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sur 562 notes
Un long chemin vers la liberté, parcouru courageusement par de nombreux hommes et femmes, pour se libérer de l'oppresseur Blanc, pour retrouver la dignité humaine, la fierté d'être Noir. D'abord pacifiques, ils sont contraints de prendre les armes, pour répondre à la violence qui leur fait face rageusement. Ni les tribunaux, ni la prison ne peuvent rompre cette quête d'équité, de démocratie et de liberté.
Ensuite ce sera la non-vengeance pour prendre la voie des négociations, pour anéantir la haine par des mots de paix.

Un témoignage magnifique et émouvant.
Un message d'espoir intemporel et universel qui nous bouleverse.

« Personne ne naît en haïssant une autre personne à cause de la couleur de sa peau, ou de son passé, ou de sa religion. Les gens doivent apprendre à haïr, et s'ils peuvent apprendre à haïr, on peut leur enseigner aussi à aimer, car l'amour naît plus naturellement dans le coeur de l'homme que son contraire.
Je ne suis pas vraiment libre si je prive quelqu'un d'autre de sa liberté. L'opprimé et l'oppresseur sont tous deux dépossédés de leur humanité. »
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L'autobiographie de Nelson Mandela, achetée dans la foulée de sa mort en 2013, traînait donc dans ma pile à lire depuis un moment lorsque je me suis enfin décidée à l'ouvrir. Et il m'a fallu du temps, beaucoup de temps, pour venir à bout des 755 pages (format poche) de ce livre que je qualifierais plutôt de document historique.

Nelson Rolihlahla Mandela commence en effet son histoire du tout, tout début, pour la finir par sa sortie de prison en 1990. Son enfance dans la campagne du Transkei, son éducation dans des institutions chrétiennes, son départ pour Johannesburg où il exerce avec les plus grandes difficultés la profession d'avocat, son engagement politique, son entrée dans la clandestinité, l'enfermement, la prison, l'éloignement d'avec ses proches, sa libération après 27 années de geôle…Nelson Mandela n'omet aucun sujet, même si l'on note l'extrême pudeur avec laquelle il aborde sa vie personnelle.

Et tant mieux, car c'est moins ses déboires sentimentaux que ses accomplissements qui nous intéressent ici. Divisé en chapitres qui sont autant d'étapes de sa vie, le livre peut se lire exactement comme un document historique ou scientifique, en n'en lisant que certaines parties.

La rédaction est très linéaire et détaillée, certains passages sont pointus et peu compréhensibles au lecteur lambda, même si Nelson Mandela a fait un travail incroyable d'explication du paysage politique sud-africain de l'époque.

La lecture est donc ardue (je me suis arrêtée pendant 2 mois avant de reprendre le livre), Nelson Mandela ne possédant pas la plume d'un Stefan Sweig. C'est néanmoins un document historique incontournable pour qui s'intéresse un tant-soi-peu à l'histoire du XXème siècle, et un témoignage absolument unique sur l'apartheid.

Au-delà de la considération purement historique, l'on ne peut qu'être admiratif devant le courage, l'endurance, l'humilité et la volonté d'acier d'un homme qui a consacré sa vie à son pays, au continent africain et aux valeurs d'Humanité en lesquelles il croyait.
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27 ans de prison alors que son seul crime était son désir de liberté pour son peuple. Et pourtant le témoignage de Mandela est sans haine, sans orgueil. Mon Dieu, quelle force, quelle dignité, quelle pudeur... L'exemplarité incarnée.
Je pensais lire le récit d'un calvaire, et c'est pourtant bien un cheminement que Madiba nous propose. Un long chemin vers la liberté...
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[Disponible également en français, en Livre de Poche – lu suite à la nouvelle de l'état de santé sans doute irréversiblement compromis de l'auteur]

Qu'il me soit permis, en hommage à la grandeur du personnage, de citer d'abord in extenso l'excellente chronique que Bernard Guetta lui a consacrée lundi dernier sur France Inter :

