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Un récit qui nous plonge dans l'enfer de l'épidémie de SIDA des années 80 et 90 et en parallèle en 2015 pendant qu'un des personnages replonge dans ses souvenirs à travers la recherche de sa fille à Paris.
Un livre fort et émouvant même si il comporte quelques longueurs au milieu.
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A real gem, in my opinion. We follow, on one end, a group of gay friends in the 80s Chicago, when AIDS was starting to spread. On the other end, we're in 2015 Paris where Fiona, sister of one of the former guys, is searching for her daughter. I won't tell more; but know that this book is very well written and, despite the sad topic, I just couldn't stop reading. I almost immediately fell for the characters, who are very realistic, flawed but also intensely human. This book covers the topic of art as well, if you're into that.
But you must be warned : if you want a joyful book, this ain't it. It is very, very sad.
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C est le coeur lourd que je quitte les personnages de ce merveilleux roman. Que d émotions au fil des pages. l'autrice nous emmène dans le Chicago des années 1980, les années sida comme on peut tristement les qualifier. Sur les trottoirs, dans les bars, on y rencontre Yale et Charlie, Richard, Asher, Julian, Nico et puis Fiona.

C est un livre qui nous fait revivre des évènements peu joyeux mais qui montre aussi la vie d hommes et de femmes qui ont été heureux.

J ai mis du temps à terminer le livre, pour retarder la fin inéluctable et les larmes aux yeux.

Si je ne devais donner que trois bonnes raisons de lire ce livre, les voici :

-des personnages attachants, que j oublierai difficilement
-la retranscription d une époque de manière très humaine
-un passage par toutes les émotions

Je vais m empresser de lire le nouveau roman de Rebecca Makkai, tout juste sorti en poche.
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Dans les années 80, le sida fait sa grande apparition et décime la communauté gay. La terrible maladie tue rapidement ceux atteints par le virus. La peur d'une nouvelle maladie conduit à un rejet des homosexuels, déjà victimes de racisme. Première ville à offrir un quartier dédié au LGBT, à Chicago on guette les taches violacées sur les visages. A un époque où les traitements sont encore trop peu efficaces, les personnes gays luttent contre les préjugés mais aussi pour bénéficier d'un système de soins dignes et combattre la maladie.

En parallèle, en 2015 on suit l'aventure de Fiona qui part sur les traces de sa fille, aperçue pour la dernière fois à Paris, sur le pont de l'Archevêché. Les références au passé de Fiona, petite soeur de Nicolas, apportent un éclairage supplémentaire et contemporain sur les épreuves traversées par ses amis quelques années auparavant.

Alternant entre le deuil et l'espoir, le chagrin et l'envie de croire à des jours meilleurs, Rebecca Makkai raconte une époque marquée par le sida. Entre Chicago et Paris, elle montre comment une vie peut s'effondrer et changer du jour au lendemain, mais aussi comment certains peuvent faire preuve de résilience pour s'en sortir.
Lien : http://untitledmag.fr/la-poc..
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Un roman qui mêle deux histoires, deux époques. En 1985, à Chicago, l'épidémie de Sida décime la communauté homosexuelle dans l'indifférence générale; à Paris en 2015, Fiona, l'un des personnages rencontrés en 1985, est à la recherche de sa fille. Les deux récits sont évidemment imbriqués. Rebecca Makkai a le sens du récit et, dans la partie américaine, elle parvient, à travers les destins de quelques personnages, à rendre compte de ce que furent ces "années sida", la liste des morts qui s'allonge, les déclarations imbéciles de certains politiques,... C'est subtil, parfois d'une grande tristesse, et Fiona est un très beau personnage.
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J'ai choisi de lire ce roman car il traite d'un sujet et d'une décennie particulière dans l'histoire des Etats-Unis qui m'interpelle particulièrement : celle qui a vu l'émergence du Sida, d'abord appelé Grid (Gay Related Immune Deficiency) lorsqu'on pensait encore que les hétérosexuels ne pouvaient tomber malades, qui a touché particulièrement les homosexuels dans les années quatre-vingt des grandes villes des Etats-Unis. Cette période commence à la découverte de la maladie, nommée à tort cancer gay, jusqu'à l'apparition des premiers traitements, connus sous le nom de trithérapie, pendant les années quatre-vingt-dix. La maladie a décimé une partie de la population américaine alors même que ceux qui étaient touchés par cette maladie étaient déjà stigmatisés par l'homophobie ambiante. J'ai aussi eu envie ce livre car il y a deux ou trois ans j'ai découvert le compte Instagram The Aids Memorial, qui publie chaque jour les photos de victimes du Sida, souvent accompagnées d'une biographie, que leurs proches leur ont envoyées. Une grande majorité des photos évoquent des hommes touchés par le virus à cette époque, beaucoup d'entre eux décédés pendant les années 80 et 90, on l'imagine dans d'atroces souffrances, dans une solitude profonde, car bien souvent rejetés par leur famille.

