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3,72

sur 1027 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
J'ai cru que ce petit livre serait un brûlot, un pavé qui fuse sans prévenir et met le feu aux poudres. Il y avait un véritable sujet, des lignes de forces et j'ai attendu vainement (enfin, pas longtemps car le livre est très court) qu'elles se forment, qu'elles deviennent tangibles. Reste le témoignage, touchant, et le regard lucide mais sensible du transfuge de classe sur son milieu d'origine.
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« La sociologie est un sport de combat »… Tu te souviens peut-être de ce livre de Pierre Bourdieu.
Alors sans doute que la littérature aussi peut être un sport de combat. En tout cas, et en ce qui concerne ce texte, parce que j'ai quand même du mal à appeler ces 80 pages un roman, il en ressort cette impression. Un sport de combat, à quelques kilomètres des romans sociaux chers à Manchette, un texte où les choses sont dites, les hommes cités et nommés, et où les corps broyés sont montrés.
Un texte sur l'amour du fils à son père, cet amour mal dit, souvent pas entendu, mais qui permet pourtant d'exister, même si c'est à travers la haine ou le rejet de l'autre.
Alors aussi l'amour du père à son fils.
Un livre engagé, sans doute, parce que c'est comme ça qu'ils l'appellent, les ceusses qui parlent de la littérature avec des mots que je comprends pas toujours. Un texte qui fait face, qui se hisse sur les barricades de la vie, et qui interpelle ceux qui nous prennent pour des petits sur lesquels ils peuvent marcher, qu'ils peuvent piétiner, sans risque de retour de manivelle.
Même si, parfois, tu as très envie de devenir la manivelle…
Parce que la politique, aujourd'hui, elle bouscule juste ceux qui ne peuvent pas se défendre.
Ça veut dire toi. Ça veut dire moi, aussi, et tous ceux que tu croises tous les jours. Ceux qui font partie de ce peuple qui devrait traverser la rue pour trouver du boulot.
Ce peuple-là.
Ces gens qui décident, un matin, de se jeter par la fenêtre du dixième étage ou de se tirer une balle dans le cerveau. Ceux dont les bien-pensants diront « On n'a rien vu, il avait l'air d'aller bien… Un peu tristounet, mais on se serait jamais douté… »
Ceux-là.
Te parler de l'écriture de ce texte, c'est aller dans une direction que je ne veux pas prendre. Parce que l'écriture est, elle aussi, à quelques kilomètres de ce que j'aime. Pas de jolis mots, ou pas vraiment. Pas de style particulier qui me ferait reconnaître Édouard Louis au milieu d'autres écriveurs. C'est ballot.
La suite :
Lien : https://leslivresdelie.net/q..
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Ce petit livre m'a fait de la peine. D'un côté, l'histoire est triste, voire tragique. D'une autre, elle n'est pas bien écrite. L'accusation a la fin du livre est importante ; même nécessaire. le personnage du père d'Edouard Louis peut devenir un personnage romanesque merveilleux. Malheureusement, j'ai trouvé l'écriture trop ordinaire pour le mettre en évidence. Dommage.
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Séduit par le personnage d'Edouard Louis, et admiratif de son parcours de vie, j'ai eté déçu par cette lettre adressée à son père.

Sur la forme, le texte est relativement mal écrit, la (non) chronologie des dates est incompréhensible, les citations littéraires sont parachutées, la longueur n'atteint même pas celle d'une nouvelle d'Amélie Nothomb, le sujet n'en méritant pas plus.

Sur le fond, ce revirement d'attitude du fils envers son père m'a semblé tenir plus de l'opportunisme littéraire que de la sincérité filiale. le fils hésite pendant 40 pages entre, achever le mourant tortionnaire, et réhabiliter le géniteur excusé.
Heureusement, au final, la politique vient au secours de l'auteur, afin de sauver son pamphlet d'un naufrage annoncé.