« Qu'est-ce qui a fait un tel géant de Nelson Mandela, de cet homme respecté, admiré, vénéré dans le monde entier dès les années 80 et dont le gouvernement sud-africain annonçait hier soir qu'il était désormais, à 95 ans, « dans un état critique », autrement dit proche de sa fin ?
Ce sont, naturellement, les 27 années de prison, dans des conditions longtemps très dures, qu'il avait endurées pour s'être rebellé conte la ségrégation raciale régnant dans son pays. C'est bien sûr l'absolue légitimité de son combat, d'abord non-violent puis armé, contre ce régime d'apartheid qui faisait des Noirs des parias dans leur propre pays dominé par une minorité blanche qui ne leur reconnaissait aucun droit. C'est évidemment la force, la dignité, le courage avec lesquels il avait refusé, cinq ans durant, des offres de libération de plus en plus pressantes en échange d'un appel à la renonciation à la lutte armée puis d'un adoucissement des lois organisant la ségrégation.
C'est surtout la détermination qu'il a mise, dès lors que de vraies négociations s'étaient ouvertes, en 1990, avec le pouvoir blanc, à éviter que les Zoulous comme la minorité la plus radicale de la minorité blanche ne fassent éclater l'Afrique du Sud et ne la plongent dans des guerres sans fin en fondant leurs propres Etats. Bien avant de devenir, en 1994, le premier président de l'Afrique du Sud démocratique, Nelson Mandela avait pris sur ses épaules le destin de son pays avec l'obsession de ne pas laisser échouer l'espoir d'une transition réussie entre le non-droit et l'Etat de droit et il avait, pour cela, réfréné l'impatience de ses partisans, donné le temps à Frederik de Klerk, son interlocuteur, l'homme qui l'avait fait libérer, de convaincre la population blanche qu'il fallait sortir de l'apartheid et même été jusqu'à longuement négocier avec les mouvements les plus racistes et les plus violents qu'il avait su amener à accepter l'inéluctable – un homme, une voix.
Ces quatre raisons auraient plus que largement suffi à faire de lui le mythe qu'il est devenu mais là n'est pourtant pas l'essentiel. La vraie grandeur de Mandela est d'avoir su dépasser le ressentiment et de l'avoir fait dépasser à la majorité noire, d'avoir su comprendre que la plus grande des victoires, ce n'était pas la défaite de l'adversaire mais la victoire que l'on remporte sur soi-même en regardant devant et non pas derrière soi.
Après tant d'injustice et de violences, les Sud-Africains auraient eu toutes les raisons de ne pas vouloir vivre avec les Blancs et de les pousser à partir. C'eût été humain, trop humain, mais que se serait-il alors passé ? Des gens qui n'avaient plus d'autre pays tant ils étaient installés là depuis longtemps seraient devenus apatrides alors que tous, loin de là, n'avaient pas de fortune à l'étranger.
Une injustice aurait succédé à une autre et l'Afrique du Sud se serait ainsi privée d'enseignants, d'entrepreneurs, de fermiers, d'ouvriers, de médecins, dont elle avait besoin pour développer son économie et qui étaient tout aussi Sud-Africains que les Noirs. Non seulement Nelson Mandela a su pardonner mais il su construire un pays qui s'affirme aujourd'hui et devient – cela n'est pas fait mais se fait – un pays dont l'irremplaçable atout est l'unité dans la diversité. »

Cette autobiographie, amorcée dans les conditions extrêmement ardues des pires années de la détention à Robben Island et sauvegardée de façon prodigieuse, a la pudeur et la grandeur de se terminer à l'issue du premier scrutin à suffrage universel d'Afrique du Sud, en mai 1994, passant donc sous silence l'apogée de la carrière politique de Mandela. Cependant, le ton est donné dès les premières phrases, où son humilité se double d'une incessante remise en question de chaque décision personnelle et politique, de l'aveu de ses erreurs, de ses doutes et inquiétudes morales, notamment vis-à-vis de sa famille mais aussi au sein de son camp politique surtout lors des deux moments cruciaux : la décision de l'abandon de la non-violence et inversement celle de l'entame des négociations secrètes avec le gouvernement blanc du Parti Nationaliste.
La progression chronologique et la répartition du texte tiennent le lecteur en haleine, même dans les chapitres initiaux sur l'enfance et la formation – jusqu'à l'ouverture de la première étude juridique par deux Noirs à Johannesburg – et tout au long des centaines de pages centrales décrivant les vingt-sept années d'incarcération politique. L'on ne peut que s'étonner que cette durée inhumaine (plus de dix mille jours de prison ferme) n'ait pas brisé l'homme ni ne l'ait éloigné de son combat, dans sa position de meneur auprès de l'African National Congress, de sorte qu'il était encore le seul interlocuteur attitré pour toutes les négociations, clandestines d'abord, avec le gouvernement et les organisations concurrentes et antagonistes (dont le Parti communiste etc.). Lors de sa libération, à 71 ans, il peut tout naturellement parler de sa renaissance, et se remettre au travail avec une vitalité frénétique déconcertante (même pour Madame Thatcher qui pourtant se vantait de n'avoir besoin que de quatre heures de sommeil par nuit).
Toutefois, au-delà des considérations éthiques et politiques qui parsèment l'oeuvre et inspirent à tout lecteur les idéaux humanistes les plus élevés, et mises à part les circonstances de ma propre histoire qui m'ont porté plusieurs fois à chanter en choeur, avec la trépidation fervente et la main droite sur mon coeur d'adolescent, le « Nkosi Sikelel iAfrika », en 1990, quand il était encore défendu, j'ai trouvé particulièrement intéressantes les parties concernant le déroulement des procès (avec l'argumentaire juridique déployé) et surtout les quelque 150 pages finales consacrées aux négociations. Tout étudiant en science politique et tout lecteur intéressé par la diplomatie devraient en faire un vrai vade-mecum.
En guise de citation finale, je choisis le message moral conclusif de l'ouvrage :

