans l'idée d'en faire un champion à la gloire de leur nation de Méchants. Ils lui imposèrent d'abandonner son nom de Kee-chong, au profit d'un patronyme à consonance Méchante... »

Vous trouvez ma raillerie déplacée ? Je précise qu'elle ne porte que sur la tonalité du récit – et j'y reviendrai ! –, car le fond de l'histoire est authentique et ne prête pas à sourire.

En 1910, la Corée avait été envahie par l'Empire du Japon, qui s'était efforcé de l'effacer complètement en tant que nation. En ces temps-là, les Japonais avaient pris l'habitude de considérer leurs voisins comme des peuples de sous-hommes, juste bons à leur servir d'esclaves. Ils se comportèrent de façon infecte avec les Coréens, puis avec les Chinois, auxquels ils déclarèrent la guerre dans les années trente. C'est en toute logique qu'ils se trouvèrent des affinités avec les Nazis, lorsque la seconde guerre mondiale se profila.

Kee-chong, le garçon qui courait, a réellement existé. Affublé d'un patronyme japonisant, il fut, en 1936, vainqueur du marathon des Jeux Olympiques de Berlin, sous les couleurs du Japon. Autant les quatre médailles d'or de Jesse Owens constituèrent un camouflet pour Hitler, l'amenant même à quitter son siège dans la tribune, autant celle de Kee-chong en fit malgré lui un héros national japonais. Aujourd'hui, son vrai nom a été rétabli sur les tablettes du palmarès olympique, mais le Japon reste officiellement détenteur du titre, en dépit des efforts répétés de l'actuelle Corée du Sud pour obtenir le rétablissement de la vérité.

Après sa victoire, bien qu'étroitement surveillé par la police secrète japonaise, Kee-chong avait réussi à entrer en contact avec la résistance clandestine coréenne. Après la guerre et l'anéantissement de l'Empire du Japon, il est devenu le symbole de la résistance, du courage et de la persévérance des Coréens.

Revenons à la forme du récit. Peut-être l'auteur s'est-il heurté à la difficulté d'écrire un ouvrage de deux cents pages sur cette histoire. Sinon, pourquoi lui avoir donner la tonalité d'un conte pour enfants ? En lisant le garçon qui courait, j'ai eu l'impression de voir défiler les images d'un manga, ou plutôt d'un manhwa, car c'est ainsi qu'en Corée, l'on nomme les dessins animés de la tradition extrême-orientale.

Quelques passages émouvants dans ce livre sympathique, où la syntaxe est parfaite et le vocabulaire accessible à tous. La poésie ?... Ce n'est pas parce que le style est enfantin qu'il est poétique. N'est-pas Saint-Exupéry qui veut. Et lui-même n'a d'ailleurs pas écrit que le petit Prince.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Le sport a marqué l'Histoire mondiale. Difficile de ne pas penser à la Coupe du monde de rugby en Afrique du Sud en 1995 ou encore aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936. le roman François-Guillaume Lorrain se penche sur un des participants de ces JO et nous prouve encore cela en se penchant sur l'histoire du coureur coréen Son Ki-chong.

Kee-Chung est un jeune Coréen qui voit son pays ployer de plus en plus sous le joug japonais. le jeune garçon grandit en mettant sa fierté et son patriotisme de côté pour pouvoir aider sa famille à survivre. Il est le dernier enfant capable d'aider ses parents après la disparition brutale de son grand frère, emmener par les Japonais on ne sait où. le jeune garçon se découvre rapidement un talent pour la course, talent que les Japonais sauront également percevoir. Alors renommé Kiteï, le jeune Kee-Chung, se voit obligé de participer aux Jeux Olympique de Berlin avec le drapeau japonais sur le dos.

