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La police et la justice devraient remercier les assassins, dit le héros d'African psycho : c'est grâce à nous qu'ils trouvent du travail. « ils sont payés pour cela, c'est un peu grâce à des gens comme nous qu'ils gagnent leur vie. »
Il le répète tout au long du livre : pour s'instaurer assassin, il fait avoir des qualités supérieures aux êtres ordinaires.
Encore plus si on veut être reconnu comme tel.
Quelle humiliation ce serait qu'après enquêtes, recherches, spéculations, après tout ce temps passé à choisir une victime, et d'un, et de déterminer l'arme appropriée, et de deux*, après tout ce long travail, ce soit un autre à qui le crime est imputé ?

* pour donner une idée de la complication inutile : « il faut une autorisation pour posséder une arme ? Pourquoi pas pour les couteaux aussi ? Et nos ancêtres enregistraient-ils leurs sagaies empoisonnées ? .. Où va-t-on ? »


Rien n'est simple donc, d'autant que les rumeurs fausses courent, par exemple sur les têtes coupées alignées le long du fleuve par son idole le serial killer, et dénoncées comme une invention par certains citoyens qui ne voulaient pas payer d'impôt « sans que personne ne comprenne le lien qu'il y avait entre les impôts et les têtes des victimes ramassées sur la côte sauvage ».
De plus, comme tous les crimes sont imputés à cet Agoualima, il est devenu plus anodin de tuer et de voler, pas de risque de se faire prendre, ni vu, ni connu, je t'embrouille.
Alors, vu la situation dramatique, le préfet ouvre le CIA( Capture Immédiate d'Angoualima) que malheureusement il a dû fermer au bout d'une semaine : les dénonciations pullulent, les informations de celui qui avait vu quelqu'un qui avait vu quelqu'un qui avait vu ont formé une file d'attente de plusieurs jours.
Le maire du village, qui connaît personnellement le maire de Paris, et qui lui téléphone chaque jour, attend la visite de ce dernier d'un jour à l'autre.

Notre héros calcule l'heure la meilleure, la femme la plus appropriée, car certaines ne valent même pas la peine « je ne perdrais pas mon temps, dit-il, à les gratifier de la mort. Elles n'ont qu'à attendre de mourir à la suite d'une longue maladie, comme on dit à la radio »
Bien décidé, donc, sauf qu'une petite panne interlope, dommage, lui coupe ses effets, juste au moment où il s'apprête à violer et que sa « chose-là » refuse de se mettre au garde-à-vous, se rebelle et devient « molle comme une chenille de palmier batéké ».

Bref, rien ne marche, et lorsqu'un criminel reconnaît son crime, qu'il y a un témoin qui l'a vu de ses propres yeux vu…. Eh bien, non, ne croyez pas, ça ne suffit pas, on nous bassine encore avec le refrain sur la présomption d'innocence, le respect des libertés individuelles.

Où va-t-on ?

Je ne sais pas si American Psycho de Brett Easton Ellis écrit en 1991 est aussi drôle que la version congolaise de la Rue :Celui-qui-boit-de-l'eau-est-un–idiot. Monologuant /fantasmant sur ses futurs crimes, le héros de Mabanckou, loin du marketing new-yorkais et du monde de la finance, nous fait juste mourir de rire.
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Une version humoristique du mauvais vent des yankees qui a sévit à une certaine période la ville de Pointe-Noire. Certains noms des grandes figures de ces gangs ont fait parler d'eux par leurs actes criminels.
Dans African Psycho, Alain Mabankou nous peint le paysage d'un milieu sadique, cruel avec une légèreté qui rend la lecture plus facile, moins émotionnelle mais beaucoup captivante...
Sur ces faits criminels assez réels, l'auteur fait vivre un personnage beaucoup divergent, très controversé avec lui-même . En effet, Gregory veut devenir , se fait passer ou est simplement un criminel.... Il s'inspire de son maître déjà mort, le grand maître Angoualima vers qui il implore bénédiction et inspiration afin de devenir un grand criminel...
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Grégoire Nakobomayo veut assassiner quelqu'un pour se rapprocher de son idole, le plus célèbre serial killer de son quartier de celui-qui-boit-de-l-eau-est-un-idiot. Mais devenir un assassin, ça ne s'improvise pas.

Si le pitch parait bien sympa au premier abord, cette lecture fut pour moi bien laborieuse. Toute la première partie consacrée à la vision idéalisée de Angoualima, un serial killer qui s'est récemment suicidé et que le personnage principal du roman considère comme son Grand Maître s'apparente presque à ces légendes qui s'échangent au coin du feu, les soirs de pleine lune.
Dans la suite, quand notre héros commence à organiser son premier meurtre, il semble qu'il tombe dans une espèce de transe. Je ne suis pas parvenue à adhérer au style de l'auteur qui a réussi l'exploit de nous servir une phrase longue de presque 10 pages !

