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3,56

sur 160 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un titre beau comme un poème, une prose lyrique et ample, une Irlande mouillée et tragique comme on l'aime, une violence à vous couper le souffle , une misère à vous serrer le coeur, un brave type et un vrai salaud, un petit ruban de satin de plus en plus sale, de plus en plus fragile : le seul lien avec le pays perdu.

Tous les ingrédients réunis d'un beau roman.

Et voici pourtant le mystère de ce livre de Lynch dont j'attendais beaucoup, chers amis babéliotes qui m'avez mis l'eau à la bouche : la sauce ne prend pas…

Je ne me suis jamais attachée à ce pauvre Coyle, meurtrier par accident de son patron ( une vraie brute) , en butte à toutes les injustices, toutes les avanies, toutes les souffrances.

Je n'ai pas frémi de colère devant l'obstination vengeresse de Cutter, le bien nommé, homme de main impitoyable d'une vengeance qui n'est pas la sienne mais qui flatte son goût du sang.

Dois-je le confesser ? Je me suis même beaucoup ennuyée.

Vaillamment, je me suis accrochée aux magnifiques descriptions de paysage ou de traversée océane sous une pluie permanente - pourtant il fait souvent beau, en Irlande, je le jure, entre deux averses, mais quels beaux ciels !- et j'ai, péniblement, terminé ce western de la débine et de la gadoue…

Pourquoi cet ennui, alors que je me faisais une fête de cette lecture et que la plume de Lynch a indubitablement de belles qualités ? Pas seulement parce que nos attentes quand elles sont trop hautes nous conduisent souvent à déchanter.

Par manque d'enjeu : une course-poursuite ne suffit pas à tendre le ressort dramatique d'un long récit, elle peut même devenir lassante.

Par manque de « chair » aussi : les personnages me sont restés extérieurs, - même le pauvre Coyle, bien fade, avec son petit ruban dans la poche et son coeur simple.

Les méchants eux aussi me sont apparus étrangers : ainsi l'affreux Cutter dont on ne comprend pas l'enragée obstination mercenaire.

On ne rentre ni dans la nostalgie de l'un, ni dans l'obsession vengeresse de l'autre.

Dommage, vraiment, car Lynch a la patte d'un grand écrivain : il saura sûrement trouver dans une autre oeuvre, plus resserrée, plus cohérente, ce qui donnera liant et force à son lyrisme.
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Ma fascination pour l'Irlande, toutes ces critiques élogieuses... j'en attendais beaucoup, de ce roman, et en ressort d'autant plus déçue, incapable d'accrocher à cette "odyssée tragique" que j'ai trouvée surtout sordide et sans grande consistance. Les personnages manquent d'épaisseur, les ressorts de l'intrigue sont assez pauvres - un malheureux accablé par le sort, qui inspire tout au plus une vague compassion, poursuivi par un cliché de méchant de western, dans une série de rebondissements pas toujours très crédibles et que j'ai l'impression d'avoir déjà vu vingt fois au cinéma.
Certes, la langue est assez belle, mais cela ne suffit pas à donner beaucoup de relief à tout ça. Et par dessus tout, cette accumulation de malheur - l'injustice, l'oppression, la violence, la bêtise, la lâcheté, la crasse, la peur, la trahison, le mal de mer, le typhus, le choléra, les vomissements, les diarrhées, la gueule de bois, la boue, l'épuisement, la pluie qui n'arrête pas de tomber ou le soleil qui tape trop fort - provoque beaucoup moins le sentiment tragique que l'écoeurement.
Un premier roman qui ne manque pas d'un certain style, mais reste à mes yeux maladroit et gagnerait beaucoup à nuancer et approfondir son propos.
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Une agréable découverte littéraire un peu hors du temps, l'auteur impose un style et une langue très travaillés pour décrire l'univers âpre, cruel, violent de l'Irlande de la fin du XIXe siècle.
J'ai notamment apprécié les descriptions lyriques de la nature environnante (ciel, terre, vent, pluie, chaleur ou froid, levers et couchers de soleil) qui participent d'une atmosphère très particulière dans laquelle évoluent les personnages, dont les destinées tragiques semblent intimement liées aux phénomènes naturels, les paysages comme partie prenante de l'action.
Le récit déploie toute sa flamboyante noirceur au fil des 300 pages de ce beau roman qui prend la tournure d'une implacable chasse à l'homme jusqu'au final digne d'une tragédie antique.
Un auteur dont je lirai très certainement les oeuvres suivantes.
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Le parcours d'un homme traqué, forcé à l'exil dans de brutales circonstances.
Un texte poignant et tragique comme une complainte irlandaise.
Définitivement lugubre.
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C'est l'histoire de Coll Coyle, un pauvre métayer, expulsé sans raison valable, pourchassé, qui fuit le régisseur barbare, assoiffé de vengeance Faller. Coyle s'embarque pour l'Amérique bien décidé à reconstruire une nouvelle vie en laissant sa femme enceinte et sa petite fille.
Cette longue chasse à l'homme semée de souffrance et de cadavres entre l'Irlande et les États-Unis nous est livrée dans une belle écriture, et l'auteur sait nous décrire les beaux paysages qu'il nous fait traverser.
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Ce livre aurait pu s'appeler "Impitoyable". C'est une espèce de western.