Le garçon qui courait est un roman passionnant. On découvre un enfant et ensuite un homme, rempli de courage et de détermination. Il fera ce qu'il peut pour aider son pays à retrouver une fierté, pas facile quand notre famille est menacée. L'histoire de la Corée est très complexe (elle l'est toujours d'ailleurs) et on apprend énormément de choses en lisant ce roman. A lire, quel que soit notre âge !
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Kee-Chung vit en Corée occupée par le Japon. Lorsque son grand frère se révolte, ses parents et lui sont très fiers. Mais il est très vite envoyé dans un camp dont il risque fort de ne jamais revenir.

Alors le jeune garçon décide d'aller le délivrer. Pour cela il devra bien se préparer parce qu'il lui faudra courir 50 km aller. Heureusement, il va trouver de l'aide et briller en endurance, jusqu'à se faire remarquer...

Un roman historique qui raconte une destinée exceptionnelle qui lie l'histoire d'un homme à celle de son pays. La Corée brimée et humiliée utilise chaque opportunité pour conserver son identité et renaître.

C'est par le sport que le jeune héros va se révéler. Sa quête au départ personnelle va très vite résonner avec celle de son peuple.

Mais il lui faudra s'adapter et souvent ruser pour survivre et ne pas mettre sa famille et les gens qu'il aime en danger.

L'auteur nous offre une fiction à partir d'une histoire vraie qui si elle semble incroyable n'en est pas moins forte et émouvante. Nous nous laissons emporter dans cette course folle qui va nous emmener jusqu'au jeux olympiques de Berlin.

A partager !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Lu dans le cadre d'un comité de lecture pour la jeunesse, j'ai trouvé la lecture très agréable et très instructive. Je connaissais peu de choses sur le conflit Japon/Corée et encore moins sur le marathonien Sohn Kee-Chung et comme je ne suis peut être pas la seule je vous mets ci-dessous un petit résumé du contexte.

Quelle force, quelle volonté de cet homme pauvre né au nord de la Corée du Nord actuelle, fils d'un marchand de fruits et de riz, initié à la course de fond afin d'éviter à son père les réprimandes des soldats japonais qui voulaient manger des melons et des pastèques.....

J'aime que l'on offre aux jeunes (et aux moins jeunes......) une découverte de faits historiques (mais oui) sous une forme distrayante, facile d'accès, et qui peuvent y voir un récit passionnant d'une vie hors du commun, d'un petit homme qui ne pensait pas devenir une icône de résistance pour tout un pays......
Lien : http://mumudanslebocage.cana..
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"Le garçon qui courrait" c'est Kee-Chung, un marathonien de légende. Si son histoire est moins connue que celle de Jesse Owens, elle est tout aussi signifiante.
Sacrés lors des mêmes JO organisés dans l'Allemagne nazie où ils ont fait mentir la doctrine raciste en pulvérisant les records de leurs disciplines, tous deux ont hésité à y participer et ont peiné à faire reconnaître leur mérite.

François-Guillaume Lorrain s'attache ici à raconter le parcours du jeune coréen, né deux ans après la prise de pouvoir du Japon dans son pays. Il décrit le quotidien des vaincus, les brimades et les difficultés (dans la limite d'un livre jeunesse, certaines étant simplement évoquées voire sous entendues).
Il se sert de ce contexte pour expliquer la force de caractère peu commune de son héros, mais aussi ses doutes qui l'assaillent lors de ses collaborations forcées avec les japonais.