Bref, je suis passée à côté.
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Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en sortant ce livre qui traine depuis quelques années dans ma bibliothèque (comme American Psycho d'ailleurs).

Je suis un peu décontenancée par le texte, le roman auto-centré sur un personnage (voir 2 en comptant son idole criminelle) tourne très vite en rond (trop de "je, je, je". On reste dans le même quartier, le personnage est antisocial et légèrement psychopathe...
Le tout début sur son enfance était intéressant. Ensuite c'est une suite monotone de pensées et de désirs d'action qui n'aboutissent pas.
J'ai trouvé certains passages satiriques mais néanmoins je suis restée hermétique et cela ne m'a pas fait rire. Peut-être que ce roman parle plus aux personnes qui connaissent réellement la vie dans les pays d'Afrique noire ?

Un roman tout de même facile à lire par le style et la taille.
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Deuxième livre de Mabanckou, mais je suis toujours pas convaincue... Grégoire est une petite frappe, il vole, il viole bref... mais voila il n'a jamais tué personne et son idole est le serial killer maintenant décédé... Pas trop d'interet ni pour l'histoire ni pour les personnages...
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Brillante réécriture de l' "American Psycho", explorant d'autres facettes de la folie du serial killer mondialisé...

Le cinquième roman d'Alain Mabanckou, publié en 2003, est un hommage et une profonde transcription / réécriture, au Congo contemporain, de l' "American Psycho" de Brett Easton Ellis paru en 1991. Monologuant plans et réflexions comme son prédécesseur, il introduit toutefois, là où le serial killer new-yorkais nourrissait sa psychopathie d'une exacerbation de la folie financière et marketing ambiante, une profonde différence, intégrant aussi dans le psychisme de son "héros" la conscience dévoyée de l'histoire, du surnaturel et des mauvais génies africains...
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Grégory est un enfant “ramassé”, un orphelin. Ce qui pourrait être pour lui une belle histoire d'adoption, tourne au cauchemar le jour où son grand frère décide de le mettre à genoux pour qu'il fasse la femme. Greg, se montre alors habile et pour éviter le pire, se retourne contre son frère et s'enfuit dans les rues de Celui-qui-boit-de-l'eau-est-un-idiot.

Ne prenez pas en pitié Grégory, parce que c'est aussi un voyou…bon je vous l'accorde, c'est surtout un voyou raté dont les échecs en série nous font sourire. Greg, mettra tout en oeuvre pour devenir le plus grand tueur en série de Celui-qui-boit-de-l'eau-est-un-idiot. Plus grand encore que son maître spirituel “Le grand maître Angoualima” à qui il voue un culte sans borne et s'entretient avec son esprit au cimetière-des-morts-qui-n'ont-pas-droit-au-sommeil.
Chaque soir, Greg se recueille donc sur la tombe de son maître tout en mandiant des conseils dans l'espoir de le remplacer voire de devenir meilleur et surtout plus célèbre. Sa future victime, Germaine, est une ancienne prostituée qu'il a sorti de la rue pour en faire sa compagne.
African psycho dure le temps de la réflexion sur la procédure à tenir pour reussir en grande pompe ce meurtre qui rendra fière de lui son maître spirituel.

Dans ce roman très bien écrit, on se délecte des “fouarages” de Greg, on rit des situations coquasse dans lesquelles il arrive à se mettre.
Pour en discuter, c'est par ici
Lien : http://www.valunivers.fr/200..
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Envie de voyager dans la tête d'un élève autoproclamé (intérieurement) du grand criminel assassin Angoualima, son "Grand Maître" ?

Soyez rassuré, c'est loin d'être un roman noir (Oups ! Au sens sombre, triste etc... évidemment) mais c'est une ballade naïve, dans le bon sens du terme, avec humour et poésie.

Sans divulgâcher l'histoire, deux exemples pour vous donner envie de le lire : le quartier « Celui-qui-boit-de-l'eau-est-un-idiot » et le cimetière des « Morts-qui-n'ont-pas-droit-au-sommeil »

Laissez vous porter par la plume rythmée d'Alain Mabanckou ;-)
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Petit livre, peu de carractère même si "celui-qui-boit-de-l'eau-est-un-idiot" y' est écrit une centaine de fois.

Un African Psycho bien loin d'un certain American Psycho. Une dizaine de continents de différence. Dommage...

Je n'ai pas trop compris les propos et la psychologie crétine de ce sérial Killer.

Je vais me relire un Jean Bofane car la littérature congolaise, c'est bien...
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je n'ai pas aimé ce livre pour moi très décevant....peut etre les autres oeuvres de cet auteur sont elles meilleures?
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