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Il n'est pas facile pour les lectrices et lecteurs du commun de s'enthousiasmer pour les petits malheurs, les déprimes et affaires de coeur de personnages plutôt fortunés. Tout a un côté futile. On ne sent pas les personnages aux prises avec un enjeu important, bien que Jenny soit coincée dans sa dépendance à son mari, que Wilkie semble refuser de vieillir, sans parler des soucis des autres personnages. L'auteure a beau adopter de temps en temps un ton un peu sarcastique, c'est tellement léger qu'on en sourit à peine, et pas souvent. le roman n'est pas désagréable à lire, mais reste très superficiel. Deux mots sur l'éditeur : on se demande pourquoi il a retenu un titre français qui parle d'été alors que le roman se déroule en hiver, même si l'hiver à Key West est doux et ensoleillé. Pourquoi aussi la quatrième de couverture parle de roman hilarant et acerbe.
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Je suis la seule Babeliote à me demander pourquoi Céline Schwaller-Balaÿ intitulé la version française de "The last Resort" d'Alison Lurie par "Un été à Key West", alors que le roman se passe... en hiver !

Willie vient de prendre sa retraite de professeur d'université à 70 ans, sa femme de 23 ans plus jeune n'a jamais eu de profession rémunérée, se contentant du rôle d'épouse dévouée, de mère attentive et de collaboratrice efficace et discrète pour son époux, un spécialiste de l'écologie aux idées terriblement conservatrices sur bien des sujets.

Mais Wilkie vit mal la dernière partie de sa vie. Il déprime malgré qu'il soit encore fort sollicité pour des colloques et des conférences et qu'il doit terminer un livre qu'il estime être son chef-d'oeuvre. Persuadé qu'il est atteint d'un cancer, il veut se suicider pour éviter une longue agonie et passer à la postérité dans les meilleures conditions.

Jenny persuade Wilkie de passer l'hiver à Key West, une île au sud de la Floride. Jenny ne tarde pas à se faire des amis dans la population bohème et homosexuelle, tandis que Wilkie cherche le plan parfait pour en finir en essayant que cela passe pour un accident...

Il y avait bien longtemps que je n'avais lu un roman d'Alison Lurie et celui-ci me donne envie d'en lire ou en re-lire d'autres.
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9ème roman d'Alison Lurie si l'on met de côté "Femmes et fantômes" qui est un recueil de nouvelles.
Le virage pris dans le précédent "la vérité sur Lorin jones" se confirme. L'hétérosexualité bat de l'aile. Les hommes sont caricaturaux, vraiment vieillissants ou homosexuels, et les femmes les quittent, en sont lassées, sont lesbiennes ou le deviennent. Ici on a affaire aux affres du troisième âge conformément à l'âge d'Alison Lurie qui en 1998 à la sortie du roman a quand même 72 ans. Les problématiques traitées par l'auteure sont celles de son âge; Je ne sais pas si Alison Lurie a goûté sur le tard les joies de l'amour saphique ou si elle exprime un fantasme inassouvi mais le message est clair depuis deux romans.

Le point de départ du roman est la villégiature en Floride à Key West d'un couple constitué de Wilkie Walker, célèbre écrivain naturaliste âgé de 75 ans, et de son épouse Jenny 45 ans. Jenny a tout sacrifié pour lui, est à la fois son épouse, sa lectrice, sa correctrice, son assistante, et presque même son inspiration. Au fond il lui doit tout. La différence d'âge qui ne posait pas de problème au début se fait nettement sentir. le pauvre Wilkie a pris un sacré coup de vieux, se croit atteint d'un cancer, sombre dans la déprime et envisage un suicide. Jenny encore pleine d'énergie va s'éloigner de lui progressivement au fur et à mesure qu'elle se rapproche De Lee, patronne d'une pension pour femmes, une flamboyante lesbienne pleine de vie et d'appétit pour la belle Jenny.

Autour de ces trois personnages principaux gravitent des personnages secondaires utiles pour épaissir l'intrigue et donner l'impression d'une véritable toile d'araignée dans laquelle sont pris tous ces personnages tous liés les uns aux autres sur ce lieu de villégiature.

