Oeuvres - Intégrale, tome 3 : L'affaire Charles Dexter Ward

Il y a peu, j'ai récupéré plusieurs ouvrages de ma bibliothèque de lorsque j'étais jeune. Or, je suis tombée sur ce roman que j'avais tenté de lire lorsque j'avais quatorze ou quinze ans et que j'avais eu vite fait d'abandonner, car l'ambiance ne me plaisait pas. J'avais pourtant acheté ce livre, car j'avais très envie de découvrir la plume du célèbre H. P. Lovecraft, l'une des grosses références en matière d'imaginaire ! Hélas, cela s'était soldé par un échec et, en relisant cette histoire aujourd'hui, j'ai le regret d'annoncer que ce n'est toujours pas fait pour moi. Je pensais qu'avec une dizaine d'années en plus, j'aurais été assez mature ou plus disposée à apprécier l'atmosphère de « L'affaire Charles Dexter Ward »… Apparemment pas !

Tout d'abord, j'ai mis beaucoup de temps à rentrer dans l'intrigue. La narration est originale : on a l'impression de lire un vieux dossier narrant un fait divers qui a marqué toute une populace. On est dans le descriptif et le rythme est globalement très lent. Les chapitres narrent l'enfance du fameux Charles Dexter Ward et l'évolution de son comportement. À cela, s'ajoutent des racontars, des observations de spécialistes, des confessions des proches du jeune homme ainsi que des extraits de documents (journal intime, lettres, archives, annonces, articles de journaux, etc.). Si le principe est atypique, je n'ai malheureusement pas adhéré, car j'aurais préféré quelque chose de plus romancé.

Par moment, l'intrigue a réussi à m'intéresser. J'étais curieuse de voir la démence toucher le personnage principal et me demandais jusqu'où iraient ces expériences étranges, lugubres, morbides et démoniaques. Hélas, j'ai vite ressenti des longueurs… Ce qui est désolant pour un livre de cent-vingt pages ! J'avais l'impression que l'auteur faisait traîner les choses ou se répétait. Par exemple, la description d'une sépulture, d'un cimetière ou d'un caveau suffit. Il est inutile d'en reparler trois voire quatre fois dans l'affaire ! de plus, les proches de Ward mettent vraiment beaucoup de temps avant de réagir alors qu'ils ont tous les signes occultes sous leurs yeux. Par ailleurs, je n'ai pas trouvé qu'il y avait beaucoup de suspense. Certes, on se pose des questions cependant, je n'ai pas eu la sensation d'un page-turner. Ce n'est pas l'envie ou l'angoisse qui me faisait tourner les pages… Simplement une pointe de curiosité ! Quant au dénouement, je l'ai finalement trouvé expéditif et prévisible.

Une lecture absolument pas pour moi mais qui, d'après mes recherches sur la toile, a su séduire beaucoup de lecteurs. Sans regret, j'irai déposer mon exemplaire dans une boîte à livres en espérant que le texte passionne davantage quelqu'un d'autre que moi…
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Charles Dexter Ward est un passionné d'histoire et d'archéologie. Un jour, ses recherches et découvertes le mettent sur la piste d'un de ses ancêtres cachés, Joseph Curwen. Intrigué, il va chercher à en savoir davantage sur cet étrange personnage et ses pittoresques recherches, avant de se retrouver entraîné bien plus loin qu'il n'aurait pu le soupçonner...

Son histoire nous est racontée par le Dr Willett, ami de la famille qui a réussi à reconstituer le récit dans l'ordre à partir de son implication personnelle, et des documents trouvés a posteriori.

Habituellement, je ressors d'un moment avec Lovecraft sans savoir trop dire si j'ai aimé ou détesté, avec aussi souvent un sentiment de vague malaise, mais là pas du tout ! Il nous emmène en des contrées obscures et redoutables, mais l'intrigue est bien ficelée, et la lecture est très fluide.

Je pense que l'Affaire Charles Dexter Ward est l'oeuvre idéale pour une première rencontre avec Lovecraft.

