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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Deuxième épisode des aventures de Lew Archer qui paraissent dans une nouvelle traduction chez Gallmeister, Noyade en eau douce entraîne une nouvelle fois ce détective dur à cuire mais qui cherche à tout prix à éviter la bagarre dans la bonne société de Californie du Sud. Contacté par Maude Slocum, femme adultère d'un riche héritier dont la mère veille jalousement sur la fortune en même temps qu'elle repousse les offres des compagnies pétrolières qui ont trouvé un gisement sur sa propriété, Lew Archer doit initialement mettre la main sur un corbeau. Très vite, avec la mort de la vieille Madame Slocum, retrouvée noyée dans la piscine, c'est après un meurtrier qu'il va se mettre à courir.

Nul doute que dans ce deuxième volet, Ross Macdonald commence déjà à prendre son rythme de croisière. Lew Archer gagne en épaisseur en même temps qu'il apparaît encore plus cynique et incisif, et l'intrigue se complexifie encore.
Macdonald multiplie les fausses pistes et surtout les faux-semblants, laissant son lecteur errer aux côtés d'Archer d'un suspect à une éventuelle victime, tous n'étant pas forcément ce qu'ils paraissent être et tout le monde ayant au fond quelque chose à se reprocher.
C'est dans l'ensemble malin même si l'on sent parfois que les fils de l'intrigue sont à la limite de la rupture ou d'un emmêlement définitif. Mais Macdonald sait en jouer, tout comme des symboles psychanalytiques qui parsèment le récit d'une manière flagrante (assez en tout cas pour que même le chroniqueur inculte en la matière puisse les voir) sans pour autant l'alourdir. Au contraire, à l'image de cette scène où Archer plonge dans un banc de varech, ils nous éclairent utilement sur les caractères de personnages dotés d'une véritable profondeur.

Portrait d'une société – celle de la Californie du Sud du début des années 1950 – en pleine mutation mais dans laquelle les plus aisés apparaissent encore bien corsetés par des conventions sociales propres à masquer – bien mal – leurs écarts ou leur mal-être, Noyade en eau douce est un bon roman policier, à l'image de cette société : classique par bien des aspects en même temps que profondément novateur par d'autres.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Une « Detective Story » assez classique, en fin de compte, qui date de 1950. Il y a le héros, le détective privé Lewis Archer, engagé pour trouver un maître-chanteur. Il enquête au sein de la riche famille Slocum, vivant à Nopal Valley, en Californie. D'abord, il y a la mère (la vieille qui a le pognon), femme au caractère trempé dans l'acier, entière dans ses décisions, propriétaire d'un ranch au sous-sol pétrolifère. Puis il y a le fils, homosexuel honteux, complètement dépendant financièrement de sa génitrice. A ses côtés, il y la bru, la cliente de Lew Archer, celle qui pensait épouser les millions mais n'a reçu en retour que déceptions et humiliations. Elle nourrit une haine féroce pour un auteur anglais, vivant dans sa demeure : l'amant de son mari. Enfin, il y a Cathy, le fruit de cette union consensuelle, pauvre petite fille riche, qui s'est entichée du chauffeur de son père. Tout ce beau monde nourrit des relations attraction – répulsion les uns pour les autres. Soudain, la matriarche est retrouvée flottant dans l'eau douce de la piscine. Mais qui avait intérêt à la pousser traîtreusement dans le dos pour l'initier aux joies de la brasse ? Ben, presque tout le monde. Seulement, le shérif, ami très intime de la bru, décide que le coupable est le chauffeur, disparu. En fuite peut-être…
L'intrigue connaît des développements étonnants qui font de cette histoire un excellent roman noir, avec son lot de femmes fatales, de mecs complètement paumés, de policiers retors et de victimes misérables. Mais il est également le portrait d'une certaine classe friquée en butte aux fantasmes des Américains moyens dont Lew Archer est le prototype. le désenchantement est total à fur et à mesure qu'il approche de la vérité, étant donné que les cadavres ont une très nette tendance à se suivre, mais à ne pas se ressembler. Un lecture divertissante et agréable.
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"Noyade en eau douce" est le second volet des aventures du détective privé Lew Archer rééditées, dans une nouvelle traduction, par Gallmeister. Archer est ici engagé par une femme, accusée, par lettre anonyme, d'adultère. Un roman noir d'excellente facture, comme toujours avec Ross Macdonald, dont l'écriture n'a décidément pas pris une ride.
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Un roman noir qui se déroule en Californie à la fin des années 40. Si en lisant le résumé j'avais imaginé une enquête « à la Hercule Poirot », l'histoire prend un tour totalement différent! le rythme est soutenu avec beaucoup d'action, le personnage de Lew Archer, qui peut sembler nonchalant et un peu cynique au premier abord est finalement très intéressant, et même si certains éléments peuvent sembler un peu datés (il a été publié en 1950!), j'ai apprécié cette lecture et je découvrirai avec plaisir d'autres enquêtes de Lew Archer.
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Pas facile pour Lew Archer de satisfaire sa cliente car Maude Slocum lui demande de démasquer un corbeau l'accusant d'adultère dans un courrier – heureusement intercepté - adressé à son mari, mais elle exige une discrétion absolue, refuse de dire si elle a en effet un amant, et interdit à Lew d'interroger ses proches. C'est donc subrepticement et sous couverture, que Lew s'immisce dans la famille Slocum au cours d'une soirée mondaine, dont l'issue est fatale pour la belle-môman de Maude retrouvée flottant dans sa luxueuse piscine. Quelle idée d'avoir une piscine lorsque l'on ne sait pas nager ? Voilà Lew entraîné dans les eaux turbides d'une famille rongée par l'argent, les secrets et la haine.