Au 19 ème siècle en IRLANDE, Coll COYLE, jeune metayer, marié, père d'une petite fille et futur papa, se voit signifier son expulsion. Fou de rage, il va trouver le propriétaire des terres pour une explication. L'entrevue tourne mal, après un mauvais geste de COYLE, le propriétaire meurt. Paniqué, COYLE balance le corps à la rivière. Mais il est vite poursuivi par FALLER, le contremaître, un géant froid et sanguinaire.
C'est le début d'un chasse à la l'homme à travers l'IRLANDE d'abord et à travers ses bourgs et campagnes miséreuses, puis aux ETATS UNIS. FALLER va s'acharner sans pitié dans sa chasse à l'homme, abattant toux ceux qui se mettront sur son chemin : hommes, femmes, animaux...
COYLE qui s'est fait engagé à la construction du chemin de fer souhaite rentrer au pays. Alors que le choléra commence à sévir, FALLER croise COYLE et la chasse continue. Qui aura la peau de COYLE ? le choléra, FALLER ou bien le destin ?

Ce roman est très dur. Mais il est très bien écrit, notamment pour les descriptions de l'IRLANDE rurale, son atmosphère au début du roman. C'est poétique avant de devenir dramatique.
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Irlande, 1832. Coll Coyle est expulsé de sa métairie. Il décide de négocier avec le fils de son propriétaire terrien, un Anglais, malgré les avertissements de sa femme. Hélas, la confrontation tourne au drame. Il doit fuir.

Un ciel rouge, le matin, est le récit de cette fuite.

J'avais beaucoup entendu parler de Paul Lynch, auteur irlandais prometteur. Une opportunité m'a fait découvrir son premier roman, cette satire sociale sur fond de guerre d'Irlande en devenir. J'ai été plutôt déçue, hélas, malgré une qualité narrative incontestable. On palpe l'Irlande et sa souffrance à travers les pages. Les descriptions des paysages sont aussi vivantes et crues que l'implacable constat des inégalités de classe. C'est beau, c'est triste.

Mais le style est confus et je ne suis pas certaine que ce soit lié à la traduction. Je me suis souvent perdue dans le sujet des phrases et j'ai dû régulièrement revenir en arrière pour comprendre qui parlait. La présentation moderne des dialogues que j'avais tant aimée dans La route de Cormac McCarthy, m'a ici agacée. Enfin, et encore une fois ce n'est pas une faiblesse de traduction, Paul Lynch écrit son roman sous forme d'une liste d'affirmations qui se succèdent. Si encore l'histoire était racontée à travers la narration d'un seul personnage, on pourrait penser que l'utilisation de cette figure de style sert un mode de pensée particulier. Mais ce n'est pas le cas.