Si vous croisiez le Necronomicon dans une boutique de livres anciens, l'achèteriez-vous pour l'ouvrir, un soir, dans votre chambre, satisfaisant une curiosité malsaine, ou vous détourneriez-vous de lui en blasphémant ?
On se pose la question en parcourant l'Affaire Charles Dexter Ward. Doit-on ou non lire Lovecraft ?
Ward repousse quiconque s'approche de ses livres. Car Ward garde son terrible secret scellé, mais il prévient, nous avertit qu'il faut se prémunir, parfois, d'une lecture qui nous éloignerait du droit chemin. Cependant, écoute-t-on ceux qui ont perdu la raison, ceux qu'on enferme comme Charles Dexter Ward, dans un asile d'aliénés, tout ça parce qu'ils sombrent dans la folie ? Il faut dire que Charles Dexter Ward s'est intéressé d'un peu trop près à l'histoire d'un ancêtre féru d'alchimie, d'occultime, de nécromancie et de démonologie. En lisant Lovecraft, on s'intéresse, de même, aux manuscrits, aux symboles cabalistiques, aux pentagrammes, comme à l'histoire des sorciers de Salem, et on se demande s'il est préférable de découvrir L Histoire dans son intégralité ou seulement par fragments. Ainsi, on recherche la vérité, la connaissance, le savoir, tout en sachant qu'il est préférable, parfois, de ne pas décrypter tout ce qui se trouve dans une crypte, de laisser certaines choses tomber dans l'oubli. Comme une langue tombée en désuétude. Alors, on garde le silence.

Aïe aïe aïe... cette lecture tant attendue n'a pas eu l'effet escompté... je me suis plutôt ennuyée en lisant ce récit d'épouvante! Pas tout du long, non, il ne faut pas exagérer. J'ai goûté avec plaisir les descriptions d'une Amérique encore toute neuve (du point de vue colonisation bien sûr) et l'état de Providence d'il y a cent ans. J'ai été happée par les mystères qui entourent le jeune Ward et j'ai évidemment frissonné lors des découvertes que faisaient Dr Willett, médecin de la famille Ward, fasciné par les occupations macabres de Ward. Mais dans l'ensemble, l'ambiance générale, le rythme du récit, la correspondance comme procédé narratif m'ont trop rappelé ma lecture très récente de Chuchotements dans la nuit du même auteur. J'en ai voulu également à Lovecraft de ne jamais vouloir divulguer, sous couvert de pruderie, ce que le docteur découvrait réellement, préférant continuer à utiliser des termes vagues tels que créatures, etc...
C'est de l'épouvante oui, en version classique, d'une belle écriture, c'est évident. Mais je me suis ennuyée...

« La pensée du passé nous rend fous.»
Charles Baudelaire
« Crains dans le mur aveugle un regard qui t'épie (...) »
Gérard de Nerval. « Vers dorés. »


Les spécialistes de Lovecraft s'accordent parfois à dire que figure dans ce roman, la quintessence de l'oeuvre de l'écrivain. Ce roman, il est vrai est un des plus terrifiants, qui ait jamais vu le jour dans toute la littérature fantastique.

Lorsque Charles Dexter Ward, un archéologue d'une vingtaine d'années, découvre parmi ses ancêtres le sorcier Joseph Curwen, il manifeste aussitôt un vif intérêt pour la chose. Grand maître de la magie noire, Joseph Curwen s'est échappé de Salem lors de la grande chasse aux sorciers du dix-huitième siècle, et est venu s'installer à Providence, où il mourut en 1771. Ward commence alors dans les années 1920, d'importantes recherches généalogiques concernant son ancêtre. Progressivement, la passion du jeune homme va se pervertir, et le faire basculer dans la folie. Il finit par laisser tomber l'approche purement généalogique, pour se consacrer à l'étude des sciences occultes, et finalement, s'inscrire dans la continuité des travaux de son terrible aïeul.

le docteur Willett, médecin de la famille Ward, enquête sur cette affaire diabolique, où l'horreur et l'inconcevable ne sont pas en reste... Pourquoi l'écriture de Ward devient-elle peu à peu semblable à celle de Curwen ? Pourquoi des sépultures sont-elles profanées ? Quelles sont ces mystérieuses invocations psalmodiées par le jeune homme dans la demeure familiale ? Que signifient ses métamorphoses physiques et morales qui l'amèneront à être interné dans une maison de santé ? Quelle est cette chose interdite venue de l'autre côté du temps, troubler le sommeil des habitants de Providence ? C'est après avoir découvert un portrait de Joseph Curwen, ainsi que des documents lui ayant appartenus, que Ward ne sera plus. le sorcier avait pris la précaution de laisser la recette alchimique de sa résurrection. Ward croyait avoir découvert un simple portrait, mais en vérité c'est le portrait qui l'attendait... le monstre n'attendait que le moment de sa résurrection pour assassiner son descendant (qui est aussi son sosie), prendre sa place, s'intégrer dans le monde moderne, et continuer ses pratiques de magie blasphématoire.