Feue Olivia a toujours refusé de vendre sa propriété à Pareco, fleuron de l'industrie pétrolière, et décidé que l'or noir détecté sous sa maison, ses palmiers, ses rosiers, son gazon et sa piscine... y resterait enfoui... Elle a toujours maintenu son grand fiston James, époux de Maude, sous sa coupe en lui distillant au compte-goutte une misérable rente mensuelle masquant ses velléités théâtrales cosmétiques et ses pièces bidons. Cathy, la fille de Maude et James, moyennement équilibrée, rêve de s'enfuir avec leur chauffeur. Bref, jamais Lew n'a vu un fil de pêche s'emmêler en faisant autant de noeuds mais il sait que le sexe et l'argent composent toujours la racine du mal, et que la perspective d'un colossal héritage suscite les convoitises et attise une certaine impatience chez les potentiels bénéficiaires.


L'intrigue se déroule au cours des années 50, période de mutation californienne au cours de laquelle les résidents riches propriétaires de belles demeures à Nopal Valley, surplombant l'océan et adossées à la montagne, voient leur doux, calme et élitiste mode de vie massacré par la découverte massive de pétrole, qui apporte dans son sillage la bétonisation des côtes, la spéculation immobilière et son cortège de margoulins, l'argent facile, vite gagné et plus vite encore dépensé. Bien avant l'heure, l'auteur dénonce d'irréparables dégâts écologiques.


Une fois encore, j'ai été séduite par Lew Archer, son humour, son humanité, sa vision désenchantée et lucide du monde, son intégrité intellectuelle.
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Les éditions Gallmeister ont ré-édité l'an passé ce polar de Ross MacDonald et comme souvent leur choix est judicieux car on jurerait un bouquin tout frais du jour, écrit à la manière de.
Une écriture sèche, à la manière des bons vieux polars des années 30, à la Chandler ou Hammet, ces romans où un détective privé de la côte ouest, un “privé”, entreprend de dénicher les vérités qui dérangent et qui ne sont jamais bonnes à dire, contre vents et marées et surtout contre flic un peu pourris et malfrats patibulaires ou presque.
Et pourtant ce bouquin à l'écriture étonnamment ‘moderne' est garanti d'époque : c'est en 1950 que Ross MacDonald (pseudo de Kenneth Miller) écrivait les aventures de son privé fétiche : Louis Archer (incarné plus tard à l'écran par Paul Newman).
Et tous les ingrédients de la bonne vieille recette sont déjà là.
La blonde coincée dans une famille à la Dallas, la famille Slocum.
Des armes à feu.
Du fric et du pétrole (Dallas, on vous dit !).
Et alors bien sûr des cadavres.
En fait il y aura même pas mal de cadavres.
Ça commence avec une pièce de théâtre, du théâtre d'amateurs, mais on devine rapidement que le vrai drame se joue non pas sur scène mais dans la famille Slocum, là où la belle-mère dort sur des tonnes de pétrole et où chacun n'est pas forcément très content du rôle qui lui a été attribué.
Un constat assez amer, cynique et désabusé, porté par Ross MacDonald (alias Kenneth Miller) sur l'american way of life, déjà en 1950 …
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/
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Kenneth Millar est le vrai nom de Ross MacDonald, pseudo plus utilisé que son patronyme.
« Cible Mouvante » et « Noyade en eau douce »
Ross Macdonald, nouvelle traduction de Jacques Mailhos
Gallmeister, collection totem, 2012

