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sur 788 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
En juillet dernier, alors que je venais de finir avec un an de retard le premier roman d'Edouard Louis qui avait un peu fait chez moi comme une sorte de déflagradation, comme pour beaucoup d'autres lecteurs qui avaient découvert cet auteur venu de nulle part, je m'interrogeais sur la suite de sa carrière littéraire en supposant qu'il n'en en avait certainement pas fini avec sa veine autobiographique et qu'il allait certainement nous raconter ce qui s'est passé entre son départ de son village natal et sa vie jusqu'à ses 24 ans, son âge actuel.

Je n'avais en fait qu'un à moitié raison puisque, si le jeune auteur picard, un peu tel une Annie Ernaux contemporaine, continue effectivement de sonder ses émois personnels pour guider sa plume, il a choisi de s'attarder sur un épisode précis de cette tranche d'âge entre 18 et 24 ans, et plus précisémment un soir de un soir de Noël pendant lequel Edouard a été victime d'un viol avec tentative de meurtre.

Pour relater cette terrible nuit, Edouard Louis choisit de multiplier les récits, en alternant plusieurs niveaux, le sien propre, et celui qu'il entend raconter par sa soeur à son mari camionneur et ce dispositif narratif est à la fois l'atout du livre introduisant une dose d'autodérision et de profondeur au livre, et également malheureusement sa limite, puisque cette construction alternée, à la longue finit par lasser et sort un peu le lecteur de la puissance émotionnelle du récit.

Comme le titre l'indique, le livre est une réflexion sur la violence sous toutes ses formes, violence physique mais aussi sociale et familiale, et Edouard Louis réussit comme pour son précédent livre à mélanger approche sociologique et approche littéraire dans la même histoire, et cette grille de lecture, déjà formidable dans son premier roman continue de frapper par son intelligence.

L'intérêt du livre c'est le côté syndrome de Stockholm d'Edouard Louis qui fait tout pour dédouaner l'auteur du crime dont il a été victime :
Comment est-ce qu'on peut croire que ce genre de procédure fait du bien ? Je ne voulais pas porter plainte, à cause de ma détestation de la répression, parce que je pensais que Réda ne méritait pas d'aller en prison- , et cette position rend forcément inconfortable le lecteur, bousculé dans ses valeurs morales.

Malheureusement, et contrairement à "En finir avec Eddy Bellegueulle, le ton du livre peine à convaincre sur la longueur. Notamment, les passages racontés par Clara, la soeur d'Edouard, gênent un peu dans la façon dont elles sont reproduites, à coup de clichés et de phrases à la syntaxe approximative. Cette volonté qu'a le jeune romancier de retranscrire les propos de sa soeur dans une langue populaire donnent un coté un peu artificiel car cela n'apporte finalement pas grand chose à l'ensemble, qui est finalement moins passionnant que ce le projet promettait.