Alison Lurie excelle pour établir un décor et dresser des portraits réalistes de personnages plus ou moins attachants. Je dis bien plus ou moins parce que malheureusement c'est là que le bât blesse.
Autant j'ai adoré les personnages de Jenny et Lee, bien que Jenny soit agaçante de naïveté et excessivement soumise à son mari alors qu'elle a des qualités reconnues par tous y compris pour sa contribution à la carrière de son mari.
Un autre personnage est attachant, Jacko, le gentil et généreux homosexuel malheureusement séropositif.
Intéressante est la détestable tante Myra, la tante de Jecko, femme d'affaires au caractère trempé qui débarque pour arranger à son avantage des affaires de famille.

Le mari de Jenny, avec sa dépression et ses tentatives de suicide ratées, est inintéressant et pénible. On n'a qu'une envie, c'est qu'il réussisse sa première tentative de suicide au plus vite et qu'il disparaisse pour laisser sa femme s'émanciper.

Un personnage est insupportable, la cousine de Jacko, fille de la tante Myra. Brave fille mais vraiment idiote et inintéressante, ce qui nous vaut tout au long du roman des dialogues sans intérêt qui font baisser le niveau de crédibilité et d'intelligence du roman.

Pourquoi faut-il qu'Alison Lurie nous invente des personnages caricaturaux qui nous imposent des dialogues superficiels, à l'américaine j'aurais envie de dire ? C'est dommage parce que ce roman aurait pu être drôle et fin du début à la fin.

Ce qui est intéressant dans ce roman c'est qu'on retrouve avec plaisir des personnages d'autres romans précédents.
La lesbienne Lee, déjà patronne de pension dans "La vérité sur Lorin Jones" faisait presque chavirer la biographe Polly Alter.
La tante Myra était l'épouse de Chuck MUMPSON, le texan qui fait chavirer Virginia Miner dans "Liaisons étrangères". Chuck MUMPSON était donc le père de Barbie, la cousine de Jacko l'homosexuel.
Lennie ZIMMERN, qui apparaît à la fin du roman, est le cousin De Lee. Lennie était le jeune garçon aperçu dans le roman "Comme des enfants" et donc le demi-frère de Lorin Jones. Lorin Jones, la peintre de 'La vérité sur Lorin Jones" était la petite fille Lolly dans "Comme des enfants".

Apparaît rapidement dans "Un été à Key West" une certaine Lory Green, une guide touristique qui a habité autrefois en Californie; Dans "La ville de nulle part" apparaissait une certaine Lory Green, une starlette dont tombait amoureux Paul, l'un des principaux personnages du roman. Simple clin d'oeil d'Alison Lurie sans doute car je ne vois pas comment une ancienne starlette pourrait se transformer en guide touristique.

Dans "Liaisons étrangères" Fred Turner n'était autre que le fils d'Emily Turner dans " Les amours d'Emily Turner". On apprenait notamment que Fred n'a jamais su que sa mère avait eu une liaison torride avec l'homme qui venait souvent leur rendre visite quand il était petit.

L'oeuvre d'Alison Lurie est comme une petite Comédie Humaine. C'est toujours agréable de retrouver des personnages familiers.

Bref, pour conclure sur "Un été à Key West", un bon roman très agréable à lire qui contient des faiblesses de dialogue et d'intérêt à cause de personnages inconsistants qui auraient pu ne pas l'être.
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Jenny Walker et son mari écrivain Wilkie décident de s'installer au soleil pour un temps. Jenny a vingt ans de moins que son mari et l'assiste dans son écriture et dans l'édition de ses livres. Wilkie semble traverser une phase difficile, aussi jenny pense-t-elle que ce changement d'air lui sera bénéfique. Ils choisissent Key West en Floride, mais Wilkie continue d'être morose tandis que Jenny s'épanouit en rencontrant les habitants des villas avoisinantes. Elle se rapproche notamment De Lee, lesbienne qui tient l'hôtel voisin uniquement réservé aux femmes.

La galerie de portraits peuplant cette ville est originale : tous semblent ici à la recherche de quelque chose qu'ils n'ont pas trouvé et qui les a mené à choisir finalement cette vie facile au soleil. L'auteur réussit à insuffler de la modernité dans cet univers conservateur aux patriarches ayant des visions très réduites des femmes et de leurs attentes. Chacun tentera de trouver sa place dans un monde miné par la mort qui rôde, insidieuse..

