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3,92

sur 1155 notes
A travers ce roman je découvre en Andrei Makine le parfait mélange entre littérature française et russe avec cette écriture à la fois riche et fine. Mais s'il me semble retrouver les qualités des auteurs russe du 19°siècle comme Pouchkine, Tourgueniev,.. je ne peux m'empêcher de retrouver comme souvent chez eux un certain ennui quand l'émerveillement face aux mots s'essouffle au fil des pages. Abandonné lors d'une première lecture il y a quelques années, mon deuxième essai fut le bon et m'a permis d'apprécier jusqu'au bout cette histoire émouvante.
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Si l'on me demandais de résumer ce livre, j'avoue que je ne saurais vraiment pas quoi dire...
Il me semble que le narrateur offre à son lecteur une foule de sensations, de souvenirs, de comparaisons entre la vie en Russie et la vie parisienne....
Le portrait de Charlotte, sa grand-mère, est remarquablement campé: cette femme a vécu des traumatismes qu'elle a surmontés avec force, avec grâce même et ce que son petit-fils nous livre d'elle nous pousse à l'aimer, à l'admirer.
L'adolescent est porté par ses pulsions, il vit démesurément sa sexualité, et nous en fait part sans réserve.
Un curieux roman, sans aucun doute.
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On ne va pas se mentir, je suis passée à côté de ce livre, chaudement recommandé par une amie qui a adoré ce roman.
On y trouve pourtant des thèmes qui me sont chers, comme l'expatriation et la transmission d'une langue et d'une culture. L'écriture est belle, rien à redire.
Mais après un début prometteur avec Charlotte, cette française perdue au fin fond de la Sibérie qui ressuscite la France de la Belle-Epoque pour son petit-fils russe, je me suis lentement ennuyée et perdue dans ces trop belles phrases, trop apprêtées pour mon goût.

Challenge des 50 objets 2021-2022


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Quel ennui. Ce n'est pas le premier livre d'Andreï Makine que je lis, bienheureusement. C'eut été risquer le cataloguer auteur chiant et c'eut été regrettable. J'avais adoré La musique d'une vie, aimé aussi La vie d'un homme inconnu et L'archipel d'une autre vie. Peut-être celui-ci a-t-il manqué de vie justement, et pas seulement dans le titre.

Cette nostalgie, toute fictive en plus, m'a laissé un goût d'artificiel. Un comble pour un travail d'écrivain. Pourtant, ce n'est pas l'écriture qui est en cause, belle et soignée, elle touche forcément sa cible. Et justement. Sur ce coup-là, je ne suis certainement pas la cible de ce livre-là. L'histoire ne m'a pas touchée, pas même atteinte.

Au suivant !
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J'étais curieuse de lire Andrei Makine, cet écrivain russe d'origine et français depuis 1996. J'apprends sur Babelio qu'il occupe actuellement le siège d'Assia Djebbar à l'Académie française.
Croisé à plusieurs reprises, ce roman attirait mon attention par son titre prometteur et par sa couverture si belle. Mais qui est cette femme au regard triste et figé au loin ?
Je sens l'histoire de cette grand-mère m'imprégner de ses souvenirs lointains qui affluent et prennent forme et je me laisse prendre aux mots de Charlotte qui « n'était pas tout à fait une babouchka russe » comme le pensaient les gens de Saranza.
Chaque soirée apportant son lot de souvenirs de la France qui se confondent avec le présent froid de la Russie. Deux mondes se côtoient et se partagent le coeur d'une femme.
Les questions de l'enfant ne trouvent pas de réponses dans les phrases chuchotées ni sur les visages du passé. La valise « sibérienne » n'arrêtait pas de livrer ses secrets, année après année. Les photos parlent et les poèmes racontent et Paris revit en Sibérie.
Charlotte aimait sa vie russe, son mari, ses enfants, les steppes enneigées et le cri de « La Koukouchka ».
Le lecteur assiste impuissant à la transformation d'un petit garçon hanté par les images et les souvenirs. Les mots français le font rêver, il devient romantique. Avec le temps, il devient écrivain.
Le testament français est une belle découverte et la délicatesse des mots de Makine en font un grand moment de lecture.
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Prix Médicis, Prix Goncourt et Prix Goncourt des Lycéens en 1995
Avec de telles récompenses, un fait rarissime, il faut bien reconnaître que ce fut le livre de l'année 1995. Malgré le temps passé, nous étions curieux de réparer une négligence bien regrettable, à l'époque.
Dire qu'on avait refusé la nationalité française à un tel homme ! Fou amoureux de notre langue et de notre culture, Andreï Makine qui vient d'entrer à L Académie Française, est né à Krasnoïarsk, en Sibérie, le 10 septembre 1957 mais a été élevé en français par sa grand-mère, Charlotte, fille de Norbert et Albertine Lemonnier : « Quant au français, nous le considérions comme un dialecte familial. » Égarée dans l'immensité neigeuse de la Russie, elle avait même appris aux femmes russes à dire « petite pomme »…lorsqu'on les prenait en photo…
Avec son style plein de sensibilité et de poésie, dans un français parfait, l'auteur fait revivre ses souvenirs d'enfance, retrouvant les photos de sa grand-mère lorsqu'elle était enfant et les traces d'un lointain amoureux français, avant grand-père Fiodor. Il y a aussi les articles de presse que Charlotte aimait à découper.
Andreï Makine fait revivre cette ville de Saranza, au bord des steppes, des souvenirs d'un charme indéfinissable, sa grand-mère qui n'allait pas s'asseoir avec les babouchkas qui l'appelaient « Choura » et les transformations apportées par la Révolution. L'église avait été amputée de sa coupole et transformée en cinéma…
Alternant sa découverte progressive de notre pays et de Paris en particulier, avec la vie mouvementée de sa grand-mère, l'auteur détaille le retour de Charlotte en Russie, en 1921, comme infirmière de la Croix-Rouge parce qu'elle parle russe. La description de son voyage depuis Moscou jusqu'en Sibérie, dans un continent repu de sang, nous fait côtoyer l'horreur car elle découvre l'enfer. Toujours avec beaucoup de sensibilité, Andreï Makine nous fait partager le quotidien de ces femmes qui doivent surmonter les rigueurs d'un hiver qui tombe d'un seul coup, protégées seulement par leur isba.
Foisonnant de références historiques, le livre fait revivre la visite du tsar Nicolas II à Paris et la mort, quelques années après, de Félix Faure, le Président de la République qui l'avait reçu. Mort, à 58 ans, dans les bras de sa maîtresse, Marguerite Steinheil…Pour le jeune Andreï, ébahi, c'est la preuve du romanesque de cette France qui l'attire tant : « Les amants de l'Elysée m'aidèrent à comprendre Madame Bovary. » Les Français, toujours en train de revendiquer, l'étonnent beaucoup car ils ne sont jamais contents du statu quo, ce sont des mutins-nés, des contestataires par conviction, des râleurs professionnels. Les idées et les images s'entrechoquent, se poursuivent, se contredisent dans un amour-haine de la France où il n'arrive à faire éditer ses premiers livres qu'en faisant croire qu'ils sont traduits du russe…
Il serait bien vain de vouloir détailler tout ce qui foisonne dans ce roman autobiographique tellement émouvant et révélateur de ce que fut la vie d'une famille au fil de l'Histoire. le Testament français est accompagné d'un autre texte du même auteur : Confession d'un porte-drapeau déchu, une autre description de la vie de gens du peuple, en Russie.