J'attends un véritable roman d'Édouard Louis, quand il en aura (enfin) fini de régler ses comptes, avec lui-même et avec sa famille. Ce n'est qu'à ce prix qu'il entrera dans le panthéon fermé des auteurs reconnus.
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Premier livre de l'auteur que je lis. J'avais entendu parler des précédents (En finir avec Eddy Bellegueule et Histoire de la violence) mais avais fait le choix de ne pas les lire, de peur qu'ils soient trop nombrilistes.
Belle surprise ici. le premier paragraphe du premier chapitre est un peu déconcertant (mince je ne m'attendais pas à lire de la philosophie, faut cogiter sur les idées ?), mais ensuite on rentre dans ce dialogue monologué d'un fils à son père. Un père ouvrier, issu d'un milieu familial violent, mais qui ne reproduit pas les coups. Un homme avec une certaine idée de la masculinité, qui aurait visiblement préféré avoir un fils différent. Et qui pourtant laisse de temps en temps apparaître une sensibilité. Un homme blessé, usé par le travail. Malmené, humilié par les politiques sociales. Un père auquel le fils tient et qui tient à son fils.
Nombriliste ? Oui,. Et universel comme beaucoup de relations humaines entre un père et son fils.
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Dans ce petit livre de 85 pages, après un portrait de sa famille pauvre, gangrenée par l'alcool et la violence, et après un portrait de son père, l'auteur pousse un cri de colère contre la société et les politiques qui, selon lui, sont responsables de cette situation et en particulier du handicap physique de son père brisé par le travail.
Si l'intérêt littéraire est pauvre, (je ne comprends pas le tam-tam médiatique qu'il a engendré) on ne peut cependant qu'être touché par le réel problème social soulevé.
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Quelle déception !! j'avais beaucoup aimé "en finir avec Eddy Bellegueule" apprécié "histoire de la violence" mais là, les sortes de lamentations "c'estpasdesafautec'estàcausedesautres" c'est du Caliméro extrêmement déplaisant, de plus la fin du livre à la Zola dans "j'accuse" cela devient ridicule, si peu étayé que l'on se demande bien ce que tout cela vient faire à ce moment. de plus si je me souviens bien, dans le premier ouvrage d'Edouard Louis le père ne valait pas grand chose beauf alcoolique violent, étroit d'esprit vulgaire ............. Maintenant, il bénéficie d'une sorte de rédemption un peu tirée par les cheveux, il serait aujourd'hui presque fin, subtil, sensible...... mais tellement malmené par la rudesse de la société et des politiques que ses défauts : "c'estpasdesafautesc'estàcausedesautres"

Bref je suis déçu par ce court opus mais tout le monde à le droit à des bas et des hauts ;-) ;-) gageons que le prochain ouvrage sera une plus grande cuvée ;-)
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La thèse mise en avant par Édouard Louis dans son bref ouvrage reste dans la continuité de celle de Pierre Bourdieu : dans notre société, les classes les plus aisées assoient leur domination sur les classes populaires grâce aux dispositions intériorisées dès la plus tendre enfance (manières de faire, agir, penser...) et au pouvoir que leur confère leur statut au sein de la structure sociale. Les dernières pages du livre accusent les hommes au gouvernement et ceux qui exercent des responsabilités publiques de mener leurs politiques – et tout particulièrement les politiques sociales – dans un objectif d'asservissement des plus démunis.
Cependant, d'une manière détournée, Édouard Louis nous parle de tout autre chose. Si l'idée de départ était de mettre en avant l'existence menée par son propre père, un ouvrier ayant basculé dans l'invalidité et la précarité, pour illustrer son propos, l'intention initiale se perd et n'aboutit pas. Pourquoi ? Parce qu'avant tout, ce que nous donne à voir l'auteur est l'historique d'une filiation empêchée. Le récit entrepris sur le père dessine en creux le portrait d'un enfant : celui d'un fils qui cherche dans une enfance saccagée les traces de l'amour paternel. Un père qui forcément a dû l'aimer. Un père qui forcément a éprouvé une fierté légitime devant son enfant. Un père, qui envers et contre tout, l'a défendu.
Le propos d'Édouard Louis rencontre là ses limites. le sujet très intime, trop intime, nous attendrit, nous émeut mais ne nous convainc guère. Les rapports de domination à l’œuvre dans notre société auraient conduit un homme à mépriser l'école, à fuir vers la délinquance, à sombrer dans l'alcoolisme, à gaspiller l'argent du ménage, à négliger sa santé, à se complaire dans la vulgarité, le racisme et à détester les homosexuels ? Effroyable constat. La gêne ici s'installe : combien connaissons-nous de personnes humbles, laborieuses, ayant reçu le minimum d'instruction mais ayant fait face à leur condition et à leurs obligations avec dignité, tout en faisant preuve d'une certaine ouverture d'esprit ?
En fait, chaque ligne écrite nous ramène à la confrontation douloureuse entre un père et un fils qui se cherchent en tâtonnant dans le passé. Phrase révélatrice et terrible de l'auteur : « faire l'histoire de sa vie, c'est écrire l'histoire de mon absence. » Insupportable manque de ne pas s'être trouvé et reconnu dans le regard du père.
Édouard Louis s'est fourvoyé en croyant transformer son père en une icône de l'impuissance face aux détenteurs du pouvoir, quand celui-ci devient prétexte à combler une blessure affective et narcissique indépassable.
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Mais qui a tué ce roman ?
Ça démarrait bien, cette courte histoire du fils et de son père qui ne se sont jamais trouvés. le souffle était puissant, la langue poétique. Les images de l'enfance et de la violence m'ont pris aux tripes : ce père aimant mais ne sachant pas l'exprimer, cette mère effacée, et puis cette homosexualité prenant forme dans l'incompréhension et le rejet. Les mots étaient d'une justesse inouïe.
Et puis tout à coup, cette incursion politique, pour clôturer le roman. Mais oui mais bien sûr c'est donc ça, c'est  à cause d'eux, tous ces gouvernements successifs, Chirac, Sarko, Hollande, Macron, tous ces politiques, il ont tué mon père. J'ai cru que j'avais basculé inopinément dans les commentaires nauséabonds d'un dernier fait-divers sur Facebook. Mais non, le livre s'est arrêté là-dessus, pour répondre au titre.
Pourtant, le roman débordait de sujets à peine entamés, prêts à être explorés, pouvant expliquer le deuil, la pauvreté, une enfance compliquée, une violence omniprésente ou encore l'alcoolisme et un tabagisme excessifs. Est-ce par immaturité, par déni ou par colère du deuil, —que je peux aisément envisager— que l'auteur a effectué un tel raccourci ? Faut-il toujours tout remettre sur le dos de la médecine et de la politique ?
Cela me conforte une fois de plus dans l'idée que pour ma part, littérature et politique sont compliqués à mélanger. S'engager oui, mais citer des noms et les montrer du doigt ne suffit pas. La vie et la mort sont, par définition et par essence, violentes et belles, et elles le sont dans tous les pays, et dans tous les gouvernements. (Je ne vois pas bien d'ailleurs dans quel pays le père du roman aurait pu survivre.)
Un livre très court mais une grande déception, un roman plein de colère et d'incompréhension qui au final attise la haine et divise la population sans l'once d'une solution à la misère.
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Edouard Louis, Emile Louis, Edouard Philippe… Je m'y perds un peu avec tous ces gens qui ont deux prénoms. Reprenons :
_ Edouard Louis, écrivain.
_ Emile Louis, serial killer.
_ Edouard Philippe, Premier ministre.
Sur les trois, il y en a un que je préfère nettement aux deux autres. Un indice : ce n'est pas l'écrivain. Lui me fait bailler.
Il vous faut peut-être un argument…
Disons qu'après lecture de Qui a tué mon père, je suis en mesure d'affirmer que plus je lis Edouard Louis, plus j'ai l'impression qu'il essaie de me baratiner. Je n'y crois pas à ses histoires de papa devenu alcoolique à force d'être un prolétaire écrabouillé par des vilains présidents de la République. Et je n'y croyais pas non plus, dans En finir avec Eddy Bellegueule, à ses histoires de villageois arriérés farouchement opposés à la sodomie passive. Et pas de méprise : je ne suis pas juge, seulement lecteur. Elles sont peut-être vraies ses histoires, je n'en sais rien. Je dis seulement qu'elles font chiqué et que ce n'est pas une plume qu'il a ce bon Louis, c'est un Stabilo.