Peu à peu, et avec une rigueur quasi policière, se dévoile une sombre nécromancie, une effroyable histoire de possession au-delà de la Tombe et du Temps. En effet, grâce à sa sinistre alchimie, Joseph Curwen avait réussi à faire surgir des formes corporelles, à partir de certains Sels essentiels.

Lovecraft nous entraîne alors dans les dédales d'un ésotérisme satanique, où les frontières entre horreur, merveilleux, et fascination, tendent à s'abolir. La confusion et le malaise gagnent le lecteur avec une aisance peu commune. A partir d'un certain stade de la lecture, il devient impossible de distinguer l'ancêtre du descendant, et l'on ne peut savoir lequel est devenu le miroir de l'autre. La symbiose Ward-Curwen, abominable mélange entre deux siècles, nous fait accéder à cette terreur cosmique, si chère à Lovecraft.

Comment ne pas voir dans ce texte un magnifique sujet pour la psychanalyse ? le passé n'y incarne t-il pas le meurtre et la férocité universelle ? le désir de récapituler le temps, le désir de se confondre avec nos propres origines, ne nous exposent-ils pas à une destruction certaine ? Tel est l'avertissement de Lovecraft. La passion du passé est une maladie. Devons-nous appeler cela « hérédité », « déterminisme » ? Pourquoi pas. Mais l'important c'est cette chose féroce qui nous guette, tapie dans l'ombre du temps, et qu'il vaudrait mieux ne pas réveiller. Elle pourrait bien nous rattraper si on la réveille, et nul ne saurait dire alors ce qu'elle pourrait faire de nous. Curwen ne parlait-il pas de son descendant, quand il écrivait dans sa correspondance : « Et de la Semence d'Autrefois naîtra Celui qui regardera en Arrière sans savoir ce qu'il cherche. » ?

Histoire d'épouvante, récit initiatique, magistrale variation sur le thème du double, L'affaire Charles Dexter Ward, est bien un roman de la transcendance, symbolisant avec une rare puissance la déchéance de l'homme, face à une force qui lui est supérieure. A mettre au même niveau que le Procès de Kafka, dans la bibliothèque du vingtième siècle.

Que dire sur ce livre...nous sommes en plein " fantastique". Un récit semble t-il datant du début du siècle dernier, dont l'intrigue peu faire sourire de nos jours. Même si je trouve qu'il est capable de tenir la comparaison avec des oeuvres contemporaines du même genre. le seul reproche que je lui ferai, est le fait que l'on devine assez aisément l'intrigue proposée par l'auteur. Sinon, pouvoir " plonger" dans un passé lointain en des lieux divers avec ces auteurs qui savaient écrire et raconter des histoires étonnantes,reste malgré tout un bon moment.

C'est donc avec l'Affaire Charles Dexter Ward que je découvre Howard Philipps Lovecraft.
Réputé pour ces histoires sombres, voire épouvantables, où se mêlent horreur, suspens, science et ésotérisme, Lovecraft est fidèle à son genre avec l'histoire de Charles Dexter Ward.

Charles Dexter Ward est un jeune homme passionné de généalogie et d'archéologie. Il vit à Providence et est promis à un brillant avenir.
L'histoire nous est racontée par une tierce personne qui nous décrit comment le médecin de famille, alerté par les parents de Charles a commencé à observer des changements surprenants dans le comportement de Charles Dexter Ward.
D'abord discrets, ces changements se sont faits de plus en plus présents. D'inexpliqués, ils sont devenus inquiétants voire effrayants.

Charles Dexter Ward dans ses recherches généalogiques se découvre un ancêtre ignoré à la réputation sulfureuse qui avait conduit à supprimer son existence de nombreux récits, ou documents officiels.
Des évènements étranges attribués à cet ancêtre se sont produits il y a de nombreuses années et les recherches de Charles vont faire ressurgir les démons du passé.

