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Citations sur Days (45)

Les clients sont des moutons,qui s'attendent à être traités en moutons. Traitez-les royalement, et ils ne vous en voudront pas lorsque vous les tondrez.
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Après cela, on l'initia aux mystères de la conformité, on lui enseigna l'art de se fondre dans la masse, de devenir transparent, d'être comme tout le monde, donc de n'être personne.
[...]
En somme on gomma ce qui faisait sa personnalité, on éteignit cette lueur, on la réduisit à un scintillement lointain, aussi peu visible que l'éclat de la plus éloignée des étoiles.
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- la navette du matin transportant une nouvelle fournée d'émigrés, quelques centaines de cellules saines souhaitant quitter à jamais le corps cancéreux de la mère patrie.
p10
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Comme source d'information portable, autosuffisante - puisqu'elle ne nécessite aucun périphérique -, accessible à tous ceux qui sont assez vieux pour lire et tourner une page, le livre est, de très loin, ce qui se fait de mieux. Un livre n'est pas vendu avec un mode d'emploi. Un livre n'a pas constamment besoin d'être mis à jour. Un livre n'est pas dépassé après quelques années d'utilisation. Un livre ne "plante" pas et ne demande pas à être "redémarré". Un livre ne peut pas être accidentellement effacé si l'on appuie sur une touche interdite, ou parce qu'il se trouve trop près d'un champ magnétique. Existe-t-il sur cette terre objet plus - quel terme horrible - convivial qu'un livre ?
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— « C’est une véritable guerre de tranchées, qui risque de dégénérer à tout moment. De nombreux clients ont fait les frais des échanges incessants d’insultes et de menaces… Il serait dommageable… accident mortel… Violence, sabotage…, etc. » Quelqu’un a-t-il déjà entendu parler de cette histoire ? demande-t-il en jetant un regard circulaire à ses frères.
Tout le monde secoue la tête en signe de négation.
— Apparemment, cela dure depuis plus d’un an, reprend-il. Depuis que nous avons permis au rayon Informatique de s’agrandir aux dépens du rayon Livres.
— Décision parfaitement logique et justifiée, l’interrompt Sato. La rotation des marchandises se fait beaucoup plus rapidement en Informatique, et il faut de la place pour cela. Le rayon Livres, lui, tourne à perte depuis toujours. Il paraissait donc tout à fait légitime de l’amputer d’une partie de son territoire au profit de son voisin immédiat. Une partie infime, vous noterez. Un mètre de large, dix mètres de long. Dix mètres carrés, donc.
— Et cela n’a pas plu aux Rats de bibliothèque, commente Wensley. Mais nous avons pris notre décision, et ils se doivent de la respecter.
— Eh bien justement, le coupe Thurston. Ils ne la respectent pas. Dès que les gars de l’Informatique installent leurs marchandises sur ces dix mètres carrés, les Rats de bibliothèque – c’est en effet comme cela qu’ils se font appeler – envoient un commando les remplacer par des bouquins. Alors les types d’en face…
— Les Technoïdes. Ils se font appeler les Technoïdes, intervient Chas, heureux de dispenser à tout le monde ses connaissances du jargon des vendeurs.
— Les Technoïdes, reprend Thurston en prononçant ce surnom avec un certain dégoût, ne se sont pas laissé faire. Des bagarres ont éclaté, et il y a eu des blessés dans les deux camps. « Dernièrement, trois vendeurs ont dû être hospitalisés après une escarmouche particulièrement sanglante. L’escalade menace. Une intervention du conseil est nécessaire pour régler définitivement ce conflit absurde. »
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Les vêtements l'aident. Car, contrairement au proverbe, l'habit fait le moine. Vêtu ainsi de ce que le rayon Habillement pour homme a de mieux à offrir, Frank se sent exister. Littéralement. La coupe parfaite de son costume semble se dessiner d'elle même. La cravate, la chemise et les chaussures complètent le tableau. Sa tête, son cou et ses mains apparaissent en dernier, car ils sont plus difficiles à percevoir. Grand Dieu, parfois, il n'arrive même pas à se rappeler son visage. Lorsqu'ils renaissent dans le miroir, ses traits lui semblent à chaque fois si familiers qu'il se maudit de s'être donné tant de mal à les reconstituer. Mais, les mauvais jours, il lutte en vain pour se souvenir d'une simple courbe de son visage, et craint d'être en train de » sombrer dans la non-existence, dans les limbes, de devenir un véritable le fantôme, en plus d'en être un professionnellement parlant.
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De plus en plus, les gens font leur éducation via les médias électroniques, les écrans et les moniteurs remplaçant le théâtre de l'esprit et l'arène de l'imagination. A la rigueur, elle est capable de le comprendre, parce qu'il est bien plus aisé de ragarder passivement des images que d'en synthétiser soi-même avec pour seule matière première des mots imprimés sur du papier. Pourtant, les images évoquées par la prose d'un écrivain de talent sont infiniment plus intenses et mémorables que de simples graphismes numériques.
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Un à un, sans un mot, les yeux baissés, les Fantômes pénètrent dans la pièce, où les attendent dix rangées de chaises en plastique faisant face à une estrade. Sagement, ils prennent place en occupant d'abord les sièges du milieu, de manière à éviter à quiconque le désagrèment de se voir marcher sur les pieds, et donc d'entrer en contact physique avec un collègue. Ils ne cherchent pas à savoir près de qui ils sont assis. Entre Fantômes, il n'y a pas d'amitié, pas de favoritisme. Tous sont égaux dans leur manque absolu d'individualité.
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...le ciel ressemble...à une page d'écritures gommées.
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À cette heure de la matinée, lorsqu’il ne fait plus vraiment nuit mais que
le jour n’est pas encore levé, le ciel ressemble à un amas gris cotonneux, à
une page d’écritures gommées. Dans les rues désertes de la ville se fait
alors entendre une sorte de froufrou, un soupir toujours présent, mais
audible uniquement lorsque les autres bruits cessent. À cette heure de
l’aube, les lampadaires clignotent, puis s’éteignent un à un comme des têtes
vidées de leurs rêves, et les pigeons au plumage gris fumé ouvrent
lentement les yeux. C’est le moment choisi par le soleil pour émerger de
derrière la ligne des toits et éclairer le monde de ses rayons argentés, qui
ornent chaque bâtiment d’une longue queue en éventail, d’une traîne
déroulée à l’ouest
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