On ne compte plus le nombre de films ou de livres fiers d'afficher la mention « Inspiré d'une histoire vraie ». Edouard Louis ne va pas jusque là, mais il semble incapable d'écrire quoi que ce soit sans se sentir obligé de sous-entendre très fort qu'il dit la vraie vérité 100 % véritable. Et d'une, Cahuzac et Fillon faisaient un peu la même chose et de deux, la vérité, ça intéresse qui ? Je préfére mille fois des bobards qui ont l'air vrai à des vérités qui ont l'air bidon. Et un écrivain peut me raconter ce qu'il veut – hier soir, alors que j'allais me coucher de bonne heure, je suis tombé sur un extraterrestre qui s'appelait Gontran et qui cherchait des biscottes – s'il réussit à faire vrai.

Et puis Edouard Louis aime la sociologie alors que la sociologie me rase. Et puis Edouard Louis se donne des airs d'écrivain qui met les pieds dans le plat alors que, dans le fond, il dit à peu près la même chose que tout le monde. Sa dernière trouvaille : les hommes politiques sont tous des salauds… Et ben dis-donc… Personnellement, je les trouve pas si mal nos élus. Tous. du parti LR jusqu'à la France Insoumise en passant par La République en marche, mais stop. La polémique me fatigue alors que je suis tombé dans la fatigue comme Obélix dans la potion magique : à la naissance.

Pour finir, vous l'aviez compris, mon homme à double prénom préféré, c'est Emile Louis, « le boucher de l'Yonne ». Enfin non. Ce monsieur a tué des jeunes filles et je suis fermement opposé à cette pratique. Mais il avait tellement de choses terribles à raconter que, curieusement, soit il parlait tout doucement, soit il ne parlait pas : Edouard Louis pourrait peut-être s'inspirer du bon côté d'Emile Louis.
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