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Critique de Thrinecis


Dans ce 2ème essai sur la littérature enfantine qui fait suite à « Ne le dites pas aux grands », Alison Lurie a compilé plusieurs essais déjà parus dans diverses publications mais contrairement au précédent ouvrage, elle ne s'est pas limitée à la littérature anglo-saxonne, puisqu'on peut y trouver des analyses des contes d'Andersen, de Pinocchio de l'écrivain italien Carlo Collodi, de Babar (Jean de Brunhoff et son fils) et de Moumine le Troll de la finlandaise Tove Jansson.
J'ai trouvé cet ouvrage globalement moins réussi que le premier. Mais j'en ai tout de même particulièrement apprécié deux analyses : celles des écrits de Hans Christian Andersen et de Louisa May Alcott.

L'enfance de Hans Christian Andersen fut compliquée : timide, gauche, issu d'une famille pauvre et négligente, il resta longtemps un enfant dans sa tête, égoïste, avide de célébrité et cherchant à tout prix à s'élever dans la société. Cette soif de reconnaissance se retrouve dans bon nombre de ses contes comme celui du sapin de la forêt qui veut briller le jour de Noël.
Enfin, Andersen finit par devenir célèbre avec ses contes mais accumula les échecs dans sa vie sentimentale, souvent rejeté par les hommes ou les femmes qu'il aimait. Cela explique sans doute la tristesse poignante qui imprègne certains de ses contes comme La petite fille aux allumettes ou La petite sirène. Et on le sait moins car ces contes-là sont moins connus, mais il écrivit aussi beaucoup de contes cruels, terrifiants ou se terminant par la mort des enfants héros de l'histoire.

Louisa May Alcott eut une enfance et une adolescence peu conformistes. Son père, transcendantaliste, entraîna la famille dans une communauté utopique pour y diffuser ses idées avant-gardistes en matière d'éducation, de religion etc... Elle dut gagner sa vie assez jeune afin d'aider sa famille, ce qui fut source d'inspiration pour ses futurs romans. Féministe engagée, Louisa May Alcott s'est aussi battue pour le droit des femmes. Mais cette dimension féministe, essentiellement incarnée par les personnages d'Amy et de Jo dans Les quatre filles du Docteur March n'est plus guère perceptible de nos jours et le roman peut paraître très conservateur. Pourtant lors de sa parution, Les quatre filles du docteur March contenait bien des idées neuves qui bousculait la morale de l'époque, notamment celle, que pour s'émanciper, les femmes ne doivent plus se contenter de rester à la maison en se cantonnant aux tâches domestiques mais doivent travailler pour gagner leur vie et leur indépendance.

Trois autres essais très intéressants permettent de découvrir l'ampleur de la saga le Magicien d'Oz de L. Franck Baum, ainsi que les écrits pour la jeunesse de Walter de la Mare et John Masefield, deux écrivains britanniques complètement méconnus des français. Les essais sur Babar, la série Harry Potter ou Haroun ou la mer des histoires de Salman Rushdie sont d'un moindre intérêt.

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