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3,94

sur 604 notes
Comment parler de ce roman ? Résumer « l'intrigue » serait couler de force dans un moule inadapté un contenu mouvant, insaisissable, fuyant. Il y a le Consul, il y a son ex-femme Yvonne qui tente de revenir, il y a le demi frère du Consul, il y a l'ex ami Français, le médecin….Et tout ce qui a précédé, tout ce qui ne s'efface pas, l'enfance, les morts, les erreurs…Tout ce qui hante et qui fait que le présent n'est pas possible. Et personne n'y peut rien, parce qu'aider un autre est impossible. Chacun dérive à l'intérieur de son petit enfer personnel. Et il y a un moment où continuer n'est plus possible. Alors tout est bon pour aller jusqu'au bout, le mescal par exemple. Mais il y a d'autres moyens.

Images, impressions, sensations se télescopent, se choquent, s'entrecroisent. L'univers est un kaléidoscope, qui par moment semble avoir un sens, une cohérence, pour se décomposer tout de suite après. le lecteur est comme happé, emporté. Ou pas. On peut rester sur le bord. Mais si on arrive à laisser ses repères et à suivre l'auteur et ses personnages dans leur dérive, on vit un extraordinaire voyage. Qui ne laisse pas indemne.

Un livre univers, troublant et vénéneux, dont il faut sans doute plusieurs lectures pour arriver à saisir les lignes de force.
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J'ai échoué dans ma tentative d'adhérer au cercle des amateurs de ce livre et pourtant j'en avais envie au vu des critiques des lecteurs que j'apprécie. J'ai un peu honte mais sa lecture a vraiment été une épreuve pour moi et plusieurs fois j'ai piqué du nez dessus en perdant le fil de l'histoire. Il faudra que je le relise un jour, c'était peut-être pas le bon moment...
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Cet article a été publié sur : http://souslevolcan.over-blog.com/

C'est le livre d'une histoire d'amour qui sombre dans le mescal. C'est une idylle aussi belle et incompréhensible que le Mexique aux yeux d'un homme dont l'ivresse est tout autant ce pays et ses couleurs que son désespoir et sa solitude. C'est la chute d'un homme au travers duquel l'humanité chancèle, titubant au coeur d'un jardin merveilleux jusqu'à la nuit, où elle s'effondre dans la boue et la trivialité.
J'ai commencé la lecture de ce livre le coeur serré. Je m'y ennuyais, prêt à m'arrêter en chemin, poursuivant ma route uniquement guidé par l'influence de sa réputation et de quelque chose de plus impalpable, une impression, une odeur. Je regardais cette grande masse liquide comme une eau dormante et ennuyeuse, mais, de temps à autre, quelque chose passait sous la surface et me disait : tient bon.
Et puis ce que je pressentais est arrivé, à la page 155, lorsque le consul bondit soudain sur ses pieds, j'ai été frappé par un éclair, un éclair intense, comme un premier shoot d'héroïne.
J'ai vu dans cet éclair toute la beauté de ce livre, de ce poème, toute sa force de pénétration. Ce n'est pas un livre qui parle à l'âme, c'est un livre qui regarde en nous jusqu'au vertige. Il fouille notre pulpe intime pour faire de chacun de nous un témoin de la beauté et de la cruauté de notre monde, et de l'amour, et de la mort.
Sa magie m'accompagne depuis de longues années et il ne se passe pas un seul mois sans que j'y songe, comme s'il était toujours sur mon chevet et que j'allais encore m'enivrer à la coupe de ses beautés. Je ne divague pas, le romantisme m'écoeure, mais il faut bien, face à ce miroir inverti de nous-mêmes, faire preuve d'humilité et dire : ce livre est une merveille comme il en existe peu. Il me bouleverse.
S'il fallait convaincre encore, je dirais de prendre un exemplaire Folio édition 2004 et de lire page 554 à partir de : « La pluie tomba plus dru tout à coup… » jusqu'à ce que le livre vous tombe des mains, arrachant à vos lèvres un Mon Dieu… Alors, il y aura aussi page 252 ( le chat et l'insecte), page 265 (le consul dans la salle de bain) et puis toutes les pages à partir de 155.
J'ai commencé sa lecture le coeur serré, je l'ai achevé le coeur douloureux, répétant comme un mantra que je n'ai pas de mot (Magnifique, prodigieux, sublime, inégalable, sont-ils des adjectifs tout à fait suffisant ?) pour en saluer l'intense beauté.

Lien : http://souslevolcan.over-blo..
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Au dessous du volcan de Malcolm Lowry....

Pourquoi vouloir résumer cette oeuvre majeure qui peut être examinée, accostée ..auscultée peut-être comme un récit dont on pourrait sauter des paragraphes des passages ...au gré du récit ou de nos envies !
Le livre qui se lit jusqu'à l'ivresse, vertigineusement, qui se joue de nous, mais qui peut se jouer comme une partition de musique cadencée irrégulière ..avant de s'arrêter ...une partition dont on peut oublier de tourner les pages ...et les reprendre !

