Après un 1er opus réussi, les auteurs clôturent ici avec brio l'adaptation du premier tome de la trilogie mythique de
Pierre Bottero, La quête d'Ewilan.
On retrouve donc notre héroïne en plein questionnement face à son pouvoir de dessinatrice et aux dangers qu'il peut représenter ! Maître Duom, l'analyste, est persuadé qu'elle est encore trop jeune pour maîtriser son don, libérer les Figés et sauver l'Empire... Sa mission, repasser dans notre monde, retrouver son frère et l'envoyer à sa place à Gwendalavir... Pas simple pour Ewilan de redevenir Camille et de retourner dans un monde où elle n'a (n'est) rien. Sera-t-elle capable d'effectuer ce choix de raison ?
"- (...) Et là, que lui arrive-t-il ?
- Elle apprend à vieillir... et ça lui fait mal."
Si ce parti pris d'adapter le roman en deux parties est un peu frustrant pour les lecteurs qui se languissent de découvrir la suite, il a cependant un intérêt de taille puisqu'il permet d'éviter d'effectuer des coupes sombres dans la trame narrative ! Les auteurs reprennent ainsi la majorité des ressorts de cette histoire, alternant les moments d'action et les moments d'introspection où Camille se fond peu à peu en Ewilan. Les nouveaux lecteurs (ceux qui ne connaissent pas les romans - il ont bien tort cependant !) ne sont pas perdus (ils découvrent ainsi toute la richesse de l'univers créé par
Pierre Bottero) et les fans du début sont quant à eux rassurés...
Cette 2e partie voit ainsi l'arrivée d'un personnage haut en couleur auquel ils tiennent tant. Je parle bien évidemment de la mystérieuse et envoûtante Marchombre, Ellana !
Côté
dessins, on peut une fois de plus applaudir
Laurence Baldetti et
Loïc Chevallier qui font naître les beautés de Gwendalavir sous nos yeux ébahis. Leurs talents conjugués sont également à la hauteur quand il s'agit de représenter le réalisme de notre monde (en particulier les vues de
Paris) ou les incursions d'Ewilan dans les spires de l'imagination. Ainsi les batailles contre le mercenaire du chaos sont particulièrement impressionnantes ! Quant au mignon chuchoteur, il est fidèle, comme le reste, à l'image que je m'en étais fait.
Mais ce n'est pas tout, les auteurs ont également réussi à transposer toute la connivence qui existe entre Camille-Ewilan et son ami Salim. Ces deux-là se cherchent, se chamaillent, se lancent des piques mais, comme dit l'adage : "Qui aime bien, châtie bien !" Leurs joutes verbales sont souvent pleines d'humour, ce qui ne gâche rien !
Mon moment préféré réside pourtant ailleurs. La première partie recelait un moment fort, à savoir la transposition réussie du fameux poème "Le cancre" de
Prévert "dessiné" par Camille. Pour cette seconde partie, il s'agit à mon sens de la rencontre pleine d'émotion entre nos jeunes héros et un sans-abri... Un passage qui ne peut manquer de plaire à tous les amoureux des livres ! L'émotion éprouvée à la lecture du texte originel est-elle au rendez-vous ?
"- Si tu veux, on fait un marché. J'vous emmène dans ma planquette et, en échange, tu m'fais la lecture.
- La lecture ?
- Tu trouves ça drôle ? Tu crois qu'il faut porter un costume trois-pièces et rouler en rolls pour aimer les livres ?
(...)
J'ai lu plus de livres que tu n'en liras jamais, morveux ! J'aurais aimé continuer mais mes yeux n'ont pas été d'accord !
Fillette, vois si tu peux me trouver "
L'art d'être grand-père" de
Victor Hugo et lis-m'en quelques pages si tu veux bien."
Et bien, oui ! Là aussi, c'est réussi !
En bref, que ce soit pour un fan de la première heure ou un nouveau lectorat, cette adaptation est une excellente façon de (re)découvrir cette oeuvre majeure de
Pierre Bottero.
Suite au tome 3, La passe de la Goule...
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