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Journal d'une écrivaine qui passe quelques semaines dans une retraite luxueuse.

Elle y fait donc le portrait de la vie dans ce lieu mythique qui accueille les écrivains et les peintres pour leur permettre de se consacrer à leur art sans avoir à se soucier des contraintes ou des tâches ménagères. Ils sont comme dans un hôtel, logés et nourris, ils n'ont qu'à produire des oeuvres pour la postérité.

Mais un cercle d'artistes, c'est aussi un groupe de personnes et les relations humaines entre elles ne vont pas toujours de soi. Des tiraillements, des égos fragiles, des désirs et des jalousies peuvent venir rompre le charme de la paisible demeure. Ces gens qui vivent les uns avec les autres ne sont-ils pas des amis ? Ce moment particulier, cette intimité partagée, quels sont les véritables liens qui les unissent  ?

Et la pauvre Janet nous raconte qu'elle a bien du mal à écrire. Comme auteure de nouvelles, elle s'était jusqu'ici inspirée de son quotidien. Mais maintenant que son premier livre a été publié, son entourage a réagi, se sentant observé. Elle-même se censure et n'ose pas les trahir en écrivant sur eux.

Elle nous fait partager ses réflexions et ses interrogations. Quel est le lien entre la vie d'un auteur et la fiction qu'il rédige ? Comment peut-on écrire sur nos proches, être vrai comme auteur, y puiser son inspiration, tout en respectant la vie privée des autres ?

Un roman tout en légèreté, avec une prose parfois teintée d'ironie, mais aussi une intéressante profondeur de réflexion.
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Les artistes sont-ils des gens comme les autres ?
Telle est la question posée par Alison Lurie dans ce court roman qui met en scène quelques spécimens d'auteurs, de compositeurs et de peintres, rassemblés le temps d‘un été dans une résidence d'artistes.
L'histoire nous est racontée par Janet Belle Smith, auteure d‘un recueil de nouvelles, qui espère pouvoir écrire dans ce lieu dédié à l'art, loin des soucis de son quotidien.
Mariée à un agent d'assurances et mère de deux enfants, cette femme d'une quarantaine d'années est très fière de sa petite notoriété.
Pendant quelques semaines, ce petit groupe va se côtoyer, travailler, confronter leur vision de la vie, de ce que devrait être l'art et de ce qu'il convient de sacrifier pour lui.
Alison Lurie a pris un malin plaisir à jouer avec ces personnages imbus d'eux-mêmes, ces hommes et ces femmes qui ont plus ou moins de talent, avec des ego plus ou moins disproportionnés.
Alors que certains sont ravis d'être là, de jouir de quelques semaines totalement libérés des contingences matérielles, d'autres ne font que se plaindre, accusant la terre entière de leur difficulté à créer.
Ils se comportent finalement comme des enfants gâtés, toujours à rouspéter pour avoir davantage, à se comparer les uns les autres, à faire des caprices, car il est visiblement admis que les artistes ne sont pas des gens comme les autres et sont donc en quelques sorte autorisés à se croire supérieur à la mêlée.
Un roman grinçant mais qui fait sourire pour peu qu'on ne le prenne pas trop au sérieux.
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Très déçu par ce livre dont j'espérais une galerie de portraits pleins d'humour, ou de tendresse, ou pourquoi pas au vitriol,  de cette communauté d'artiste en recherche d'inspiration dans leur chateau... L'auteure ne choisit pas  vraiment et au lieu d'aborder les protagoniste par une vision directe, nous les fait voir par des échanges de conversations qui ressemblent à des potins, des jugements.Elle utilise également la réflexion personnelle de l'héroïne, mais qui manque sérieusement de psychologie.
Le style manque de finesse et de charme, et l'histoire s'attache plus aux faits et gestes quotidiens sans importance des pensionnaires qu'à leur histoire. le plus désagréable est cette insistance à évoquer les histoires de fesses comme des chroniques judiciaires.
Comme il ne se passe rien, et qu'on en est réduit aux apparences, ce livre ressemble au journal d'une adolescente en internat, il est carrément ennuyeux ! Je me suis accroché pour le finir.
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Ce roman nous présente une petite communauté artistique vivant dans des conditions apparemment idylliques dans laquelle une intruse va semer le trouble, sans que l'on sache si cela est délibéré et machiavélique ou tout simplement circonstanciel.
J'ai vraiment apprécié les oeuvres d'Alison Lurie que j'ai lues précédemment, son écriture subtile et ses observations pertinentes me semblaient sonner juste.
Malheureusement cette fois-ci, bien que le thème de la vérité, ou de l'authenticité, soit comme toujours central, un grand nombre de clichés concernant l'art, le succès, l'âge, la virilité, ou même l'écriture, ont appauvri ma lecture.