Nous nous interrogeons toujours sur ce qui pousse un sportif à réaliser un exploit, et nous avons beaucoup aimé la proposition de cheminement mental lors du fameux marathon de 1936.
Mon loulou étant passionné par cette période historique, nous avons aussi apprécié que ce roman oriente notre regard vers l'histoire coréenne, qui nous est moins familière, à travers ce portrait d'un magnifique sportif.
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Un roman très émouvant et intéressant de par son côté historique qui raconte l'histoire vraie de Sohn Kee-Chung....
Je ne connaissais pas ce sportif et pourtant son destin a été hors du commun : il a été le premier coréen a remporté le marathon lors des JO de Berlin en 1936, concourant alors sous le drapeau du Japon qui avait annexé la Corée et n'aura de cesse de lutter pour que son nom soit rétabli dans les palmarès.
J'ai vraiment apprécié le courage de ce jeune homme, son obstination et son sens du sacrifice. Il accepte les humiliations imposées par le Japon tout en poursuivant son but, redonner de la fierté à son pays, la Corée.
Ce qui m'a plu, c'est que l'on suit son parcours de son plus jeune âge où son grand frère meurt dans un camp d'internement japonais, à son ascension en tant que sportif puis en tant qu'entraineur à la fin de sa vie.
Je dois dire que j'ai été très émue à la découverte de ce destin exceptionnel et je trouve que ce roman lui rend un très bel hommage !
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"La limite est fragile entre l'obstination et la folie" dit le champion au journaliste qui le rencontre sur ses vieux jours. Ce qui est vrai des athlètes qui défient les records le serait-il aussi des politiques qui dressent les frontières ?
Au sortir de la guerre, l'envahisseur nippon et le traité de Versailles privent le jeune Kee-Chung de sa nationalité et font de son grand-frère un des nombreux martyrs de la Corée. À l'aune du courage de son frère, Kee-Chung découvre sa propre endurance et, aussi, sa résistance.
Ce roman est un hymne aux souvenirs et au pays de son enfance. L'hymne que Kee-Chung n'a pas entendu en août 1936, champion olympique sous le nom de Kiteï Son et le drapeau japonais. Il dit un destin hors du commun, une vie où la légende épouse le conte sur 44 chapîtres rythmés comme les km d'un marathon victorieux. Intense et profond. Simple et émouvant.
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Ce livre est une biographie de Sohn Kee-Chung, marathonien coréen. Il nous parle de son enfance, de ses victoires puis de sa reconversion après sa carrière sportive.
L'auteur arrive à nous retransmettre avec une excellente précision ses émotions, ses envies de révolte contre l'occupant japonais (qui l'a naturalisé de force), et ses souffrances durant les courses auxquelles il participe, notamment aux JO de Berlin en 1936 où il remporte le marathon pour le Japon. Son nom coréen a été rétabli par le CIO en 2011, 75 ans après cette course, mais il est encore considéré comme étant de nationalité japonaise sur les palmarès.
Au-delà de la dimension sportive du texte, l'auteur nous parle beaucoup du contexte historique et de l'occupation japonaise. Il nous montre ses aspects inhumains pour la population civile, qui ont malheureusement été trop longtemps oubliés.
Un livre très intéressant, autant sur le plan sportif que sur l'aspect historique. Je remercie Babelio ainsi que les éditions Sarbacane pour ce livre qui m'a donné envie d'en lire d'autres sur ces sujets.
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« le garçon qui courrait » est un roman biographique écrit par François-Guillaume Lorrain. Il narre de façon romancée l'histoire d'une jeune athlète coréen, Kiteï Son. Je l'ai lu car il fait partie de la sélection « prix ados » dans mon collège. J'ai toujours eu une certaine interrogation sur l'histoire Coréenne alors quand j'ai vu le sujet, je me suis lancé !

Et je ne regrette pas ! C'est histoire est incroyable. On y découvre l'histoire de la Corée, d'abord sous la domination japonaise puis victime du conflit américano-russe. On vit cette histoire de l'intérieur, au sein même des émotions de ce jeune garçon. le tout est très bien écrit et très visuel, ce qui participe à l'immersion. On y découvre des horreurs qu'on a pas l'habitude d'aborder en France : les camps d'enfermement japonais, la maltraitance des coréens…

A cela s'ajoute l'histoire des jeux olympiques, notamment ceux de Berlin. Un véritable symbole se joue ici sans même que j'ai ai connaissance. Je n'ai pu m'empêcher, en fin de lecture, à aller voir les documents d'archive, vidéo… liés à cette histoire.

Enfin, le coté romancé, dont on ne sait pas ce qui vrai ou faux, est très habile. On se prend d'une compassion forte pour les différents personnages, Kee-Chung en tête !

Bref un excellent roman à mettre en toutes les mains !
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