Gallmeister vient d'avoir la très bonne idée de rééditer des titres précédemment sortis chez 10-18, mais épuisés, et dont la première parution remonte à 1949.
Ross Macdonald donne vie à des romans à ranger dans la catégorie hard-boiled. Son personnage, Lew Archer, représente à lui seul l'archétype du privé, et on l'imagine bien empruntant son chapeau mou à Philippe Marlowe et son Browning à Sam Spade.
Dans le premier de ces deux volumes, le personnage se met en place, doucement. Ses caractéristiques vont s'affirmer dans le second, rien que de naturel. Ce qui va surtout se développer, pour le plus grand bonheur du lecteur, c'est le style de Ross Macdonald. Quasi clandestinement, mine de rien, les métaphores et les descriptions vont introduire la poésie au sein de ces aventures trépidantes, habitées par des mauvais garçons et des filles de vertu petite. Ainsi, les lignes qui dépeignent les exploits du personnage de détective faussement blasé vont-elles se teinter de camaïeux subtils dont suinte une certaine mélancolie. Lew Archer a fait la guerre. Il y a survécu, est devenu policier avant de démissionner. Son sang froid, son cynisme sont de façade, mais Ross MacDonald nous fait passer derrière les apparences.
« Cible Mouvante » nous met en présence d'une richissime famille, forcement dysfonctionnelle. L'enlèvement du père, la demande de rançon, vont nettoyer jusqu'à l'os sa structure fragile. L'assemblage hétéroclite de belle-mère, fille, employés, et même le fantôme du fils… ne saura préserver les apparences sous l'oeil exercé de Lew Archer. Honnête et chevaleresque malgré lui, le détective prend pas mal de coups sur la tête au cours de l'aventure.
« Noyade en eau douce » nous place de nouveau au milieu d'un assemblage hétéroclite d'individus avec les mêmes volontés de sauver les apparences familiales tandis que la richesse est cette fois confisquée par la grand-mère qu'on retrouve malencontreusement noyée, au fond de la piscine. Sous la propriété familiale, il y a du pétrole. Mais au-dessus « L'incendie du ciel s'était éteint, laissant de longs lambeaux de nuages s'étirer sur la nuit comme des trainées de cendre pourpres. Je ne voyais des montagnes que leur silhouette géante soutenant la pénombre ». Notre détective se laisse aller à une contemplation qui ne tarde pas à être mise à mal par l'aventure : « Je me sentais comme un chat solitaire, un matou vieillissant rongé par une rage sombre, en quête de coups de griffes… Les rues nocturnes étaient mon territoire. Elles le seraient jusqu'à ce que je roule dans l'ultime caniveau ». Les méchants sont horribles : « Il croisa les mains. Ses doigts se faufilèrent les uns entre les autres comme des asticots en rut ». Les « poupées » sont moins pernicieuses, encore qu'en vieillissant elles pensent surtout à l'alcool et à l'argent.
[...] la suite sur mon blog
Lien : http://jeanne.desaubry.over-..
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Les éditions J'ai Lu ont pendant plusieurs années édité une collection de polars très intéressante où se côtoyaient auteurs français (Sadoul, Demouzon) et américains (Ellery Queen, Erle Stanley Gardner) dont Ross McDonald que j'ai découvert à cette occasion: on a là du polar très bien ficelé, avec un privé plus vrai que nature (Lew Archer), à une époque plus récente que les plus célèbres Sam Spade ou Marlowe. de la belle ouvrage, on passe toujours un excellent moment de lecture et de détente.
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