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Real People
Traduction : Marie-Claude Peugeot
Plus qu'un roman, ce texte assez bref (un peu plus de deux cents pages) constitue surtout une réflexion personnelle de l'auteur sur le statut d'artiste et, plus précisément, sur celui d'écrivain.
L'héroïne qu'elle met en scène, Jane Belle Smith, et sur laquelle elle donne quelques légères indications physiques, pourrait être son double, à une certaine époque en tous cas. Chaque année, Jane a l'habitude de séjourner deux semaines au domaine d'"Illyria", que, dans les années 1900, Ondine Moffat voulut convertir par testament en une résidence payante où musiciens, peintres, sculpteurs, écrivains, etc ... pourraient trouver un havre où se livrer en paix - pour un temps - à leur activité favorite.
Comme chaque année, Jane retrouve un petit cercle d'amis, dont Kenneth, le peintre. Comme chaque année, les relations s'engagent, avec leurs hauts et leurs bas ... Mais, contrairement aux années précédentes, la fin de ce séjour verra une Jane Smith tout à fait transformée quitter "Illyria."
Pour vous inciter à lire ce petit ouvrage dont l'intrigue n'est pas essentielle, mieux vaut vous en citer - pour une fois - certains passages :
"... Quoique je ressente, quelque part dans ma tête, l'écrivain est là, qui prend des notes, enregistre le dialogue. (Comme a dit un jour Philip Roth, paraît-il, "Notre chance a nous, c'est qu'il ne peut rien nous arriver de mal. Tout est bon à écrire.") Même ici et même en présence de quelqu'un d'aussi célèbre que Teddy Berg - dans un domaine qui n'est pas le mien, c'est vrai - je continue à avoir cette sensation. ..."
... Je suis ici parce que je suis écrivain, or paradoxalement, c'est le seul endroit où je ne sois pas étiquetée comme "écrivain." Je peux être à nouveau quelqu'un d'ordinaire, au lieu de cette espèce de phénomène dangereux que j'ai été à Westford dans les six derniers mois.
Autrefois, dans ma naïveté juvénile, je croyais que ce serait merveilleux de devenir auteur. Il ne m'était pas venu à l'esprit que, si ça se réalisait, je cesserais en partie d'exister en tant qu'être humain, aux yeux de presque tout le monde. ...
... En fait, dans l'ensemble, les gens n'aiment pas vraiment l'idée qu'une femme puisse sérieusement être écrivain. Ils trouvent ça incongru. Ils préfèrent oublier l'un des deux, ou bien l'écrivain, ou bien la femme. ...
... A longue échéance, nous ne serons pas jugés sur notre vie privée, mais sur ce que nous aurons écrit. ..."
Si cela vous interpelle ... ;o)
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Une écrivaine en mal d'inspiration fuit les contraintes familiales pour se réfugier quelques semaines dans une pension de luxe fréquentée par d'autres artistes. Une jeune femme débarque et sème la zizanie parmi les mâles artistes qui rivalisent d'amabilités pour séduire la donzelle. La narratrice elle-même cède à la jalousie mais se console bientôt dans les bras d'un peintre séducteur qui lui fait vivre sa première infidélité, une petite liaison finalement très intéressante pour elle.

Ce roman est l'occasion d'aborder les thèmes de l'inspiration, de la séduction exercée par les artistes sur les femmes en quête de notoriété ou rêvant d'être immortalisées comme égérie, ou encore du choix de l'artiste entre être engagé dans ses écrits ou plutôt prudent par rapport à certains thèmes afin de protéger ses proches.

Texte de 210 pages, bien plus court que les trois autres premiers romans d'Alison Lurie. Outre les thèmes évoqués ci-dessous, dialogues parfois d'une grande banalité, c'est lent, on s'écoute parler, mais l'ensemble est correct.
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il a fallu m'avouer, au cours de ma lecture où je notais des passages, qu'Alison Lurie est vraiment trop forte et que son roman est encore une fois drôlement subtil.

Pour changer des précédents romans, la narration est en 'je', et nous partageons les pensées de Janet Belle Smith dans son Journal tenu du 29 juin au 7 juillet. le lieu : une somptueuse demeure de Nouvelle Angleterre, les riches propriétaires en ont fait une colonie d'artistes, qui trouveront là les conditions idéales pour créer, qu'ils soient peintres, écrivains (poésie, nouvelles, romans...) ou compositeurs. (j'y ai retrouvé le Lonnie Zimmern de comme des enfants, devenu adulte et critique littéraire)

Janet (j'allais écrire cette pauvre Janet) va vivre quelques bouleversements durant son séjour, qui pourtant n'est pas le premier, dans cette oasis où elle espérait venir à bout d'une panne d'écriture. Ce qu'elle vit, ce qu'elle note dans son Journal peuvent lui servir de départs de nouvelles, hélas avortés, elle en devient consciente.