On n' analyse pas, Au dessous du volcan, on s'en laisse imbiber, comme dans un alcool fort, par la plume compacte de Malcolm Lowry, pleine de poésie et d'images (un peu désordonné) mais chargé d'allégories jusques dans les moindres descriptions.
Le héros tragique qui voyage au centre de lui-même, et de ce récit, face à l'alcoolisme, au coeur de l'enfer, accompagné de sa bouteille ...avec un amour sublime qu'il va perdre et les volcans mexicains pour seuls paysages.

Un livre à laisser sur sa table de chevet ...pour le reprendre et en être accompagné au gré de nos envies...de notre besoin ! Ce livre ne se laisse pas vaincre sans combattre.
Ce n'est pas un livre classique ...il faut être patient et accepter de ne le posséder que plus tard...il faut se laisser séduire et le séduire et en avoir envie...en deux ou trois, ou même quatre lectures.
Consentir d'être le témoin, se laisser envahir et pénétrer et finalement se résigner à en mourir pour l'amour de ces paysages à la beauté cruelle...jusqu'à la douleur pendant la fête des morts au Mexique en 1938....en une seule journée !

Le Consul le résume beaucoup mieux que moi "Et c'est ainsi parfois que je pense à moi-même comme à un grand explorateur qui, ayant découvert un extraordinaire pays, n'en peut jamais revenir pour faire don au monde de son savoir : mais le nom de ce pays est enfer."

Un roman puissant, un chef d'oeuvre majeur de la littérature qui n'en a pas encore terminé avec moi...jusqu'à la prochaine relecture.

SA.
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On sort d'Au-dessous du volcan comme on sort d'une longue ivresse, sonné, incapable de comprendre pourquoi on a trouvé ce roman si beau et si épuisant.

Les personnages, le consul en particulier, qui est allé jusqu'au bout de la nuit alcoolique, errent de tavernes en cantinas, ils avancent à petits pas titubants vers le vide et tombent du haut de leur terrible solitude dans une mort qui n'est pas bien différente de leur vie.

L'écriture elle-même est ivre, le lecteur se noie dans le mescal des mots du consul, il l'accompagne dans sa dérive, il la vit avec lui, tout en posant aussi sur cette mystérieuse tragédie le regard d'Yvonne, l'épouse qui revient par amour mais qui ne revient pas vraiment tant la distance entre le consul et le reste du monde semble infinie.

Et puis, il y a le Mexique, ce paradis à l'envers où l'on monte vers l'enfer du Popocatepetl, ce jardin d'Eden dévasté devenu prison, cette arène où le taureau ne comprend rien au sacrifice dont il est la victime. Tout, autour du consul, d'Yvonne et de Hugh semble vaciller, comme si le monde avait soudain décidé de tourner dans l'autre sens.

Au-dessous du volcan est-il un chef-d'oeuvre ? Sans doute, puisqu'il fait partie de ces livres dont on sait à la première lecture qu'on n'en a que frôlé les merveilles.
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Roman-phare, roman-fleuve, roman éprouvant. Au-dessous du volcan est un livre incroyablement complexe et qui, pourtant à sa sortie en 1947, séduisit un large public. Au centre de l'oeuvre, qui écrase les autres productions de Malcolm Lowry, Geoffrey Firmin est un ancien consul britannique au Mexique qui a atteint la quarantaine et se laisse dériver vers l'alcoolisme le plus profond en la petite ville de Cuernavaca, abandonné il y a un an de cela par sa femme, Yvonne. Celle-ci revient, en même temps que le frère de Geoffrey - et Yvonne et Hugh ont eu une aventure - auprès du Consul. le roman se déroule en une seule journée de 1938, qui s'annonce comme longue et terrible pour Geoffrey.
Il serait complexe et inutile, surtout, de résumer pareil roman. Voilà les évènements d'une journée comme les autres, à ceci près qu'il s'agit de la fête des morts au Mexique, voilà les évènements qui décideront finalement de la vie d'un homme qui n'est plus que l'ombre de lui-même, et qui tâche de reprendre possession de sa vie tout en sachant, en sentant, que celle-ci lui a définitivement et irrémédiablement échappé.
Grâce à l'alcool, Geoffrey est lucide. A cause de l'alcool, il disparait et rend impossible tout amour avec Yvonne. le roman décrit avec une minutie extraordinaire les mécanismes psychologiques d'un homme qui se tue sciemment et en même temps inconsciemment, usant d'une langue riche, foisonnante, précise, musicale même, où chaque mot prend une importance considérable. On prend conscience, en même temps que Geoffrey, de la réalité tangible de la séparation définitive entre lui et Yvonne mais on espère, sans y croire totalement, que tout est encore possible. Là est la poésie tragique du roman, et qui le fait si grand.
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Un excellent roman, de l'acabit de l'"Ulysse" de Joyce. L'histoire nous mène jusqu'au Mexique à Quauhnahuac, la ville où se dressent au loin en témoins deux volcans : le Popocatepetl et l'Ixtaccihuatl. le héros poursuit son bonhomme de chemin, en borracho accomplit, jusqu'à une fin qu'il sait probablement inéluctable, une véritable tragédie grecque en somme, jouissive jusqu'au dernier mot inscrit sur la page et qui est d'ailleurs remplit de symboles empruntés à la mystique juive, au Talmud, au jardin d'Eden, à l'éternel retour Nietzschéen.
On en ressort bouleversé en ayant le sentiment d'avoir été secoué dans tous les sens.
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Ce livre c'est de la poésie , de la grande poésie.C'est un mélange complexe de dialogue entrecoupées de pensées abrupte.Le personnage principal cache un lourd secret et se noie dans l'alcool, les autres personnages tourne autour de lui, mention spécial aussi au demi-frére et au personnage féminin surtout au début quand elle pense et regrette les années passées.C 'est triste c' est beau, certain passage m ont marqués.Je pense souvent à ce livre et notamment à ce personnage tout en nuance qui aime puis rejette,pas de spoil lisez-le.Grande oeuvre.
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(lu il y a 4 mois)