En résumé, un ouvrage intéressant à plus d'un titre mais qui à mes yeux ne renouvelle pas la prouesse de son premier coup de maitre.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La littérature sert à se faire du bien mais aussi à se plonger dans des univers loin du notre, inconfortables parfois, au réalisme criant qui inspirent la gêne et une forme de rejet. Ensuite, c'est à chacun, dans sa posture de lecteur, de choisir ou non de partir vers des contrées où il sait qu'il va souffrir et encaisser les coups comme un boxeur au bord du K.O. Après En finir avec Eddy Bellegueule, révélation du talent brut d'Edouard Louis, Histoire de la violence pousse encore le plus loin l'intime d'un récit autobiographique sans concession, aux limites du sordide, dans les affres d'une lucidité ravagée par les remords, les scrupules et l'humiliation. Mis en scène, transfiguré par la maîtrise d'un écrivain-né, Histoire de la violence est charnel, indécent et sincère comme la confession d'un enfant blessé. Comme son titre le laisse supposer, il n'y a pas qu'une seule violence dans livre : celle d'un viol et d'une tentative de meurtre, certes, mais aussi celle d'une victime obligé de raconter, ou de l'entendre décrite par d'autres, celle d'un jeune homme confronté aux jugements, complexé par son statut d'homo et de provincial, avec des pensées paradoxales et toxiques qui envahissent son cerveau, comme de vouloir absoudre son bourreau, par exemple. Lire Edouard Louis n'a rien de plaisant. Mais n'a rien de complaisant non plus. En deux livres et autant témoignages qui dépassent la simple autobiographie ou la catharsis, un auteur est apparu. Il a imposé sa voix, unique, on espère que l'homme qu'il est devenu trouvera sa voie, si possible moins dans la douleur que dans l'épanouissement.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Il est quatre heures du matin, Édouard rentre chez lui à pied, un brin éméché après un agréable dîner de Noël avec ses amis, ravi d'étreindre les livres de philosophie que Didier vient de lui offrir. Édouard se fait une joie de les caresser, de les feuilleter en rentrant chez lui, mais un homme le suit de près et contrarie ses rêveries.
L'étranger finit par l'aborder. Il s'appelle Reda, il est souriant, séduisant, très insistant. Il veut discuter un peu, il veut monter chez Édouard boire un petit verre, juste un seul, allez. Édouard proteste longuement mais finit par céder, désarçonné par cette phrase soudaine : « On fait l'amour ? ».
Dans l'appartement, la soirée tourne lentement au cauchemar. Édouard Louis est volé, étranglé, insulté, menacé d'un revolver, violé. Quelques années plus tard, il raconte ce traumatisme dans Histoire de la violence, paru en janvier dernier au Seuil.
J'ai lu ce roman en une après-midi. La première phrase, longue et pleine de louvoiements, m'a donné l'impression de regarder péniblement à travers un grillage rouillé, ou de devoir enjamber une haie de ronces pour accéder au récit. Passé ce barbelé de mots, les phrases se sont faites plus fluides et m'ont vite happée, épargnant à mon cerveau ultra-connecté une demi-journée d'éclatement et de digressions virtuelles.
Étrangement construit, le récit est porté par deux voix, celle d'Édouard Louis, soignée, articulée, et celle de sa soeur Clara, accablant son mari d'une logorrhée fruste et chaotique, d'où s'échappent parfois des éclairs de lucidité. Caché derrière une porte, Édouard écoute son histoire caricaturée, mutilée par sa soeur, s'en irrite, reprend la narration pour la rectifier, la clarifier, l'approfondir. le contraste entre les deux voix est frappant et souligne l'abysse qui ne cesse de se creuser entre Édouard Louis et sa famille. Une terrible fracture racontée dans En finir avec Eddy Bellegueule, le premier roman très médiatisé de l'auteur, qui avait soulevé en moi une colère effroyable contre sa famille maltraitante et ignorante.
En lisant Histoire de la violence, mon ressentiment s'est atténué. Malgré ses saillies triviales, ses mots parfois abrupts, blessants, « Moi à sa place j'aurais pas continué à suivre une lurlure comme ça qui dit non à tout », Clara ne faisait plus partie de cet amas sordide et haïssable dans lequel j'avais empilé rageusement la famille d'Édouard Louis. Elle avait soudain une voix, une parole certes triviale et agaçante mais audible, des pensées, des inquiétudes, elle prenait une forme humaine à mes yeux, qui me la rendait presque sympathique. J'y vois une forme de réhabilitation, de réconciliation d'Édouard Louis avec son passé, mais je me trompe peut-être.