"Clark [son mari] ne m'entretient pas parce que j'écris, mais en dépit de cela. En fait, j'ai une bonne situation de maîtresse de maison logée et nourrie, et de compagne de cadre supérieur. Salaire convenable, conditions de travail agréables, titulaire de mon poste, avantages divers -mais beaucoup d'heures de présence, et au bout de vingt ans, je n'ai droit qu'à deux ou trois semaines de vacances chaque été."

Suite à une remarque, elle s'interroge.
"Gerry m'a dit que j'avais un mécène, comme les écrivains du dix-septième et du dix-huitième siècle. (...) Et mes écrits témoignent de la même dépendance envers eux, exactement. On y trouve le même soin à éviter tout sujet qui risquerait de leur déplaire; la même célébration patente ou subtile de leur mode de vie; le même éloge de leurs vertus et le même aveuglement sur leurs défauts."

Elle a sous les yeux l'exemple de H.H. Waters, talentueuse poétesse reconnue, ayant choisi l'Art face à un potentiel mari qui n'aurait pas accepté qu'elle écrive.

Va-t-elle continuer à s'imposer des limites et une certaine autocensure? Au risque de devenir banale, répétitive et ennuyeuse?
"Il faut que l'écrivain transforme le matériau -mais par addition, pas par soustraction, comme je l'ai fait jusqu'ici.(...) La fiction est du concentré de réalité; c'est pourquoi le goût en est plus fort, comme le bouillon cube ou le concentré de jus d'orange surgelé.
Je sais tout cela; je le sais depuis des années. Et pourtant je me suis mise à ajouter de l'eau, et même, à chaque fois, une eau de plus en plus tiède. de crainte que, non dilué, tout cela se prenne en glace et me brûle, moi et tous ceux de mon entourage."

J'ai cité particulièrement les interrogations de Janet, qui pourraient être celles de tout auteur, et méritent l'enthousiasme ressenti à cette lecture, surtout quand on imagine que ce Journal pourrait être le prochain texte de Jane, celui où 'elle balance tout' . Un retournement possible pensé par Alison Lurie?

Qu'on ne s'y méprenne pas; ce roman n'est pas qu'interrogation sur la création! Il est vif et drôle.

"Une femme et cinq enfants à charge.
- Cinq enfants?
- Cinq. Vous connaissez les peintres Pop'Art et leur admiration pour la fabrication en série..."
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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La novelliste Janet Belle Smith, mariée à Clark, un assureur, et mère de deux enfants est invitée dans la magnifique propriété d'Illyria mise à la disposition d'artistes plus ou moins renommés par une famille de riches mécènes américains. Chaque année, s'y retrouvent peintres, musiciens, poètes et romanciers pour y travailler à leurs oeuvres sous la houlette de Caroline Kent qui veille à leur bien-être avec l'aide d'un bataillon de domestiques. L'ambiance est assez bonne jusqu'à l'arrivée d'Anna May, la filleule de Caroline, jolie fille aussi allumeuse qu'écervelée, qui sème le trouble et insupporte la distinguée Janet qui a toutes les peines du monde à écrire une petite nouvelle et songe même à abandonner la littérature. Elle se lie d'amitié avec Kenneth, un peintre d'inspiration classique qu'elle soupçonne d'avoir quelques sentiments pour elle et finit par coucher avec Nick Donato, un peintre aussi avant-gardiste que mal embouché...
Cette description d'une colonie d'artistes sent le vécu et ne manque pas d'un certain intérêt. Il y a là toute une série de portraits de personnages à la fois atypiques et convenus comme le hippie à cheveux longs et idées courtes, le sous-Picasso négligé et inculte, la vieille fille poétesse excentrique, le romancier communiste alcoolique ou le peintre homosexuel ventripotent et maniéré. L'intrigue n'est pas d'un grand intérêt et frise presque avec le roman à l'eau de rose type Harlequin. Toute la problématique littéraire se résume aux problèmes de la création littéraire d'un auteur en plein doute et en grand manque d'humour. Janet juge sa nouvelle « banale, répétitive et ennuyeuse. » On peut craindre que le lecteur en pense autant de l'ouvrage de Mme Lurie...
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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