« Box ! Arena Tomalin ... Las manos de Orlac, con Peter Lorre »

Voila un livre qui offre des personnages généreux…Que dis-je, des univers entiers bien plutôt !

Il relate la destiné de personnalités qui ne pourraient certainement pas se laisser décrire sur un profil de réseau social. Leurs tempéraments secrets (et pour cause), rentrés, souterrains nous échappent. Les attitudes profondément torturées, mélancoliques et flegmatiques succèdent aux comportements dissimulateurs, imprévisibles, démesurés. Bref c'est la vie !... Fichtre ! Ces trois cas sociaux là, Geoffrey, Yvonne, Hugh, en tiennent une couche ! Peu de roman peuvent se targuer de personnages aussi touchants …!

Il faut se préparer à une lecture quelques peu Joycienne, se frayer un chemin à la serpe encyclopédique entre les champs lexicaux de l'ésotérisme et de la cabale, les mondes chatoyants de l'éthylisme et de la junte, les termes espagnols, les références aux histoires et aux civilisations mexicaines, aztèques et hispaniques, la botanique, la diplomatie, le tout écrit par un britannique.

L'immersion est totale, ce qui fait de ce livre un traumatisme. Les lecteurs de ce roman auront du mal à se souvenir de ne pas avoir été au Mexique.

« Box ! Arena Tomalin ... Las manos de Orlac, con Peter Lorre »

Lowry a écrit avant tout une histoire d'amour, - pas uniquement le grand amour, mais peut être aussi l'amour de soi (« No se puede vivir sin amor ») - qui devient véritablement bouleversante dans la seconde moitié du livre.

C'est aussi un tour de manège qui donne la gerbe, un rodéo périlleux qui ne laisse pas de répit, un embarquement dans la calle étouffante d'un navire ou seule la guitare donne encore du baume au coeur, une lecture difficile après lequel on acquiert le rang d'initié.

Ajoutons que le livre peut être raisonnablement considéré comme un ouvrage de référence sur l'alcoolisme.

« Box ! Arena Tomalin ... Las manos de Orlac, con Peter Lorre »

On aimerait bien que ce pauvre consul puisse se libérer et roucouler avec Yvonne non loin de Vancouver. Pourtant, il fini par choisir comme tout les grands hommes le remède qui lui fait du mal. Pour notre plus grand plaisir, leur souffrance à deux s'étalera le long d'une interminable journée dans une prose moite, magnifique comme peu d'auteurs l'on osé, rude et passionnée à l'image d'un coït avec le Mexique tout entier !

Il est recommandé de plonger le livre dans une bassine de téquila pour extraire tous son jus. Malcom Lowry, lui, selon la légende, n'a pas eut besoin de cela pour gâter ou égarer son manuscrit plusieurs fois et devoir le réécrire encore et encore….

« Box ! Arena Tomalin ... Las manos de Orlac, con Peter Lorre »

Mystérieux et épuisant !...
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Que l'on lise ce roman à 18 ans ou à 50 ans, l'effet reste d'une certaine manière similaire en ce sens que l'on reste à la fois émerveillé et stupéfait par sa richesse subjective et la profondeur de son analyse de la réalité humaine.
Sachant que dans cette histoire se déroulant au Mexique et comme le dit lui même Lowry, les xopilotes (les vautours) planent tout au long du livre.
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