« I knew as well as I knew anything that the oppressor must be liberated just as surely as the oppressed. A man who takes away another man's freedom is a prisoner of hatred, he is locked behind the bars of prejudice and narrow-mindedness. I am not truly free if I am taking away someone else's freedom, just as surely as I am not free when my freedom is taken from me. The oppressed and the oppressor alike are robbed of their humanity. » (p. 751)
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un livre que je ressens encore dans ma poitrine
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A l'occasion de la coupe du Monde, tous les regards sont braqués vers l'Afrique du sud. C'est dans ce contexte que je me suis motivée à lire l'autobiographie de l'un des plus célèbres détenteurs du prix Nobel de la paix. Si je devais vous recommander un seul ouvrage parmi ceux que j'ai lu, ce serait celui là.
C'est vraiment un livre fantastique qui retrace avec beaucoup de détails et de sincérité le destin d'un homme exceptionnel. On le suit depuis son enfance très simple dans la campagne, sa vie d'étudiant puis de jeune homme travaillant dans un cabinet d'avocat, son engagement dans l'ANC, sa lutte avec ces compagnons pour la liberté des Noirs en Afrique du sud, son emprisonnement de vingt-sept années et enfin le succès de ses revendications politiques.
C'est vraiment passionnant et on découvre énormément de choses notamment le système cruel de l'apartheid, les conditions de vie des Noirs, des métis et des Indiens durant cette époque, la vie extrêmement difficile en prison, l'histoire politique de l'Afrique du sud ainsi que les évènements marquants de ce pays.
Mais on a également une part beaucoup plus personnelle de la vie de Nelson Mandela : son amour de la liberté, la difficulté de juguler la vie politique et la vie familiale, sa façon de penser.
Dans son style d'écriture et dans chaque mot, on sent une grande sagesse dans ce qu'il dit : je ne le connais pas personnellement évidemment mais beaucoup de choses transparaissent dans son autobiographie. C'est quelqu'un de modeste, d'humble, de courageux qui a sacrifié sa vie familiale et personnelle pour la liberté de tous, qui s'est battu pour ces convictions malgré plusieurs difficultés, qui a toujours cherché le compromis et les solutions non-violentes pour s'opposer au régime injuste qui régnait dans son propre pays.
Son style d'écriture est posé, calme tout en étant limpide. Je vous conseille de le lire doucement et de prendre le temps d'assimiler chaque détail. Personnellement je me suis accordée trois longues semaines pour le finir et je n'hésiterai pas une seconde à le relire ni à le recommander.
Avant de vous donner vraiment envie de plonger dans cet ouvrage, je vous laisse avec cette citation : « Personne ne naît en haïssant une autre personne à cause de la couleur de sa peau, ou de son passé, ou de sa religion. Les gens doivent apprendre à haïr, et s'ils peuvent apprendre à haïr, on peut leur enseigner aussi à aimer, car l'amour naît plus naturellement dans le coeur de l'homme que son contraire ».
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Durant la lecture de ce livre, la voix française de Morgan Freeman résonna à chaque fois que Nelson Mandela s’exprime à la première personne. Un phénomène étrange d’autant que l’incarnation du grand homme dans Invictus date de quelques années et que j’ai vu le film de Clint Eastwood à sa sortie en 2009. L’extrait du poème d’Henley qui fleurit les réseaux sociaux lors de son décès : « … je suis maître de mon destin et capitaine de mon âme » remonta également des recoins de ma mémoire. Si un long chemin vers la liberté confirme qu’il a contrôlé les velléités sombres de son âme, il montre aussi que la maîtrise de sa destinée lui échappa la majeure partie de son existence. Comment peut-il en être autrement si l’on considère la définition du destin ? Ce sont bien ces ennemis politiques qui ont transformé le père de famille en père de la Nation sud-africaine. C’est bien la mise en œuvre de l’apartheid par la minorité blanche, qui entraîna le fils de roi Thembu dans la lutte et promut l’avocat à la tête de l’ANC puis de la Présidence du pays. Mais que d’épreuves sur la route du prix Nobel ! Quelle force morale, il lui a fallu pour résister à 27 années d’emprisonnement, de privations et d’humiliations, même si ses conditions de détention s’améliorèrent sur la fin ! Quelle foi en son combat pour ne jamais renoncer, ne jamais perdre de vue l’objectif, l’instauration d’un État multiracial égalitaire ! Il fut le premier surpris de constater à sa sortie de prison, qu’il ne s’appartenait plus, que la légende dépassait l’homme et que l’Histoire l’accueillait au panthéon de ses héros exemplaires. Nelson Mandela ne regretta qu’une chose, le sacrifice de sa vie de famille et les souffrances qu’endurèrent les siens à cause de son engagement politique. Mais, il admit que sûrement la destinée refusait les bonheurs simples à ceux que son souffle guidait sur les voies de la grandeur et de la postérité. Le parcours décrit dans ses mémoires ne peut qu’inspirer ceux qui se battent au quotidien contre l’injustice, les discriminations et la xénophobie, des maux qui sont loin d’avoir disparu de la planète. Il renforce la volonté de ne jamais baisser les bras devant l’adversité. Un espoir pour les damnés de la Terre qui subissent les pires abominations du seul fait d’être mal nés ou au mauvais endroit. L’actualité déverse chaque jour son flot d’horreur. Ce livre vaut la peine d’être lu pour cela plus que pour ses qualités littéraires. On se perd parfois dans les acronymes d'organisation, les lieux, les ethnies ou les tribus. Mais quelles belles leçons d’humanité !
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Né sous le nom de Madiba Rolihlala, le 18 juillet 1918 dans un petit village d'Umtata, il fut renommé Nelson Mandela car aucun blanc ne tolérait de prononcer un prénom africain.
C'est ainsi que commence le livre, et nous annonce la couleur des pages à venir.