Les Optimistes se place donc dans ce contexte dans le Chicago de l'année 1985, au début du pic de la pandémie. Même s'il ne s'agit que d'une pure fiction, la trame colle suffisamment à la réalité pour faire de ce roman un témoignage de vie d'une époque terrible et de ses protagonistes, Nico, Terrence, Yale, Charlie, Julian, des doubles presque parfaits d'hommes qui ont véritablement existé mais que l'on s'est empressé de reléguer aux oubliettes. L'auteure, Rebecca Makkai, a choisi de d'étaler son récit sur deux époques distinctes : la première commence en 1985 et se concentre autour d'un groupe d'amis, jeunes hommes homosexuels de Boystown. La seconde commence en 2015 par l'arrivée à Paris de Fiona, la soeur d'un des membres du groupe, Nico, pour retrouver sa fille. Seuls quelques protagonistes réapparaissent en 2015, ceux et surtout celles épargnées par l'épidémie. L'incipit du roman donne le ton: il débute par la mort et l'enterrement de l'un des garçons, Nico, la première victime du groupe. C'est une mort qui assomme chacun d'entre eux et au-delà de la peine qu'ils éprouvent, ce deuil les laisse avec le sentiment d'avoir désormais la menace de la maladie qui colle à la peau. La mort, et l'existence, de Nico sont essentielles dans ce roman : en plus d'être celui qui les amènera à côtoyer la maladie de près, il agglomère toutes les difficultés du malade de l'époque. Rejeté par sa famille, sans traitement disponible pour contrer les maladies opportunistes qui ravagent son corps une fois son système immunitaire défaillant, son espérance de vie est courte, et sa mort surgit dans d'affreuses conditions, isolé à l'hôpital, ou le personnel hospitalier refuse de le toucher, comme c'est souvent arrivé à l'époque. Il est devenu un pestiféré et chacun des garçons prennent la mesure de ce qui est susceptible de leur arriver, tôt ou tard. Car si le préservatif existait déjà, son utilisation était loin d'être systématique et même souvent rejetée. Sans parler de ce que l'on nommait Gay panic, ou « panique homosexuelle » qui fut, sur le plan juridique, la ligne de défense de ceux accusés d'avoir passé à tabac un homosexuel. Cette projection en 2015 permet à l'auteure de montrer que s'il reste du travail à faire au niveau de la discrimination des personnes séropositives, on revient quand même de loin avec un rejet total de la population et des instances gouvernementales trente ans plus tôt. Et trente ans après le début de l'hécatombe, la mémoire est bien à vif chez ces survivants qui ont pu passer outre l'épidémie.

