Léon l'Africain

Comme dans les Croisades vues par les Arabes, Amin Maalouf retourne et décentre notre regard d'Occidentaux. Il nous montre les débuts de la Renaissance artistique, des querelles théologiques avec les débuts de la Réforme - qui deviennent des guerres de religion, l'essor des Grandes Découvertes qui amènent les Européens à l'exploration du monde et à sa conquête, mais avec le point de vue d'un "Oriental". Mais son personnage a des identités multiples comme le montrent les premières lignes où il se présente : surnommé l'Africain alors qu'il est né en Espagne, musulman qui se convertit au catholicisme en étant sensible aux idées de Luther - tout en restant véritablement musulman ? sa foi n'est pas très claire, proche du pape et du sultan, un des derniers sujets du sultan en Espagne puis proche des Ottomans...
Cela semble romanesque et incroyable qu'un seul homme puisse traverser tant d'événements et rencontrer tant de personnalités de son époque, mais la fiction n'est que de la réalité, ce qui rend le texte encore plus fort.
Et ce que j'ai apprécié particulièrement, c'est que l'auteur ne s'attarde pas trop sur les années "occidentales" de son personnage, ce que l'on connaît le mieux finalement, mais il préfère développer sur la chute de Grenade - en 1492, un autre événement a pris la place dans la mémoire collective, mais il n'en n'est pas moins considérable, et sur la formation de l'empire ottoman. Oui, contrairement à ce que pensent certains, y compris des politiques, l'Afrique a une histoire vaste, complexe, avec des civilisations capables de prouesses architecturales, techniques, culturelles... Il y a ainsi de belles pages sur Tombouctou.
Le Sahara est un espace de circulations et d'échanges - en tant que professeure d'histoire-géographie, je n'ai pu qu'apprécier cette oeuvre, en tant que lectrice également.

Premier mot qui me vient à l'esprit et leitmotiv du roman : un voyage.

Un voyage dans L Histoire et dans le Monde du XVIème siècle, intrigues politiques, guerres, enjeux religieux, diplomatie, le tout conté avec une plume délicate et presque orale. J'ai adoré le style d'Amin Maalouf, qui nous tient en haleine en promettant des rebondissements à chaque fin de chapitre.

J'aurais rêvé d'écouter cette histoire quelque part en Afrique, sous les étoiles au son des djembés et du thé à la menthe savamment versé dans des verres gravés.

On peut sortir de ce roman enchanté par le voyage, ou bouleversé par le constat que les guerres de pouvoir et de religion ont toujours existé (et existeront certainement toujours) et qu'il est difficile lorsqu'on est confronté à l'horreur de choisir son camp. le meilleur pour nos valeurs ? Ou pour protéger notre famille ? Ou encore pour apprendre et vivre de belles aventures ?

Etant d'humeur rêveuse, je préfère me laisser aller à l'enchantement, et voir simplement le voyage et la vie de Léon l'Africain comme une belle histoire (même si Jean-Léon de Médicis a réellement existé) qui nous en apprend énormément sur la vie en Afrique et en Europe au XVIème siècle.

Je n'ai toutefois pas totalement adhéré au personnage principal, pour lequel je n'ai pas éprouvé de tendresse particulière, et cela m'a manqué.

Mais de manière générale, j'ai aimé suivre les aventures de Léon alias Hassan al-Wazzan, à travers Grenade, Fès, Rome, les rires, les amours et les larmes.
Lien : http://oxybeurresale.canalbl..

Pour mon premier livre que je caserai dans les ‘romans historique'.
C'est présenté sous la forme d'une biographie, qui relate la vie d'Hassan al-Wazzan, qui sera amené à voyager à travers l'Afrique est l'Europe du 16 ieme siècle.
J'avais un peu d'appréhension, je pensais que je serai perdu par manque de connaissance et que je décrocherais. Mais en fait non, la lecture est très plaisante, alternant voyage, guerre, diplomatie, le tout ponctué d'anecdote un peu exotique.
Encouragé par ce bon livre, je vais surement me laisser tenter par un autre livre de cette catégorie.

