Ne cessons de considérer que, quand autrefois nous sommes descendus de notre sublime poste, nous avons attiré tout avec nous dans nos funestes et illusoires apparences, et que par conséquent nous sommes toujours à même de tout retrouver, si nous entrons dans les voies qui nous ont suivi dans notre chute, et qui ne cessent de se placer au devant de nous.
Si l'homme est le seul être qui soit envoyé pour être le témoin universel de l'universelle vérité, recueillons donc ces témoignages, ne le quittons point que nous l'ayons soigneusement questionné et que nous l'ayons ensuite confronté avec lui-même, afin de fixer les différentes clartés que nous pourrons recevoir de ses diverses dépositions.
Hommes passés, présents et futurs, vous tous qui êtes chacun une pensée de l'Éternel, concevez-vous quelles seraient vos lumières et vos félicités, si tous les germes divins qui vous constituent étaient dans leur activité et dans leur développement ?
Les voies et les dons partiels ont pu et pourront avoir lieu dans tous les temps, parce que dans tous les temps, il y a eu et il y aura des êtres qui, quoique n'étant point adonnés au mal, sont cependant trop en bas âge, relativement à l'esprit divin, pour en être animés dans toute sa force et dans toute sa plénitude. Mais pour que ces voies partielles puissent cependant être regardées comme initiatives à la vivante lumière, il faut au moins qu'elles aient le caractère de la vie et qu'elles soient en petit la répétition du grand œuvre, sans quoi elles ne sont que figuratives, elles séjournent dans les surfaces et y font séjourner tous ceux qui, en s'y abandonnant, ne pénètrent point jusqu'à l'œuvre central.
Je ne parle point ici des institutions religieuses, que l'ignorance, la superstition ou la mauvaise foi ont formées sous ces mêmes noms et dans lesquelles les peuples grossiers sont si souvent entraînés au-delà de la mesure ; les torts qu'ils se font par-là ne peuvent se comparer à ceux qui résultent d'un pareil abus dans l'ordre des manifestations.