Ce groupe reflète un monde qui d'insouciant qui doit apprendre à vivre avec la maladie mais qui ne prend pas pour autant le parti de se préserver, c'est une génération condamnée, elle le sait. L'auteure en déroulant l'histoire du groupe, en détaillant les histoires de couples, les histoires personnelles, démontre la fatalité inéluctable qui frappe chacun d'entre eux bien avant que la trithérapie ou même l'AZT n'apparaissent, ou que le traitement soit financièrement accessible à chacun. On ne peut qu'être admiratif du soin qu'elle a mis à reconstituer ces laissés-pour-compte, qui en plus de la haine, doivent subir l'indifférence de gouvernements insensibles à la question du sida. Son récit saisit le lecteur au vif, elle ne lui épargne rien, comme rien n'a été épargné à ces jeunes hommes, qui ont été pris dans les filets d'une maladie inconnue, aussi redoutable qu'incurable : elle retranscrit avec précision la dualité qui s'impose à cette génération, prise entre la volonté de continuer à vivre et à entretenir des relations amoureuses, et la peur d'être contaminé. Et si psychiquement, elle démontre que les coups sont rudes à encaisser, elle démontre que physiquement ça l'est encore plus. le sarcome de Kaposi ou autres infections dégénératives laissent des séquelles indélébiles, et parfois handicapantes, sur les jeunes hommes, qui ont dépassé le stade de la positivité et qui les relèguent, de fait, au ban de la société.

Malgré tout, et c'est peut-être cette maladie qui amplifie ce sentiment, c'est d'ailleurs un point que Rebecca Makkai exploite avec pertinence, on ressent une certaine joie de vivre, avidité à profiter au maximum de l'existence, à aimer fêter, aimer, au maximum, quitte à en être malade après, certes. C'est une certaine joie de vivre que l'on ne retrouve absolument pas ailleurs. Elle a d'ailleurs su créer des personnages attachants, dotés de parcours de vie différents, avec les qualités, les faiblesses qui sont les leurs, et dont la menace de cette maladie, les rend peut-être davantage vulnérables, plus attachant, mais parfois tout aussi détestables, que le commun des mortels. Elle a également bien reconstitué les ravages du Sida, son évolution au fil des années, le soulagement d'avoir échappé à la condamnation d'un premier test, la mortification de retrouver le test suivant positif, elle reconstitue le plus terrible, de voir ses amis agoniser et mourir tout en pensant qu'on est peut-être le prochain.

L'auteure rend là un bel hommage à tous ces hommes et femmes perdus, qui ont à l'époque été lâchement abandonnés au sort qui les attendait à travers ce roman parfaitement équilibré entre le passé, ou l'épidémie ravageait tout, et le présent ou elle est désormais contrôlée, mais ou les pertes inestimables sont inscrites dans le marbre. Elle parvient à mesurer la hauteur des ravages, d'une génération d'hommes dont il ne reste guère plus le souvenir chez les proches et les quelques associations qui cultivent leur mémoire ainsi que de leurs combats qui sont malheureusement toujours d'actualité, trouver un remède au Sida et effacer la stigmatisation des séropositifs. C'est un roman passionnant tout comme un témoignage d'une époque et d'une hécatombe, que je trouve essentiel à lire afin que les vies de tous ces Yale, Charlie, Nico, Terrence, ne retombent pas inutilement dans l'oubli, que l'on ne sous-estime pas le sacrifice involontaire qui a été le leur afin que la collectivité prenne conscience du mal.
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Du Chicago des années 80 au Paris d'aujourd'hui, une épopée puissante sur le pouvoir de l'amitié face à la tragédie.
Chicago 1985, la carrière de Yale s'apprête à décoller lorsque l'épidémie de Sida frappe la ville de plein fouet.
Tout s'effondre autour de lui.
Bientôt il ne lui reste plus que Fiona la soeur de son meilleur ami Nico.
Ce roman nous plonge au coeur d'une époque marquée par la rage et la panique et brosse les sublimes portraits de personnages brisés qui n'auront de cesse de trouver la beauté et l'espoir.
Fascinant et bouleversant.
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Un très bon roman sur le Chicago des années 80 et l'hécatombe qu'a provoqué le sida dans le milieu gay. 1985, nous suivons Yale, jeune gay prometteur dans le milieu des galeries. Son évolution professionnelle est également accompagnée de la propagation rapide du sida dans son cercle amical et amoureux. de l'apparition du préservatif aux tests puis aux traitements, c'est une véritable chronologie de ces années sida. Les personnages masculins sont nombreux mais parmi eux, il y a Fiona, soeur de Nico, une jeune fille touchée non par la maladie mais par la disparition de ceux qu'elle aime. Une Fiona que nous retrouvons en 2015, essayant de réparer ce que cette maladie a brisé chez elle. le personnage de Nico, si absent puisque nous assistons à son enterrement dés le début mais si présent et qui fait le lien, toujours le lien du début... à la fin. Un très bon livre, difficile à lâcher et surtout qui nous propose une tranche de vie, un voyage dans le temps qui, même pour ceux qui ne l'ont pas vécu, semble très vrai.
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J'ai particulièrement apprécié ce roman publié aux Editions Les Escales qui dépeint de manière sensible et intelligente les épreuves d'un groupe d'amis lors des débuts de l'apparition du sida dans les années 80. Il s'agit également d'un magnifique hommage rendu aux peintres français de l'entre deux-guerres.