Il faut persévérer, car le début qui se passe en Andalousie est vraiment lent et pas captivant, à mon avis. On est à la fin du 15ème siècle, l'Andalousie est arabe depuis longtemps et cela paraît évidemment tout naturel aux gens qui y vivent, dont le narrateur, Hassan. Toutefois, la reconquête espagnole menace et progresse. Hassan la quitte donc, à regret. C'est très touffu, détaillé à l'extrême… Heureusement peu à peu, avec le grand voyage du narrateur tout autour de la Méditerranée, c'est alors beaucoup plus distrayant. Hassan rencontre dans ce voyage de toute une vie toutes sortes de personnages intéressants très bien décrits.

Plus encore que l'aspect historique et descriptif du roman, qui reste bien long et bien minutieux pour mon goût, ce sont quelques réflexions de religion et de philosophie de la vie qui m'auront marqué : par ci par là, des pépites que j'ai même prises en photo pour les relire souvent. Par exemple, fait prisonnier avec un ami, Hassan se lamente et son ami, lui, reste serein, en pensant que dans tout malheur, il sortira quelque chose de bon. Eh bien, dit comme ça, c'est un peu niais mais Maalouf l'exprime si brillamment qu'on en reste scotché, à relire le passage encore et encore. Une autre page sur la mort sans laquelle la vie n'aurait pas tant de valeur m'a fait aussi un effet lumineux ! Peu importe la religion de celui qui le dit. Peu importe mon athéisme, le message passe, c'est magique. Merci Monsieur Maalouf !

Un roman qui s'inspire d'une histoire vraie, il relate la vie de cet homme « Léon L'Africain » sous la forme d'une autobiographie imaginaire.
Hassan al-Wazzan, dit Léon l'Africain de son nom complet Hasan ibn Muhammad al-Wazzan al-Fasi, fils de Mohamed le peseur, de Fez (né probablement près de Grenade vers 1494 et mort à une date inconnue (selon les sources de 1527 à 1555), est un diplomate et explorateur d'Afrique du Nord,des XVe et XVIe siècles. Hassan nait dans le royaume de Grenade dont la chute en 1492 provoque la fuite de sa famille à Fès où il grandit et s'éduque. Il réalise son premier grand voyage à Tombouctou puis plus tard dans l'empire de l'Askia Mohamed Touré jusqu'en Égypte. Il est commerçant, puis diplomate et participe à une ambassade auprès du sultan Ottoman Sélim 1er, le père de Soliman le magnifique. de retour de la Mecque, il sera capturé pour être « donné » au pape Léon X envers qui le « rapteur » avait une dette (d'honneur sans doute). le destin le fixe donc un temps en Italie où il est converti au catholicisme par le pape Léon X (vu les circonstances, il n'a guère le choix), au moment où l'hérésie luthérienne prend corps.
Durant ses pérégrinations, il sera confronté aux turbulences militaires et au pouvoir de ces hommes : Sélim 1er, François 1er, Charles Quint, les papes Léon X et Clément VII et les Médicis. Mais Hassan semble poursuivi par une sorte de malédiction partout où il passe. Enfant à Grenade il tombe aux mains des Castillans, et c'est l'exil. A Tombouctou la ville brûle. Dans l'empire Mamelouk d'Égypte il est brisé par les Ottomans, et enfin à Rome, l'Italie est ravagée par l'empereur Charles Quint. Cependant, il trouvera une épouse dans chacun de ces lieux et à chaque fois engendrera un enfant, dont seul un fils en Italie.
Pour confirmer que la violence et la cruauté transcendent la religion, ce sont des musulmans qui réalisent des horreurs au Caire, et des chrétiens font des horreurs similaires à Rome.
Un roman historique écrit il y a 35 ans qui a une vraie résonance dans notre société actuelle où la question des religions est si explosive.
Excellent ouvrage où philosophie, humanisme, croyances, pouvoir, culture et tradition se côtoient, et où malgré les massacres qui s'ajoutent aux massacres, l'humain (au moins un) sort grandi. Mais peut-être est ce le souhait de l'auteur ?

Si les cours d'histoire et de géographie pouvaient être ainsi contés ! Quel régal de suivre Hassan (personnage réel) de part et d'autre de la méditerranée : on découvre Grenade, Fès, Tombouctou, le Caire, Istanbul, Rome.. On revisite les guerres entre musulmans, chrétiens, ottomans, luthériens. Une leçon de vie aussi : comment survivre aux drames, comment garder une certaine distance avec la religion, avec le pouvoir. Merveilleusement bien écrit !