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Ce roman a remporté plusieurs prix littéraires d'envergure, dont le Goncourt général et le Goncourt lycéens en 1995, puis le Médicis général la même année. Autant vous dire qu'il a été largement plébiscité, ce qui a grandement attiré mon attention. Je me suis donc procuré cet ouvrage, dont je n'avais personnellement jamais entendu parler jusqu'à présent.

L'histoire se déroule entre la France et la Russie, entre les guerres et les troubles politiques. C'est dans ces deux pays différents que grandit Charlotte, la grand-mère de notre protagoniste, qui s'est forgée une identité toute personnelle. Andreï Makine a été élevé entre les souvenirs d'enfance de sa grand-mère d'une France idéale, majestueuse, où tout événement lui semble extraordinaire ; et une Russie appauvrie, en guerre, où il n'arrive pas à s'intégrer.

Je n'ai pas aimé cette histoire. Pour tout vous dire, je me suis beaucoup ennuyée et je ne saurais vous expliquer pourquoi. Les critiques sont pourtant unanimes et les prix littéraires remportés par le testament français en font une oeuvre d'excellence… pourtant, je n'ai pas réussi à pénétrer dans l'histoire. J'étais tantôt ennuyée et tantôt troublée d'incompréhension face à des paragraphes sans âme, qui me semblaient incohérents.

Un ouvrage triplement primé, que je n'ai malheureusement pas réussi à apprécier à sa juste valeur : je me suis ennuyée, je n'ai pas compris toute l'histoire, j'ai trouvé que l'écriture manquait d'âme et de corps. Trop dommage !
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De longues années, le Testament Français trainait dans ma bibliothèque comme un objet mort et n'avait jamais été ouvert. Il me paraissait comme une vision nostalgique et barbante de la France racontée par une vieille femme perdue en Sibérie. On frisait le livre pour troisième âge, oscillant entre vision bourgeoise et une nostalgie mièvre. Quel dommage d'en être resté à la quatrième de couverture de l'éditeur et à sa présentation restreinte, donc erronée.

Car ce roman est bien différent. le temps en est le principal protagoniste - le bonheur aussi, quand il est là avec de petites choses et aussi quand il est supplanté par la douleur. le livre construit comme une spirale dont sa dernière page avec son coup de théâtre final pousse le lecteur fébrile à reprendre la première du roman.