Je trouve aussi que le style et la réflexion de l'auteur ont gagné en subtilité. Traversé de violence – agression, viol, préjugés et ragots de la soeur, bruits envahissants, rictus des policiers, froideur des médecins, et puis la violence, le dénigrement que l'auteur s'inflige à lui-même –, le roman ne sombre pourtant dans aucun manichéisme : le vécu retracé est plein d'ombres, d'ambiguïtés, la psychologie des personnages est complexe. Édouard Louis ne veut pas qu'on le voie comme une victime, il se hait de sombrer dans le racisme après l'événement, et Reda n'est à aucun moment présenté comme un monstre, plutôt comme un paumé saisi d'une colère incendiaire, pris dans un irrépressible engrenage de haine, qu'il regrette aussitôt. Pour schématiser, cette fois-ci, mon désir de comprendre l'a emporté sur mes envies de meurtre.
Mais comprendre quoi ? Car au final, je ne sais toujours pas d'où vient la violence et pourquoi elle s'embrase soudain. Je ne sais même pas pourquoi cet écrivain remue des choses en moi – bon, j'ai ma petite idée là-dessus mais je ne préfère pas en parler pour le moment – et me réconcilie avec les auteurs vivants. Ce que je sais, c'est que cette lecture m'a apaisée, curieusement, que cet interlude où l'espoir luit faiblement m'a remis les idées en place et apporté le courage et la lucidité nécessaires pour endurer un monde sous cellophane, hermétique aux états d'âme dérangeants, de plus en plus tyrannisé par les théoriciens du bonheur, leurs antidépresseurs à feuilleter, et les petites cases étriquées où ils aiment à archiver les gens. Bref, je me comprends.
Lien : https://sguessous.wordpress...
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Un peu par hasard, au détour d'une recension sur ... Paris-Match lue chez le coiffeur, j'ai été intrigué par ce "roman" et je me suis décidé à le lire. Non sans peine ni méfiance : l'auteur est de l'espèce de ces écrivains français contemporains dont la langue et l'art d'écrire me déplaisent : prose relâchée, vulgarismes, sempiternels récits à la première personne et au plat passé composé, pauvreté, inculture, laideur, en somme le genre de prose qui ressemble à nos quartiers pavillonnaires préfabriqués, à nos bretelles d'autoroute et centres commerciaux de banlieue. Quand on ajoute au tableau que l'auteur trouve Bourdieu, penseur officiel des ministères depuis vingt ans et quatre présidents, "insoumis", il y avait de quoi se faire du souci. Et pourtant, je suis allé au bout de ma lecture, non sans peine, grâce aux qualités du livre, qui contrebalancent ses défauts criants de langue et de style : première qualité, l'histoire, car le narrateur, bien pensant à tous points de vue, a le courage de se confronter à la réalité d'une agression sexuelle qui met ses préjugés à mal, non moins que son corps ; au moins il ne triche pas trop. Autre qualité : la marque que le Nouveau Roman a laissée sur la structure et la composition du livre ; plusieurs narrateurs et points de vue, réfraction de l'événement dans plusieurs consciences et selon plusieurs discours et narrations, etc ... D'ailleurs le nom de Claude Simon apparaît deux fois dans le récit. Comme Edouard Louis opère une sorte de vulgarisation du Nouveau Roman, le lecteur s'ennuie plutôt moins que s'il se plongeait dans Butor ou Robbe-Grillet. Enfin, un certain parti-pris réaliste donne au livre une chair, une odeur, une imagerie, qu'on est soulagé de rencontrer après les inquiétudes que le titre, avec son abstraction lâche, inspirait. Pourquoi ce qui semble un témoignage vécu porte-t-il le nom de roman ? S'agit-il d'une fiction particulièrement réussie ? Ou bien la vie se transforme-t-elle en fiction dès l'instant qu'on en fait le récit ? Je pencherais plutôt pour la seconde possibilité, et je suis plutôt content d'être tombé par hasard sur ce produit littéraire que rien ne me prédisposait à lire.
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Une construction originale : on apprend l'histoire à travers les yeux de la victime et ceux de sa soeur, qui ne parvient pas tout à fait à compatir.
Il est difficile pour moi de recevoir ces images violentes. Un style plus soigné aurait sans doute permis de donner plus de recul, de profondeur. J'aurais préféré que certains passages soient moins décrits, plus suggérés.
Mais l'ambiguïté du désir, de la relation à l'autre sont bien rendus. L'auteur nous livre des sentiments bruts, authentiques avec une belle franchise.
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Ce que je n'ai pas aimé dans ce roman, c'est l'écriture ! L'histoire, on ne peut que très peu la juger tellement elle prend aux tripes !