Difficile de faire le lien entre le petit garçon né dans un petit village perdu dans l'Afrique, qui vivait dans une hutte avec sa famille et le grand homme que l'on connait aujourd'hui. Quel Destin!

Malgré les obstacles, les sacrifices qu'il a du endurer, il n'a jamais perdu l'espoir. Que ce soit pour lui ou pour l'avenir de l'Afrique. La fin de l'Apartheid lui a toujours tenu à coeur.

Durant ses 27 ans d'emprisonnement, il a continué la lutte. Même au sein de sa cellule , il ne tolérait pas la différence entre les détenus blancs, les métis et les noirs. Même là, il manifestait en faisant des grèves de la fin, des grèves du travail. Il ne supportait pas l'injustice, ou qu'elle soit. Aussi, si on lui accordait un privilège, il exigeait que ses camarades aient le même. Et préférait ne pas en profiter si il était le seul à en avoir le droit.

Il a d'ailleurs refusé une première fois la libération qu'on lui proposait car il devait en échange, renoncer à ses convictions.
Inconcevable.

En lisant ce livre, on retient de N. Mandela l'optimisme, la tolérance et un homme non dénué d'humour!

Un livre bouleversant d'humanité.
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Ecouté en audio-livre.
Nelson Mandela raconte sa vie, de son enfance jusqu'à sa sortie de prison. une lecture très intéressante, au cours de laquelle j'ai appris bien des choses. À lire!
En tout cas, la version audio est de qualité, la voix du lecteur (Féodor Atkine) est poisée, rassurante, et fait bien ressortir le texte.
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C'est un livre qui est très intéressant pour connaître la vie de Mandela et l'Histoire de l'Afrique du Sud. le seul hic, c'est que Nelson Mandela n'est pas un écrivain, et qu'il a voulut être très très précis sur les évènements, ce qui fait que la lecture est un peu difficile, mais néanmoins, très instructive.
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