Roman initiatique d'un homme en quête de ses racines, lui qui sait en prenant la plume que les illusions ont autant de poids que la vérité. Récit mis en abime, il est partiellement la transcription des propos d'une femme énigmatique, au milieu des souvenirs personnels de l'auteur. Les mystères de cette femme sont délicatement amenés par l'auteur, écrivain publié à Paris après avoir fui le bloc de l'Est. Ce testament qui est une quête devient aussi enquête. Peut-on vraiment dire qu'on sait tout d'une personne ? Comme la vie, pleine de de nuances et de surprises, il faut se méfier des jugements définitifs. Passant de correspondance à une autre, comme il le fait de son premier amour à celui du président Félix Faure et à celui de Charlotte, l'auteur qui s'exprime à la première personne permet à la vérité de faire surface.

Voilà un texte qui prend son temps, celui qui permet de s'émouvoir de moments simples comme d'un orage mouillant les pages d'une poésie, et se laisse traverser par des fulgurances. Ainsi, alors que ce texte est publié en 1995, Makine décrit à travers le discours d'un oligarque business man converti à la mondialisation l'actualité brûlante de nos tensions contemporaines : "la dégénérescence de l'Occident et la fin toute proche de l'Europe blanche, l'invasion des nouveaux barbares ("nous les Slaves, y compris", avait-il ajouté pour être juste), un nouveau Mahomet "qui brûlera tous leurs Beaubourgs" et un nouveau Gengis Khan "qui mettra fin à leur salamalecs démocratiques"." La force d'un roman est de parler à plusieurs générations et de rester vivant à travers le temps. le temps, nous y voilà encore.

La vie chez Makine est différente de la nôtre. Elle est pleine de détails merveilleux et se révèle riche d'odeurs, de sentiments, de couleurs. Avec lui, les mots prennent une densité nouvelle et s'assemblent de façon inattendue et merveilleuse ("je me laissais faire sans quitter cet instant de lumière qui se dilatait en moi."). Là où il croise la méchanceté de la foule, il répond par la beauté et la compassion pour ceux qui ne peuvent pas voir "ce jour plein de senteurs fraîches des algues, des cris de mouettes, du soleil voilé...". Voilà qui est curieux. C'est en gardant cette curiosité que l'on peut trouver la beauté de ce livre écrit en français par un auteur dont ce n'est pas la langue maternelle et qui aujourd'hui a rejoint L Académie Française.

Alors, par pitié, ne vous laissez pas influencer par la quatrième de couverture de l'éditeur. Ce qui se trouve dans ce livre vaut bien mieux.

Thomas Sandorf
Lien : https://thomassandorf.wordpr..
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Un voyage, un doux voyage dans nos souvenirs ...
Quand l'auteur nous parle de ses aïeux, nous plissons des yeux et nous revoyons ou devinons les nôtres, aussi marqués par l'histoire de notre pays.
La puissance du texte d'Andreï Makine qui évoque à la fois la Russie, la reconstruction des souvenirs de sa grand mère et sa France, nous plonge dans un doux cocon, spectateur de l'histoire douloureuse de ces deux pays pour n'en garder que des images fortes qui peuvent parfois nous sembler si futiles, un dandy dégustant une grappe de raisin, un politique s'écroulant dans les bras d'une jolie maîtresse, ses rues qui ne mènent à rien si ce n'est que le désert des steppes, les lumières tamisées par la misère et le dénuement ...
Comment on s'approprie une nation, un pays,
Comment on s'accepte ni entièrement russe, ni entièrement français.
Surtout essentiellement un Humain bien dans sa peau qui nous délivre un si beau testament, un livre écrit par un français qui nous parle de ses souvenirs russes ou un russe qui nous parle de ses souvenirs français ...
Un si beau voyage ... des rivages de l'atlantique ... jusqu'au fin fond des steppes de la Russie.
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Pour notre prochaine réunion du club littéraire, le sujet choisi a été, une fois de plus, emprunté à une liste thématique de Babelio : « Ils ont choisi la France, ils ont choisi d'écrire en français ».
Ce roman, triplement primé, concède, a priori, une large part autobiographique à l'enfance d'Andreï. Il nous présente Charlota Norbertovna, née Lemonnier, comme sa grand-mère maternelle , native de Neully-sur-Seine , descendante d'une famille normande. Elle réside maintenant dans la petite localité de Saranza . Ce testament français, c'est cette portion d'héritage composite, faite de substances immatérielles : stylistique , littéraire, culturelle , historique , - pour une part conséquente , où les anecdotes intimistes sont un fonds de commerce prospère pour la grande Histoire - , que l'aïeule va transmettre, à ses deux petits- enfants, plus particulièrement à Andreï, non pas à sa mort, mais tout au long de sa vie, en lui racontant la France, en lui commentant des reportages dans les journaux d'époque, en lui récitant des poèmes ( José-Maria de Héredia, Victor Hugo, Gérard de Nerval, Baudelaire ... ) en évoquant le quotidien de Proust, Théophile Gautier …
Une longue infusion dans cette culture française, une perfusion nourricière , une ente réussie, car cette passion de la France, Andreï va la cultiver à son tour en venant vivre dans ce pays et surtout en choisissant la langue française comme support de son écriture romanesque.
Et nous, en échange, nous goûtons, à petites doses, à cette l'Histoire tourmentée de la Russie, à celle de l'Union soviétique, nous nous imprégnons aussi de cette culture slave…

Andreï Makine me fait penser, par bien des côtés, à Romain Gary...
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