Voilà un récit totalement imaginaire mais qui part d'une histoire vraie qui ne me laisse indifférent.
Léon l'Africain ou plutôt Hassan est un musulman de Grenade qui immigre à Fès pour fuir l'inquisition espagnole mise en place par Ferdinand de Castille. Poète, négociant, ambassadeur, il connait les honneurs et la déchéance. Enlevé lors de son retour d'un pèlerinage à La Mecque, il est offert en cadeau au Pape Léon X.
L'auteur nous conte avec beaucoup de poésie et parfois de réalisme le parcours de ce personnage d'exception. J'ai été sensible aux parfums et aux ambiances créées par les descriptions. le personnage est très attachant et dès que je le quittai en posant le livre, je n'avais qu'une hâte : le retrouver.
Je vous souhaite le même bonheur à lecture de cette belle histoire.

La vie comme un roman!

Véritable fresque biographique retraçant de façon crédible et trépidante le parcours de cet homme bien réel qui naquit au moment de la découverte du Nouveau Monde.
Parti de l'actuelle Espagne, il fera quasiment le tour du bassin méditerranéen en passant par les contrées du Maghreb, du Sahel, d'Egypte, de l'Empire ottoman pour aboutir à la Ville éternelle; vivant les grands bouleversements du monde durant la Renaissance, le tout rythmé par ses amours, par les ambitions des Grands de cette période et par les conflits de religions.

L'écriture d'Amin Maalouf est riche et agréable; ce qui fait de ce livre un bonheur pour l'imaginaire et pour l'évasion.

Je n'ai pas mis 5 étoiles, pour manifester à mon sens une trop grande place laissée aux discussions théologiques. Pour autant les réflexions philosophiques qui émaillent cette oeuvre sont souvent très justes et dignes des maximes.

Je recommande vivement ce livre, ne serait-ce que pour 'entendre, sentir" et se plonger dans toutes ces villes et ces intrigues que traverse Hassan Al-Wazzan, dit Léon l'Africain

Hassan al-Wazzan est né au 16ème siècle à Grenade et a dû fuir à cause de l'inquisition. La vie d'Hassan ne sera dès lors faite que de voyages et d'exils. Une nouvelle femme l'attend dans chacun des pays et sa vie sera remplie d'amour. Il passe par contre de de richesse à la pauvreté. Sa famille s'installe d'abord à Fès, puis il se retrouve en Egype et vit la prise du pays par les Ottomans. Ensuiite, en Afrique noire, il sera présent au moment de la fin de l'Empire de Mohamed Touré et il se retrouve finalement à Rome, capturé par des pirates et offert au Pape. On vit donc avec lui tous ces grands épisodes de l'histoire.
Les relations internationales, le commerce, les guerres, les oppositions religieuses, rien ne manque au récit.
Parfois quelques longueurs (au début et à la fin), des passages un peu rébarbatifs, mais un roman globalement agréable à lire et inspiré d'une histoire vraie.

"Léon l'africain" d'Amin Maalouf (347p)
Ed; le Livre de Poche

Bonjour les fous de lectures....

Voici une autobiographie imaginaire basée sur des faits réels.

C'est l'histoire d'Hassan , mieux connu sous le nom de Jean-Léon de Médicis ou encore Léon l'africain.
Hassan est né en 1490 à Grenade qui est alors musulmane.
Suite à la prise de la ville par Ferdinand le Catholique, Hassan va traverser la méditerranée arriver à Fès où juifs et musulmans viennent de prendre refuge après leur expulsion de l'Espagne.
Il va s'engager dans la diplomatie, suite à un voyage à Tombouctou, et découvrir de nombreuses contrées.
Il se retrouve au Caire, à Istanbul, à Tunis, à la Mecque... Tous cela avant d'être vendu par des pirates au Pape Léon X sous le nom de " Léon l'africain".
A Rome il continuera son travail de diplomate.

Grand roman d'aventure raconté par l'excellent conteur qu'est Amin Maalouf.

Attention, l'écriture est dense, il faut prendre le temps de déguster chaque épisode de la vie de Léon l'africain.

Voyager avec Hassan certes mais lentement, à son rythme.
Et savourer l'écriture d'Amin Maalouf.

Lecteurs qui n'aimez pas les grandes épopées.. passez votre chemin