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Piotr Kowalski (Illustrateur)
EAN : 9781684056897
120 pages
IDW Publishing (08/12/2020)
3/5   2 notes
Résumé :
From Aaron Mahnke, the creator of Lore, comes an amazing new supernatural thriller that shines a light on the mysteries and monsters lurking in the shadows.

Meet the Duke of Wellington--one of England's most decorated military heroes and, unknown to most, her most daring monster hunter. After receiving a letter from an old flame, the Duke of Wellington heads to the countryside to investigate a series of disturbing crimes-a mysterious murder, a missing... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre, ou plutôt l'épisode pilote de ce qui pourrait devenir une série régulière. Il regroupe les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2020, avec une histoire conçue par Aaron Mahnke, écrite par Delilah S. Dawson, dessinée et encrée par Piotr Kowalksi, avec une mise en couleurs réalisée par Brad Simpson. Il contient les couvertures de Kowalski, ainsi que les 5 couvertures variantes de Robert Hack.

Le journaliste Joseph Drew se présente à Apsley House, à Londres, un soir de 1848. Il frappe à la porte : personne ne lui répond, mais elle s'ouvre d'elle-même. Il pénètre avec prudence à l'intérieur et s'avance dans le grand hall enténébré, en jetant un coup d'oeil sur les nombreux trophées accrochés au mur. Il gravit les marches du grand escalier, tout en regardant les peintures décorant les murs. Il arrive enfin à une pièce dont s'échappe de la lumière. Il se présente et indique qu'il est venu en réponse à la demande de son hôte. Arthur Wellesley, duc de Wellington, est assis dans un fauteuil confortable, tourné vers l'âtre, tenant un cigare d'une main, et un verre de brandy de l'autre, dans un salon avec une grande hauteur sous plafond, et des peintures au mur. Il explique au journaliste qu'il l'a invité pour lui raconter la vérité sur son histoire personnelle, sur son ennemi réel, le Mal. Il prie le journaliste de s'assoir et de prendre en note ce qu'il va lui raconter. Il s'agit d'une histoire datant de 1828, alors qu'il n'avait encore que 58 ans. Il avait reçu un courrier d'Olivia Sparrow lui demandant son aide car la ville de Grassingtown dans le Yorkshire été accablée de trois mystères : un enfant disparu, un chien noir spectral, un homme assassiné dans des circonstances occultes. Elle l'invitait à séjourner dans son manoir proche de Grassingtown pour résoudre ces mystères.

Arthur Wellesley se rend sur place à cheval, calquant son allure sur celle de la voiture à cheval transportant son épouse Kitty Wellesley et son fidèle serviteur Fitz. Ils sont accueillis à bras ouvert par Olivia Sparrow. le soir venu, dans son salon, elle donne des détails sur les trois mystères. Thomas Barton, un enfant de fermier, a été porté disparu alors qu'il faisait sortir les vaches. Il n'est jamais revenu. Un chien noir rôde autour des mines, il présente la particularité d'avoir des yeux rouges luisants. Enfin, elle invite Arthur à la suivre dans la grange attenante pour voir le cadavre de John Lambert, un meunier de Grassingtown. Wellesley soulève le drap qui le recouvre et découvre un home dont le torse a été lacéré par des griffes et dont les bras et les jambes sont recouverts par une écriture indéchiffrable. Comme il reste encore quelques heures avant le coucher du soleil, il décide de partir à cheval pour aller jeter un coup d'oeil aux alentours de la mine.

L'éditeur IDW met en avant que cette série a été créée par Aaron Mahnke, le créateur de la série podcast Lore. Il est possible que le lecteur vienne à la fois pour une chasse aux monstres juste avant l'époque victorienne, et pour le dessinateur, un feuilletage rapide de l'ouvrage évoquant fortement une autre histoire qu'il a illustrée The Steam man (2015/2016) de Joe R. Lansdale & Mark Alan Miller. Dès la première page, le lecteur peut admirer la façade de Apsley House, conforme à son architecture réelle, représentée dans un dessin en pleine page, avec une contreplongée prononcée. L'artiste s'est appliqué pour que sa représentation soit fidèle à la réalité, et détaillée. le plaisir visuel continue pendant les deux pages durant lesquelles Joseph Drew s'avance dans les couloirs et l'escalier, avec un niveau de détails remarquable, et une ambiance très particulière, un peu macabre du fait de tous ces trophées d'animaux. La représentation du manoir de lady Sparrow et de ses dépendances est tout aussi soignée, que ce soit dans les plans en extérieur, ou pour les aménagements intérieurs. le lecteur prend bien volontiers le temps d'observer les meubles, les murs, les accessoires, et prolonge son plaisir en détaillant les costumes d'époque. Il y a effectivement des pages avec moins de détails quand l'histoire se déroule dans la lande ou à l'intérieur d'une caverne, mais Kowalksi prend tout autant soin de bien retranscrire le volume et la profondeur de ces lieux naturels.

