Bonjour bonjour ! J'espère que vous allez bien. Aujourd'hui prenons en main notre boisson préférée, installons-nous confortablement et parlons de
la Fabrique de Poupées écrit par
Elizabeth Macneal.
Vous êtes prêts ? Sirotez votre boisson !
Ce roman nous plonge dans les années 1850, à Londres (avouez que cette époque est fascinante, à tel point qu'on aimerait y faire un tour, espérons que la téléportation sonne bientôt à nos portes). Dans cette belle époque les bruits et le vent portent les nouvelles du Crystal Palace, magnifique, il accueillera l'Exposition universelle dont les rumeurs courent sur toutes les lèvres. Se pose alors dans le décor du roman des artistes de tous genres, ainsi qu'une course contre la montre pour être exposé !
Notre héroïne Iris, jeune femme à la beauté naturelle et à la clavicule distordue nous accueille dans un atelier, en compagnie de sa soeur Rose, elles peignent de jolies poupées en porcelaines, travail qui demande finesse et attention. le tout sous la direction d'une patronne, Mme Salter. Les deux soeurs rêvent d'ouvrir leur propre boutique mais peu à peu la complicité qu'elle partageait s'efface et la jalousie, l'envie et la peur prennent place dans leur relation. A cause d'une maladie, la petite vérole, Rose est mal dans sa peau, défigurée par ses tâches et grêlée. Sa beauté se fane et la lumière se pose sur la ravissante Iris, qui n'était pas remarquée avant.
J'ai beaucoup aimé le contraste entre les deux soeurs, leur relation est complexe, elles s'aiment et en même temps désirent se différencier l'une de l'autre. Iris qui au départ envie sa soeur, se retrouve à devenir celle qu'on regarde et qu'on désire. La peur de Rose de perdre sa soeur qui est en réalité une forme de barrière à la solitude et de punition... C'était extrêmement bien mené.
Iris devient par la suite le modèle d'un peintre préraphaélite, Louis, adorable, amusant, au wombat attachant et aux coups de pinceaux minutieux et brillants. C'est un personnage que j'ai beaucoup apprécié, sa relation avec Iris est très belle, ses idéaux nous font réfléchir et c'est un plaisir de lire les dialogues du duo.
Silas... Sans doute le personnage le plus sombre, le plus intéressant aussi. Sa manière de voir les choses, de les imaginer dans sa tête jusqu'à se les répéter pour s'en persuader. Ça nous hérisse les poils et ça nous donne des frissons. Sa passion n'est pas des plus joyeuses, taxidermiste il évolue dans un milieu sombre aux pratiques parfois insensées. Parfois il me faisait un peu peur, il apporte une touche de folie au roman mais en même temps il est aussi sympathique, on a de la peine pour lui, on essaye de compatir mais il y a également des moments où j'ai eu envie de le secouer et de lui remettre les idées en place parce que ses agissements ne m'ont pas plu.
Albie... Mais que dire de ce bout de petit jeune garçon ? Que je l'ai adoré, que c'est mon personnage favoris, celui pour qui mon coeur a raté des battements, attachant, innocent, drôle, touchant. Sa vie n'est pas simple, mais ses espoirs sont présents. Sa relation avec Iris m'a beaucoup plu, son désir d'avoir de nouvelles dents aussi. (Et je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé pendant une lecture mais, j'ai eu très envie de voir son sourire beau et imparfait à la fois, sa dent, ses yeux d'enfants pétiller quand il est avec Iris, c'est magnifique).
Dans ce roman l'auteure nous offre un tableau vivant, la peinture est au centre de son oeuvre puisque la protagoniste rêve de devenir peintre, elle devient modèle et s'émancipe de sa condition de femme, elle brise les règles de son temps et prouve son talent, elle prend ses rêves en mains, elle ne se laisse pas faire, son caractère est admirable et son courage à prendre comme exemple. Iris est une héroïne comme je les aime.
Le livre est une peinture vivante, ses personnages en sont les artistes et leurs oeuvres les exploits qu'il contient. J'ai beaucoup aimé ma lecture, moi qui n'apprécie pas tellement la peinture et bien l'oeuvre a su me transporter dans son univers sans m'ennuyer. Les derniers chapitres étaient geniaux ! Et ça m'a bien évidemment fait penser au livre de
Tracy Chevalier,
La jeune fille à la perle que j'avais aussi bien apprécié inspiré par le tableau de Vermeer.