Second roman de Rebecca Makkai à être publié en français après Les chapardeuses (Gallimard, 2012), Les Optimistes nous plonge dans le Chicago des années quatre-vingts avec Yale Tishman et Fiona Marcus comme personnages de premier plan.


Il nous relate, d'une part, le combat que devront mener Yale et ses proches face à la menace que représente le sida à partir de 1985 et d'autre part, celui entrepris par Fiona partie à Paris en 2015, à la recherche de sa fille Claire, dont elle n'a plus de nouvelles depuis quelques temps.


Lauréat de la Andrew Carnegie Medal et finaliste du National Book Award ainsi que du prix Pullitzer, j'avais hâte de pouvoir enfin découvrir l'un des premiers ouvrages de fiction à nous restituer les étapes marquantes suivant l'apparition du sida aux Etats-Unis, il y a déjà cela plus de quarante ans. Je remercie donc infiniment les éditions Les Escales ainsi que Netgalley France grâce auxquels j'ai pu découvrir ce roman impressionnant par son approche et l'admirable travail entrepris par une auteure audacieuse qui nous fait revivre l'un épisode des plus marquants de nos sociétés occidentales.


Le roman commence par une scène décrivant l'adieu de Yale, de son compagnon et de leurs amis proches, à Nico Marcus, le frère de Fiona, récemment décédé du sida. Ses amis se sont rassemblés lors d'une fête lui rendant un dernier hommage chez le photographe Richard Campo, le lendemain de la cérémonie religieuse organisée par la famille du défunt et qu'ils auraient grandement préféré ignorer, les parents de Nico n'ayant jamais réellement accepté le fait que leur fils soit homosexuel.

Après avoir englouti quelques Cuba-Libre, Yale décide de s'isoler un moment à l'étage mais lorsqu'il redescend retrouver les autres, il se rend compte qu'il est désormais seul dans la grande maison de Richard. Persuadé que la police est passée par là pour les empêcher de se réunir ou pire, qu'une attaque nucléaire vient d'avoir lieu, Yale tentera de reprendre ses esprits vaille que vaille dans les rues qui le mèneront à l'appartement de Charlie, situé dans le quartier de Boystown.


Rebecca Makkai nous donne le ton avec ce premier chapitre : elle parvient à nous distiller une tension particulière vacillant entre nostalgie et une inquiétude plus profonde, le décès de Nico n'étant que le prélude à une hécatombe implacable pour Yale et son entourage. Elle parvient également habilement à nous replonger dans cette ambiance propre aux années quatre-vingt grâce à de petites anecdotes : l'adieu émouvant par la diffusion de « America » de Simon et Garfunkel, le visionnage des diapositives de Nico enfant ou la récente réélection de Ronald Reagan. le décor est installé, nous faisons partie de l'univers de Yale et sommes assis dans un des fauteuils vintages du salon calfeutré de Richard Campo, en train de siroter un Cuba Libre, observant attentivement parmi les mines de joie forcée des autres invités, cette lueur propre au regard des personnes transmettant leurs dernières pensées à un être cher.


Nous faisons en suite un saut d'une trentaine d'années en compagnie de Fiona qui rejoint la France par avion pour retrouver sa fille Claire. Celle-ci a disparu en compagnie d'un certain Kurt, proche d'une secte nommée Hosanna. Pas de quoi la rassurer sur l'issue de son voyage. Elle y retrouvera Cecily Pearce, la mère de Kurt et ancienne collègue de Yale. La tension monte d'un cran, nous entraînant dans une deuxième intrigue en plein coeur de Paris où nous retrouvons également Richard, âgé de plus de quatre-vingts ans. Il faut avouer que si ce changement peut à priori paraître déstabilisant, les références au passé de Fiona auront l'avantage d'apporter un éclairage supplémentaire et plus contemporain sur les épreuves traversées par les amis de son frère et que, si elle ne fut pas contaminée par le virus du sida, survivre à la mort des autres aura sans nul doute fait d'elle une victime indirecte.