J'avais beaucoup aimé le premier roman d'Edouard Louis. Mais je n'ai pas retrouvé l'écriture qui m'avait transporté dans son premier livre.

Ce qui m'a gêné ici, ce sont les passages où c'est Clara, sa soeur qui raconte l'histoire d'Edouard à son mari. Elle raconte en disant "et là il me dit", "et là il pensait ça" et du coup je me suis vite embrouillé sur qui pensait quoi et faisait quoi !

J'ai préféré les passages où c'est Edouard qui nous raconte ! C'est beaucoup plus simple. le problème de sa soeur qui raconte c'est que parfois c'est mal amené et on ne comprends plus très bien le déroulement des évènements.

Et aussi, j'ai trouvé que parfois Clara se dispersait trop dans l'histoire et amenait des éléments qui pour moi n'était pas toujours intéressant.

J'aurais préféré un récit à une seule voix.

Elise__♥
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« Histoire de la violence » a fait beaucoup de bruit à sa sortie. Certains criaient au génie, d'autres au scandale. J'ai donc voulu me faire ma propre opinion. le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on ne sort pas de cette lecture indifférent.

Tout d'abord, le sujet est grave. Edouard Louis raconte l'histoire d'une nuit de plaisir, mais surtout de terreur, au cours de laquelle des violences physiques et sexuelles vont lui être infligées par Reda, un jeune homme rencontré près de chez lui et qu'il fait monter dans son appartement. Edouard va d'ailleurs échapper de peu à la mort cette nuit-là.

En se servant de cette son histoire, Edouard Louis a souhaité faire entrer dans la littérature la réalité et la brutalité de la violence. Son objectif ? Tenter d'en comprendre les origines.

J'ai toujours été mal à l'aise à l'idée de rédiger une critique pour ce genre de bouquin. En effet, j'ai l'impression de me faire juge de l'histoire personnelle d'Edouard Louis alors que je n'en ai ni le droit, ni la moralité. Je ne peux ni me faire juge, ni bourreau de cet épisode de vie.

Je ne jugerai donc pas le fond.

Concernant la forme, Edouard Louis choisit de raconter son histoire par une tierce personne, sa grande soeur (personnage fictif dans le roman). Et c'est à travers ses mots à elle que le lecteur apprend ce qui s'est passé ce soir de Noël 2012.

Si je n'ai rien contre ce procédé littéraire, je n'ai pas vraiment aimé la façon dont l'auteur a fait s'exprimer « sa soeur ». Cela m'a même irrité, à vrai dire (peut être étant moi-même grande soeur).
Dans le roman, sa soeur n'a pas quitté le village picard dans lequel ils ont grandi. Elle est femme au foyer et son mari est conducteur de poids lourds. Si le mari est silencieux, elle est une grande bavarde et s'exprime avec un langage populaire.

Ce langage contraste avec celui employé par Edouard Louis, qui a un langage beaucoup plus « 16ème » et beaucoup plus soutenu. du coup, le langage populaire de la soeur donne au roman un côté pédant et méprisant pour la classe populaire, ce que je n'ai pas apprécié.

Néanmoins, Edouard Louis reste une très belle plume et nous offre une analyse très fine et pertinente de la société actuelle. Je n'y ai pas trouvé les origines de la violence moderne mais j'ai trouvé qu'Edouard Louis posait les bonnes questions.

Auteur à suivre..

