Comme souvent pour les recueils de nouvelles, il est difficile d'établir une critique globale, car les textes qui les composent ne sont pas tous de qualité égale. Sans compter, comme c'est régulièrement le cas pour les ouvrages de science fiction, une traduction pas toujours des plus soignées
Simple exemple, qui n'a pas d'implication importante au niveau du récit, mais est gênant et jette un doute sur l'ensemble de la traduction: outre des phrases souvent lourdes et répétives, chose qui n'est pas problématique en anglais mais le devient en français, on peut noter un changement de sexe d'un personnage dans la nouvelle "la maison maudite" ainsi p. 95 de la présente édition: "..;Si elle ne s'était prise d'affection pour Mehitabel, qui avait été engagé après la mort d'Hannah" laisse supposer qu'il s'agit d'un homme et p 96 : " cette année là, la servante Mehitabel mourut". Certes, minime, mais il faut donc tenir compte des erreurs de ce genre.
D'un point de vue général, au niveau des ambiances, il n'y a rien à redire. Cependant je mettrais un bémol en ce qui concerne la narration, et qui n'est cette fois pas du fait de la traduction. Régulièrement, et surtout dans les plus courtes des nouvelles, la narration n'est pas très bien menée , ce qui fait que l'on découvre le pot au roses bien avant la révélation d'une horreur censée être indescriptible, et donc inimaginable. Ce qui est particulièrement le cas pour "l'
air froid", "le molosse" ou "Arthur Jermyn", qui auraient gagné à être mieux amenées. Par contre
Lovecraft s'en sort largement mieux sur les plus longues nouvelles que sont "la maison maudite", et "la peur qui rode", ainsi que "la cité sans nom" dans une moindre mesure. Il prend son temps pour installer un climat intriguant, et la narration est plus tortueuse, sans que l'on devine d'entrée où il veut nous amener.
Pour information, la table des matières:
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Je suis d'ailleurs
- La musique d'Erich Zann
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L'indicible
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Air froid
- le molosse
- La maison maudite
- la tourbière hantée
- arthur Jermyn
- le modèle de Pickman
- La cité sans nom
- La peur qui rode.