Au départ, l'idée de Rebecca Makkai était de consacrer un roman aux modèles des artistes peintres qui connurent la renommée après la première guerre mondiale, il n'est donc pas étonnant que les Optimistes s'attarde sur un troisième personnage des plus attachants : Nora Marcus, la grand-tante de Nico et Fiona. Elle permet de prolonger à merveille le lien qui unissait Yale et Nico car n'était-ce pas cette précieuse passion qu'ils partageaient l'un et l'autre pour l'art, Nico pour le dessin et Yale pour les expositions et les galeries, qui les avait rapprochés alors que Charlie et Terrence, leurs compagnons respectifs ne s'y intéressent guère.

La rencontre de Yale avec Nora, alors qu'il essaie de trouver des donateurs pour la galerie de l'université de Northwestern nous offre une intrigue supplémentaire. Avec l'aide de Cecily Pearce, il se donnera corps et âme afin de prouver l'authenticité des oeuvres en possession de Nora. Au fil des rendez-vous qui auront lieu dans le Wisconsin, s'échangeront des confidences qui nous feront revivre le Paris des années 1920 en compagnie de peintres tels que Amadeo Modigliani, Chaïm Soutine, Jules Pascin, Ranko Novak ou encore Tsugouharu Foujita, connus comme ayant fait partie de l'Ecole de Paris et ayant fréquenté la Ruche dans le cas de Modgliani et de Soutine.

Bien qu'il s'agisse avant tout d'une oeuvre de fiction, j'ai particulièrement apprécié le ton sobre utilisé par l'auteure, pour nous dépeindre les souffrances liées aux VIH. J'aurais sans doute apprécié qu'elle aille au-delà de la seule mention faite à l'AZT, l'un des premiers traitements antirétroviraux disponibles en 1985, mais elle a choisi de concentrer ses recherches sur les témoignages des survivants et les combats qu'ils menèrent pour accéder aux soins. le personnage de Yale incarne ainsi dignement le portrait d'un homme perdant, au fil des ans, ses plus proches amis sans se transformer pour autant en un héros au seul service d'une organisation défendant le droit des gays séropositifs. Yale représente bien plus qu'un homosexuel atteint du sida avec ce que cela aurait pu entraîner comme généralités sur la cause : il mène seul son combat, en s'appuyant sur Fiona, se distancie de Charlie et essaye de reconstruire sa vie sentimentale. Et bien qu'il s'engage lors d'une manifestation organisée par Act up, il se fera conseiller par son médecin traitant lorsqu'il devra à son tour entamer les difficiles démarches qui lui permettront d'obtenir son traitement.

Au vu de l'immense travail de recherche accompli par Rebbecca Makkai, dont l'identité de femme hétéro séronégative a pu être considéré par certains comme un frein pour le thème qu'elle a choisi d'illustrer sur près de 560 pages, je ne peux que vous recommander de vous lancer dans la lecture des Optimistes. Elle a su brillamment allier les combats menés et les échecs subis par un groupe d'amis aux personnalités bien distinctes depuis l'émergence de l'épidémie, en nous restituant le climat politique de l'époque, à un récit plus intime et touchant : celui d'un homme qui parvient, en partageant les souvenirs d'une femme ayant connu la première guerre mondiale, à se projeter dans son avenir incertain de telle façon qu'à son tour, il espère pouvoir devenir le relais témoin de sa génération perdue.

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‪Je suis complètement bouleversé. le début est poussif mais la suite est dévastatrice. Un roman sur les premières années SIDA à Chicago et les premiers pas d'Act-Up. Les persos sont renversants, l'histoire est criante de réalisme. Un roman coup de poing comme l'a été le film 120 Battements Par Minute.‬
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