Lien : http://mademoisellechristell..
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Livre très intéressant sur le fond, mais dont la forme m'a beaucoup déroutée.J'ai trouvé particulièrement indigestes les passages dans lesquels Edouard fait raconter par sa soeur Clara "avec ses mots à elle", les évènements qui l'ont conduit à se réfugier dans la Picardie de son enfance, celle qui lui avait laissé tant de mauvais souvenirs dans "Pour en finir avec Eddy Bellegueule" à savoir : sa rencontre avec Reda, puis l'agression et le viol qui ont suivi. Racontés par Clara, j'ai eu l'impression de lire du sous- sous Christine Angot, version "Une semaine de vacances" que je n'avais pas aimé. Par contre, j'ai été très touchée par les passages ou Edouard relate "avec ses mots à lui" ce qu'il a vécu, l'agression physique, l'attitude du personnel soignant, le dilemme auquel il est confronté vis à vis de l'autorité (porter plainte ou pas? avec quelles conséquences pour le violeur?), les multiples démarches et dépositions que sa décision entrainera, la dépression qui suivra , le racisme qu'il dit éprouver........Les allers retours entre son propre vécu et celui supposé de Réda, voire une certaine empathie envers lui......... J'y ai vu beaucoup de sensibilité et d'intelligence, une écriture fluide, alourdie par le récit de Clara.
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Bon témoignage sur ce que ressent une personne violée. L'écriture est assez simple (pas particulièrement belle), la construction est assez complexe, l'auteur fait parler sa soeur, commente ce qu'elle dit (ces pensées sont en italiques), parle de lui à la troisième personne... Je n'ai pas lu son roman précédent (et peut-être que c'est pour cela que les personnages ne m'étaient pas familiers, car non présentés...). J'ai un peu de mal à comprendre l'engouement pour ce roman.
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En finir avec Eddy Bellegueule est le premier roman de cet auteur ; je ne l'avais pas lu, peu attirée par le genre autobiographique et pathétique.
Pourtant, les talents littéraires d'Edouard Louis ont tant été vantés que je n'ai pas pu résister à la sortie de son second roman, Histoire de la violence donc.
Bon, comment en parler... déjà il n'a pas de bol quand même le type. Après son enfance misérable, il publie un livre qui connait un grand succès, trouve un semblant d'apaisement avant de se faire violer et presque assassiner par un type avec lequel il couche après s'être fait accoster dans la rue.
C'est vrai que "le travail" sur la narration est vraiment passionnant, que les qualités littéraires sont incontestables, mais quand même... que c'est sordide !
Le soir de Noël 2012, en rentrant chez lui après une soirée avec des amis, Edouard se fait "brancher" par Reda. Après avoir repoussé vainement ses avances, celui-ci se laisse charmer et le fait monter chez lui. Ils font l'amour à plusieurs reprises, Reda lui raconte son enfance difficile, il se confie un peu (à condition que ce soit la vérité). Et puis, au moment où Edouard sort de la douche et s'aperçoit que sa tablette et son téléphone ont disparu, il accuse Reda (qu'il sait forcément coupable) et lui ordonne avec entêtement de rendre ce qu'il a volé.
Reda se braque, perd pied, et devient violent. Tellement, qu'il l'étrangle avec son écharpe et le viole avant de s'enfuir en s'excusant.
Edouard après avoir nettoyé furieusement les traces visibles de ce moment, se rend aux urgences et, sous la pression de ses deux amis, au commissariat pour un dépôt de plainte. C'est une autre violence qui s'enclenche : celle des mots que l'on pose sur les actes, celle du racisme (quand les flics lui font dire et répéter l'origine de son agresseur), celle de l'écoute, celle des silences et des maladresses.
Edouard répète inlassablement à qui veut l'entendre (ou pas), en s'impatientant de dire le viol et la tentative de meurtre. Et nous, lecteurs, apprenons ce qu'il a vécu vraiment par le biais de sa soeur, qui, en un long monologue (ou dialogue silencieux), rapporte à son mari le récit détaillé, plein de digressions, que son frère lui a fait de l'épisode.

J'ai aimé? Pas aimé? Pas évident de trancher. le sujet est particulièrement sordide mais l'angle pris par la narration particulièrement original et intéressant.
On cherche la lueur, l'espérance même si l'amitié semble être un sentiment porteur voire salvateur pour l'auteur. Finalement, je crois que j'attendrai avec impatience qu'Edouard Louis soit un homme plus heureux, plus apaisé pour pouvoir davantage rêver en le lisant...

Lien : http://leslecturesdalice.ove..
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