"Pour moi, tout le monde a le droit d'être amoureux. C'est une convention idiote qui fait que ces deux personnes doivent être du même âge, de la même race, de la même religion et de la même classe sociale, mais pas du même sexe. On peut s'estimer heureux d'aimer quelqu'un quand ce quelqu'un vous aime aussi."
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J'étais curieuse de voir ce que j'allais penser de ce roman, lu une première fois il y a une bonne vingtaine d'années. Et bien j'ai passé un excellent moment, aucune déception, j'ai retrouvé l'auteure dont j'ai aimé toutes les fictions. J'avais oublié l'intrigue, j'ai donc découvert à nouveau le couple Wilkie-Jenny. Lui, naturaliste célèbre, auteurs d'ouvrages reconnus, conférencier respecté. Elle, épouse dévouée, multi-tâches et heureuse de l'être pour le plus grand confort du grand homme.

Wilkie est en fin de carrière mais écrit toujours, leurs deux grands enfants ont quitté le foyer depuis un bon moment, le couple se retrouve en tête-en-tête. Seulement voilà, depuis quelque temps, Wilkie n'est plus lui-même, son caractère s'assombrit, il a l'air préoccupé, Jenny se sent vaguement coupable, sans savoir de quoi. En fait, Wilkie se croit atteint d'une maladie incurable, à l'issue fatale. Incapable d'en parler à son épouse, il s'enfonce dans le mutisme et rumine un plan plutôt tordu.

En désespoir de cause, Jenny propose à Wilkie de quitter la Nouvelle-Angleterre en plein hiver, pour Key West, en Floride, espérant que le soleil et la douceur du climat lui fera retrouver la joie de vivre. Wilkie accepte à contre-coeur, malgré son peu de goût pour cette île à touristes. Une fois sur place, son humeur va continuer à s'assombrir ; par contre Jenny elle, va y trouver un épanouissement inattendu.

Elle va se faire des amis sur place, notamment Lee une femme qui tient un hôtel. Toute une petite communauté gravite autour d'elle. Plusieurs voix s'expriment dans le roman, dont Jacko, un homosexuel qui découvre sa séropositivité. C'est l'époque où la maladie garde son mystère, il n'y a aucun traitement, trop de jeunes hommes meurent. Lee est féministe et revendique haut et fort son indépendance, essayant de secouer Jenny et de la sortir de sa dépendance à son mari.

L'histoire tourne autour du vieillissement et du sentiment d'inutilité, de la maladie, de la difficile place des femmes, de l'appauvrissement de la faune et de la nature. le ton est assez sarcastique, souvent réjouissant sur les personnages, dont beaucoup sont attachants .. et d'autres détestables, tel Wilkie.

En bref, une très bonne relecture. Il n'est pas impossible que je continue à lire Alison Lurie, ma bibliothèque est bien fournie.
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Sympa, bien écrit et dépaysant.
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The last resort. Stronger than pain.
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Quelques personnages - un vieux naturaliste célèbre, sa jeune femme assistante parfaite et consentante, la propriétaire d'une pension qui ne reçoit que des femmes, un jardinier porteur du sida, la gentille mère, la cousine nunuche et la tante insupportable de celui-ci, et quelques autres - dans ce coin balnéaire de Floride où viennent ceux qui fuient l'hiver, cette île exotique : Key West.
Derrière le ton doux de cette comédie de moeurs qui pourrait être un film ou une série, Alison Lurie fait une description subtilement caustique des relations, de la vieillesse et de la maladie, des choix qu'on fait ou pas, de la nature humaine et animale, de l'égo... Ça en fait un roman très agréable avec un certain suspense.
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Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu Alison Lurie. Depuis « La vérité sur Lorin Jones », ce qui doit bien faire 25 ans ou plus. J'ai retrouvé intactes ses grandes qualités de romancière dans ce roman, paru en 1998.