Il n'est pas si simple de trouver le juste équilibre dans la représentation du surnaturel dans ce genre de récit, entre tout en suggestion sans jamais rien montrer, ou au contraire se lancer pour donner vie à des monstres spectaculaires et horrifiants. le scénario navigue entre deux eaux, montrant des éléments fantastiques, sans se lancer dans une surenchère. le dessinateur sait tout aussi bien doser ses effets. Les peintures accrochées au mur de Apsley House suggèrent la possibilité du surnaturel. La découverte du cadavre confirme la pratique de rites magiques. Mais ce n'est que dans l'épisode 2 que le lecteur a la confirmation de l'existence du surnaturel, avec l'arrivée de Minerva, la filleule Wellesley. Kowalski sait convaincre le lecteur de la possibilité de ce cadavre sans tête, de ce chien noir possédé par une force maléfique, sans en faire de trop. Il reste dans un registre descriptif, sans en rajouter dans les effets spéciaux ou dans le gore. En faisant preuve de mesure, il donne plus de plausibilité aux actions d'Arthur Wellesley, à sa façon de se battre avec des armes normales, aux précautions à prendre pour protéger les individus qui ne sont pas des combattants, comme son épouse, son hôtesse ou encore une vieille femme avec un don de médium. La menace est bien réelle, sans que le héros ne doive lutter contre une horde de créatures avec la bave aux dents, et réaliser des prouesses dignes d'un superhéros pourfendeur de monstres au kilomètre. Les pages montrent bien que la créature surnaturelle n'est pas omnipotente et n'a pas pour ambition de conquérir le monde du jour au lendemain, et que les êtres humains peuvent espérer être de taille à lutter.

Dans un premier temps, le lecteur ressent l'influence d'Arthur Conan Doyle avec ce dispositif d'un journaliste qui vient pour prendre en note les souvenirs d'un individu anglais tranquillement installé dans son fauteuil, mais vraisemblablement hanté par des souvenirs indicibles. Il perçoit à nouveau l'influence du créateur de Sherlock Holmes avec ce chien qui erre sur la lande. Mais il s'agit plus d'une influence affichée que d'un décalque ou d'un ersatz. En particulier, Mahnke & Dawson assument l'existence du surnaturel, et le chien est en fait issu d'une légende du nord de l'Angleterre, celle du Barghest. L'intrigue se déroule de manière posée et linéaire : Arthur Wellesley mène son enquête une étape après l'autre. La linéarité n'est pas pesante car il progresse simultanément sur les trois mystères, et un rêve vient s'y entremêler, ainsi que l'arrivée de deux nouveaux personnages. Arthur Wellesley est un individu strict et habité par une vision claire de son devoir, sans beaucoup d'autre trait de personnalité. le lecteur s'attend un peu à ce que l'auteur développe la relation du duc de Wellington avec Fitz son homme de main, mais en fait c'est un autre personnage qui fait office de second rôle.

Est-ce l'influence de la coscénariste, toujours est-il que cette histoire met en avant quatre rôles féminins. D'un côté, les auteurs ne sont pas tendres avec l'épouse de Wellesley, décrite comme une petite nature sensible, même pas une potiche décorative, plutôt une victime en puissance, de nature à entraver la liberté d'action de son époux. Il en va tout différemment des trois autres. L'hôtesse du duc est une femme qui visiblement mène sa maisonnée par elle-même, ne s'estimant pas inférieure aux hommes, et prévenant même Wellesley que le cadavre n'est pas beau à voir, indiquant par là que c'est elle qui s'en occupé. La sexagénaire Auld Sela ne s'en laisse pas conter et finit par convaincre le duc à l'usure. Enfin Minerva ne se laisse pas impressionner par l'assurance du duc et le remet à sa place régulièrement. Ces remises à l'heure ne font pas office de dispositif comique, mais le lecteur sourit quand même en voyant comment le héros mâle ne domine ne rien la gente féminine et que seule leur aide lui permet d'aller de l'avant. L'intrigue en elle-même suit un déroulement très classique, de la prise de contact très progressive avec les phénomènes surnaturels, jusqu'à la battue organisée par les villageois. Les coscénaristes maîtrisent les conventions du genre et y apportent assez de détails originaux pour combler l'horizon d'attente du lecteur venu pour un récit de genre, et pour une histoire avec un minimum d'originalité.

La couverture promet une reconstitution historique soignée et une horreur surnaturelle avec des revenants, peut-être de type lovecraftienne. La narration visuelle de Piotr Kowalski tient les promesses de la couverture avec une reconstitution historique soignée, et une représentation du surnaturel, mesurée et cohérente avec les lieux et forces humaines qui s'y opposent. le récit constitue l'équivalent d'un épisode pilote, avec la présentation du héros récurrent et de seconds rôles consistants. le lecteur en ressort satisfait, avec un petit goût de trop peu, et l'intention d'y revenir si une suite voit le jour.
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