J'ai pourtant envie de poursuivre la découverte des oeuvres de Paul Lynch. Un premier roman est une promesse et celle-ci est réelle. Par ailleurs, l'Irlande et ses déchirures est une page de l'histoire européenne à ne pas oublier. Après avoir lu Retour à Killybegs de Sorj Chalandon puis Un ciel rouge, le matin, comment ne pas avoir envie de mieux comprendre le conflit irlandais ?
Lien : https://akarinthi.com/
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Dans l'Irlande du XIXème siècle, les propriétaires terriens ont tous les droits concernant les paysans vivant sur leurs terres, et expulser des familles n'est pas vraiment un problème. C'est le cas de la famille Coyle, chassée sur un coup de tête car Mr Hamilton, le maître de séant, a décidé qu'il en serait ainsi, sans aucune autre raison. Sur un coup de colère, Coll, le père de cette famille tombée en disgrâce, rudoie le fils du propriétaire qui succombe à une chute malheureuse. Obligé de fuir, de se cacher pour ne pas être pendu, Coll Coyle est contraint d'abandonner sa famille et de vivre en fugitif. Faller, l'homme de main d'Hamilton, est bien décidé à le retrouver, même s'il doit pour cela aller jusqu'au bout du monde. Et justement, en embarquant sur le premier bateau prenant des passagers, c'est vers l'Amérique que Coyle pense échapper à sa ruine. Mais le sort que lui réserve le continent plein de promesses est peut-être encore pire que la traque de tout une vie. Et qu'importe la distance, l'Irlande continue de rester présente à son esprit, et vivant l'espoir de rentrer un jour chez lui.

Ce roman débute dans une atmosphère incroyable. L'Irlande du XIXème siècle y est présentée sous son aspect le plus rude, mais aussi le plus beau. L'auteur accorde une place prépondérante à la nature, aux éléments, aux animaux. le contexte social est vite brossé, une lutte des classes, l'oppression des faibles par les propriétaires terriens et la misère du quotidien sont au coeur du drame initial de ce roman. le personnage principal, Coyle, acculé à une mort certaine, doit fuir sa famille, fuir sa terre. Et la terre n'est pas une mince affaire pour les irlandais, Paul Lynch le montre tout au long de l'histoire. En Amérique, le lien à l'Irlande, aux racines est extrêmement important.

Pourtant, ce roman présente quelques longueurs, une mise en route parfois délayée à l'extrême. A moins que la quatrième de couverture n'en dise un peu trop. le départ pour l'Amérique y est mentionné, et l'on s'attend à ce qu'il ait lieu assez rapidement, or ce n'est pas le cas. Par conséquent, la première partie en Irlande finit par s'essouffler un peu. Toutefois, les rebondissements qui accompagnent notre héros (malgré lui) donnent un rythme à l'histoire.

La dualité des deux personnages qui se poursuivent est très intéressante. Faller, l'homme de main des Hamilton, prêt à partir au bout du monde, est un homme sans aucune pitié, cruel presque pour le plaisir, indifférent aux émotions. Se sortant de nombreuses situations délicates, il est presque plus héroïque que le héros, il pique la curiosité et l'admiration, et pourtant, c'est un méchant, on ne peut l'aimer. Cette course poursuite aux tours parfois épiques, proches d'un bon western, se solde par une fin vaine, médiocre, reflet des espoirs déçus.

Je me rends compte qu'il y a beaucoup à dire sur ce premier roman qui n'a peut-être pas été un coup de coeur, mais possède de beaux atouts, notamment une écriture très poétique. Petit bémol, l'auteur aime à changer de sujet à différents paragraphes d'intervalle sans vraiment préciser de qui il parle à présent, ce qui crée de nombreuses confusions. Et puis certains personnages mériteraient d'être approfondis, le vieux Hamilton et la femme de Coyle, notamment. On sent autour d'eux des mystères, de vieilles histoires que l'on voudrait connaître et qui restent sans explication. Pour un premier roman, Paul Lynch s'en sort bien et plante surtout les graines d'une veine littéraire intéressante, à poursuivre et à creuser.
Lien : http://et-en-plus-elle-lit.c..
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