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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Journal d'une écrivaine qui passe quelques semaines dans une retraite luxueuse.

Elle y fait donc le portrait de la vie dans ce lieu mythique qui accueille les écrivains et les peintres pour leur permettre de se consacrer à leur art sans avoir à se soucier des contraintes ou des tâches ménagères. Ils sont comme dans un hôtel, logés et nourris, ils n'ont qu'à produire des oeuvres pour la postérité.

Mais un cercle d'artistes, c'est aussi un groupe de personnes et les relations humaines entre elles ne vont pas toujours de soi. Des tiraillements, des égos fragiles, des désirs et des jalousies peuvent venir rompre le charme de la paisible demeure. Ces gens qui vivent les uns avec les autres ne sont-ils pas des amis ? Ce moment particulier, cette intimité partagée, quels sont les véritables liens qui les unissent  ?

Et la pauvre Janet nous raconte qu'elle a bien du mal à écrire. Comme auteure de nouvelles, elle s'était jusqu'ici inspirée de son quotidien. Mais maintenant que son premier livre a été publié, son entourage a réagi, se sentant observé. Elle-même se censure et n'ose pas les trahir en écrivant sur eux.

Elle nous fait partager ses réflexions et ses interrogations. Quel est le lien entre la vie d'un auteur et la fiction qu'il rédige ? Comment peut-on écrire sur nos proches, être vrai comme auteur, y puiser son inspiration, tout en respectant la vie privée des autres ?

Un roman tout en légèreté, avec une prose parfois teintée d'ironie, mais aussi une intéressante profondeur de réflexion.
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Les artistes sont-ils des gens comme les autres ?
Telle est la question posée par Alison Lurie dans ce court roman qui met en scène quelques spécimens d'auteurs, de compositeurs et de peintres, rassemblés le temps d‘un été dans une résidence d'artistes.
L'histoire nous est racontée par Janet Belle Smith, auteure d‘un recueil de nouvelles, qui espère pouvoir écrire dans ce lieu dédié à l'art, loin des soucis de son quotidien.
Mariée à un agent d'assurances et mère de deux enfants, cette femme d'une quarantaine d'années est très fière de sa petite notoriété.
Pendant quelques semaines, ce petit groupe va se côtoyer, travailler, confronter leur vision de la vie, de ce que devrait être l'art et de ce qu'il convient de sacrifier pour lui.
Alison Lurie a pris un malin plaisir à jouer avec ces personnages imbus d'eux-mêmes, ces hommes et ces femmes qui ont plus ou moins de talent, avec des ego plus ou moins disproportionnés.
Alors que certains sont ravis d'être là, de jouir de quelques semaines totalement libérés des contingences matérielles, d'autres ne font que se plaindre, accusant la terre entière de leur difficulté à créer.
Ils se comportent finalement comme des enfants gâtés, toujours à rouspéter pour avoir davantage, à se comparer les uns les autres, à faire des caprices, car il est visiblement admis que les artistes ne sont pas des gens comme les autres et sont donc en quelques sorte autorisés à se croire supérieur à la mêlée.
Un roman grinçant mais qui fait sourire pour peu qu'on ne le prenne pas trop au sérieux.
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Real People
Traduction : Marie-Claude Peugeot
Plus qu'un roman, ce texte assez bref (un peu plus de deux cents pages) constitue surtout une réflexion personnelle de l'auteur sur le statut d'artiste et, plus précisément, sur celui d'écrivain.
L'héroïne qu'elle met en scène, Jane Belle Smith, et sur laquelle elle donne quelques légères indications physiques, pourrait être son double, à une certaine époque en tous cas. Chaque année, Jane a l'habitude de séjourner deux semaines au domaine d'"Illyria", que, dans les années 1900, Ondine Moffat voulut convertir par testament en une résidence payante où musiciens, peintres, sculpteurs, écrivains, etc ... pourraient trouver un havre où se livrer en paix - pour un temps - à leur activité favorite.
Comme chaque année, Jane retrouve un petit cercle d'amis, dont Kenneth, le peintre. Comme chaque année, les relations s'engagent, avec leurs hauts et leurs bas ... Mais, contrairement aux années précédentes, la fin de ce séjour verra une Jane Smith tout à fait transformée quitter "Illyria."
Pour vous inciter à lire ce petit ouvrage dont l'intrigue n'est pas essentielle, mieux vaut vous en citer - pour une fois - certains passages :
"... Quoique je ressente, quelque part dans ma tête, l'écrivain est là, qui prend des notes, enregistre le dialogue. (Comme a dit un jour Philip Roth, paraît-il, "Notre chance a nous, c'est qu'il ne peut rien nous arriver de mal. Tout est bon à écrire.") Même ici et même en présence de quelqu'un d'aussi célèbre que Teddy Berg - dans un domaine qui n'est pas le mien, c'est vrai - je continue à avoir cette sensation. ..."
... Je suis ici parce que je suis écrivain, or paradoxalement, c'est le seul endroit où je ne sois pas étiquetée comme "écrivain." Je peux être à nouveau quelqu'un d'ordinaire, au lieu de cette espèce de phénomène dangereux que j'ai été à Westford dans les six derniers mois.
Autrefois, dans ma naïveté juvénile, je croyais que ce serait merveilleux de devenir auteur. Il ne m'était pas venu à l'esprit que, si ça se réalisait, je cesserais en partie d'exister en tant qu'être humain, aux yeux de presque tout le monde. ...
... En fait, dans l'ensemble, les gens n'aiment pas vraiment l'idée qu'une femme puisse sérieusement être écrivain. Ils trouvent ça incongru. Ils préfèrent oublier l'un des deux, ou bien l'écrivain, ou bien la femme. ...
... A longue échéance, nous ne serons pas jugés sur notre vie privée, mais sur ce que nous aurons écrit. ..."
Si cela vous interpelle ... ;o)
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