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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman autobiographique m'a fait penser à celui de Fred Uhlman, L'Ami retrouvé : le thème de l'amitié et la construction de l'intrigue sont semblables, même si les époques et les lieux sont différents. Andreï Makine raconte son amitié avec le jeune Vardan, qui vit dans une petite communauté arménienne venue s'installer dans le quartier du "Bout du Diable" pour soutenir ses proches emprisonnés. L'auteur prend la défense de son ami à la santé fragile et va vivre avec lui des moments qui l'ont profondément marqué et ont influencé sa façon de percevoir le monde. J'ai été sensible à l'écriture remarquable de Makine.
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Cette courte autobiographie nous emmène en Sibérie, dans cette région où se côtoient orphelinat, prison, oubliés de l'armée et communauté Arménienne. le narrateur, jeune orphelin fait la connaissance de Vardan, un arménien de son âge, qui vit dans un quartier sobrement nommé "le bout du diable", dans l'attente du procès d'un proche incarcéré. Les chapitres forment des bribes de souvenirs poétiques et ils commencent et s'achèvent bien souvent par une émotion ou une réflexion acquise à la lueur des évènements. Car ce jeune Vardan, fragile, mène "un autre principe d'existence" et le narrateur va apprendre beaucoup à ses côtés ; surtout sur la façon d'être au monde, différemment des autres. Ces courts souvenirs invitent à penser que le temps ne fixe pas l'importance des évènements vécus. Un moment d'infini bonheur ne peut durer que quelques secondes. Ensuite, seulement, dans nos esprits, le souvenir s'étire. La perception individuelle prend toute son importance, surtout dans une quête de soi.
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A lire les critiques précédentes, il y a ceux qui se plaisent dans la magnifique prose de Makine, et ceux qui lui reprochent d'être un peu trop lisse, trop académique. J'appartiens au premier groupe, et demeure admiratif de cet écrivain dont le français ne fut pas la langue maternelle et qui le maîtrise pourtant si bien.
Ce n'est pas innocent de commencer par parler de style au sujet de cet ouvrage. Car si chez certains auteurs la langue est au service de l'histoire, du romanesque, nous avons ici une histoire magnifique et terrible mise au service du style. Un style qui nous envoute, mais nous anesthésie aussi, un peu à la manière de Modiano. Et là, je rejoins un peu ceux qui sortent frustrés de cette lecture... Cette belle amitié méritait sans doute plus de corps.
Pour conclure, L'Ami Arménien est un beau texte, court et profond dont on ne regrette pas la lecture, mais qui reste un peu fade, hélas.
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Andreï Makine revient sur ses années de jeunesse, à la fin des années 1960, entre enfance et adolescence. Il était orphelin et vivait en Sibérie quand il se lia d'amitié avec un camarade de classe, Vardan, jeune Arménien exilé. Cette rencontre lui fait découvrir un monde dont il ignorait tout et le fait entrer dans celui des adultes. Une cinquantaine d'années plus tard Andreï Makine revient sur cette courte période et nous propose ce beau conte philosophique évocateur d'un monde qui a bien changé. C'est un récit d'initiation dans lequel il ne se passe pas grand chose, jusqu'aux derniers chapitres où le roman prend une sorte d'envol. En attendant le procès de leurs proches, des Arméniens se sont regroupés dans un des quartiers les plus pauvres de la ville dénommé tristement le Bout du Diable, au pied de la prison. L'orphelin, lui, y trouve une atmosphère chaleureuse et l'appelle le «Royaume d'Arménie». Il s'y sent respecté et découvre le monde et L Histoire
Comme toujours l'écriture de Makine est superbe, classique, ciselée mais aussi sobre et froide. La violence est au coeur du récit, le malheur aussi, et pourtant le narrateur raconte sans pathos. le génocide arménien bien présent est évoqué en seulement quelques lignes. Andreï Makine exprime avec pudeur et retenue la nostalgie de ses années pré-adolescentes. le temps passé avec Vardan a été très court mais cette amitié a façonné l'homme qu'il est devenu.
#Lamiarménien #NetGalleyFrance
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L'ami arménien, Andreï Makine
Roman très personnel, à la plume nostalgique et poétique, L'ami arménien tient ses promesses. Nous sommes dans l'URSS des années 70, et assistons à la naissance d'une amitié entre le narrateur et Vardan, enfant Arménien.
Si la plume d'Andreï est douce, elle n'en est pas moins vraie, et dissèque les vérités de la vie des arméniens, peuple exilé, vivant en parias dans ce coin du bout du monde, dans un état proche de la misère.
Roman d'amitié, de douceur à la plume vraie, l'ami arménien fait mouche et caresse autant qu'il fait réfléchir.
Un roman à lire, sans nul doute !
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Je m'attendais à me barber. Reco BT 07 mais mol accueil des autres. CB me le prête. Je l'ouvre. Et puis la petite musique m'entraine. Cette amitié entre le narrateur (Makine ?) préado d'orphelinat et Vardan, exilé en URSS et dans la vie, frêle ami qui parle comme un livre. Il y a beaucoup de sensibilité. Beaucoup d'empathie. Délicatesse. Dépaysement aussi de découvrir orphelinat et "bout du monde" alias micro-Royaume d'Arménie qui ressemble plutôt à un bidonville au fond de la Sibérie... Il n'y a pas vraiment d'histoire. Des chapitres par petites touches. Des tableaux. Une chronique lointaine. Qui m'aura envoûtée, touchée et fait voyager immobile un dimanche de re-re-re-vraix-faux-confi-fi-fi...
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Andrei Makine raconte une belle histoire d'amitié entre deux adolescents, l'un russe, l'autre arménien quelque part en Sibérie.