Jenny et Wilkie Walker forment un de ces couples où un écrivain célèbre domine un conjoint tout à sa dévotion. Ici c'est Wilkie, un homme vieillissant, qui tient sa femme plus jeune Jenny sous sa coupe. Ils se sont aimés et pendant longtemps chacun a trouvé sa place dans ce mariage. Mais rien ne va plus pour Wilkie : sans en parler il est devenu gravement dépressif, suicidaire même. Jenny n'en peut plus de sa froideur et se sent coupable d'elle ne sait trop quoi. Elle le persuade d'aller passer l'hiver au large de la Floride, à Key West.

Beaucoup de personnages sont inclus dans la trame de ce roman intelligent, fin et caustique. Comme Alison Lurie laisse du temps au temps, aucun ne paraît caricatural. C'est bien connu, « tout le monde a ses raisons » et elle l'illustre particulièrement bien !

Le fond est souvent plus grave et subtil qu'il ne paraît. Ce roman qu'on ne quitte qu'à regrets offre, entre autres, matière à réflexions sur le vieillissement, la maladie, le saccage de la nature et les faux-semblants dont nous nous embarrassons trop souvent…
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Avec Un été à Key West, Alison Lurie part d'un argument ultra classique qu'on retrouve aussi bien au cinéma qu'en littérature : une femme totalement dévouée à son mari (obligations à respecter pour le conjoint : toujours beaucoup plus âgé et exerçant une profession dans un domaine suffisamment pointu que, hormis sa femme dévouée et aimante et deux ou trois collègues, personne ne cerne réellement...) mais qui ne s'en plaint pas au contraire, qui voit même défiler les années tout en se félicitant de sa dévotion, de son amour sans bornes et ne voulant surtout rien faire d'autre de sa vie que de servir de secrétaire/relectrice/documentaliste/bonniche pour monsieur. Bref, une femme qui a la tête sur les épaules, mais vraiment hein, genre le cou bien collé au buste à la cyanolit.
Alison Lurie choisit pour ce personnage de muse serviable et empressée une jolie femme qui ne laisse pas grand monde indifférent mais elle, va t'faire fiche, elle n'a bien sûr d'yeux que pour son universitaire homophobe de mari qui fait office d'autorité dans le domaine de la faune et de la flore.
Et puis un beau jour, après de nombreuses années de mariage heureux, une rencontre et hop, tout bascule.
La suite de l'aventure peut prendre différentes directions mais l'assise, elle, est immuable.

Bon là je vais un peu vite en besogne. Pour faire une rencontre, selon les codes établis, il faut nécessairement qu'un élément nouveau se présente dans la vie du couple. Ici Wilkie Walker, la sommité de mari, persuadé d'avoir un cancer en phase terminale se replie sur lui-même, devient atrabilaire et cruel, bref à la limite du supportable. Voyant ça, sa femme dévouée et aimante a l'heureuse idée de vacances à Key West qui devraient dérider un peu son naturaliste de mari.
C'est sur cette île paradisiaque qu'elle rencontre Lee Weiss, gironde propriétaire d'un gîte women only et que les deux femmes sont dans un même élan touchées par l'impitoyable flèche de Cupidon.

J'avais prévenu, c'est du classique, sauf peut-être la relation saphique mais pour le reste, on est pile dans les clous.

De ce postulat, Alison Lurie tire une critique sociale de la bourgeoisie américaine qui malgré une douceur et une bienveillance de façade remue son petit monde, n'épargnant ni les mandarins nombrilistes ni les touristes qui ont souvent tendance à laisser leur cerveau à la maison avec les plantes vertes avant de vivre les grandes aventures qu'ils ont fantasmées pendant onze mois.
Malgré ça, sensation que parfois les personnages secondaires et leurs intrigues n'ont été développés que dans l'intention de donner de l'épaisseur à Jenny, la femme dévouée et aimante. Ce ne serait pas un reproche si cette formule fonctionnait, malheureusement à aucun moment je n'ai pu ressentir de l'intérêt ni éprouver le moindre attachement pour cette femme (dévouée et aimante) qui malgré les efforts de Lurie, demeure lisse, pâlotte et difficilement crédible dans sa dévotion comme dans son coup de foudre.

Du bon et du moins bon donc dans cet été à Key West, impossible sur cette base de se faire un avis sur cette auteure alors même si ce titre ne m'a pas convaincue, je suis bien décidée à retenter ma chance à la prochaine occasion.
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