J'ai beaucoup apprécié le mode de narration qui retrace l'enquête du médecin pour comprendre ce qui arrive à Charles.
Toutefois, je trouve que Lovecraft distille des indices sans vraiment dire clairement les choses. L'impression d'une description inaboutie.
J'ai vraiment aimé la 1ère moitié qui présente les évènements survenus au 18ème siècle mettant en scène Joseph Curven l'ancêtre de Ward, mais moins la 2ème moitié représentant les découvertes du médecin.

Je suis donc assez mitigée par ce récit mais ravie d'avoir découvert cet auteur réputé.

C'est à l'occasion du challenge Solidaire que je découvre Lovecraft, un auteur que je ne connaissais que de nom, sans l'avoir jamais lu. Il est donc fort probable que mon avis n'apporte pas grand chose aux fans de l'auteur ou à ceux qui le lisent depuis très longtemps.
La force de ce récit ? Suggérer plutôt que de montrer. Parce que l'horreur est là, palpable, audible, et en même temps inracontable, tant la transgression est hideuse.
La curiosité serait-elle un vilain défaut ? Charles Dexter Ward a renoncé à faire les études auxquelles il était destiné pour se lancer dans de tout autres recherches, fasciné qu'il était par la figure d'un de ses ancêtres, au portrait maudit (là, il s'agit de mon point de vue). Aller plus loin que lui, poursuivre son oeuvre sur les traces de ce qui s'est passé à Salem, ville dont le nom n'augure rien de bon pour moi, tant elle est synonyme pour moi de tout ce que la folie et l'intolérance des hommes sont capables.
Il est presque facile, après coup, après que les survivants aient tous accusé le coup, de retracer le parcours de Charles Dexter Ward et de voir comment il en est arrivé là où il en est arrivé. Presque. Il est toujours facile de voir et de dire après coup.
Une étonnante découverte.

Je ne ressors jamais d'un Lovecraft indemne, celui-ci déroge un peu à la règle. Il n'est pas effrayant du tout, sauf peut-être s'il vous était conté par Patrick Baud.
L'histoire est originale, sur ce point je suis sûr que ça ne changera jamais. Son style d'écriture est particulier, très compacte, qui convient parfaitement pour un roman comme le mythe de Cthulhu, mais moins pour ce livre. J'ai ressenti les longueurs de l'intrigue, pour moi c'est le gros point négatif.
Pour le positif, c'est quand même bien écrit, avant de m'en rendre compte j'ai été pris dans la démence de Charles Dexter Ward. L'auteur laisse planer une idée et plus je lis plus cette idée se rapproche de l'obsession chez le héros, au point de devenir fou. Difficile pour moi de trop en dire sur l'histoire, la quatrième de couverture en dévoile déjà beaucoup et à vrai dire, il n'y a pas beaucoup plus, tout l'intérêt réside dans la façon dont la possession avance selon moi.

J'ai lu dans une autre critique que Lovecraft tournait autour du pot à propos de l'intrigue, ce qui est totalement vrai. Si vous aimez les romans qui démarrent au quart de tour, il va aiguiser votre patience.

Un jour que je lisais Monsieur Edgar Allan Poe, dans le métro, une jeune personne qui lorgnait sur mon livre depuis quelques minutes, s'est exclamé:
- "Mademoiselle, si vous aimez Poe, il faut que vous que rencontriez Lovecraft."

Levant les yeux de mon livre, je m'aperçus que l'homme ne se tenait plus là. Seule sa voix et son conseil me restèrent en mémoire.

J'avais envie de démarrer cette" critique" d'une façon différente et d'inviter le mystère (à deux francs six sous). Quiconque s'attaque au Seigneur Lovecraft doit s'attendre à avoir le mystère et la peur pour hôtes. Lovecraft est un être fascinant, il n'y a qu'à lire ses biographies, ce récit n'est pas en reste.

L'affaire Charlie Ward est un rapport dressé par le médecin du jeune héros à qui, vous l'aurez deviné, va arriver "quelques" tuiles cauchemardesques.

Passionné d'Histoire, le jeune Charlie Ward qui est déjà un être atypique, va s'intéressé à un de ses aïeux Joseph Curwen, échappé de Salem pour s'échoir à Providence. Une boule de mystère s'étend autour de l'existence du bonhomme. Qui était cet homme? Et pourquoi les témoignages de l'époque le décrivent comme un homme que l'on doit éviter ?

On ne remue pas en vain le passé. Et c'est à dépens que le jeune Charlie va l'apprendre: la vérité a un prix!

Une lecture haletante, envoûtante et surtout horrifique.