Il a ce talent de l'écriture lente, soignée pour nous emmener dans ces territoires lointains et nous faire remonter le temps de l'URSS finissante.

Mais c'est surtout ces moeurs violentes, cette xénophobie d'Etat qui frappent et qui choquent. Comme les Kurdes, les Juifs ou d'autres peuples encore, les Arméniens sont les souffre-douleur de leurs voisins et cette injustice choque le narrateur qui va porter secours à ce jeune arménien qui deviendra son ami.

Une belle histoire d'amitiés, un récit sur la souffrance de citoyens de seconde zone et un éloge de l'amitié sont au choeur d'un beau récit, sans pathos facile qui peut-être aurait mérité un récit plus soutenu.
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On devine à la lecture du quatrième de couverture que ce livre est un roman en partie, voir complètement, autobiographique, on apprend un pan oublié de l'histoire de l'ex-union soviétique et un conflit entre arméniens et azerbaidjanais enfoui et qui n'a jamais émergé dans aucun livre d'Histoire, - déjà le génocide arménien de 1915, était à peine évoqué à mon époque dans les années 80...Bref, cette histoire c'est l'histoire d'une amitié exceptionnelle, dans une enclave arménienne, un camp retranché auprès d'un lieu de détention dans la Sibérie des années 70. Une amitié authentiques et qui fait grandir et prendre conscience de l'essentiel, une histoire d'amour filial aussi, qui montre que les moments de crise dans la vie sont aussi là pour accélérer des changements salutaires dans nos humanités individuelles. l'apprentissage "d'un autre principe d'existence", essentiel, primordial car c'est celui qui rend notre humanité digne d'exister. Un roman qui donne un autre point de vue sur la jeunesse, cette époque de la vie où l'on est très attaché à son image et au regard des autres, un autre point de vue sur ce qui devrait toujours faire la valeur d'une vie, et ce, que l'on soit jeune ou moins jeune. Un roman avec un message d'une portée universelle.
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Malgré l'ambiance de désolation, de violence et d'oppression dans laquelle s'inscrit ce roman, c'est plutôt une impression de tendresse, voire de délicatesse que j'en retiens. Il s'agit bien sûr et d'abord d'une amitié entre 2 adolescents qui permet à l'auteur de nous faire réfléchir sur l'identité et la conscience du peuple arménien, mais nous découvrons aussi plusieurs personnages qui rendent presque attachant le ‘'bout du diable'', ce lieu d'exil où vit une petite communauté arménienne.
Les dialogues ne correspondent pas toujours avec l'âge des 2 adolescents, mais qu'importe. Si ce n'est pas encore fait, découvrez sans attendre ce très beau roman.
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C'est toujours ce qui frappe le lecteur ou la lectrice en premier dans un livre d'Andreï Makine : la très belle écriture, un français parfait !
Une façon de faire des phrases justes, au vocabulaire très précis ; chaque phrase est bien construite, a un sens déterminé, les mots sont agencés de façon la plus correcte et la plus élégante. L'ensemble est un récit assez court, d'autant plus touchant.

Dans cette histoire qui relate un souvenir de son enfance passée en Sibérie, l'auteur a besoin de tout son talent pour - sans doute - contrôler son émotion ; le narrateur a treize ans, il vit dans un orphelinat une amitié assez intense avec Vardan, un jeune arménien étrange et mystérieux, plus vieux d'un an mais fragile, souvent maltraité par les autres adolescents, et dont il va découvrir l'histoire.
L'Arménie, petite république du Caucase, est loin de la Sibérie ; mais une dizaine d'arméniens vivent au "bout de diable", un quartier périphérique proche de la prison où sont enfermés leurs proches en attente d'un procès.
Extrait p 32 : ...quelques arméniens, coupables de dissension, avaient donc été arrêtés et transférés à cinq mille kilomètres du Caucase, ce qui permettait de prévenir l'indulgence qu'aurait pu manifester la justice de leur terre d'origine."

En rendant visite à son ami souvent malade, le narrateur rencontre un autre monde, inconnu : la mère de Vardan, Chamiram, une belle femme âgée vêtue de noir, intelligente et accueillante, sa soeur aînée Gulizar dont le mari est incarcéré, le vieux Sarven, Ronine un prof de maths de leur école, handicapé à cause d'une blessure de guerre, et que la vie a malmené, toutes sortes de personnages qu'Andreï Makine fait ressortir du passé...

Grâce à deux photos anciennes, abimées et brunies, le jeune visiteur comprendra l'histoire du peuple arménien évoquée de façon courte mais intense par Chamiram, un peuple très ancien, une histoire de génocide dont Vardan et sa famille portent sans doute le fardeau.

Un très beau livre, que l'on porte longtemps en soi...

Première phrases : " Il m'a appris à être celui que je n'étais pas. Dans ma jeunesse, j'exprimais ainsi ce que la rencontre avec Vardan m'avait découvrir de mystérieux et de paradoxal derrière le manège du monde.
À présent, j'y vois non pas d'obscures énigmes et d'étonnants paradoxes, mais cette vérité simple que, grâce à lui, j'avais fini par comprendre : nous nous résignons à ne pas chercher cet autre que nous sommes, et cela nous tue bien avant la mort - dans un jeu d'ombres, agité et verbeux, considéré comme unique vie possible. Notre vie.
Lien : https://www.les2bouquineuses..
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